ANGLETERRE ET PAYS DE GALLES
La
loi de 1976 sur l'adoption
a " consolidé " la
législation antérieure, auparavant contenue dans plusieurs
textes, parmi lesquels la
loi de 1975 sur les enfants
(1(
*
))
.
|
I - LES CONDITIONS RELATIVES AUX ADOPTANTS
1) L'âge minimum
Il est de 21 ans , mais est réduit à 18 ans pour toute personne qui veut adopter l'enfant de son conjoint, à condition que ce dernier ait au moins 21 ans.
2) La différence d'âge avec l'adopté
La loi ne pose aucune exigence.
3) L'état civil
Seuls
un célibataire ou un couple marié peuvent adopter un enfant.
Toutefois, un homme seul ne peut adopter un enfant de sexe féminin.
Dans le cas d'un couple marié, aucune durée minimale de mariage
n'est exigée, mais, dans la pratique, il est rare que des couples
mariés depuis moins de deux ou trois ans puissent adopter un enfant.
Le livre blanc ne prévoit aucune modification dans ce domaine. Au
contraire, il insiste sur le fait que les adoptants devraient en
priorité être choisis parmi les couples mariés.
II - LES DROITS DE L'ENFANT
La loi
anglaise donne explicitement la priorité à
l'intérêt de l'enfant
, "
tout au long de
l'enfance
", mais elle ne requiert pas son consentement exprès
à partir d'un certain âge.
L'article 6 de la loi de 1976 exige que les tribunaux décident de
l'adoption dans le seul intérêt de l'enfant, en prenant en
considération, dans la mesure du possible, "
ses désirs
et ses sentiments
", compte tenu de "
son âge et de sa
compréhension
". En pratique, les tribunaux n'imposent jamais
l'adoption à un enfant qui a atteint l'âge de raison et qui y
serait opposé.
Le livre blanc propose le renforcement des droits de l'enfant
:
- par la prise en compte de ses intérêts, y compris à son
entrée dans l'âge adulte,
- par son consentement explicite à l'adoption à partir de
l'âge de 12 ans.
III - L'AGREMENT DES CANDIDATS A L'ADOPTION
En
dehors du cas où l'adoptant est un membre de la famille de
l'adopté,
la loi de 1976 rend obligatoire l'entremise d'une agence
d'adoption agréée.
Les infractions à cette
règle sont passibles de sanctions pénales.
C'est le ministère compétent qui agrée les agences pour
une durée limitée, au-delà de laquelle la demande doit
être renouvelée.
Une personne qui souhaite adopter un enfant doit donc s'adresser à une
agence. Il peut s'agir d'une agence dite volontaire, c'est-à-dire d'un
organisme caritatif, ou d'une agence relevant d'une collectivité locale.
En effet, la loi de 1976 oblige les collectivités locales à
mettre en place des services chargés de répondre aux besoins :
- des enfants qui ont été adoptés ou qui pourraient
l'être ;
- de leurs parents ou de leurs tuteurs ;
- des personnes qui ont adopté des enfants ou qui souhaiteraient le
faire.
Les agences locales ont une couverture géographique limitée, qui
correspond à la circonscription des collectivités qui les ont
créées. Les agences volontaires couvrent un secteur
géographique plus large qui est régional, voire national.
Les futurs adoptants s'adressent donc soit à l'agence locale de leur
domicile, soit à une agence volontaire. L'agence mène une
enquête, organise des réunions de préparation avec ses
travailleurs sociaux... Compte tenu de l'importance de la préparation,
la plupart des agences répugnent à prendre en compte les
demandes de personnes qui sont déjà entrées en contact
avec une autre agence
. L'agrément des candidats à l'adoption
n'est donc en général valable que pour une agence.
IV - LE SECRET DES ORIGINES
1) L'accouchement anonyme
Il
n'existe pas. Toute femme qui est hospitalisée pour un accouchement doit
décliner son identité. Toute naissance doit être
enregistrée.
Les nom et adresse de la mère figurent obligatoirement sur l'acte de
naissance. Ceux du père n'y figurent obligatoirement qu'en cas de
naissance légitime.
2) Les informations sur les origines
Dans les
huit jours qui suivent le jugement d'adoption, le greffier du tribunal doit en
envoyer une copie au greffe central de l'état civil qui tient un
registre central des adoptions
.
A moins d'y être autorisé par une décision de justice,
personne ne peut consulter le registre des adoptions. Cependant, depuis 1975,
la loi oblige le greffe central à fournir à toute personne
âgée de plus de 18 ans qui a fait l'objet d'une adoption, les
renseignements nécessaires pour lui permettre d'obtenir une copie de son
acte de naissance, qui mentionne en principe les noms des parents et leur(s)
adresse(s) au moment de la naissance.
Si une personne adoptée âgée de moins de 18 ans souhaite se
marier, le greffe central doit lui indiquer si les recherches faites dans les
registres de l'état civil établissent l'existence entre elle et
son futur conjoint d'un lien de parenté prohibé pour contracter
un mariage.
En outre, le bureau des recensements tient, depuis 1989, un registre dit des
contacts qui permet aux parents biologiques et aux enfants adoptés qui
ont atteint leur majorité de demander les informations dont ils ont
besoin pour prendre contact les uns avec les autres. L'information n'est
fournie que si chacune des deux parties est d'accord.
Le livre blanc propose que ce registre contienne explicitement la mention
relative au souhait d'une des deux parties de ne pas être
contactée.
Le livre blanc propose également que :
- des informations médicales connues seulement après l'adoption
puissent être fournies confidentiellement au médecin
généraliste qui s'occupe d'un enfant adopté ainsi
qu'à ses parents adoptifs ;
- les agences se voient confier la mission de préparer un dossier
contenant les antécédents médicaux et l'histoire de la
famille biologique des enfants adoptés. Ce dossier serait naturellement
destiné aux familles adoptives.
V - LES PRESTATIONS SOCIALES LIEES A L'ADOPTION
L'adoption n'est pas assimilée à la naissance. La famille adoptive ne perçoit aucune prestation à l'arrivée de l'enfant.