SUISSE
En
application de la loi fédérale du 18 décembre 1998 sur la
procréation médicalement assistée, le Conseil
fédéral a édicté l'
ordonnance du 4
décembre
2000 sur la Commission nationale d'éthique dans
le domaine de la médecine humaine
. Entrée en vigueur le
1
er
janvier 2001, l'ordonnance institue une commission
indépendante et strictement consultative.
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I. LA COMMISSION NATIONALE D'ÉTHIQUE
1) La composition de la Commission nationale d'éthique
Selon
l'article 5 de l'ordonnance qui l'institue, la commission compte entre
dix-huit et vingt-cinq membres. Tous sont nommés par le Conseil
fédéral (autorité exécutive de la
Confédération) pour une durée de quatre ans et leur mandat
est renouvelable au plus trois fois.
D'après l'article 6 du même texte, la commission comprend des
spécialistes de l'éthique, professionnels ou non, ainsi que des
professionnels de la santé, du droit, des sciences sociales, de
l'économie et des sciences naturelles. Des représentants des
patients doivent également y siéger.
En outre, la composition de la commission doit traduire un certain pluralisme
éthique et permettre une représentation équitable des
hommes et des femmes, des différents groupes d'âge et des
communautés linguistiques.
2) Les missions de la Commission nationale d'éthique
Aux
termes de l'article premier de l'ordonnance l'instituant, la commission est
chargée de suivre les développements scientifiques ainsi que
leurs conséquences sur la santé et sur les soins, et de prendre
position, d'un point de vue éthique, sur les questions sociales,
scientifiques et juridiques.
Sa mission principale consiste à conseiller, à leur demande, le
Conseil fédéral, le Parlement et les cantons. Elle élabore
également des recommandations médicales et informe les pouvoirs
publics des difficultés ou des lacunes rencontrées lors de
l'application des législations fédérale et cantonales.
Elle a, par ailleurs, un rôle d'information. Elle doit veiller à
ce que les questions éthiques fassent l'objet d'un débat public.
Elle peut, à cet effet, organiser des manifestations et des auditions
publiques.
La Commission nationale d'éthique établit un rapport annuel
qu'elle transmet au Conseil fédéral.
Pour mener à bien l'ensemble de ses missions, la commission se doit de
collaborer avec les commissions fédérales d'éthique
compétentes dans d'autres domaines que celui de la médecine. Elle
peut également collaborer, si nécessaire, avec tous les acteurs
concernés.
II. LA COMMISSION CENTRALE D'ÉTHIQUE DE L'ACADÉMIE SUISSE DES SCIENCES MÉDICALES
1) La composition de la Commission centrale d'éthique de l'ASSM
Selon le
règlement relatif à son organisation et à son
activité, la Commission centrale d'éthique médicale de
l'ASSM se compose d'au moins quatorze membres. Ils sont nommés par
l'organe suprême de l'ASSM, éventuellement sur proposition de la
commission elle-même. Leur mandat dure quatre ans. Il est renouvelable
une fois.
Lors de la nomination d'un membre, il est tenu compte de ses qualités
scientifiques et professionnelles et de son intérêt personnel pour
les questions d'éthique médicale. De plus, la composition de la
commission doit refléter la diversité régionale et
linguistique de la Confédération, et la représentation
équitable des deux sexes doit être assurée.
Quatre membres de la commission sont issus des plus hautes instances de l'ASSM.
Parmi eux, trois viennent des facultés de médecine et sont
spécialistes de la recherche médicale. Par ailleurs, trois
membres représentent la Fédération des médecins
helvétiques (FMH).
Les autres commissaires sont :
- trois médecins praticiens appartenant à la FMH ;
- deux membres de l'Association suisse des infirmières et
infirmiers ;
- un enseignant d'une faculté de droit d'une université
suisse ;
- un spécialiste de l'éthique qui appartient au
comité d'une organisation d'éthique ou qui enseigne
l'éthique dans une université suisse.
En outre, le président et le secrétaire général de
l'ASSM sont invités à assister aux séances. La commission
a également la possibilité de recourir à des experts.
2) Les missions de la Commission centrale d'éthique de l'ASSM
Le
règlement les définit ainsi :
- analyser les problèmes importants d'éthique
médicale contemporaine et préparer des directives,
recommandations ou avis sur des sujets particuliers ;
- suivre l'application de ces directives et recommandations, et favoriser
les échanges d'informations ;
- répondre aux questions d'éthique médicale
adressées à l'ASSM ;
- entretenir des relations avec ses homologues internationaux, nationaux
ou régionaux.
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Anticipant la mise en oeuvre du projet Gen-Lex de révision des lois relatives au génie génétique, le Conseil fédéral a institué, par arrêté du 27 avril 1998, la Commission fédérale d'éthique pour le génie génétique dans le domaine non humain.