LA DEFINITION DU REGROUPEMENT FAMILIAL
ALLEMAGNE
1) La reconnaissance de principe
La loi
de 1990 sur l'entrée et le séjour des étrangers
précise que le regroupement familial constitue
un droit qui se fonde
sur la protection constitutionnelle offerte au mariage et à la
famille
. L'article 6 de la loi fondamentale énonce en effet :
"
Le mariage et la famille bénéficient de la protection
particulière de l'ordre politique
".
En règle générale, la reconnaissance du droit au
regroupement familial se traduit par l'attribution d'un
permis de
séjour d'une durée limitée aux membres de la famille
.
De plus,
ce permis est lié à la présence en Allemagne
de la personne autour de laquelle s'effectue le regroupement.
Les permis
à durée limitée obtenus au titre du regroupement familial
peuvent ensuite, le cas échéant, et sous réserve du
respect de certaines conditions (durée minimale de séjour,
maîtrise de la langue allemande...), être transformés en
permis à durée illimitée.
Les modifications apportées à la loi de 1990 ont multiplié
les restrictions au regroupement familial. Les principes généraux
s'accompagnent de nombreuses exceptions. On s'est efforcé de ne
décrire que les grandes lignes.
2) Les conditions
De
façon générale, le regroupement familial est
subordonné à quatre conditions.
La personne qui demande à en bénéficier pour entrer en
Allemagne ne doit pas être passible d'expulsion.
L'étranger autour duquel s'effectue le regroupement doit être
titulaire soit d'un permis de séjour, d'une durée
limitée ou non, soit d'un droit de séjour permanent
,
soit
d'un titre de séjour exceptionnel
(accordé pour
des raisons humanitaires ou politiques),
soit d'un titre de séjour
particulier
(attribué pour une durée limitée sans
possibilité de prolongation et dans un but précis : stage,
études...).
Il doit disposer d'un
logement suffisamment spacieux
,
c'est-à-dire correspondant aux normes des logements locatifs publics,
les critères d'appréciation devant être les mêmes que
ceux utilisés pour les Allemands. Cette condition n'a pas besoin
d'être remplie dans le cas d'un étranger à qui le droit
d'asile a été reconnu.
Il doit pouvoir
subvenir lui-même aux besoins de sa famille
, par
quelque moyen que ce soit (revenus professionnels ou autres ressources
personnelles)
(2(
*
))
. Si
l'étranger autour de qui s'effectue le regroupement détient un
titre de séjour particulier, les prestations de l'aide sociale ne
peuvent pas être prises en compte lors du calcul des ressources.
Même si toutes ces conditions sont remplies, le regroupement familial
peut être refusé si l'étranger a recours à l'aide
sociale pour subvenir aux besoins d'autres étrangers membres de sa
famille installés en Allemagne ou d'autres personnes vivant sous son
toit, dans la mesure où l'entretien de ces personnes lui incombe.
3) Les personnes concernées
a) Le
conjoint
En règle générale, le conjoint d'un étranger est
admis à séjourner en Allemagne
si lui-même remplit l'une
des quatre conditions suivantes
:
- le droit d'asile lui a été reconnu ;
- il a un droit de séjour permanent ;
- il n'a qu'un permis de séjour de durée limitée, mais le
lien conjugal existait au moment de l'entrée en Allemagne et il a
été mentionné lors de la demande du permis ;
- il a un permis de séjour d'une durée illimitée, est
né en Allemagne ou y est arrivé enfant, y a
séjourné de façon régulière pendant au moins
huit ans, et est majeur.
Par ailleurs, le conjoint peut se voir accorder un
permis de séjour
autonome
si son époux décède ou si les époux
ont réellement mené une vie conjugale commune pendant quatre ans.
Cette condition de durée est assouplie (trois ans seulement) lorsque les
époux mettent fin à leur vie commune et que le fait de ne pas
accorder au conjoint un permis de séjour autonome constituerait un grave
préjudice pour lui.
b) Les enfants
Les enfants mineurs et célibataires d'un bénéficiaire du
droit d'asile ont droit à un permis de séjour.
Dans les autres cas, pour que les enfants d'un étranger résidant
en Allemagne aient droit à un permis de séjour, il faut que les
conditions suivantes soient remplies :
- que
les deux parents
(un seul en cas de décès)
aient
un permis de séjour
;
- que
les enfants aient moins de seize ans
.
Lorsqu'ils atteignent l'âge de
seize ans
, les enfants ont droit
à un
permis de séjour autonome
à condition de
posséder un permis au titre du regroupement familial depuis 8 ans. Pour
les enfants arrivés en Allemagne trop tard pour pouvoir
bénéficier de cette disposition, le permis autonome est
attribué au moment de la majorité, mais seulement si certaines
conditions sont remplies (présence depuis 8 ans en Allemagne,
maîtrise de la langue, autonomie financière ou formation en cours).
c) Les autres membres de la famille
Un permis de séjour peut leur être accordé lorsque c'est
nécessaire pour éviter une situation d'une
"
dureté extraordinaire
".
Cette possibilité est exclue pour les détenteurs d'un titre de
séjour exceptionnel ou particulier.
Selon que l'intéressé est mineur ou majeur, on utilise les
critères applicables au conjoint ou aux enfants.
* *
*
En
pratique, le regroupement familial concerne essentiellement les Turcs : en
1996, 14.000 conjoints et 1.800 enfants sont entrés en
Allemagne au titre du regroupement familial.
La coalition CDU-CSU réfléchit depuis plusieurs années aux
moyens susceptibles de limiter l'ampleur du regroupement familial : il est
ainsi envisagé d'abaisser à 10 ans, au lieu de 16 ans
actuellement, l'âge limite pour les enfants, d'instaurer un délai
d'attente de deux ans après le mariage ainsi qu'un test linguistique
pour les conjoints. Cependant, la protection constitutionnelle offerte par
l'article 6 de la loi fondamentale limite ces tentatives : la Cour
constitutionnelle a estimé par exemple qu'un délai d'attente de
trois ans pour les conjoints était démesuré.
BELGIQUE
1) La reconnaissance de principe
Les
dispositions relatives au regroupement familial sont contenues dans la loi sur
l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et
l'éloignement des étrangers.
C'est la loi de 1980 qui a généralisé à l'ensemble
des étrangers, travailleurs ou non, le droit au regroupement familial.
Elle fonde ce droit sur un principe dérogatoire au droit commun des
étrangers : la
famille d'un étranger autorisé ou
admis à séjourner ou à s'établir en Belgique est
admise de plein droit à séjourner
.
La durée du permis initial accordé aux membres de la famille
varie en fonction du statut de l'étranger en Belgique, mais ceux qui
obtiennent à leur arrivée un titre de séjour d'une
durée limitée peuvent obtenir un titre de séjour d'une
durée illimitée au bout d'un an si les résultats de
l'enquête menée par l'Office des étrangers
(3(
*
))
ne s'y opposent pas.
2) Les conditions
L'étranger autour de qui s'effectue le regroupement familial doit
posséder un titre de séjour d'une durée supérieure
à trois mois.
La loi du 28 juin 1984 a introduit
l'interdiction du regroupement
familial en cascade
. L'étranger qui a lui-même
bénéficié des dispositions relatives au regroupement
familial pour s'installer en Belgique ne peut pas faire venir sa famille.
La
cohabitation
est une condition du regroupement familial. Son
non-respect justifie le refus de séjour. Cette condition est
interprétée très strictement pour le conjoint :
l'octroi d'une autorisation de séjour d'une durée
illimitée est subordonné à une cohabitation effective et
durable pendant la première année
(4(
*
))
, au cours de laquelle des contrôles
ont lieu.
La loi du 28 juin 1984 a introduit
l'interdiction des regroupements
répétés
: passées l'année civile au
cours de laquelle le droit au regroupement familial a été
utilisé et l'année suivante, aucune immigration par regroupement
familial ne peut plus avoir lieu autour du même étranger, sauf
autorisation expresse.
Les dispositions relatives au regroupement familial ne peuvent pas être
invoquées par les membres de la famille d'un étudiant
étranger bénéficiaire d'un titre de séjour de plus
de trois mois, à moins que celui-ci ne prouve qu'il dispose de moyens de
subsistance et d'un logement suffisants.
* *
*
Les
amendements successifs apportés à la loi de 1980 ont
limité l'ampleur du regroupement familial en en modifiant les
conditions :
- la loi du 28 juin 1984 a abaissé de 21 ans à
18 ans l'âge limite pour les enfants ;
- elle a également introduit l'interdiction du regroupement familial en
cascade ainsi que les regroupements répétés ;
- la loi du 6 août 1993 a introduit la condition d'âge pour
les conjoints.
3)Les personnes concernées
Le droit
au regroupement familial concerne les personnes suivantes :
- le
conjoint étranger
, à condition que les deux
époux soient âgés de plus de dix-huit ans et qu'ils
vivent ensemble ;
- leurs
enfants à charge
et âgés
de moins de
dix-huit ans
,
à condition que l'étranger exerce
l'autorité parentale et que le lien de filiation soit reconnu par la loi
belge, ce qui exclut par exemple les adoptions prononcées à
l'étranger ;
- indépendamment de leur âge, leurs
enfants handicapés
et à charge
à condition que le handicap soit constaté
par un médecin agréé et que l'étranger prouve qu'il
dispose des moyens de subsistance et d'un logement suffisants.
Bien que la loi vise la cellule familiale au sens restreint et exclue les
enfants majeurs, les ascendants et les collatéraux, ceux-ci peuvent
bénéficier du pouvoir discrétionnaire d'accorder des
permis de séjour dont dispose le ministre de la Justice en vertu de
l'article 9-3 de la loi.
ESPAGNE
Si l'on excepte le cas particulier des titulaires du droit d'asile, les dispositions relatives au regroupement familial sont contenues dans le règlement d'exécution de la loi organique de 1985. Elles ont été précisées par une résolution du 15 février 1994 des trois ministères de l'Intérieur, des Affaires sociales, et du Travail et de la sécurité sociale.
1) La reconnaissance de principe
La
loi organique de 1985
reconnaît aux étrangers les mêmes
droits fondamentaux qu'aux Espagnols. En conséquence, son
règlement d'exécution prescrit que "
les membres de la
famille des étrangers qui résident légalement en Espagne
pourront résider avec eux
(...) ".
La reconnaissance du droit au regroupement familial se traduit par
l'attribution d'un titre de séjour dont la durée dépend de
celle du titre de la personne autour de laquelle s'effectue le regroupement.
2) Les conditions
L'étranger autour duquel s'effectue le regroupement familial doit
"
résider légalement
" en Espagne. La
résolution de 1994, consécutive à un accord pris en
conseil des ministres le 12 novembre 1993, prévoit que
seuls les
étrangers qui résident légalement en Espagne depuis plus
d'un an
et dont
le permis de séjour a déjà
été renouvelé
peuvent bénéficier des
dispositions relatives au regroupement familial.
La
cohabitation
est une condition du regroupement familial : ses
bénéficiaires doivent vivre avec la personne autour de laquelle
se fait le regroupement.
La résolution de 1994 prescrit que, si l'étranger détient
un permis de travail, il faut que ce permis ait déjà
été renouvelé.
Elle prévoit également que le regroupement puisse être
subordonné à un examen d'ensemble de la situation de
l'étranger, notamment pour vérifier la
stabilité
et
l'importance de ses ressources financières
. C'est pourquoi
l'étranger autour duquel s'effectue le regroupement doit fournir des
justificatifs de revenu et d'affiliation à la sécurité
sociale. Il doit également apporter la preuve que son
logement
est suffisamment spacieux.
3) Les personnes concernées
Les
personnes susceptibles d'être concernées sont les suivantes :
- le
conjoint
non séparé à condition que le
mariage n'ait pas été conclu en fraude et que l'étranger
ne réside pas déjà avec un autre conjoint, ce qui exclut
les cas de polygamie ;
- les
enfants mineurs
,
non mariés
,
qui n'ont pas
créé d'unité familiale indépendante et ne
mènent pas une vie indépendante
;
- les
incapables
ou les mineurs dont le représentant
légal est le résident étranger .
- les
ascendants s'ils dépendent économiquement
du
résident étranger et qu'il existe "
des raisons qui
justifient la nécessité d'autoriser leur résidence en
Espagne
".
Un
titre de séjour indépendant
est
octroyé :
- aux enfants lorsqu'ils atteignent la majorité ;
- à l'époux qui obtient un permis de travail, ou certifie avoir
vécu en Espagne deux ans avec son conjoint, ou dont le conjoint
décède.
* *
*
Pour les titulaires du droit d'asile, la situation diffère. En effet, le droit d'asile est étendu aux ascendants et aux descendants du premier degré, au conjoint non séparé ou au concubin stable. L'extension est automatique sauf pour les enfants majeurs ou indépendants : ces situations sont appréciées individuellement.
ITALIE
La loi
Martelli
|
Le
projet 3240
|
Elle ne
comporte aucune disposition relative au regroupement familial.
|
1) La reconnaissance de principe
Il
reconnaît que le regroupement familial constitue un
droit
pour les
étrangers détenteurs d'un titre de séjour dont la
durée de validité n'est pas inférieure à un an.
|
|
2) Les limites
L'étranger autour duquel s'effectue le regroupement familial doit
être titulaire d'un
titre de séjour dont la durée de
validité n'est pas inférieure à un an
. Ce titre doit
avoir été délivré pour des
raisons
professionnelles
.
3) Les personnes concernées
a) Le
conjoint non séparé en droit
|
PAYS-BAS
La loi ne comporte aucune disposition sur le regroupement familial , qui est donc régi par la circulaire sur les étrangers et par la jurisprudence . On distingue le regroupement familial de la " formation de famille ", selon que le mariage a lieu avant ou après l'installation de l'étranger aux Pays-Bas. Les dispositions applicables sont presque identiques. La principale différence entre les deux régimes concerne les titulaires du droit d'asile, qui ne peuvent faire venir aux Pays-Bas sans conditions les membres de leur famille que si celle-ci existait avant leur admission comme réfugiés dans le pays.
1) La reconnaissance de principe
L'étranger qui
réside légalement
aux
Pays-Bas et qui détient un titre de séjour, d'une durée
limitée ou illimitée, a le droit de faire venir aux Pays-Bas
certains membres de sa famille, à condition qu'ils disposent d'un
passeport et n'aient aucun passé criminel.
Ils obtiennent alors un
permis de séjour valable un an
renouvelable
.
2) Les conditions
L'étranger qui souhaite fonder un foyer aux Pays-Bas doit y
résider depuis au moins trois ans. Cette condition n'est pas
exigée pour le regroupement familial.
Celui-ci est subordonné à deux conditions principales : le
logement et les revenus. Les conditions de revenu et de logement ne
s'appliquent pas lorsque l'étranger est titulaire du droit d'asile,
à moins que le regroupement ne concerne d'autres personnes que le
conjoint et les enfants mineurs.
a) Le logement
Quel que soit le statut de l'étranger autour duquel se fait le
regroupement, le logement dont il dispose doit être suffisamment vaste.
b) Les revenus
L'appréciation des revenus diffère selon que l'étranger
possède un titre de séjour, d'une durée limitée, ou
un permis, d'une durée illimitée. Elle varie aussi en fonction de
son âge.
On peut cependant résumer ainsi les dispositions applicables : le
montant mensuel des revenus doit être supérieur à un
plancher apprécié par rapport au minimum vital pour une famille,
tel qu'il est défini par la loi sur l'aide sociale (environ 4.000 francs
ou 5.500 francs selon que la durée du titre de séjour est
limitée ou illimitée). Ces revenus doivent être stables,
c'est-à-dire garantis pendant au moins un an. Si ce n'est pas le cas, il
faut que l'étranger ait travaillé sans interruption pendant les
trois ans précédant la demande pour obtenir le droit de faire
venir sa famille. Il n'est pas exigé que les revenus proviennent du
travail. Ils peuvent provenir d'une prestation sociale (invalidité,
chômage, maladie...)
Si l'étranger reçoit une allocation d'aide sociale, le
regroupement familial est, en principe, interdit
. Des exceptions peuvent
cependant être accordées, par exemple pour des raisons
humanitaires.
Le critère des revenus ne s'applique pas à certaines
personnes : chômeurs âgés ou de longue durée,
personnes seules avec de jeunes enfants...
3) Les personnes concernées
a) Le
conjoint ou le concubin
Le mariage doit être valable et les époux doivent vivre ensemble.
Il n'y a pas de condition d'âge, sauf si le mariage a lieu aux Pays-Bas :
dans ce cas, le citoyen doit être âgé d'au moins dix-huit
ans. Si l'étranger à l'origine du regroupement est lui-même
venu aux Pays-Bas au titre du regroupement familial, il doit attendre 3 ans
avant de pouvoir faire venir son conjoint ou son concubin.
Dans le cas de
couples non mariés
, une relation durable et
sérieuse est exigée, les deux concubins doivent vivre ensemble et
produire des certificats de célibat. De plus, l'étranger
installé aux Pays-Bas est responsable des frais de séjour de son
concubin : il doit signer une
déclaration de cautionnement
,
et aucune autre personne ne peut se porter garant, pas même un membre de
sa famille. La condition de revenus est appréciée plus
sévèrement que pour un couple marié : un minimum
mensuel d'environ 5.500 francs est exigé quelle que soit la durée
du titre de séjour de l'étranger autour de qui s'effectue le
regroupement. Le regroupement des couples homosexuels est admis.
En cas de rupture de la vie commune dans les trois ans qui suivent le
regroupement (par séparation ou par divorce), le titre de séjour
est retiré.
A contrario, le conjoint peut obtenir un
titre de séjour autonome
si le mariage a duré au moins trois ans et s'il a résidé
pendant au moins un an aux Pays-Bas au titre de ce mariage. Le premier titre de
séjour autonome est délivré pour une période d'un
an, qualifiée de " période de recherche d'emploi ", et
son renouvellement est subordonné à l'obtention d'un emploi. Les
mêmes règles s'appliquent aux concubins.
b) Les enfants
Ils doivent être âgés de
moins de dix-huit ans
. Seuls
les enfants légitimes, naturels ou adoptés, sont admis.
Les enfants majeurs peuvent être admis dans la mesure où ils
dépendent financièrement de l'étranger installé aux
Pays-Bas et où empêcher leur venue aux Pays-Bas constituerait une
mesure trop rigoureuse. Une déclaration de cautionnement peut être
demandée.
Si les enfants se marient ou commencent à mener une vie
indépendante de leurs parents dans l'année qui suit leur
installation aux Pays-Bas, le titre de séjour leur est retiré.
Inversement, les enfants obtiennent un titre de séjour autonome au bout
d'un an s'ils étaient mineurs lors de leur arrivée aux Pays-Bas
(au bout de trois ans s'ils étaient majeurs).
c) Les ascendants
Ils peuvent être admis au titre du regroupement familial dans certains
cas : par exemple s'ils vivent seuls dans leur pays d'origine, si tous
leurs enfants vivent aux Pays-Bas, ou s'ils sont à la charge de leurs
enfants installés aux Pays-Bas. Une déclaration de cautionnement
peut être demandée.
* *
*
Compte tenu de la facilité qu'ont les titulaires du droit d'asile de faire venir leur famille aux Pays-Bas, les ambassades ont reçu pour mission de vérifier très rigoureusement la réalité des liens familiaux entre les personnes qui demandent à bénéficier du regroupement familial et les réfugiés.
ROYAUME-UNI
Le droit
au regroupement familial ne figure pas dans la loi. Cependant, les membres de
la proche famille peuvent en bénéficier.
a) Le conjoint ou le concubin
Les époux, ou les futurs époux, doivent s'être
déjà rencontrés et avoir l'intention de vivre ensemble de
façon permanente. Ils doivent être capables de subvenir à
leurs besoins sans recourir aux fonds publics. Le mariage ne doit donc pas
être un mariage de convenance. La charge de la preuve pèse sur la
personne qui souhaite venir s'installer au Royaume-Uni. De plus, au bout d'une
période d'un an, le couple doit à nouveau prouver le
caractère authentique du mariage.
En revanche, la " règle du but premier " (
primary purpose
rule
), a été abrogée en juin 1997, peu après la
formation du gouvernement travailliste. Cette règle, appliquée
très strictement par les fonctionnaires britanniques, imposait au
conjoint ou au futur conjoint de prouver que le but premier du mariage
n'était pas l'immigration.
Depuis le 13 octobre 1997, les
couples non mariés
,
hétérosexuels ou homexuels, peuvent bénéficier du
regroupement familial. Les conditions qu'ils doivent remplir sont beaucoup plus
strictes que celles exigées des couples mariés. Ils doivent en
effet notamment établir que :
- si l'un des deux partenaires a été précédemment
marié, le divorce a été prononcé de façon
définitive ;
- la loi les empêche de se marier, pour des raisons autres que la
consanguinité ou l'âge ;
- ils ont vécu maritalement pendant au moins quatre ans.
b) Les enfants
Les enfants à charge,
âgés de moins de dix-huit ans
,
peuvent être admis au Royaume-Uni à condition que leurs
deux
parents y résident
. Si seulement l'un des deux parents réside
au Royaume-Uni, l'enfant n'est admis que si l'autre parent n'a aucune
responsabilité dans l'éducation de l'enfant et si empêcher
l'enfant de vivre au Royaume-Uni devait lui porter un préjudice
important.
En pratique, les enfants de moins de douze ans dont seulement l'un des parents
vit au Royaume-Uni sont généralement admis. Un examen
médical et des tests de filiation peuvent être exigés.
Aucune différence n'est faite selon le statut des enfants : les
enfants adoptifs, les enfants nés hors mariage ou nés d'un
mariage précédent sont assimilés aux enfants du couple
marié.
c) Les parents et les grands-parents
Les parents et les grands-parents âgés d'
au moins
soixante-cinq
ans
et qui n'ont pas de famille proche dans
leur pays peuvent être admis si leurs enfants ou leurs petits-enfants les
aident financièrement. Il faut donc prouver l'envoi régulier
d'argent à l'étranger pour obtenir un permis pour un ascendant.
Dans les faits, ces permis sont rarement délivrés.
d) Les autres membres de la famille
Les autres membres de la famille (frères, soeurs, oncles...) peuvent
être admis à s'établir au Royaume-Uni s'ils vivent seuls
dans leur pays et que personne n'est susceptible de les prendre en charge.