NOTE DE SYNTHÈSE
En
France, le contrôle aérien civil incombe à un service
public administratif géré par l'État. Il est en effet
assuré par la Direction générale de
l'aviation
civile
(DGAC) du ministère de l'Équipement, des Transports,
du Logement, du Tourisme et de la Mer.
Au sein de la DGAC, la Direction de la navigation aérienne (DNA)
définit les orientations, établit la réglementation et
contrôle son application. À l'intérieur de la DNA, le
Service du contrôle du trafic aérien (SCTA) est le responsable
opérationnel du système de contrôle.
Les contrôleurs aériens, auparavant « officiers
contrôleurs de la navigation aérienne », sont devenus
« ingénieurs du contrôle de la navigation
aérienne » depuis l'entrée en vigueur de la loi
n° 89-1007 du 31 décembre 1989. Ils sont
fonctionnaires
et leur statut est précisé par le
décret n° 90-998 du 8 novembre 1990. Ils ne peuvent
exercer leurs fonctions au-delà de l'âge de 57 ans. Au
1
er
janvier 2002, il y avait 4 113 ingénieurs
du contrôle de la navigation aérienne.
Les réflexions sur le « ciel unique
européen » conduisent à s'interroger sur le statut des
contrôleurs aériens dans les pays membres de l'Union
européenne. C'est pourquoi la présente étude traite, d'une
part, de l'organisation du contrôle aérien civil et, d'autre part,
du statut des contrôleurs (rémunération, durée du
travail, régime des congés annuels et âge de la retraite)
dans plusieurs pays européens,
l'Allemagne, le Danemark, l'Espagne,
l'Italie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
Cet examen fait apparaître que :
- dans tous les pays étudiés, le contrôle
aérien est assuré par une entité spécialisée
disposant de la personnalité morale ;
- le statut des contrôleurs aériens prend en compte les
contraintes de la fonction.
1) Dans tous les pays étudiés, le contrôle aérien
est assuré par une entité spécialisée disposant de
la personnalité morale
a) La séparation des activités de réglementation et de
prestation de service
La réglementation du transport aérien relève directement
du ministère chargé des transports en Allemagne, en Espagne et
aux Pays-Bas. Les autres pays, le Danemark, l'Italie et le Royaume-Uni, ont
confié cette mission à un établissement public plus ou
moins autonome, mais placé sous l'autorité du même
ministère.
En revanche, tous les pays étudiés ont récemment
séparé les activités de
réglementation du
transport aérien de celles de prestation des services de
contrôle
et confié ces dernières à un organisme
ad hoc.
b) Le statut de l'entité chargée du contrôle
aérien
• Le contrôle aérien est assuré par une
personne
morale de droit public au Danemark, en Espagne et aux Pays-Bas.
En Espagne et aux Pays-Bas, la structure juridique adoptée est
comparable à celle de l'établissement public français,
tandis que l'entité danoise chargée du contrôle
aérien dispose de prérogatives limitées. Elle ne peut par
exemple pas contracter d'emprunts.
La transformation de l'établissement néerlandais en
société anonyme est envisagée.
• Le contrôle aérien est assuré par une
société de droit privé en Allemagne, en Italie et au
Royaume-Uni.
Le transfert de la responsabilité du contrôle aérien
à une société de droit privé est
récent : il remonte à 1993 en Allemagne, à 1996 au
Royaume-Uni et à 2001 en Italie.
En Allemagne et en Italie, la société responsable du
contrôle aérien est entièrement détenue par
l'État. En revanche, au Royaume-Uni, l'État a cédé
en 2001 51 % de ses participations :
46 % à un
consortium de sept compagnies aériennes britanniques et 5 % au
personnel. L'État a conservé un droit de veto sur les
décisions les plus importantes.
2) Le statut des contrôleurs aériens prend en compte les
contraintes de la fonction
Dans tous les pays étudiés, les
rémunérations
des contrôleurs aériens sont
élevées : ainsi, la rémunération brute
mensuelle totale d'un contrôleur aérien débutant est
généralement de l'ordre de 4 000 à
5 000 €. Cette rémunération inclut plusieurs
primes, qui compensent notamment les horaires irréguliers, le travail de
nuit et les heures supplémentaires, devenues structurelles dans presque
tous les pays.
Hors heures supplémentaires, la
durée hebdomadaire du
travail
varie entre 30 et 39 heures. Elle inclut des temps de repos,
nécessaires pour garantir la vigilance maximale pendant les
périodes opérationnelles.
La durée des
congés annuels
, très variable d'un
pays à l'autre, tient souvent compte de l'ancienneté. Elle est
comprise entre 24 et 45 jours.
En revanche, dans tous les pays,
l'âge de la retraite
, est assez
bas par rapport à celui des autres salariés. Il est
généralement fixé à 55 ans, ce qui n'exclut
par ailleurs pas la possibilité d'une retraite anticipée.