EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

« Je suis certain que nous allons désormais à une catastrophe dont notre Histoire ne nous donne aucun exemple, si nous ne changeons pas au plus vite nos coutumes, notre économie et nos politiques. Des avaries imparables suscitent à bord l'alarme finale : “Tous aux postes d'évacuation !” Même si, pour les Terriens, dénués de tout canot de sauvetage, elle sonne absurde, elle couvre de sa rumeur l'humble voix franciscaine de mon commencement. Or, hélas, les puissants de la planète n'écoutent, pour le moment, ni l'une, dramatique et irréalisable, ni l'autre, bienheureuse et salvatrice. »

Cet extrait du « Contrat naturel » , paru en 1990, de Michel Serres trouve un écho particulier aujourd'hui, comme une prémonition.

De nombreux rapports d'information sénatoriaux s'accordent à dire qu'il y a urgence à adapter notre système de production et de consommation aux changements climatiques. Ils rejoignent la communauté scientifique qui alerte depuis de nombreuses années sur un futur choc climatique auquel il convient de se préparer.

Production et consommation ne sont plus territorialisées et nos territoires, même ruraux, sont « alimentairement malades » car perfusés par le ballet des camions de la grande distribution.

Il s'agit là d'une importante vulnérabilité de notre Nation en cas d'évènements de force majeure pouvant donner lieu à des troubles à l'ordre public. Cette problématique n'a rien à voir avec les plans existants de type ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) qui ont montré leur efficacité, mais aussi leurs limites, en raison de contraintes de temps et d'espace. Le sujet abordé dans la présente résolution est lié à un risque systémique majeur. C'est pourquoi, il convient d'alerter l'exécutif sur l'importance d'une prise en compte de la territorialisation de la production, de la transformation et de la distribution alimentaire.

Garantir les conditions d'un niveau minimum de sécurité et d'approvisionnement alimentaire est un devoir pour les autorités publiques qui doivent être en mesure d'assurer une chaîne résiliente, allant du foncier agricole nourricier au consommateur.

Page mise à jour le

Partager cette page