ITALIE
1) La responsabilité pénale du chef de l'État
Le
président de la République italienne est élu pour sept ans
au
suffrage universel indirect
: il est élu par les
députés et les sénateurs réunis en Congrès.
L'article 90 de la Constitution
limite les possibilités
de mise en cause de la responsabilité pénale du président
de la République aux actes de haute trahison et aux violations de la
Constitution
. Il énonce en effet :
«
Le président de la République n'est pas
responsable des actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions, sauf en cas
de haute trahison ou de violation de la Constitution.
»
En pareil cas, il est mis en accusation par le Parlement
réuni en séance commune, à la majorité absolue de
ses membres.
»
D'après les articles 134 et 135 de la Constitution, le président
de la République est alors jugé par les quinze membres de la Cour
constitutionnelle, auxquels s'ajoutent seize citoyens tirés au sort
à partir d'une liste
ad hoc
que le Parlement dresse tous les neuf
ans.
La procédure prévue par l'article 90 de la Constitution
aurait pu être utilisée contre le président Cossiga,
accusé d'avoir violé la Constitution en diffusant des
informations fournies par les services secrets. Sa démission, en avril
1992, l'a empêché.
Pour les actes accomplis hors de l'exercice de ses fonctions, la question
n'est
pas tranchée
: la doctrine estime que le
président ne peut pas être poursuivi pendant la durée de
son mandat, mais que les juridictions pénales ordinaires devraient
être compétentes.
2) La responsabilité pénale du chef du gouvernement
La
responsabilité pénale du Président du conseil est mise en
jeu conformément aux dispositions de
l'article 96 de la
Constitution
, qui s'applique à tous les membres du gouvernement et
qui
ne vise que les actes commis pendant l'exercice des fonctions
ministérielles
:
«
Le président du conseil des ministres et les ministres,
même après la cessation de leurs fonctions, sont soumis, pour les
délits commis dans l'exercice de leurs fonctions, aux juridictions
ordinaires, après autorisation du Sénat de la République
et de la Chambre des députés, selon les règles
établies par une loi constitutionnelle.
»
Cette rédaction de l'article 96 de la Constitution est assez
récente : elle résulte d'une modification adoptée en
1989. Auparavant, les ministres étaient jugés par la
Cour constitutionnelle. Celle-ci n'a exercé cette compétence
qu'une fois : entre 1977 et 1979, pour juger les ex-ministres Gui et
Tonassi impliqués dans le scandale Lockheed.
Les infractions commises en dehors de l'exercice des fonctions
ministérielles relèvent de la procédure pénale
ordinaire.