ANGLETERRE
En
1534, sous Henri VIII, l'Église catholique d'Angleterre rompit avec
la papauté, le roi devenant l'autorité religieuse
suprême.
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1) Les dispositions constitutionnelles relatives à la religion
En l'absence de constitution écrite, les principes fondamentaux relatifs à l'Église et à la religion sont définis par les Bills of Rights du XVII ème siècle, par quelques textes législatifs et par le droit coutumier.
a) L'interdiction de toute discrimination religieuse
Bien que
le Royaume-Uni dispose d'un important dispositif de lutte contre les
discriminations, qu'elles reposent sur le sexe, l'origine ethnique et le
handicap, la discrimination religieuse n'est pas prohibée en tant que
telle, sauf en Irlande du Nord.
À partir de la fin du XVII
ème
siècle,
plusieurs lois ont été adoptées pour abolir les
discriminations religieuses qui frappaient les
« dissidents », et plus particulièrement les
catholiques romains. La dernière disposition dérogatoire les
concernant a été supprimée en 1974 : depuis lors, ils
peuvent être nommés Lord chancelier. En revanche, ils demeurent
exclus de l'accession au trône.
b) La liberté religieuse
Par principe, la jouissance des droits et libertés appartient à tous les membres de la société, à moins que le Parlement n'estime que l'intérêt général justifie des restrictions à l'exercice de ces droits. Or, aucune loi n'apporte de limitation à la liberté de croyance et de culte.
c) L'enseignement privé
Certaines des écoles qui bénéficient de financements publics sont confessionnelles. Jusqu'en 1977, elles étaient presque toutes anglicanes et catholiques. Depuis lors, plusieurs écoles musulmanes, sikhs et juives ont été ouvertes grâce à l'aide de l'État.
d) L'instruction religieuse
Depuis
la loi sur l'éducation de 1944, l'instruction religieuse constitue une
matière de l'enseignement, y compris dans les écoles non
confessionnelles. Les parents ont cependant le droit de demander une dispense
pour leurs enfants.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi de 1988 sur l'éducation,
l'instruction religieuse doit être d'inspiration chrétienne dans
les écoles non confessionnelles.
La même loi impose d'organiser des prières collectives
d'inspiration chrétienne chaque jour. Généralement
incluses dans l'assemblée générale du matin, qui
réunit élèves et enseignants, elles sont facultatives.
e) La reconnaissance des cultes
Depuis 1558, le souverain est chef de l'Église anglicane et la cérémonie du couronnement est une cérémonie religieuse.
2) Les relations entre l'État et les communautés religieuses
a) L'Église anglicane
L'Église anglicane
« établie »,
fait en quelque sorte partie de l'État. Chef de l'Église
anglicane, le souverain nomme les principaux dignitaires
ecclésiastiques. Les deux archevêques et les
vingt-quatre évêques de l'Église anglicane
siègent à la Chambre des lords
(3(
*
)),
et toutes les séances du Parlement
commencent par une prière. Cependant, si le Parlement ratifie les
mesures prises par les synodes de l'Église anglicane, le droit
ecclésiastique ne figure plus dans les manuels de droit.
Par ailleurs, le système paroissial anglican, qui couvre tout le pays,
s'applique à tous : chacun, quelle que soit sa confession, a
accès au baptême, au mariage religieux et à l'office
funèbre de l'Église anglicane de sa paroisse.
b) Les autres communautés religieuses
Complètement indépendantes de l'État, elles sont organisées dans le cadre associatif.
3) Le financement des dépenses des communautés religieuses
L'État ne finance directement aucun culte
, pas
même celui de l'Église anglicane. Cependant, les
communautés religieuses bénéficient de
financements
publics indirects
, notamment grâce aux
subventions pour
l'entretien de certains bâtiments
et à leur
régime
fiscal
.
En vertu de la loi de 1969 sur les églises désaffectées et
les bâtiments religieux, le Fonds pour l'entretien des églises
peut recevoir des crédits publics pour l'entretien des bâtiments
ecclésiastiques désaffectés. Pour la période allant
du 1
er
avril 2000 au 31 mars 2003, ils ont
été fixés à 8,829 millions de livres (soit
environ 95 millions de FRF).
De plus, par l'intermédiaire de l'
English Heritage
, organisme
public dépendant du ministère de la Culture et responsable de la
sauvegarde du patrimoine historique, les travaux d'entretien des églises
et des cathédrales encore en fonctionnement peuvent être
subventionnés. En pratique, l'Église anglicane est la principale
bénéficiaire de ces dispositions, et l'on estime que
l'État contribue à hauteur de 10 % aux dépenses
qu'elle engage pour ses immeubles.
Toutes les communautés religieuses peuvent obtenir le
statut
d'institutions charitables
, qui leur permet de jouir d'un
régime
fiscal avantageux
. Elles sont notamment exemptées de tout
impôt sur leurs revenus. En revanche, elles ne bénéficient
d'aucun privilège en matière de TVA.
Par ailleurs, les aumôniers de l'armée, du Service national de
santé et des prisons sont payés par les services qui les
recrutent, et non pas par les communautés religieuses auxquelles ils
appartiennent.
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En 1997, les revenus de l'Église anglicane se sont élevés à 705 millions de livres (soit environ 7,6 milliards de FRF) : la moitié de cette somme provenait de collectes et de dons, et l'autre moitié des produits des placements et des biens immobiliers, le patrimoine total étant estimé à 4,4 milliards de livres (soit environ 47,3 milliards de FRF).