LA REPARTITION DES DROITS
ALLEMAGNE
En 1991, les sommes collectées par les différents organismes gestionnaires se montaient à 1,3 milliard de marks c'est-à-dire à environ 4 milliards de francs. En 1994, GEMA à elle seule a collecté 1,3 milliard de marks, GVL 176 millions, VG Wort 105 millions et les autres sociétés quelques dizaines de millions.
I. LES FONDEMENTS JURIDIQUES
La loi
sur la gestion des droits d'auteur comporte deux dispositions essentielles pour
la répartition des droits :
- l'obligation pour chaque organisme d'établir des plans fixes de
répartition ;
- l'obligation pour certains utilisateurs de fournir aux organismes
gestionnaires des relevés d'utilisation.
1) Les principes de répartition
L'article 7 de la loi sur la gestion des droits d'auteur
énonce les grands principes qui doivent présider à la
répartition : "
La société d'exploitation
doit répartir les recettes provenant de son activité
d'après des règles fixes (plan de répartition) excluant
tout procédé arbitraire de répartition. Le plan de
répartition doit correspondre au principe selon lequel les oeuvres et
les prestations importantes au point de vue culturel doivent être
favorisées. Les principes généraux du plan de
répartition doivent figurer dans les statuts de la société
d'exploitation
".
Le critère de " l'importance culturelle " apporte donc un
correctif au principe d'équité.
La présence des principes généraux du plan de
répartition dans les statuts signifie que l'autorité de
surveillance les contrôle lorsque les statuts lui sont soumis pour
modification.
De plus, le plan de répartition fait partie intégrante du contrat
signé entre les organismes gestionnaires et les titulaires des droits.
Par ailleurs, l'article 8 de la même loi "
oblige les
sociétés d'exploitation à créer des institutions de
prévoyance et d'assistance au profit des titulaires des droits et
prérogatives dont elle assure la gestion
".
2) La fourniture de relevés
L'article 13a de la loi sur la gestion des droits d'auteur
oblige les utilisateurs d'oeuvres protégées à fournir des
relevés aux organismes gestionnaires.
Lorsqu'il s'agit de l'utilisation secondaire d'une oeuvre musicale ou
littéraire (diffusion par phonogramme ou par la radio), cette obligation
ne s'impose pas. Cependant, les organismes de radiodiffusion peuvent être
tenus d'établir les relevés nécessaires aux organismes
gestionnaires pour la répartition des droits. Les frais qu'ils encourent
alors leur sont remboursés.
II. LES MODALITES DE REPARTITION
Bien que
les plans de répartition des sociétés de gestion
diffèrent en apparence, ils respectent les mêmes principes
fondamentaux.
La répartition s'effectue droit par droit. Chaque société
de gestion a donc autant de plans de répartition qu'elle gère de
droits. Ainsi, GEMA a deux plans de répartition :
- pour les droits d'exécution publique et de radiodiffusion des oeuvres
musicales ;
- pour les droits mécaniques.
Les montants répartissables s'obtiennent après déduction
des
frais de gestion
et des
sommes affectées au fonds social
et culturel conformément aux articles 7 et 8 de la loi sur la
gestion des droits d'auteur.
Certaines sociétés affectent le
même pourcentage de coûts à toutes les catégories de
droits, d'autres non. Ainsi, pour couvrir ses frais, Bild-Kunst retient
forfaitairement 10 % des droits de suite, de reproduction et de diffusion
tandis que, dans les autres secteurs, les frais sont recalculés sur la
base des coûts réels.
Les montants à distribuer sont répartis entre les
catégories de titulaires selon une clé de répartition
conçue généralement de façon à favoriser les
créateurs. Les plans de répartition de GEMA prévoient
d'attribuer les deux tiers des droits d'exécution publique et de
radiodiffusion et 60 % des droits mécaniques aux créateurs
(compositeur seul, ou compositeur et parolier) lorsque ces derniers entrent en
concurrence avec les éditeurs. En revanche, certaines des
sociétés qui gèrent les droits des auteurs de films
réservent 80 % aux producteurs et 20 % aux réalisateurs.
La répartition aux ayants droit doit refléter l'
utilisation
réelle des oeuvres
. On utilise donc, dans la mesure du possible, des
critères objectifs de mesure
. C'est seulement lorsqu'une telle
opération est impossible ou trop coûteuse à réaliser
que l'on recourt à des approximations.
Plusieurs organismes, en particulier GEMA, VG Wort, Bild-Kunst et
VG Musikedition s'efforcent de
favoriser
au moment de la
répartition, comme le prescrit la loi, les
oeuvres
considérées comme importantes sur le plan culturel
. Ils
parviennent à ce résultat non seulement en finançant un
fonds culturel mais aussi en affectant à chaque catégorie
d'oeuvres un nombre de points variable. Cette pondération prend en
compte la valeur culturelle de l'oeuvre, sa durée d'exécution et
le nombre des interprètes. Ainsi, pour la répartition des droits
d'exécution et de diffusion publiques, GEMA affecte à chaque
oeuvre un nombre de points compris entre 12 et 3 600.
1) Les données utilisées pour la répartition
Tous les
statuts précisent que la répartition s'effectue dans toute la
mesure du possible sur la base de l'utilisation réelle des oeuvres.
Conformément aux prescriptions de la loi, les
relevés des
utilisateurs
constituent la source essentielle d'information.
Les
recensements exhaustifs
sont utilisés notamment pour la
répartition du droit de suite et des droits mécaniques sur les
oeuvres musicales.
La méthode de l'
échantillonnage
est appliquée
surtout pour le droit de prêt, VG Wort analysant deux fois par an la
totalité des prêts effectués pendant deux semaines par un
échantillon de douze bibliothèques. L'échantillon est
renouvelé à chaque fois.
Pour les photocopies, VG Wort applique également cette
méthode d'échantillonnage en demandant à quelques
établissements scolaires des relevés de leurs photocopies :
une boîte noire destinée à recueillir un exemplaire
supplémentaire de chaque photocopie réalisée est mise en
place dans les établissements qui font partie de l'échantillon.
Pour la répartition d'autres droits, en particulier le droit de
reproduction d'émissions radio-télévisées et le
droit de copie privée, VG Wort procède par
supposition
: la distribution des redevances s'effectue au prorata
des droits perçus au titre d'autres utilisations, plus faciles à
identifier.
La société GVL constitue une exception dans la mesure où
elle répartit les redevances entre les artistes interprètes,
indépendamment de l'importance de l'utilisation secondaire de leurs
oeuvres mais au prorata de leurs revenus pour l'exploitation directe de leurs
enregistrements en Allemagne.
2) La répartition
Après
déduction des frais de gestion
puis des
sommes affectés au
fonds social et culturel
, les droits sont,
dans la mesure où ils sont répartissables, distribués
individuellement aux membres.
a) Les frais de gestion
Les derniers rapports d'activité disponibles permettent d'établir
le tableau suivant. Le ratio, commun à toutes les
sociétés, permet de mesurer la part que représente
l'ensemble des dépenses dans l'ensemble des recettes (collecte et autres
revenus, notamment financiers).
|
1995 |
1994 |
GEMA |
13,4 % |
13,7 % |
Bild-Kunst |
9,1 % |
9,9 % |
GVL |
8,6 % |
8,9 % |
VFF |
8,5 % |
6,1 % |
b)
Les dépenses sociales et culturelles
Les dépenses sociales
La plupart des statuts limitent à 5 % ou 10 % la part des
sommes à distribuer susceptible d'être affectée aux
dépenses sociales. Cependant, VG Bild-Kunst affecte à ses
dépenses sociales un pourcentage de 10, 20 ou 30 selon les droits
gérés (10 % de ses droits de reproduction, 10 % du
droit de suite, 20 % du droit perçu au titre des revues de presse,
30 % du droit de prêt dans les bibliothèques par exemple).
Dans les sociétés où les auteurs jouent un grand
rôle, c'est-à-dire GEMA, VG Wort et VG Bild-Kunst, les
dépenses sociales sont beaucoup plus importantes que dans les
sociétés qui accordent une place prépondérante aux
producteurs.
Ainsi, les dépenses sociales de VFF et de GWFF ne représentent
que 1 % des sommes distribuées.
En revanche, VG Wort affecte environ 12 % de toute sa collecte
à ses oeuvres sociales :
- deux fonds sociaux pour ses membres qui sont dans le besoin ;
- une caisse de retraite et de maladie des auteurs.
Chacune de ses oeuvres sociales est financée de façon
indépendante et déterminée dans les statuts. Ainsi la
caisse de retraite et de maladie bénéficie de 45 % du droit
de prêt des bibliothèques publiques perçu sur la
littérature générale (par opposition à la
littérature scientifique), 30 % du droit de reprographie et
15 % du droit de copie privée.
GEMA finance aussi :
- une assurance vieillesse, pour ses membres âgés de plus de
60 ans et qui peuvent prouver une ancienneté d'au moins vingt
ans ;
- un fonds social pour ses membres âgés de plus de 60 ans qui
se trouvent dans le besoin.
En 1995, les dépenses sociales de GEMA se sont montées à
8,20 millions de marks, ce qui représente 7 â des sommes
qu'elle a distribuées.
Les dépenses culturelles
La plupart des sociétés ont décidé, comme
l'article 7 de la loi sur la gestion des droits d'auteur les y invitent,
de consacrer un certain pourcentage de leurs recettes à un fonds
culturel qu'elles utilisent pour soutenir des projets culturels
(réalisation de films par exemple), distribuer des bourses, financer des
programmes de formation...
Ainsi, VFF y affecte 4 % des sommes distribuées, GWFF 3 %, GVL
et GEMA un peu plus de 2 %.
VG Wort y consacre 50 % des sommes qu'elle perçoit au titre du
droit de prêt perçu sur la littérature scientifique.
c) Les sommes non répartissables
Elles sont utilisées de manière très variable.
GEMA en distribue une grande partie aux auteurs des oeuvres qu'elle
considère comme significatives sur le plan culturel.
Le plan de répartition de GVL prévoit que les sommes non
répartissables peuvent être mises en réserve avant
d'être redistribuées, quelques années plus tard.
Les statuts de VGF et de GWFF prescrivent qu'elles sont ajoutées aux
redevances de la copie privée.
Le plan de répartition de VFF prévoit que les sommes non
répartissables sont mises en réserve afin d'être
attribuées aux ayants droit qui n'ont pas encore signé le contrat
d'habilitation.
DANEMARK
En 1995,
les principaux organismes gestionnaires ont collecté 730 millions
de couronnes, soit environ 650 millions de francs.
La part de chacun dans cette collecte est indiquée dans le tableau
ci-dessous :
KODA |
32,0 % |
Kabel-TV |
21,4 % |
NCB |
15,0 % |
Undervisningkopier |
11,1 % |
Båndkopi |
8,7 % |
Gramex |
8,6 % |
Avu-Kopier |
1,0 % |
Billedkunst |
1,0 % |
Erhvervskopier |
1,0 % |
Tv til Søfarende |
0,2 % |
I. LES FONDEMENTS JURIDIQUES
La loi
sur le droit d'auteur ne contient qu'une disposition sur la répartition
des droits : l'article 39-4 dispose qu'
un tiers des sommes
collectées au titre de la copie privée audiovisuelle est
utilisé à des fins collectives
.
La répartition des droits est donc régie par les statuts des
organismes gestionnaires. Ils prévoient tous qu'elle reflète
l'utilisation réelle des oeuvres et des prestations et ils insistent sur
la nécessité de procéder à une répartition
individuelle.
II. LES MODALITES DE REPARTITION
1) Les données utilisées pour la répartition
C'est le
plus souvent à partir des
relevés établis par les
utilisateurs
que s'effectue la répartition des droits perçus.
Ainsi,
KODA
demande à ses utilisateurs principaux (chaînes
nationales de radio et de télévision, chaînes locales de
télévision) des relevés exhaustifs : tous les
morceaux de musique qu'ils diffusent doivent être signalés.
En revanche, pour les stations de radio locales, KODA se contente d'indications
partielles : quelques stations doivent à plusieurs reprises dans
l'année lui adresser des relevés complets portant sur une
période donnée. Par ailleurs, elle demande à dix d'entre
elles de lui fournir des relevés complets tout au long de l'année.
KODA demande aux autres utilisateurs qui exécutent publiquement de la
musique de lui faire parvenir des formulaires comportant de nombreux
renseignements sur la musique jouée.
Pour les petits utilisateurs qui diffusent de la musique enregistrée
(commerçants par exemple), KODA procède par analogie avec les
résultats qu'elle déduit des relevés fournis par les
stations de radio.
Par ailleurs, KODA procède à des contrôles et se
réserve le droit de dénoncer à la police les
irrégularités qu'elle constate.
De même,
Gramex
demande aux chaînes de
télévision et aux stations de radio des relevés
systématiques des enregistrements qu'elles diffusent. Les redevances
dues par les autres utilisateurs (commerces, lieux publics...) sont
encaissées par KODA pour le compte de Gramex.
Les organismes qui gèrent les droits de photocopie
utilisent les
relevés fournis par un échantillon d'utilisateurs.
En revanche,
NCB
contrôle le marché du disque de
façon approfondie, ce contrôle pouvant se traduire par des visites
chez les producteurs de vidéogrammes et de phonogrammes.
2) La répartition
Après déduction des frais de gestion, puis des
dépenses sociales et culturelles,
les organismes gestionnaires
s'efforcent d'effectuer une répartition individuelle directe
entre
les ayants droit. C'est seulement si cette opération se
révèle trop coûteuse ou que les montants distribués
sont trop faibles qu'ils renoncent à une répartition
individuelle.
Lorsque les organismes gestionnaires regroupent non pas des titulaires de
droits mais des associations, la répartition entre les
différentes associations s'effectue en fonction d'une clé de
répartition négociée par les associations membres de
l'organisme, qui à leur tour effectuent dans toute la mesure du possible
une répartition individuelle.
En 1995, 82 % de l'ensemble des droits collectés ont
été répartis individuellement.
Ainsi, NCB et Undervisningkopier procèdent uniquement à une
répartition individuelle directe aux ayants droit. Il en va de
même pour Billedkunst, en ce qui concerne le droit de suite et le droit
de reprographie.
Avu-Kopier, Erhvervskopier et Kabel-TV répartissent leurs redevances
aux organisations d'ayants droit qui sont leurs membres. Billedkunst fait de
même pour les droits de reprographie. Les organisations d'ayants droit
doivent ensuite procéder à une répartition individuelle.
Grâce aux relevés de ces utilisateurs, KODA répartit
l'essentiel des droits perçus directement et individuellement aux ayants
droit.
La répartition des droits perçus par Gramex s'effectue selon une
procédure assez complexe. Gramex partage les droits perçus en
deux moitiés : la première est réservée aux
artistes interprètes et la seconde aux producteurs de phonogrammes.
La première moitié, après imputation des deux tiers des
frais de Gramex (car la gestion des artistes interprètes est
considérée comme plus coûteuse que celle des producteurs de
phonogrammes) est répartie directement et individuellement dans toute la
mesure du possible. La seconde moitié est, après déduction
d'un tiers des frais de Gramex, affectée aux associations de producteurs
de phonogrammes qui procèdent ensuite à une répartition
individuelle.
La loi obligeant Båndkopi à affecter le tiers des droits
perçus à des fins collectives, les deux tiers restants sont
répartis entre les organisations membres de Båndkopi qui à
leur tour procèdent à une répartition individuelle dans la
mesure du possible.
a) Les frais de gestion
Le rapport réalisé entre 1993 et 1995 par l'Institut culturel
nordique et publié en 1996 indique que les frais de gestion de
l'ensemble des organismes danois représentait
11 % en 1995
.
Cet indicateur est obtenu en divisant l'ensemble des frais par l'ensemble des
droits collectés.
La moyenne de 11 % recouvre des disparités importantes. A titre
d'exemple, on a repris ici les chiffres concernant les cinq organismes les plus
importants :
|
1995 |
1994 |
1993 |
1992 |
1991 |
KODA |
14,0 % |
15,1 % |
16,5 % |
17,6 % |
18,1 % |
Kabel-TV |
3,7 % |
4,5 % |
2,8 % |
4,3 % |
5,0 % |
NCB |
12,5 % |
16,0 % |
16,4 % |
16,6 % |
17,8 % |
Båndkopi (1) |
5,6 % |
6,0 % |
35,8 % |
|
|
Gramex |
16,9 % |
16,9 % |
17,3 % |
16,2 % |
16,2 % |
(1) Le chiffre de 1993 s'explique par le fait qu'il s'agissait de la première année de fonctionnement |
b)
Les dépenses sociales et culturelles
Elles représentent environ 7 % de la collecte, mais ce pourcentage
est beaucoup plus élevé pour les petits organismes.
L'utilisation des fonds affectée aux dépenses sociales et
culturelles est généralement limitée et
contrôlée.
Ainsi, les organismes fédérés au sein de Copy-Dan doivent
respecter les termes du statut de Copy-Dan et les affecter à des
dépenses bien précises (bourses, allocation ou prix
attribués à des titulaires du droit d'auteur dans un but
lucratif, culturel ou social).
De même, Koda affecte environ 10 % de sa collecte (après
déduction des frais de gestion) à ses " moyens
nationaux " qu'elle reverse principalement à ses quatre
organisations membres
(14(
*
))
,
lesquelles procèdent ensuite à une répartition entre leurs
membres en ayant l'obligation de renseigner KODA sur les modalités de
cette répartition. La partie des " moyens nationaux " qui
n'est pas attribuée aux quatre organisations susmentionnées est
réservée aux membres associés de KODA, c'est-à-dire
aux membres de KODA qui n'appartiennent pas à l'une de ses quatre
organisations. De cette manière, les membres associés peuvent,
sur demande, obtenir un soutien en cas de difficulté financière
ou le financement d'un projet culturel. Les statuts de KODA précisent
quels projets peuvent être ainsi aidés.
Gramex attribue également une partie de sa collecte aux organisations
d'artistes interprètes (plus précisément la fraction non
directement répartissable de la partie de la collecte qui leur est
réservée) qui peuvent à leur tour procéder à
une répartition individuelle ou affecter les fonds reçus à
des buts collectifs précisément définis (promotion de la
musique, formation des artistes, soutien social aux artistes...). Chaque
année, les organisations d'artistes doivent indiquer à Gramex
comment elles ont utilisé les sommes remises, sinon Gramex peut retenir
les fonds qui leur sont destinés.
Båndkopi constitue un cas à part puisque la loi l'oblige à
affecter le tiers des droits perçus à des fins collectives
définies par ses statuts (soutien à des projets culturels,
attribution de bourses, de subventions...).
c) Les sommes non répartissables
Les statuts de Gramex et des organismes membres de Copy-Dan prévoient
qu'elles peuvent être affectées à des fins collectives.
ESPAGNE
Les revenus d'exploitation du principal organisme gestionnaire, la SGAE, se montaient pour 1995 à 4,78 milliards de pesetas, c'est-à-dire à environ 190 millions de francs.
I. LES FONDEMENTS JURIDIQUES
Comme la
loi allemande, la loi espagnole donne les
grands principes
qui doivent
présider à la répartition.
L'article 149 de la loi sur la propriété intellectuelle
prescrit en effet : "
1. La répartition des droits
perçus est effectuée de façon équitable entre les
titulaires des oeuvres ou productions utilisées, conformément
à un système déterminé au préalable dans les
statuts et excluant tout arbitraire.
2. Les organisations de gestion doivent réserver aux titulaires une
participation aux droits perçus qui soit proportionnelle à
l'utilisation de leurs oeuvres "
.
La présence des règles de répartition des droits dans les
statuts signifie qu'elles sont objet du contrôle du ministère de
la Culture.
Contrairement à ce qui était prévu dans le projet de loi
et contrairement à la loi allemande, la loi ne comporte aucun correctif
destiné à tenir compte du critère culturel.
II. LES MODALITES DE REPARTITION
1) Les données utilisées pour la répartition
La SGAE
déclare dans ses deux derniers rapports d'activité disponibles,
ceux de 1994 et de 1995, que plus des trois quarts des droits perçus ont
été répartis en fonction des relevés fournis par
les utilisateurs.
Plus précisément, le partage entre les différentes
méthodes de répartition des droits s'effectue comme l'indique le
tableau ci-dessous.
|
1995 |
1994 |
Relevés des utilisateurs (1) |
78,75 % |
79,35 % |
Sondages (2) |
15,7 % |
16,73 % |
Analogie (3) |
5,55 % |
3,92 % |
(1)
Pour les chaînes de télévision, les fabricants de disques,
les organisateurs de concerts, les exploitants de salles de cinéma et de
théâtre.
(3) Pour la télévision par câble, la copie privée, la diffusion de musique dans des espaces publics : l'analogie consiste à extrapoler les résultats obtenus par l'une des deux méthodes précédentes. |
2) La répartition
Dans la
mesure où ils sont répartissables,
les droits sont
répartis individuellement
après déduction :
- des frais de gestion ;
- de la dotation d'assistance sociale (fonds de pension, système
d'assurance, caisse de solidarité...) ;
- de la dotation pour la promotion et la formation.
a) Les frais de gestion
Les derniers rapports d'activité disponibles permettent d'établir
le tableau suivant :
Organisme |
Ratio |
1995 |
1994 |
1993 |
1992 |
1991 |
SGAE |
|
24,51 % |
26,81 % |
27,07 % |
27,83 % |
27,28 % |
AISGE |
|
22,55 % |
|
|
|
|
EGEDA |
frais de gestion indiqués dans le rapport d'activité sans indication de la définition retenue |
5,9 % |
|
|
|
|
b)
Les dépenses sociales et culturelles
La loi oblige les organismes de gestion d'une part à
"
promouvoir des activités ou des services d'assistance au
profit de leurs sociétaires
" et d'autre part à
"
s'occuper d'activités de formation et de promotion des auteurs
et des artistes interprètes ou exécutants
".
Le montant consacré à ces oeuvres est déterminé par
les statuts de chaque organisme car la loi fixe seulement le minimum qui doit
leur être affecté : 20 % des droits perçus au
titre de la copie privée doivent être répartis
également entre les deux fonds. L'examen des statuts montre que les
sommes qui leur sont destinées varient beaucoup mais la plupart des
organismes y consacrent au moins 10 % de l'ensemble des droits
perçus. En général, ils y affectent également les
donations qu'ils reçoivent et leurs produits financiers.
c) Les sommes non répartissables
Les statuts de l'AISGE prévoient que les sommes non
réclamées dans les trois ans reviennent à la
société et sont affectées pour moitié aux oeuvres
sociales que la société doit financer et pour moitié au
fonds de roulement.
Les statuts de la VEGAP et de l'AIE prévoient qu'un pourcentage
donné respectivement (20 % et 30 %) des droits non
répartissables perçus au titre de la communication publique est
affecté aux oeuvres sociales.
ITALIE
En 1995, la SIAE a collecté 675 milliards de lires, soit environ 2,3 milliards de francs, la section musique représentant presque 90 % de la collecte.
I. LES FONDEMENTS JURIDIQUES
1) La SIAE
Le
règlement pris en 1942 pour l'exécution de la loi de 1941
comporte une seule disposition générale relative à la
répartition des droits : l'obligation pour la SIAE d'établir
des plans fixes de répartition.
Le règlement stipule en effet que "
La SIAE ne peut
établir de quotes-parts fixes de répartition, entre les ayants
droit aux redevances (...) qu'au moyen d'arrangements de caractère
général conclus entre la SIAE et les associations syndicales
intéressées
".
Il précise que de tels arrangements doivent être approuvés
par le ministre compétent.
Les
plans de répartition
doivent donc être établis
en concertation avec les ayants droit et soumis à l'
approbation du
ministre
.
Par ailleurs, la loi de 1992 introduisant la redevance due pour la copie
privée énonce précisément comment elle doit
être calculée et répartie.
2) L'IMAIE
Le décret de 1975 sur la rémunération due aux producteurs de phonogrammes et aux artistes pour l'utilisation secondaire de leurs enregistrements énonce également très précisément comment les redevances doivent être calculées et réparties entre les deux catégories d'ayants droit.
II. LES MODALITES DE REPARTITION
1) Les données utilisées pour la répartition
a) La
SIAE
Pour les grands droits, les autorisations sont données ponctuellement.
L'identification ne pose donc pas de problème.
Pour les petits droits relatifs aux oeuvres musicales, la SIAE affirme se
fonder à la fois sur les relevés des utilisateurs les plus
importants que sont les chaînes nationales de radio et de
télévision, câblée ou non, et sur les
contrôles systématiques qu'elle effectue auprès de ces
mêmes utilisateurs. Les redevances versées par les utilisateurs
moins importants sont réparties par analogie, sur la base des
résultats constatés pour les autres.
b) L'IMAIE
Aux termes de la loi de 1992, les producteurs de phonogrammes lui transmettent
"
les dossiers nécessaires à l'identification des ayants
droit
". En pratique, l'IMAIE est en conflit avec les associations de
producteurs de phonogrammes qui rechignent à transmettre les
données.
2) La répartition
Après déduction des frais de gestion, puis des sommes
affectées aux dépenses sociales et culturelles, les droits sont,
dans la mesure où ils sont répartissables, distribués
individuellement aux membres.
a) Les frais de gestion
La SIAE
L'examen des derniers rapports d'activité permet d'obtenir les
données suivantes :
|
1995 |
1994 |
|
82,35 % |
83,49 % |
L'IMAIE
L'analyse de ses frais de gestion n'est pas encore pertinente. La
résolution du conflit avec les producteurs de phonogrammes absorbe en
effet une part non négligeable des ressources.
b) Les dépenses sociales et culturelles
La SIAE
Les statuts prévoient que les différentes sections de la SIAE
peuvent affecter entre 4 % et 10 % des droits perçus,
déduction faite des provisions, en
fonds de solidarité
.
C'est 4 % qui a été retenu : en 1995, environ
20 milliards de lires, soit environ, 68 millions de francs ont
été affectés au fonds de solidarité.
L'IMAIE
La loi de 1992 prévoit que 5 % de la redevance perçue sur
les supports d'enregistrement vidéo est versée à l'IMAIE
pour "
des activités d'étude et de recherche ainsi que
pour promouvoir, former et soutenir sur le plan professionnel des artistes
interprètes ou exécutants
".
c) Les sommes non répartissables
La SIAE
La SIAE affirme les répartir selon les mêmes critères que
les redevances répartissables.
L'IMAIE
La loi de 1992 prévoit que l'IMAIE les utilise à des fins
collectives.
PAYS-BAS
En 1995, les deux principaux organismes gestionnaires, la BUMA et la STEMRA, ont collecté respectivement 126 et 332 millions de florins, c'est-à-dire environ 380 millions et un milliard de francs.
I. LES FONDEMENTS JURIDIQUES
Les
textes comportent fort peu de dispositions sur la répartition des droits.
Toutefois, chacun des organismes compétents pour les droits dont la
gestion collective est obligatoire
(c'est-à-dire
De Thuiskopie, Leenrecht, SENA et Reprorecht) doit
faire approuver son
plan de répartition par le ministre de la Justice
.
Quant à
BUMA
, soumise à un contrôle permanent, elle
doit, même si le décret de 1932 ne le précise pas
explicitement, également
soumettre son plan de répartition au
commissaire du gouvernement
chargé de la contrôler.
II. LES MODALITES DE REPARTITION
Dans leurs statuts, les organismes gestionnaires insistent sur la nécessité de procéder à une répartition individuelle et qui reflète l'utilisation réelle des oeuvres.
1) Les données utilisées pour la répartition
Les
organismes utilisent essentiellement les
relevés
fournis par les
utilisateurs. Ainsi, les stations de radio et de télévision
communiquent à BUMA et à SENA des relevés exhaustifs et
très précis, tandis que Leenrecht et Reprorecht exploitent les
relevés fournis par un échantillon d'utilisateurs.
BUMA et STEMRA disposent par ailleurs d'un service de contrôle commun,
agréé par le ministère de la Justice.
2) La répartition
Après déduction des coûts puis, le cas
échéant, des sommes affectées au fonds social et culturel,
les organismes gestionnaires distribuent les montants répartissables
à leurs différents membres, ayants droit ou association d'ayants
droit selon les cas.
a) Les frais de gestion
Les derniers rapports d'activité disponibles permettent d'obtenir les
chiffres suivants :
Organismes |
Ratio |
1995 |
1994 |
1993 |
1992 |
1991 |
BUMA (1) |
|
19,7 % |
21,9 % |
23,0 % |
24,4 % |
24,3 % |
STEMRA (1) |
|
5,5 % |
5,7 % |
5,6 % |
5,6 % |
4,9 % |
SENA |
|
86,3 % |
|
|
|
|
(1) Compte tenu de leurs autres revenus, BUMA distribue à ces ayants droit, selon les années, entre 90 et 95 % de ce qu'elle collecte et STEMRA plus de 95 % |
b)
Les dépenses sociales et culturelles
La plupart des organismes entretiennent un
fonds culturel et social
auquel ils affectent un pourcentage maximal de leur collecte, fixé par
leurs statuts ou leurs plans de répartition à 5 % ou
10 % selon les cas.
A titre d'exemple, BUMA affecte depuis 1990 environ 9 % de sa collecte
à ce fonds, grâce auquel elle finance un système de
retraite.
c) Les sommes non répartissables
Les règles de répartition de SENA prévoient que les sommes
non répartissables sont mises en réserve pendant cinq ans puis
redistribuées conformément aux plans de répartition.
Celles de VEVAM prévoient que la direction se prononce pour les
redistribuer équitablement ou pour les mettre en réserve.
ROYAUME-UNI
En 1994,
les principaux organismes ont collecté 340,4 millions de livres,
soit environ 3,3 milliards de francs.
La part de chacun dans cette collecte était la suivante :
PRS 49,0 %
MCPS 38,4 %
PPL 10,7 %
VPL 1,9 %
I. LES FONDEMENTS JURIDIQUES
La loi ne comporte aucune disposition relative à la répartition des droits.
II. LES MODALITES DE REPARTITION
1) Les données utilisées pour la répartition
a)
PRS
PRS cherche à distribuer les droits perçus en fonction de
l'utilisation, réelle ou supposée, des oeuvres. Pour identifier
les oeuvres utilisées, PRS utilise trois méthodes :
-
recensements exhaustifs
, pour les utilisateurs le plus importants que
sont les chaînes de télévision nationales, les principales
stations de radio, les concerts ou tournées qui paient des redevances
d'au moins 500 , 50 festivals considérés comme
" représentatifs ", et certains lieux publics également
considérés comme tels ;
-
recensements partiels
, notamment pour les chaînes de
télévisions câblées et les stations de radio
locales, dont une partie seulement des programmes (13 % en moyenne) est
analysée ;
-
analogie
, c'est-à-dire extrapolation des résultats
obtenus grâce aux recensements exhaustifs des programmes de radio et de
télévision. Cette méthode est utilisée pour tous
les utilisateurs qui ne sont l'objet d'aucun recensement, exhaustif ou partiel.
Dans ce cas, PRS estime en effet que l'analyse de leurs programmes, même
par sondages, serait trop coûteuse. C'est par exemple le cas pour les
juke-boxes
.
La notion de " lieu public significatif ", introduite en 1992, a
donné lieu à de nombreuses contestations, émanant
notamment d'auteurs de musique considérée comme non populaire.
Ces ayants droit contestent le petit nombre de lieux retenus. Au début
des années 80, PRS en prenait en compte plusieurs dizaines de milliers,
dont elle analysait l'utilisation, en totalité ou en partie. Or en 1994,
PRS ne prenait plus en compte qu'un échantillon de
426 unités, dont elle analysait de façon exhaustive
l'utilisation. C'est à la suite de ces plaintes que l'
Office of Fair
Trading
a saisi la Commission des fusions et monopoles à la fin de
1994. La commission a rendu son rapport en novembre 1995.
Pour compenser le fait que la méthode de l'analogie suppose la
référence à la diffusion par la télévision
et par la radio, ce qui implique que l'exécution publique de certaines
oeuvres n'est pas repérée, PRS a créé plusieurs
systèmes permettant à certains de ses membres de percevoir un
montant minimum.
Actuellement, PRS fait réaliser par des experts une étude
approfondie de l'utilisation qui est faite des différents types de
musique. Cette étude, qui répond à une recommandation de
la Commission des fusions et monopoles, pourrait se traduire par une
modification du système de redistribution dès 1998.
b) CLA et ERA
Les utilisateurs les plus importants, comme la
British Library
,
s'engagent par contrat à fournir des relevés. Pour les autres, en
particulier pour les établissements scolaires, CLA sélectionne un
échantillon aléatoire
parmi les titulaires de licences.
Les établissements qui font partie de l'échantillon
établissent des relevés de tout ce qui est photocopié. Un
tiers de l'échantillon est renouvelé chaque année.
ERA procède de la même façon à partir d'un
échantillon d'établissements scolaires.
2) La répartition
a)
Les frais de gestion
Les derniers rapports d'activité disponibles permettent d'obtenir les
résultats suivants. Le ratio indiqué n'est pas le même pour
tous les établissements.
Organisme |
Ratio |
1995 |
1994 |
PRS |
|
16,05 % |
17,22 % |
PPL |
|
15,70 % |
16,15 % |
MCPS |
|
8,78 % |
8,99 % |
ALCS (1) |
|
88,88 % |
86,56 % |
(1) L'année 1995 comprend la période du 30 mars 1995 au 31 mars 1996 et l'année 1994 celle qui va du 30 mars 1994 au 31 mars 1995. |
b)
Les dépenses sociales et culturelles
Les statuts de PRS permettent au directoire de retenir, avant toute
distribution, une partie des droits collectés pour financer des dons
à des membres ou à d'anciens membres, des causes humanitaires, un
fonds de soutien aux membres ou aux anciens membres, ainsi que des actions en
faveur de la musique.
Les trois derniers postes ne peuvent pas représenter plus de 1 %
des droits redistribués l'année précédente. En
pratique, PRS accorde des prêts d'un montant maximal de 10.000 et
participe au financement d'un fonds d'aide sociale.
En outre, elle verse à ses membres âgés de plus de
50 ans et pouvant justifier une ancienneté de 25 ans, une
somme destinée à compenser leur perte de revenus si leurs oeuvres
cessent d'être exécutées.
En 1996, 0,4 % des revenus de PRS ont été affectés
à des dons, à la promotion des droits d'auteur ou mis en
réserve pour une distribution ultérieure.
ETATS-UNIS
En 1994, les deux principaux organismes gestionnaires, l'ASCAP et la BMI ont enregistré un revenu total qui s'élevait respectivement à 423 et 314 millions de dollars.
I. LES FONDEMENTS JURIDIQUES
Le code fédéral ne comporte de dispositions sur la répartition des redevances que pour les droits obligatoirement gérés par le Copyright Office .
1) Les droits obligatoirement gérés par le Copyright Office
a) La
retransmission par câble
A l'article 111 du titre 17, le code fédéral décrit
très précisément la procédure de répartition
des droits concernant la retransmission par câble.
Les câblo-opérateurs adressent chaque semestre à la
direction de l'enregistrement des droits d'auteur des relevés
d'activité détaillés ainsi que leurs redevances.
Celles-ci, après déduction d'"
un montant raisonnable
correspondant aux frais supportés par le Copyright Office
",
sont remises au Trésor et investies en emprunts obligataires d'Etat qui
produisent des intérêts. La répartition, individuelle, est
effectuée une fois par an par la bibliothèque du Congrès
si elle ne fait l'objet d'aucun litige. Dans l'hypothèse contraire, une
commission d'arbitrage procède à cette répartition.
b) La retransmission par satellite vers des intermédiaires
L'article 119 du titre 17 du code fédéral
prévoit une procédure très comparable à
celle
qui s'applique pour la retransmission par câble.
c) La copie privée audionumérique
Comme pour les deux catégories précédentes de redevances,
le code fédéral prévoit les modalités de remise et
de placement des redevances. En outre, le code mentionne également les
pourcentages qui reviennent aux différentes catégories d'ayants
droit.
2) Les autres licences
La répartition des droits est régie par les statuts des organismes gestionnaires. Cependant, comme les consent decrees relatifs à l'ASCAP et à la BMI les obligent à procéder périodiquement à des enquêtes pour éviter que la répartition des recettes ne s'effectue sur des critères subjectifs, les statuts ont repris les termes des consent decrees . Ainsi, celui de l'ASCAP précise que " la répartition doit prendre en compte le nombre, la nature, le caractère et le prestige des oeuvres composées, écrites ou publiées par chaque membre, la durée d'inscription au répertoire de la société, la popularité et la vogue des oeuvres ", afin que les revenus soient répartis " équitablement et de façon non discriminatoire ". De plus, les coefficients de pondération attribués à chaque catégorie d'oeuvres ne peuvent pas être modifiés sans l'approbation préalable du tribunal.
II. LES MODALITES DE REPARTITION
1) Les données utilisées pour la répartition
L'ASCAP
affirme contrôler systématiquement :
- toutes les chaînes nationales de télévision ;
- les chaînes locales de télévision à raison de deux
millions d'heures par an ;
- plus de treize chaînes câblées ;
- les principales salles de concert ;
- les cent tournées musicales les plus importantes et les orchestres
symphoniques professionnels.
Elle procède par sondage pour les stations de radio, pour les
chaînes de télévision, câblées ou non, qui ne
font pas l'objet d'une analyse exhaustive et pour les orchestres symphoniques
d'amateurs.
Pour les autres établissements, elle se fonde sur les résultats
obtenus pour la radio et la télévision.
Par ailleurs, elle se réserve le droit d'envoyer des contrôleurs
chez les utilisateurs les moins importants (hôtellerie par exemple).
La BMI fait analyser par une société extérieure toutes
les chaînes nationales de télévision, câblées
ou non. Elle procède à un recensement exhaustif de tous les
concerts de musique classique. Elle fait des sondages parmi les stations de
radio et utilise les relevés des agences de publicité pour les
jingles
. Elle extrapole ces résultats pour les autres
utilisateurs, moins importants (commerces, hôtels, dancings).
Quant à la SESAC, compte tenu de la relative faiblesse de ses recettes,
elle effectue quelques contrôles ponctuels et utilise surtout les
relevés des utilisateurs.
Harry Fox Agency reçoit des relevés des utilisateurs et envoie
des contrôleurs chez tous les fabricants de disques.
2) La répartition
Les fonds collectés par l'ASCAP sont, après soustraction des frais, divisés de façon égale entre les éditeurs et les auteurs (compositeurs et paroliers). Chaque groupe procède ensuite à une répartition individuelle entre les ayants droit.
3) Les frais de gestion
L'ASCAP
affirme verser plus de 80 cents pour chaque dollar collecté. En
1996, elle a collecté 482,6 millions de dollars et en a
reversé 397,4.
La commission anglaise des fusions et monopoles, dans le rapport qu'elle a
réalisé en 1995 sur PRS, a mesuré la part
représentée par les frais administratifs dans l'ensemble des
revenus des homologues étrangers de PRS. Elle a trouvé, pour
1993, les résultats suivants pour les Etats-Unis :
ASCAP 19,59 %
BMI 18,85 %
Avant de les redistribuer, Harry Fox retient une
commission
sur les
droits collectés. Le taux de la commission varie en fonction de la
nature du droit :
- reproduction mécanique 4,5 % de la distribution
- synchronisation pour les films de cinéma 10 % (avec un plafond
de 250 dollars)
- synchronisation dans les autres cas 5 % (avec un plafond de
2.200 dollars).