LES INSTANCES NATIONALES DE BIOETHIQUE
SERVICE DES AFFAIRES EUROPEENNES (Avril 2001)
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Table des matières
- NOTE DE SYNTHÈSE
- ALLEMAGNE
- DANEMARK
- ESPAGNE
- ITALIE
- PORTUGAL
- ROYAUME-UNI
- SUISSE
NOTE DE SYNTHÈSE
Le
Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie
et la santé
(CCNE), organisme indépendant placé
auprès des ministres de la Recherche et de la Santé, a
été créé par le décret 83-132 du
23 février 1983, qui l'a chargé de "
donner son avis
sur les problèmes moraux qui sont soulevés par la recherche dans
les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé, que
ces problèmes concernent l'homme, des groupes sociaux ou la
société tout entière
"
.
La loi 94-654 du 29 juillet 1994
relative au don et à
l'utilisation des éléments et produits du corps humain, à
l'assistance médicale à la procréation et au diagnostic
prénatal
a précisé sa mission
. Aux termes de
l'article 23 de cette loi, le CCNE est en effet chargé "
de
donner son avis sur les problèmes éthiques soulevés par
les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la
médecine et de la santé et de publier des recommandations sur ces
sujets
". Le CCNE constitue donc
un organisme strictement
consultatif.
Actuellement, la composition et les modalités de fonctionnement du CCNE
sont déterminées par le décret 97-555 du 29 mai
1997.
Outre son
président, nommé pour deux ans par décret du
président de la République
, le CCNE comprend
trente-neuf
membres désignés pour quatre ans
, mais renouvelables par
moitié tous les deux ans :
- cinq personnalités choisies par le président de la
République et appartenant aux "
principales familles
philosophiques et spirituelles
" ;
- dix-neuf personnalités choisies "
en raison de leur
compétence et de leur
intérêt pour les
problèmes d'éthique
", quinze d'entre elles étant
désignées par les différents ministres concernés
par les questions de biologie et de santé, les quatre autres
étant respectivement nommées par les présidents des deux
assemblées parlementaires, par le vice-président du Conseil
d'État et par le premier président de la Cour de cassation ;
- quinze personnalités "
appartenant au secteur de la
recherche
" et désignées par leurs pairs.
Le CCNE peut être saisi par les présidents des assemblées
parlementaires, par un membre du gouvernement, par une fondation reconnue
d'utilité publique ou un établissement public actif dans le
domaine de la recherche. Il peut également s'autosaisir.
Au sein du CCNE, une section technique de douze membres instruit les dossiers.
Comme le comité plénier, la section technique peut entendre des
experts. Ni les séances du comité plénier, ni celles de la
section technique ne sont publiques.
Toutes les recommandations du CCNE sont publiées, tandis que ses avis ne
le sont que sur décision de son président. De plus, un rapport
annuel portant sur les activités du comité plénier et de
la section technique est remis au président de la République.
L'actualité des questions de bioéthique fournit l'occasion de se
pencher sur la composition et sur les compétences des organismes
homologues du CCNE chez quelques-uns de nos voisins européens,
l'Allemagne, le Danemark, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, le Royaume-Uni
et la Suisse.
Comme tous ces organismes ont des missions comparables, la présente note
est consacré à leur statut, ainsi qu'aux éventuels liens
particuliers qu'ils entretiennent avec le Parlement.
Il apparaît que :
- le Danemark, l'Italie, le Portugal et la Suisse sont les seuls pays
où la loi ait institué un comité national d'éthique
doté d'une compétence générale ;
- les comités nationaux de bioéthique danois et portugais
et, à un moindre degré, l'instance allemande entretiennent des
liens privilégiés avec le Parlement.
1) Le Danemark, l'Italie, le Portugal et la Suisse sont les seuls pays
où la loi ait institué un comité national de
bioéthique doté d'une compétence générale
a) En Espagne, il n'existe pas de comité national de
bioéthique
Outre quelques comités locaux, créés par des
universités ou des établissements hospitaliers, il existe
seulement une commission spécialisée instituée par un
décret de 1997, en application de la loi de 1988 sur la
procréation médicalement assistée, et dont la mission est
limitée à l'étude des différentes techniques de
reproduction assistée et au contrôle des programmes de recherche
sur les gamètes et sur l'embryon.
b) En Allemagne et au Royaume-Uni, les seules instances de bioéthique
de dimension nationale ont été respectivement instituées
par l'Ordre fédéral des médecins et par une fondation de
droit privé
En Allemagne, l'Ordre fédéral des médecins a
créé successivement plusieurs commissions de bioéthique
depuis 1984.
L'actuelle, la
Commission centrale d'éthique
,
fonctionne depuis le 14 octobre 1994. D'après ses statuts, la
Commission centrale d'éthique est un
organe multidisciplinaire et
indépendant
, qui a cependant l'obligation de tenir compte de
l'échelle des valeurs prévues par la Loi fondamentale.
Au Royaume-Uni, la seule instance dont la mission générale
consiste à examiner les questions de bioéthique est le
Nuffield Council on Bioethics
, organisme privé indépendant
créé en 1991
par le conseil d'administration de la Fondation
Nuffield, laquelle finance notamment des programmes de recherche en
santé publique.
Le
Nuffield Council on Bioethics
bénéficie de crédits publics depuis 1994
.
Par ailleurs, en décembre 1999, le gouvernement britannique a
créé une commission indépendante spécialisée
dans les questions de génétique humaine.
c) La loi a institué un comité national d'éthique
doté de compétences générales au Danemark, en
Italie, au Portugal et en Suisse
Un tel comité existe au
Danemark depuis 1987
. Il est actuellement
placé auprès du ministre de la Santé. La loi qui
l'institue l'oblige à fonder toute son activité sur l'affirmation
selon laquelle la vie commence avec la fécondation.
En Italie, le Comité national pour la bioéthique existe depuis
1990.
Il dépend du Premier ministre.
Le
Comité
national d'éthique pour les sciences de la vie portugais a
également été institué en 1990
. Il est
également placé auprès du Premier ministre.
En Suisse
, en application de la loi fédérale du
18 décembre 1998 sur la procréation médicalement
assistée, le Conseil fédéral a édicté,
en
décembre 2000, une ordonnance qui crée la Commission nationale
d'éthique dans le domaine de la médecine humaine
. Auparavant,
les questions de bioéthique étaient, comme c'est encore le cas en
Allemagne, examinées par la Commission centrale d'éthique de
l'Académie suisse des sciences médicales.
2) Les comités nationaux danois et portugais et, à un moindre
degré, l'instance allemande entretiennent des liens
privilégiés avec le Parlement
Au Danemark
, où le comité national d'éthique compte
dix-sept membres, neuf sont désignés par une
délégation parlementaire spécifique
. En effet,
chaque année, le Folketing désigne en son sein la
délégation pour le comité national d'éthique. Cette
délégation, qui travaille en étroite collaboration avec le
comité, peut notamment l'inviter à étudier certains
sujets.
Au Portugal
, le Conseil national d'éthique pour les sciences de
la vie comprend vingt membres. Six d'entre eux, les représentants
des principaux courants moraux et religieux, sont désignés par
les groupes politiques de l'Assemblée de la République. En outre,
cette dernière peut, à la demande de son président ou d'un
vingtième de ses membres, solliciter un avis du comité national
d'éthique.
D'après les statuts de la Commission centrale d'éthique
allemande, les présidents du Bundesrat et du Bundestag proposent chacun
deux membres, soit le quart de l'effectif total. Ces quatre membres sont
ensuite officiellement nommés par le président de l'Ordre
fédéral des médecins.
ALLEMAGNE
La seule
instance de bioéthique de dimension nationale existante a
été
créée le 14 octobre 1994
par le
bureau de l'Ordre fédéral des médecins
. Il s'agit de
la
Commission centrale pour le respect des principes éthiques en
médecine et dans les disciplines voisines, couramment
dénommée Commission centrale d'éthique
(1(
*
))
. L'article premier de ses statuts, qui sont
entrés en vigueur le 1
er
janvier 1995, précise
qu'il s'agit d'une commission indépendante et multidisciplinaire.
|
1) La composition de la Commission centrale d'éthique de l'Ordre fédéral des médecins
Selon
ses statuts, la Commission centrale d'éthique comprend
seize
membres
au plus
. Tous sont nommés pour trois ans et leur
mandat est renouvelable.
Douze d'entre eux sont nommés par le bureau de l'Ordre
fédéral des médecins
sur proposition des
institutions scientifiques et religieuses
dont la liste figure à
l'article 4 des statuts de la commission. Ces derniers précisent
qu'il ne s'agit pas de nommer des représentants de ces institutions, car
les membres de la commission doivent avant tout posséder des
connaissances et une expérience justifiant leur compétence pour
les questions éthiques.
Les différentes disciplines médicales et scientifiques doivent
être représentées de la manière suivante :
- au titre de la médecine, cinq membres ;
- au titre de la philosophie et de la théologie, deux membres ;
- au titre des sciences naturelles, deux membres ;
- au titre des sciences sociales, un membre ;
- au titre du droit, deux membres.
En outre,
les présidents du Bundestag et du Bundesrat proposent
chacun deux membres de la Commission centrale d'éthique
. Ils
doivent choisir des personnalités auxquelles leur profession ou leurs
fonctions politiques, actuelles ou passées, ont donné une
expérience de la problématique des relations entre la recherche
médicale et l'éthique, telle qu'elle est
appréhendée par la Commission centrale d'éthique. Ces
quatre membres de la commission sont ensuite officiellement nommés par
le président de l'Ordre fédéral des médecins.
2) Les missions de la Commission centrale d'éthique de l'Ordre fédéral des médecins
L'article premier des statuts, qui affirme
l'indépendance
de la Commission centrale d'éthique, précise cependant qu'elle
doit prendre en considération l'échelle des valeurs
mentionnée dans la Loi fondamentale.
Elle doit
notamment
respecter la dignité humaine et la protection de la vie, ainsi que les
principes éthiques fondamentaux régissant l'activité
médicale et la recherche biomédicale, en particulier ceux
figurant dans les déclarations de l'Association médicale mondiale.
L'article 2 des statuts énumère les missions de la Commission
centrale d'éthique :
- rendre des avis sur des questions éthiques soulevées par
les progrès de la médecine et des disciplines voisines, dans la
mesure où elles requièrent une réponse uniforme sur
l'ensemble du territoire ;
- rendre des avis sur des questions relatives aux devoirs du
médecin dans l'exercice de sa profession, dès lors qu'elles
présentent une importance fondamentale d'un point de vue
éthique ;
- réexaminer une question éthique particulièrement
significative au plan des principes, à la demande d'un comité
local d'éthique.
Les avis rendus prennent la forme de recommandations ou de directives
.
Au cours de ces dernières années, la Commission centrale
d'éthique a traité des questions suivantes :
- la protection des personnes incapables dans la recherche médicale
en 1997 ;
- la greffe des cellules nerveuses dans le cerveau humain en 1998 ;
- l'utilisation des informations relatives au patient dans la recherche
médicale et sanitaire en 1999 ;
- la définition des soins prioritaires dans le système
légal d'assurance maladie en 2000.
DANEMARK
Le
Comité national d'éthique pour le système de santé
et la recherche biomédicale sur l'homme a été
institué en 1987
. Il est actuellement régi par la
loi du
4 mars 1997
.
|
1) La composition du comité national d'éthique
Le
comité national d'éthique compte
dix-sept membres
. Tous
sont
nommés pour trois ans par le ministre de la Santé et leur
mandat est renouvelable une fois
:
- huit (quatre hommes et quatre femmes) sont choisis par le ministre,
compte tenu de leurs compétences pour les questions
éthiques, culturelles et sociales ;
- neuf sont désignés par une délégation
parlementaire
ad hoc
. En effet,
au
début de chaque
année parlementaire
(ou après les élections
législatives),
le Folketing
élit
, à la
représentation proportionnelle,
neuf parlementaires composant la
délégation pour le comité national
d'éthique
, laquelle désigne neuf membres du comité
national d'éthique. Ces derniers ne peuvent être ni
parlementaires, ni élus locaux. En outre, la différence entre le
nombre d'hommes et celui de femmes ne peut pas dépasser un.
2) Les missions du comité national d'éthique
L'article premier de la loi de 1997
, reprenant la
même
formulation que l'article premier de la loi de 1987,
oblige le comité
national d'éthique à fonder son activité sur l'affirmation
selon laquelle la vie commence au moment de la fécondation.
La loi confie au comité national d'éthique le soin de formuler
des recommandations au ministre de la Santé dans quatre domaines
spécifiques
:
- l'établissement de règles législatives relatives
à la protection des ovules fécondés et des embryons, ainsi
qu'aux manipulations génétiques sur les cellules reproductrices
qui sont utilisées pour la fécondation ;
- la possibilité d'entreprendre une thérapie génique
sur des cellules reproductrices, des ovules fécondés et des
embryons ;
- la possibilité d'utiliser de nouvelles méthodes de
diagnostic afin de détecter des anomalies congénitales chez
l'ovule ou l'embryon ;
- l'établissement de règles sur la congélation des
cellules reproductrices et des ovules fécondés.
Dans ces quatre cas, les recommandations doivent inclure un exposé de
l'état de l'art, une évaluation des développements
attendus au cours des prochaines années, ainsi qu'une
présentation des problèmes éthiques et juridiques que ces
développements risquent de susciter.
La loi charge la délégation parlementaire pour le comité
national d'éthique de se tenir au courant des travaux de ce dernier.
À cet effet, des réunions communes sont organisées. En
outre, la délégation peut inviter le comité national
d'éthique à étudier certains sujets.
En plus de ces tâches spécifiques, la loi permet au
comité national d'éthique :
- de traiter, en collaboration avec les comités régionaux
d'éthique, de questions générales d'éthique
relatives aux essais sur l'homme ;
- d'aider les responsables du système national de santé
publique à apprécier certaines questions éthiques
générales particulièrement importantes pour l'utilisation
de nouveaux traitements ou de nouveaux moyens de diagnostic ;
- de conseiller les pouvoirs publics sur le plan éthique pour ce
qui concerne les maladies et tous les autres facteurs
héréditaires.
Le comité national d'éthique a par ailleurs un
devoir
général d'information du grand public
et doit veiller
à ce que les problèmes d'éthique fassent l'objet d'un
débat. Il peut, pour cela, organiser des auditions publiques. Le
comité national d'éthique établit un rapport annuel, qu'il
adresse au ministre de la Santé et au Parlement.
Au cours de l'année 2000, le comité national d'éthique a
notamment traité les points suivants :
- la réduction embryonnaire ;
- les conséquences du diagnostic prénatal ;
- le clonage et les techniques qui s'y rapportent ;
- la brevetabilité du génome, à la demande du
ministre de l'Industrie ;
- la réutilisation des prothèses de hanche des personnes
décédées ;
- le droit à l'assistance médicale à la
procréation, l'anonymat du donneur et le diagnostic
préimplantatoire, dans le cadre de la révision de la loi sur la
procréation artificielle.
* *
*
Le
comité national d'éthique fait partie de l'instance nationale de
coordination des questions de biotechnologie, BIOSAM, créée par
le gouvernement en 1997 à la suite d'un débat parlementaire sur
le clonage.
BIOSAM réunit également des représentants du comité
d'éthique vétérinaire, créé par la loi de
1991 pour la protection des animaux et placé auprès du ministre
de la Justice, de l'instance de coordination des comités
régionaux d'éthique et de l'Office parlementaire
d'évaluation des choix technologiques. BIOSAM est chargé d'une
mission générale d'information du grand public sur les
biotechnologies, et en particulier sur le clonage et les modifications du
patrimoine génétique des mammifères.
ESPAGNE
Il
n'existe pas de comité national de bioéthique
, mais la loi
n° 35/1988 du 22 novembre 1988 sur la procréation
médicalement assistée a posé le principe de la
création d'une commission
ad hoc
. Elle a été
instituée par le décret n° 415/1997 du 21 mars
1997, qui a précisé ses fonctions et sa composition.
Dépendant du ministre de la Santé, elle regroupe des
spécialistes des techniques de reproduction assistée, ainsi que
des représentants de l'administration nationale, des communautés
autonomes et de la société civile. Ses missions d'information et
d'évaluation sont limitées au domaine de la reproduction
assistée. Elle constitue un organe consultatif au service du
gouvernement et des différentes administrations sanitaires.
|
ITALIE
Le
Comité national pour la bioéthique
a été
institué par un décret du Premier ministre du 28 mars 1990
pris à la suite d'une résolution parlementaire adoptée par
la Chambre des députés le 5 juillet 1988. Il est
placé sous la tutelle du Premier ministre et a un rôle consultatif
tant vis-à-vis du gouvernement que du Parlement.
|
I. LE COMITÉ NATIONAL POUR LA BIOÉTHIQUE
1) La composition du Comité national pour la bioéthique
Le
Comité national pour la bioéthique se compose de
quarante membres
.
Trente-six sont nommés par
décret du Premier ministre, après avoir été
désignés par les ministres concernés
,
c'est-à-dire par le ministre des Affaires sociales, le ministre de la
Santé ainsi que le ministre de l'Université et de la recherche
scientifique et technologique. Ils sont choisis pour leurs compétences
en matière biologique, juridique, scientifique ou éthique.
Leur mandat dure deux ans, il est renouvelable.
Parmi ces trente-six membres, le Premier ministre désigne le
président, ainsi qu'un ou deux vice-présidents.
Le comité comprend également
quatre membres de
droit
:
- le président du Conseil national de la recherche ;
- le président du Conseil supérieur de la
santé ;
- le président de l'Ordre national des médecins ;
- le directeur de l'Institut supérieur de la santé.
2) Les missions du Comité national pour la bioéthique
L'article premier du décret du 28 mars 1990
assigne au
Comité national pour la bioéthique les missions suivantes :
- récapituler les programmes, les objectifs et les résultats
de la recherche et de l'expérimentation dans le domaine des sciences de
la vie et de la santé humaine ;
- formuler des avis et proposer des solutions législatives pour
résoudre les problèmes éthiques et juridiques
soulevés par les progrès de la recherche et par l'apparition de
nouvelles applications cliniques, afin de sauvegarder les droits fondamentaux
et la dignité humaine ;
- étudier des dispositions permettant, d'une part, d'empêcher
que la production de substances biologiques ne nuise à l'homme et au
milieu naturel et, d'autre part, de protéger les patients soumis aux
nouvelles thérapies liées au développement de la
génétique ;
- promouvoir la rédaction de codes de conduite applicables aux
intéressés et permettant d'assurer l'information du public.
Au sein du Comité national pour la bioéthique, cinq groupes de
travail ont été créés. Ils sont respectivement
compétents pour :
- l'hérédité et le génome humain ;
- la procréation ;
- les droits de l'homme dans la biomédecine ;
- la protection des personnes en phase terminale ;
- l'épistémologie.
Lorsqu'il traite des sujets particulièrement complexes, le comité
peut faire appel à des experts extérieurs.
En réunion plénière, le comité examine les
documents élaborés par les groupes de travail et
délibère sur les solutions proposées. Ces réunions
ne sont pas publiques.
Chaque membre du comité peut demander que soit annexée à
ces documents une note exprimant son désaccord, ou présenter un
rapport complémentaire qui doit être joint aux documents
approuvés, puis publié.
Les activités du Comité national pour la bioéthique font
l'objet d'un rapport annuel au Premier ministre, qui le transmet au Parlement.
Au cours des dernières années, le Comité national pour la
bioéthique a abordé notamment les points suivants :
- la protection de l'embryon et du foetus humains ;
- les tests génétiques ;
- les expériences de xénotransplantation
(c'est-à-dire de transplantation de cellules, tissus ou organes entre
espèces différentes) sur l'homme ;
- le clonage ;
- la psychiatrie et la santé mentale ;
- la recherche biomédicale.
II. LE COMITÉ NATIONAL POUR LA BIOSÉCURITÉ ET LES BIOTECHNOLOGIES
1) La composition du Comité national pour la biosécurité et les biotechnologies
Aux
termes du décret de 1997 qui l'institue, le Comité national pour
la biosécurité et les biotechnologies se compose de
vingt-six membres.
Neuf d'entre eux, parmi lesquels le président, ont été
nommés par ce décret, en raison de leurs compétences dans
les différentes matières énumérées par la
loi de 1992 qui posait le principe de la création d'un comité
pour l'évaluation des risques provenant de l'utilisation de substances
biologiques (microbiologie, biologie moléculaire, médecine du
travail...). La Commission européenne désigne également un
membre.
Les autres membres représentent différents ministères
(santé, recherche, travail, industrie...), ainsi que des organismes
actifs dans les domaines de la santé, de la recherche, de la
bioéthique et de la biotechnologie.
Actuellement, le comité comprend cinq groupes de travail. Ils
traitent les questions suivantes :
- l'information et la communication sur les biotechnologies ;
- la protection juridique des inventions biotechnologiques ;
- la xénotransplantation ;
- le plan national des biotechnologies ;
- l'évaluation des risques biologiques.
Ces groupes de travail peuvent faire appel à des experts
extérieurs.
2) Les missions du Comité national pour la biosécurité et les biotechnologies
Ce
comité coordonne les activités des ministères et des
différents organismes actifs dans le domaine de la biotechnologie.
À cet effet, l'article 2 du décret du 11 septembre 1997
lui assigne les missions suivantes :
- récapituler les programmes et les activités des
différents intervenants ;
- coordonner ces initiatives avec les dispositions communautaires en
formulant éventuellement des avis sur la transposition des directives
communautaires ;
- formuler, avec les organismes de coordination de la recherche
scientifique et technologique, des propositions sur les conséquences des
nouvelles technologies dans les divers secteurs de la recherche et de la
production économique.
Au cours des dernières années, le Comité national pour la
biosécurité et les biotechnologies a publié des guides sur
les tests génétiques, sur l'aspect réglementaire de
l'utilisation des produits de la thérapie génique, sur
l'expérimentation en thérapie cellulaire et l'utilisation de ces
produits pour une transplantation sur un patient, ainsi que des avis ou
propositions sur le clonage humain ou animal et sur le développement des
biotechnologies.
PORTUGAL
Le
Conseil national d'éthique pour les sciences de la vie
a
été institué par la
loi n° 14/90 du
9 juin
1990
.
|
1) La composition du Conseil national d'éthique pour les sciences de la vie
Outre
son président, choisi par le Premier ministre, le Conseil national
d'éthique compte
vingt membres
nommés pour
cinq
ans
:
- six représentent les principaux courants moraux et
religieux ;
- sept les sciences humaines et sociales ;
- sept la médecine et la biologie.
Les six représentants des principaux courants moraux et religieux sont
désignés, à la proportionnelle, par les différents
groupes politiques de l'Assemblée de la République.
Les sept personnalités choisies en raison de leur compétence en
sciences humaines et sociales sont désignées respectivement par
le ministre de l'Aménagement du territoire, le ministre de la Justice,
le ministre de l'Éducation, le ministre responsable de la jeunesse, le
conseil des recteurs des universités portugaises, l'ordre des avocats et
la commission nationale pour les droits des femmes.
Les sept qui siègent au titre de leur compétence médicale
ou biologique sont nommées respectivement par le ministre de la
Santé, le conseil des recteurs des universités portugaises,
l'Académie des sciences de Lisbonne, l'ordre des médecins,
l'Institut national pour la recherche scientifique, la Fondation pour la
science et la technologie et le Conseil supérieur de médecine
légale.
Le Conseil national d'éthique élit en son sein une
commission
exécutive permanente
de neuf membres. Présidée par le
président du Conseil, elle doit comporter trois membres appartenant
à chacun des trois groupes constituant le Conseil. La commission
exécutive joue essentiellement un rôle administratif, car le
Conseil ne peut pas lui déléguer ses principales
compétences.
2) Les missions du Conseil national d'éthique pour les sciences de la vie
D'après la loi de 1990, il appartient au Conseil
national
d'éthique :
- d'analyser, de façon systématique, les problèmes
moraux soulevés par les progrès de la science dans les domaines
de la biologie, de la médecine, ou de la santé en
général ;
- de rendre des
avis
sur ces questions.
Un tel avis peut être sollicité par :
- le président de la République ;
- l'Assemblée de la République, à l'initiative de son
président ou d'un vingtième de ses membres ;
- les membres du gouvernement ;
- les autres autorités de nomination des membres du Conseil
national d'éthique ;
- les établissements publics ou privés dont les
activités médicales ou biologiques ont des implications d'ordre
éthique.
En règle générale, le conseil établit en
début de mandat la liste des sujets sur lesquels il a l'intention de
rendre des avis. Cette liste est modifiée en cours de mandat en fonction
de l'actualité et des demandes. Pour préparer ses avis, le
conseil peut procéder à toutes les auditions qu'il juge
nécessaires.
Au cours de l'année 2000, le conseil a émis deux avis. Ils
portaient sur la ratification de la convention sur les droits de l'homme et la
biomédecine, et sur le secret médical. Pendant l'année
2000, le conseil a également rédigé un document de travail
sur le génome humain.
Afin d'alerter les autorités sur les principaux problèmes
susceptibles de se présenter au cours des années suivantes, la
loi charge le Conseil national d'éthique de présenter
chaque
année au Premier ministre un rapport sur l'état d'application des
nouvelles technologies à l'homme
et sur leurs conséquences
éthiques. Ce rapport doit s'accompagner de recommandations. Le rapport
relatif à l'année 1999 abordait les points suivants : le
génome humain, les cellules-souches, le clonage, la procréation
médicalement assistée et la xénotransplantation.
Par ailleurs, la loi prévoit que le conseil établit un
rapport
annuel
d'activité, qu'il adresse au président de la
République, au président de l'Assemblée de la
République et au Premier ministre.
Enfin, dans le cadre de sa mission de
sensibilisation de l'opinion
publique
aux problèmes de bioéthique, le conseil peut
organiser des conférences. Ainsi, au cours de l'année 1999, il a
organisé un séminaire sur les personnes âgées dans
la société.
ROYAUME-UNI
Le
seul organisme qui a pour mission générale d'examiner les
questions éthiques soulevées par les progrès de la
médecine et de la biologie est un organisme privé
créé en 1991, le
Nuffield Council on Bioethics
.
|
I. LE NUFFIELD COUNCIL ON BIOETHICS
Le Nuffield Council on Bioethics est un organisme privé indépendant créé en 1991 par le conseil d'administration de la Fondation Nuffield. Cette fondation soutient des projets visant à améliorer l'instruction, le bien-être et la santé publique. Depuis 1994, le Nuffield Council on Bioethics bénéficie de crédits publics.
1) La composition du Nuffield Council on Bioethics
Le
Nuffield Council on Bioethics
est un
comité
multidisciplinaire
. Il est actuellement composé de seize membres
permanents et de deux membres temporaires.
Les membres du
Nuffield Council on Bioethics
sont essentiellement
recrutés dans les disciplines médicales, juridiques,
philosophiques, éthiques et théologiques. Le comité
comporte aussi un journaliste.
Les membres sont choisis et nommés par le comité lui-même,
à l'exception du président, qui est nommé par la Fondation
Nuffield. Le mandat est de trois ans, renouvelable une fois.
Afin de pourvoir rapidement les postes qui se libèrent, le comité
souhaite disposer d'un vivier de candidats. Il indique être
intéressé non seulement par les candidatures de médecins,
de scientifiques, d'enseignants, de juristes et de philosophes, mais aussi de
gestionnaires d'établissements de soins et de spécialistes des
médias.
2) Les missions du Nuffield Council on Bioethics
Ce sont
les suivantes :
- identifier et définir les questions éthiques
soulevées par les développements récents de la recherche
biologique et médicale, afin de répondre aux
préoccupations de la société ;
- examiner ces questions éthiques et en rendre compte, afin de
favoriser la compréhension du grand public et d'instaurer un
débat, le conseil se réservant la possibilité de faire des
suggestions à l'autorité chargée de la
réglementation du secteur ;
- publier des rapports et entreprendre toutes les démarches qu'il
juge appropriées afin de faire connaître ses travaux.
À ce jour, cinq rapports ont été publiés sur les
problèmes éthiques, ils traitent :
- du dépistage génétique (1993) ;
- de l'utilisation des tissus humains (1995) ;
- de la xénotransplantation (1996) ;
- des pathologies mentales et de la génétique (1998) ;
- des cultures génétiquement modifiées (1999).
II. LA HUMAN GENETICS COMMISSION
En décembre 1999, le gouvernement a institué la Human Genetics Commission . Cette commission est un organisme indépendant chargé de suivre les progrès de la génétique humaine et de conseiller le gouvernement . Elle succède à trois comités consultatifs spécialisés qui traitaient des questions éthiques relevant de différents domaines de la génétique humaine ( Advisory Committee on Genetic Testing, Advisory Group on Scientific Advances in Genetics et Human Genetics Advisory Commission ).
1) La composition de la Human Genetics Commission
Le
gouvernement a nommé les membres de cette commission le
20 décembre 1999 pour une durée de trois ans, en suivant une
procédure strictement contrôlée. Leur mandat est
renouvelable.
Cette commission est composée d'un président, d'un
vice-président et de quinze membres. La plupart sont d'éminents
médecins et cliniciens, des chercheurs, des juristes, ainsi que des
spécialistes de l'éthique. Cependant, tous ne disposent pas d'une
telle compétence. Ainsi, un journaliste siège actuellement
à la commission. Par ailleurs, le président de la
Human
Fertilisation and Embryology Authority
en est membre de droit. Les quatre
responsables en chef des services de santé pour l'Angleterre, le Pays de
Galles, l'Irlande du Nord et l'Écosse en font également partie,
afin d'y faire valoir la spécificité du territoire dont ils ont
la charge.
2) Les missions de la Human Genetics Commission
La
Human Genetics Commission
a pour mission d'analyser les progrès
de la génétique humaine et de conseiller les ministres
concernés sur les conséquences qu'ils peuvent avoir sur la
santé humaine et les prestations de santé, ainsi que sur leurs
implications sociales, éthiques, juridiques et économiques.
La mission principale de la commission consiste à conseiller le
gouvernement sur la recherche génétique et les prestations du
Service national de santé dans ce domaine, ainsi qu'à centraliser
les informations et à promouvoir le débat public sur le
développement et l'utilisation de la génétique humaine.
En 2001, la
Human Genetics Commission
doit élaborer des
recommandations sur l'informatisation, la protection et l'utilisation des
données génétiques personnelles. Elle a lancé une
consultation publique sur ce sujet, qui sera close le
28 février 2001.
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Le 5 juin 2000, le gouvernement a institué l' Agriculture and Environment Biotechnology Commission , qui est l'équivalent de la Human Genetics Commission pour les questions de biotechnologie ayant des conséquences sur l'agriculture et l'environnement.
SUISSE
En
application de la loi fédérale du 18 décembre 1998 sur la
procréation médicalement assistée, le Conseil
fédéral a édicté l'
ordonnance du 4
décembre
2000 sur la Commission nationale d'éthique dans
le domaine de la médecine humaine
. Entrée en vigueur le
1
er
janvier 2001, l'ordonnance institue une commission
indépendante et strictement consultative.
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I. LA COMMISSION NATIONALE D'ÉTHIQUE
1) La composition de la Commission nationale d'éthique
Selon
l'article 5 de l'ordonnance qui l'institue, la commission compte entre
dix-huit et vingt-cinq membres. Tous sont nommés par le Conseil
fédéral (autorité exécutive de la
Confédération) pour une durée de quatre ans et leur mandat
est renouvelable au plus trois fois.
D'après l'article 6 du même texte, la commission comprend des
spécialistes de l'éthique, professionnels ou non, ainsi que des
professionnels de la santé, du droit, des sciences sociales, de
l'économie et des sciences naturelles. Des représentants des
patients doivent également y siéger.
En outre, la composition de la commission doit traduire un certain pluralisme
éthique et permettre une représentation équitable des
hommes et des femmes, des différents groupes d'âge et des
communautés linguistiques.
2) Les missions de la Commission nationale d'éthique
Aux
termes de l'article premier de l'ordonnance l'instituant, la commission est
chargée de suivre les développements scientifiques ainsi que
leurs conséquences sur la santé et sur les soins, et de prendre
position, d'un point de vue éthique, sur les questions sociales,
scientifiques et juridiques.
Sa mission principale consiste à conseiller, à leur demande, le
Conseil fédéral, le Parlement et les cantons. Elle élabore
également des recommandations médicales et informe les pouvoirs
publics des difficultés ou des lacunes rencontrées lors de
l'application des législations fédérale et cantonales.
Elle a, par ailleurs, un rôle d'information. Elle doit veiller à
ce que les questions éthiques fassent l'objet d'un débat public.
Elle peut, à cet effet, organiser des manifestations et des auditions
publiques.
La Commission nationale d'éthique établit un rapport annuel
qu'elle transmet au Conseil fédéral.
Pour mener à bien l'ensemble de ses missions, la commission se doit de
collaborer avec les commissions fédérales d'éthique
compétentes dans d'autres domaines que celui de la médecine. Elle
peut également collaborer, si nécessaire, avec tous les acteurs
concernés.
II. LA COMMISSION CENTRALE D'ÉTHIQUE DE L'ACADÉMIE SUISSE DES SCIENCES MÉDICALES
1) La composition de la Commission centrale d'éthique de l'ASSM
Selon le
règlement relatif à son organisation et à son
activité, la Commission centrale d'éthique médicale de
l'ASSM se compose d'au moins quatorze membres. Ils sont nommés par
l'organe suprême de l'ASSM, éventuellement sur proposition de la
commission elle-même. Leur mandat dure quatre ans. Il est renouvelable
une fois.
Lors de la nomination d'un membre, il est tenu compte de ses qualités
scientifiques et professionnelles et de son intérêt personnel pour
les questions d'éthique médicale. De plus, la composition de la
commission doit refléter la diversité régionale et
linguistique de la Confédération, et la représentation
équitable des deux sexes doit être assurée.
Quatre membres de la commission sont issus des plus hautes instances de l'ASSM.
Parmi eux, trois viennent des facultés de médecine et sont
spécialistes de la recherche médicale. Par ailleurs, trois
membres représentent la Fédération des médecins
helvétiques (FMH).
Les autres commissaires sont :
- trois médecins praticiens appartenant à la FMH ;
- deux membres de l'Association suisse des infirmières et
infirmiers ;
- un enseignant d'une faculté de droit d'une université
suisse ;
- un spécialiste de l'éthique qui appartient au
comité d'une organisation d'éthique ou qui enseigne
l'éthique dans une université suisse.
En outre, le président et le secrétaire général de
l'ASSM sont invités à assister aux séances. La commission
a également la possibilité de recourir à des experts.
2) Les missions de la Commission centrale d'éthique de l'ASSM
Le
règlement les définit ainsi :
- analyser les problèmes importants d'éthique
médicale contemporaine et préparer des directives,
recommandations ou avis sur des sujets particuliers ;
- suivre l'application de ces directives et recommandations, et favoriser
les échanges d'informations ;
- répondre aux questions d'éthique médicale
adressées à l'ASSM ;
- entretenir des relations avec ses homologues internationaux, nationaux
ou régionaux.
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Anticipant la mise en oeuvre du projet Gen-Lex de révision des lois relatives au génie génétique, le Conseil fédéral a institué, par arrêté du 27 avril 1998, la Commission fédérale d'éthique pour le génie génétique dans le domaine non humain.
(1)
Depuis 1984, plusieurs commissions d'éthique spécialisées,
créées par l'Ordre fédéral des médecins, se
sont succédé. La Commission centrale d'éthique
succède ainsi à une commission créée en 1986 et
intitulée " Commission centrale pour le respect des principes
éthiques dans les domaines de la médecine reproductive, de la
recherche sur l'embryon humain et de la thérapie génique ".
(2) En 1987, il était placé auprès du ministre de
l'Intérieur.
(3) Le Danemark est divisé en quatorze comtés.