Le résumé
Des premiers pas de TousAntiCovid à la difficile mise en place du « pass sanitaire », en passant par les fichiers de dépistage et de vaccination, les drones et autres caméras thermiques, le recours aux technologies numériques dans la gestion de l'épidémie de Covid 19 a suscité d'innombrables polémiques en France. Pourtant, les faits sont là : les pays qui ont le plus utilisé ces outils sont aussi ceux qui ont, de loin, compté le moins de morts.
Depuis un an et demi, les Français sont soumis à des restrictions inédites et généralisées de leurs libertés, qui n'ont pas pour autant permis d'éviter un lourd bilan sanitaire (100 000 morts), qui ont causé la plus grande récession économique jamais connue en temps de paix, et dont on commence à peine à mesurer les conséquences psychologiques. Et si la vaccination permet aujourd'hui d'espérer un retour à la normale, la pandémie de Covid 19 n'est ni la dernière, ni sans toute la plus grave des crises auxquelles nous serons confrontés au cours des années à venir.
Il est donc temps de rattraper notre retard et de faire face à nos contradictions. Les rapporteurs de la délégation à la prospective du Sénat ont une position claire : le recours à des technologies plus intrusives, mais très ciblées et limitées dans le temps, est la contrepartie d'une liberté retrouvée plus vite, pour ne pas avoir, à chaque fois, à remettre sous cloche le pays tout entier.
Après avoir passé en revue les stratégies numériques de plusieurs pays face à la Covid 19 et évoqué quelques perspectives de long terme, les rapporteurs reviennent sur la situation de la France, sur son impréparation mais aussi sur ses tabous. Ils détaillent ensuite l'unique proposition du rapport : celle d'un dispositif de crise permettant de répondre avec toute l'efficacité du numérique, sans rien céder sur nos valeurs démocratiques