PAYS-BAS
I - L'EVOLUTION DU SYSTEME
A) LA MISE EN PLACE
Avant la
deuxième guerre mondiale, les assurances sociales sont limitées :
le système est en grande partie facultatif et régi par de
nombreuses caisses socioprofessionnelles. Seules quelques catégories
comme les fonctionnaires et les mineurs disposent d'une large protection.
Pendant la guerre, deux pressions contradictoires s'exercent :
- les autorités allemandes d'occupation font appliquer la loi sur les
allocations familiales puis rendent obligatoire, à partir de 1941,
l'assurance maladie pour les soins,
- le gouvernement en exil à Londres constitue un comité de
réflexion qui avance l'idée d'une sécurité sociale
généralisée, sur le modèle anglais.
Dans l'après-guerre, la couverture des risques sociaux se
généralise à la fois par l'élargissement des
assurances sociales des salariés et par la création de
régimes nationaux d'assurances couvrant tous les citoyens
. La
création d'assurances privées complémentaires est
également encouragée.
Cette évolution a conduit à la
coexistence de deux
systèmes d'assurances sociales, l'un spécifique aux
salariés et l'autre applicable à l'ensemble de la population
.
Par ailleurs, il existe des prestations sociales non-contributives.
1) Les assurances sociales générales
Le
régime général des assurances sociales s'est
créé progressivement à partir du milieu des années
50 grâce à toute une série de lois :
- la loi générale d'assurance vieillesse du 31 mai 1956 (A.O.W.),
entrée en application en 1957, concerne toute la population, sans
condition de nationalité, et donne droit à une pension uniforme ;
- la loi générale sur les pensions de veuves et d'orphelins du 9
avril 1956 (A.W.W.) couvre aussi tous les citoyens ;
- la loi générale d'assurance des frais médicaux
spéciaux du 14 décembre 1967 (A.W.B.Z.), rembourse à tous
les habitants les grosses dépenses " inassurables "
qu'occasionne la maladie (hospitalisations par exemple) ;
- la loi générale d'assurance en cas d'incapacité de
travail du 11 décembre 1975 (A.A.W.), entrée en application en
1976, vise également tous les citoyens et résidents.
La réglementation n'est pas codifiée.
Chaque
" risque " continue de faire l'objet d'une loi particulière,
désignée le plus souvent par son
abréviation
.
2) Les assurances sociales des salariés
Les
assurances sociales réservées aux seuls salariés sont :
- l'assurance maladie au titre de la loi sur les caisses de maladie (Z.F.W.),
qui prend en charge les soins médicaux non prévus par l'A.W.B.Z. ;
- l'assurance chômage au titre de la loi sur le chômage (W.W.) ;
- l'assurance au titre de la loi sur les congés de maladie et de
maternité (Z.W.) qui garantit le paiement des indemnités
journalières ;
- l'assurance sur l'incapacité de travail (W.A.O.) qui, bien que
distincte, s'apparente à l'assurance correspondante prévue au
titre de la loi générale sur l'incapacité de travail
(A.A.W.).
3) La protection sociale non contributive
a)
Les prestations familiales
La loi générale sur les allocations familiales du 1er janvier
1980 (A.K.W.) a fusionné les trois systèmes antérieurs,
couvrant respectivement les salariés, les travailleurs
indépendants et les autres résidents.
Les allocations familiales sont payées sur le budget
général de l'Etat.
b) L'aide sociale
La loi générale sur l'aide sociale (A.B.W.) de 1963,
entrée en application en 1965, reconnaît un droit à
l'assistance et en confie la responsabilité à l'Etat.
Cette loi a été ensuite complétée par d'autres
(T.W. : loi sur les compléments, I.O.A.W. : loi sur le revenu des
chômeurs âgés ou frappés d'incapacité
partielle, et I.O.A.Z. : loi sur le revenu des travailleurs indépendants
âgés et partiellement inaptes au travail), l'ensemble permettant
de garantir un minimum dit " revenu minimum social " aux foyers qui
ont des ressources insuffisantes.
*
* *
A la fin
des années 90, trois régimes d'assurance maladie coexistent donc :
- le régime spécial des fonctionnaires, qui couvre 6 à 7 %
de la population,
- le régime Z.F.W. pour les salariés dont les revenus sont
inférieurs à un plafond d'affiliation, ce qui correspond à
environ 60 % de la population,
- les assurances privées pour les autres, soit un tiers environ de la
population.
Par ailleurs, toute la population est couverte par la loi A.B.W.Z. qui assure
les risques médicaux les plus importants.
B) LA REFORME DEKKER-SIMONS DU SYSTEME DE SANTE
La
réforme Dekker, lancée en 1989 a cherché à mettre
fin à ces trois systèmes parallèles en établissant
un système unique d'assurance universelle par l'extension de l'assurance
publique à des groupes présentant des risques faibles et
affiliés à un régime privé où ils
consacraient une faible partie de leurs revenus à la santé.
Pour cela, le champ couvert par l'A.W.B.Z., appelée à constituer
à terme l'assurance universelle de base, a été peu
à peu étendu : ainsi les médicaments y ont
été inclus en 1992, et la part des dépenses de
santé, remboursées par l'A.W.B.Z. a doublé entre 1988 et
1994, passant à 45 %.
L'objectif initial consistait à assurer 85 % des besoins de santé
de tous les Néerlandais censés représenter un ensemble de
besoins fondamentaux, les 15 % restants, considérés comme non
prioritaires, demeurant à la charge des assureurs, publics et
privés. En 1990, les propositions de réforme ont
été modifiées par le secrétaire d'Etat à la
santé, M. Simons, l'A.W.B.Z. devant couvrir 96 % des besoins.
En contrepartie de la réduction du champ d'action des assureurs
privés, conséquence de l'extension de l'A.W.B.Z., le gouvernement
abandonne la gestion de cette dernière pour la confier aux assureurs
publics et privés. Ceux-ci sont désormais en concurrence,
d'autant plus que le monopole de caisses de l'assurance maladie obligatoire a
été aboli et que les assureurs ne peuvent exclure aucun candidat.
Depuis 1986 en effet, tout assureur est obligé d'accorder une protection
standard avec une cotisation maximale identique à toute personne qui le
souhaite.
Deux sources de financement sont prévues pour l'assurance de base :
- les cotisations obligatoires liées au revenu qui doivent couvrir 75 %
(devenus 85 % dans la version Simons) de l'assurance de base et être
rassemblées dans une caisse centrale de péréquation pour
être ensuite reversées aux différents assureurs ;
- la prime nominale couvrant les 25 % restants (devenus 15 % dans la version
Simons) qui doit être directement versée à la compagnie
d'assurance choisie par l'assuré. Fixée par l'assureur, cette
prime est identique pour tous ses assurés, mais elle peut varier d'une
compagnie à l'autre.
Ces cotisations proportionnelles aux revenus sont reversées aux
différents assureurs sous forme d'un forfait annuel par assuré
mais, pour éviter toute tentation de sélection des risques, ce
forfait varie selon le sexe et l'âge.
Les assureurs peuvent donc rivaliser sur deux plans :
- le montant de la prime nominale couvrant la fraction résiduelle de
l'assurance de base ;
- les tarifs et les services offerts par l'assurance complémentaire
couvrant les soins " non prioritaires " et donc pris en compte par
l'assurance de base.
Le nouveau gouvernement issu des élections législatives de mai
1994 a abandonné l'idée d'une transformation rapide du
système de santé. Pour l'instant, le projet d'une harmonisation
du financement des assurances publiques et privées est abandonné
et le forfait annuel, qui devaient financer tous les assureurs, est
versé aux seules caisses d'assurance maladie.
II - LES BENEFICIAIRES DES ASSURANCES SOCIALES
A) LES ASSURANCES SOCIALES DES SALARIES
1) La notion de salarié
Les
assurances sociales des salariés couvrent uniquement les salariés
et assimilés. Pour en bénéficier, il faut donc être
en possession d'un contrat de travail, à moins d'être
assimilé à un salarié. C'est le cas des apprentis, des
personnes qui travaillent à domicile ou en atelier
protégé...
Seuls les travailleurs véritablement indépendants ne sont pas
assimilés à des salariés. Les fonctionnaires disposent de
leur propre régime.
2) Le plafond d'affiliation
Les
salariés dont le revenu est inférieur au
plafond
d'affiliation
doivent appartenir au régime Z.F.W. (assurance
maladie). Ce plafond est actuellement de 58 950 florins par an, soit environ
180 000 FRF (tous les revenus étant additionnés). Le
régime Z.F.W. assure également les personnes recevant une
allocation d'aide sociale.
Au-delà du plafond, les salariés ne peuvent pas opter pour
l'adhésion volontaire au régime Z.F.W. mais peuvent s'affilier
à un régime privé d'assurance maladie. Bien qu'il n'y ait
aucune obligation, presque toutes les personnes concernées l'ont fait.
Parmi les assureurs privés, plusieurs sont des émanations des
caisses d'assurance maladie, celles-ci ayant cherché à offrir un
système d'assurance à ceux qui étaient contraints de les
abandonner à cause du dépassement du seuil.
B) LES ASSURANCES SOCIALES NATIONALES
Elles couvrent toutes les personnes qui habitent aux Pays-Bas ainsi que les non-résidents à condition qu'ils y travaillent et paient l'impôt sur les salaires.
III - L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE
La
gestion générale du système de protection sociale est
répartie entre deux ministères :
- le ministère des affaires sociales et de l'emploi pour les prestations
en espèces,
- le ministère de la qualité de la vie, de la santé
publique et de la culture pour les prestations en nature.
Au sein de chacun de ces ministères, un conseil spécialisé
supervise et coordonne l'action des différents organismes chargés
de l'application des lois de sécurité sociale.
Ces organismes d'application sont essentiellement :
- la banque des assurances sociales,
- les associations professionnelles paritaires,
- les services sociaux municipaux,
- les caisses d'assurance maladie.
A) LA BANQUE DES ASSURANCES SOCIALES
Les
assurances nationales, sauf celles concernant la maladie ou
l'invalidité, sont gérées par la banque des assurances
sociales
(S.V.B.).
Les assurances relevant de sa compétence sont donc :
- les assurances vieillesse (A.O.W.),
- les pensions de veuves et d'orphelins (A.W.W.),
La S.V.B. est un
organisme tripartite
composé à
égalité de représentants des organisations patronales et
syndicales et de membres désignés par le ministère des
affaires sociales.
La S.V.B. compte 22 bureaux de district. Elle verse les prestations,
décide de leur attribution et gère les cotisations que le fisc
perçoit pour elle.
Bien que les
allocations familiales
soient désormais
financées par l'impôt, la S.V.B. continue de les
gérer.
B) LES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES PARITAIRES
Les
assurances sociales des salariés
sont gérées par
les associations professionnelles paritaires.
Il en existe 19 réparties par secteur d'activité. Le
comité de direction de chacune d'elles est composé à
égalité de représentants des salariés et du
patronat.
Les associations professionnelles sont réunies en une
fédération. Chaque entreprise est rattachée d'office
à l'une de ces associations professionnelles en fonction de son
activité principale et l'employeur est tenu, d'une part, de faire savoir
à ses salariés à quelle association il est affilié
et, d'autre part, de prévenir son association de l'arrivée de
nouveaux salariés ainsi que du départ d'autres.
La plupart des 19 associations professionnelles ont regroupé leurs
services administratifs en une administration commune avec laquelle traitent
les employeurs. Quelques-unes ont encore une administration indépendante.
Ce sont les associations professionnelles qui perçoivent les cotisations
et déterminent leurs taux, versent les prestations et décident de
leur attribution.
Les taux des cotisations sont établis en fonction du risque dans telle
ou telle branche d'activité. En conséquence, des variations
notables peuvent exister d'une branche à l'autre, notamment en ce qui
concerne le risque maladie et le risque incapacité de travail.
C) LES SERVICES SOCIAUX MUNICIPAUX
Ils s'occupent du versement des allocations de l'aide sociale.
D) LES CAISSES D'ASSURANCE MALADIE
Elles
sont compétentes pour la gestion des soins délivrés par
les médecins, les hôpitaux et autres services médicaux ou
paramédicaux.
Chaque assuré doit se faire inscrire auprès d'une caisse pour
avoir droit aux prestations en nature de l'assurance Z.F.W. Cette inscription
lui permet, sans démarche supplémentaire, de
bénéficier de la loi A.W.B.Z. En revanche, les personnes qui ne
sont ni affiliées à une caisse ni couvertes par une assurance
privée doivent s'adresser à l'un de ces deux organismes pour
bénéficier de la loi A.W.B.Z.
En application des propositions de réforme avancées dans le
rapport Dekker de 1987, l'organisation régionale des caisses de
l'assurance maladie publique et leur monopole ont été abolis.
Comme les assureurs privés, les caisses publiques peuvent passer des
contrats avec des prestataires de service dans l'ensemble du pays. Le processus
de regroupement s'est traduit par une forte réduction du nombre des
caisses : de 53 en 1985, il est passé à 26 en 1993.
Les caisses d'assurance maladie gèrent également les prestations
dues au titre de la loi A.W.B.Z. pour les salariés.
IV - LE FINANCEMENT DES ASSURANCES SOCIALES
A) LES ASSURANCES SOCIALES GENERALES
Les cotisations sont versées au fisc.
Branche |
Type de financement |
Taux
de cotisations
|
Plafond annuel
|
A.O.W.
|
|
14,55 % |
|
A.W.W.
|
Exclusivement cotisations des assurés. |
1,80 % |
44 349 florins, c'est-à-dire environ 136 000 FRF |
A.W.B.Z.
(1) (2)
|
En outre, subvention annuelle indexée pour A.W.B.Z. |
8,85 % |
|
A.A.W.
(1)
|
|
6,30 % |
|
A.K.W.
|
Couverture universelle
|
|
|
(1)
Dans le cas des salariés, ces cotisations étaient
précédemment dues par l'employeur. Elles ont été
transférées aux salariés le 1er juillet 1990, l'employeur
versant en contrepartie un supplément de rémunération
équivalent, le " supplément compensateur " (11,75 % en
1995)
|
B) LES ASSURANCES SOCIALES DES SALARIES
Les cotisations sont versées aux associations professionnelles.
|
|
Taux de cotisation |
Plafond d'assiette |
|
Branche |
Type de financement |
Employeur |
salarié |
de cotisation |
Z.W.
(
1
)
|
Cotisations patronales et salariales |
0,95 % |
1 % |
286 florins par jour |
W.A.O.
|
Cotisations salariales exclusivement |
|
9,4 % |
Plancher
d'affiliation
|
Z.F.W.
|
Cotisations patronales |
7,25 % |
1,1 % |
58 950 florins par an |
W.W.
|
et salariales |
2,55 % |
2,55 % |
286 florins par jour |
(1) Les pourcentages indiqués représentent une moyenne des différents pourcentages fixés par les associations professionnelles. |
V - LES PRINCIPALES PRESTATIONS
De manière générale, les prestations en espèces sont imposables dans leur totalité.
A) LES PRESTATIONS DE L'ASSURANCE MALADIE MATERNITE
1) Les prestations en nature
La prise
en charge des frais médicaux résulte de deux lois
différentes :
- L'A.B.W.Z. initialement conçue pour couvrir les
soins
spéciaux
(hospitalisation de longue durée,
c'est-à-dire supérieure à un an, traitement
psychiatrique...) mais qui tend à devenir peu à peu l'assurance
de base puisqu'elle inclut maintenant les frais de pharmacie et les
prothèses ;
- la Z.F.W., réservée aux salariés dont le salaire est
inférieur au plafond d'affiliation, qui couvre les soins courants,
c'est-à-dire les soins médicaux habituels, la maternité,
les frais dentaires et ainsi que les autres traitements paramédicaux .
Le bénéfice de la Z.F.W. a été étendu aux
titulaires d'une assistance financière au titre des lois A.B.W., A.O.W.,
W.A.O. et W.W. Les soins sont en principe pris en charge dans leur
intégralité.
En revanche, les traitements extraordinaires relevant de l'A.B.W.Z. peuvent
être subordonnés au paiement d'un ticket modérateur variant
entre 210 et 1 350 florins par mois.
Le médecin généraliste qui doit être
conventionné est payé directement par cette dernière selon
un régime de capitation. Le généraliste joue un rôle
pivot : le patient doit passer par lui avant de consulter un spécialiste
ou d'être hospitalisé.
2) Les prestations en espèces
a) La
maladie
Pour les salariés, le maintien d'un revenu en cas de maladie est
prévu au titre de la loi Z.W.
Le délai de carence est de 2 jours. Du troisième jour à la
fin de la sixième semaine, l'employeur doit verser 70 % du salaire, dans
la limite d'un plafond quotidien de 286,84 florins, mais sans que l'allocation
puisse tomber en-dessous du salaire minimum. Pour les entreprises employant
moins de 15 personnes, cette période de versement est limitée
à deux semaines.
De la septième à la cinquante deuxième semaine, les
caisses d'assurance maladie prennent le relais de l'employeur.
Dans le cadre des conventions collectives ou de contrats de travail
individuels, l'employeur peut s'engager à verser pendant cette
période le salaire intégral et à compléter les
indemnités jusqu'à 100 % du salaire.
Au-delà de la cinquante deuxième semaine, les assurés ne
bénéficient plus d'aucune indemnité dans le cadre de la
Z.W. mais ils peuvent avoir droit à une pension W.A.O. ou A.A.W.
Le gouvernement a cherché à responsabiliser les entreprises en
les obligeant à payer elles-mêmes leurs salariés pendant
les premières semaines de maladie, en leur laissant le soin de
contrôler la réalité de la maladie, et de s'assurer, si
elles le souhaitent, auprès de compagnies privées.
b) La maternité
D'une durée de 16 semaines, le congé de maternité commence
entre quatre et six semaines avant la date présumée de
l'accouchement.
Pendant cette période, l'assurée reçoit des
indemnités journalières représentant 100 % de son salaire.
Un complément au titre de la T.W. peut être attribué
lorsque le total des indemnités de maladie et des autres ressources de
la famille est inférieur au revenu minimum garanti.
B) LES PENSIONS DE RETRAITE
1) Les pensions de retraite du régime général
Le
régime A.O.W. garantit
une pension d'Etat à tous les
résidents à partir de 65 ans.
La pension est versée à taux plein à toute personne
justifiant 50 ans de résidence dans le pays. Elle est minorée de
2 % par année d'absence.
Son montant, forfaitaire,
est indépendant des cotisations
versées. Il ne varie qu'en fonction de la
situation familiale
de
l'intéressé (entre 4 200 FRF et 6 000 FRF par mois). Pour une
personne seule, il correspond à 70 % du salaire minimum.
Cette pension, dont le financement repose sur le principe de la
répartition, représente la
retraite de base pour les actifs et
le minimum vieillesse pour les autres
.
2) Les retraites complémentaires
La
plupart des actifs améliorent la pension A.O.W. par des retraites
complémentaires financées par capitalisation et proportionnelles
aux cotisations.
Les fonds de pension qui gèrent ces retraites sont des fonds sectoriels
ou des fonds d'entreprise. Ils sont toujours gérés paritairement
par des représentants des salariés et des entreprises. Environ 98
% des entreprises du pays sont, par le biais de conventions de branche,
obligées d'affilier leurs salariés. Dans cette hypothèse,
les cotisations sont acquittées le plus souvent à hauteur des
deux tiers par l'employeur et d'un tiers par les salariés.
Ces fonds totalisent un capital très important.
C) LES PRESTATIONS FAMILIALES
La loi
générale sur les allocations familiales (A.K.W.) prévoit
le versement d'allocations à tous les résidents ayant à
charge un ou plusieurs enfants de moins de 17 ans. Cette limite est
repoussée à 24 ans pour les enfants poursuivant des études.
Le montant des allocations varie en fonction de l'âge des enfants mais
aussi de circonstances secondaires (résidence de l'enfant au domicile
familial, attribution d'une bourse...).
Il est
indépendant du niveau de ressources des parents
et
s'établit comme suit :
Age |
Montant trimestriel |
0 - 6
ans
|
284,66
florins
|
Pour les enfants nés avant le 1er janvier 1995, le montant des allocations tient compte également de la taille de la famille : le premier enfant donne droit à une allocation de même montant que celle qui figure dans le tableau ci-dessus, mais les enfants suivants donnent droit à des allocations plus importantes.
D) LES INDEMNITES DE CHOMAGE
Leur
montant correspond à 70 % du dernier salaire perçu, dans la
limite d'un plafond quotidien de 286,84 florins.
L'allocation de base est versée pendant six mois, la durée de
prolongation varie entre trois mois et quatre ans et demi en fonction de
l'ancienneté du salarié.
Les personnes toujours en chômage à l'issue de la période
de prolongation ont droit à une allocation de fin de droit pendant un an.
Un complément au titre de la T.W. peut être attribué
lorsque la somme de l'allocation de chômage et des autres ressources de
la famille est inférieur au revenu minimum social.
Avant la réforme du 1er août 1993, l'assurance invalidité
était très largement utilisée en guise d'assurance
chômage : elle comptait environ un million de
bénéficiaires. L'assurance invalidité W.A.O.
instituée en 1967 était en effet particulièrement
attractive puisqu'elle garantissait 70 % du dernier salaire (80 % jusqu'en
1985) jusqu'à l'âge de la retraite. L'administration ayant pris
l'habitude d'attribuer des taux d'invalidité élevés et la
définition de l'inaptitude au travail étant fort large, les abus
étaient inévitables. En effet, selon la loi,
" est
reconnue inapte au travail toute personne incapable, à la suite d'une
maladie, d'un accident de travail ou d'un handicap, de se procurer, au moyen
d'un travail adéquat, un
revenu équivalent à celui
que gagnerait une personne en bonne santé faisant ce même
travail
". Et par travail adéquat, la loi entend tout travail
qui correspond aux diplômes et à l'expérience
professionnelle de la personne.
Depuis août 1993, le phénomène a été
limité car les personnes reconnues inaptes au travail
postérieurement au 25 janvier 1994 bénéficient d'une
prestation dont le montant diminue progressivement, et de manière plus
importante pour les jeunes.
E) LE REVENU MINIMUM GARANTI
Il
n'existe pas de revenu minimum en tant que tel mais un
ensemble de
revenus
d'assistance
assurant un minimum à tous les
résidents qui ne sont pas en mesure de pourvoir à leurs besoins.
Les allocations attribuées ont un caractère
complémentaire
: tous les revenus disponibles (y compris ceux du
conjoint) sont complétés pour assurer à leurs
bénéficiaires un minimum selon le barème ci-dessous
:
Situation de famille |
Montant mensuel |
Célibataires sans enfant de plus de 23 ans |
1 514,24
florins
|
Célibataires élevant des enfants |
1 946,88
florins
|
Mariés |
2 163,20
florins
|