Europol
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PROPOSITION DE
RÉSOLUTION
présentée au nom de la délégation pour l'Union européenne (1), en application de l'article 73 bis du règlement , sur le projet de protocole modifiant la Convention Europol proposé par le Danemark (E 2064),
Par M.
Hubert HAENEL
Sénateur.
(Renvoyée à la commission des Lois
constitutionnelles,
de législation, du suffrage universel, du Règlement et
d'administration générale sous réserve de la constitution
éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions
prévues par le Règlement).
(1) Cette délégation est composée de
: M Hubert
Haenel,
président
; M. Denis Badré, Mme Danielle
Bidard-Reydet, MM. Jean-Léonce Dupont, Claude Estier, Jean
François-Poncet, Lucien Lanier,
vice-présidents
; M.
Hubert Durand-Chastel,
secrétaire ;
MM. Bernard Angels,
Robert Badinter, Jacques Bellanger, Jean Bizet, Jacques Blanc, Maurice Blin,
Gérard César, Gilbert Chabroux, Robert Del Picchia, Mme
Michelle Demessine, MM. Marcel Deneux, Jean-Paul Emin, Pierre Fauchon,
André Ferrand, Philippe François, Bernard Frimat,
Yann Gaillard, Emmanuel Hamel, Serge Lagauche,
Louis Le Pensec, Aymeri de Montesquiou, Joseph Ostermann, Jacques
Oudin, Simon Sutour, Jean-Marie Vanlerenberghe, Paul Vergès, Xavier de
Villepin, Serge Vinçon.
Union européenne
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs
Lorsqu'il a été déposé devant le Conseil, le projet
de protocole modifiant la Convention Europol qui vous est soumis rendait
possible la création d'une commission composée de
représentants du Parlement européen et des parlements nationaux
pour
« examiner les questions liées à
Europol »
.
La création d'une telle commission, qui a été
proposée par la première Conférence interparlementaire de
La Haye sur Europol en juin 2001 et qui est soutenue, tant par la Commission
européenne et le Parlement européen, que par la plupart des
autres parlements des Etats membres, est parfaitement justifiée. Le
projet de Constitution européenne élaboré par la
Convention prévoit, d'ailleurs, que les parlements nationaux doivent
être associés au contrôle des activités d'Europol,
qui vont revêtir à l'avenir un caractère de plus en plus
opérationnel.
Toutefois, au cours des négociations au sein du Conseil, cette
disposition a été modifiée et les parlements nationaux ont
été écartés.
Le Représentant permanent de la France auprès de l'Union
européenne a indiqué, au cours de son audition devant la
délégation pour l'Union européenne du Sénat le
23 octobre dernier, que cette modification était intervenue au sein
d'un groupe de travail du Conseil parce que le service juridique du Conseil
avait déclaré qu'il n'existait pas de base juridique dans les
traités actuels qui permettait d'associer les parlements nationaux au
contrôle d'Europol.
Or, cet avis n'est pas exact du point de vue juridique, car la Convention
instituant Europol n'est pas un instrument de droit dérivé, mais
une Convention de l'Union soumise à des ratifications nationales.
Rien n'interdit d'introduire dans cette Convention un contrôle associant
les parlements nationaux, même si aucune base juridique n'existe
actuellement en ce sens dans les traités.
La Convention Europol a, dès l'origine, institué une
Autorité de contrôle commune, composée de
représentants de chacune des autorités de contrôle
nationales. Cette Autorité n'est pas un groupe dépendant du
Conseil, mais une instance indépendante. Cela a été
possible parce que la Convention Europol est un accord international et non un
texte de droit dérivé.
Lors de l'examen de ce projet, le 5 février 2003, la
délégation pour l'Union européenne avait adopté des
conclusions estimant
« inacceptable que, contrairement au projet
initial, les parlements nationaux aient été écartés
de la procédure d'audition prévue pour examiner les questions
générales liées à Europol »
et elle
avait demandé au Gouvernement de s'opposer à l'adoption du texte
en l'état.
Ce texte devant être examiné prochainement par le Conseil
« Justice et Affaires intérieures », il paraît
important que la Haute Assemblée attire solennellement l'attention du
Gouvernement sur cette question.
Pour reprendre les mots du Ministre de l'Intérieur, M. Nicolas
Sarkozy, prononcés lors de son audition au Sénat du 13 mars
2003 :
« Les parlements nationaux devraient avoir leur mot
à dire à propos du contrôle sur Europol ».
Pour ces raisons, votre délégation pour l'Union européenne
a conclu au dépôt de la proposition de résolution qui suit :
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
Le
Sénat,
Vu l'article 88-4 de la Constitution,
Vu le projet de protocole modifiant la Convention Europol proposé par le
Danemark (E 2064),
Appelle le Gouvernement à s'opposer à l'adoption du texte tant
que n'aura pas été rétablie la disposition permettant la
création d'une commission comprenant notamment des parlementaires
nationaux chargée d'examiner les questions liées à Europol
et de procéder à la comparution du directeur d'Europol.
TABLEAU COMPARATIF
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34
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