LA PROTECTION SOCIALE
Table des matières
- NOTE DE SYNTHESE
-
ALLEMAGNE
- I - L'EVOLUTION DU SYSTEME
- II - LES BENEFICIAIRES DES ASSURANCES SOCIALES
- III - L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE DES ASSURANCES SOCIALES
- IV - LE FINANCEMENT DES ASSURANCES SOCIALES OBLIGATOIRES
- V - LES PRINCIPALES PRESTATIONS
- DANEMARK
- ESPAGNE
-
PAYS-BAS
- I - L'EVOLUTION DU SYSTEME
- II - LES BENEFICIAIRES DES ASSURANCES SOCIALES
- III - L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE
- IV - LE FINANCEMENT DES ASSURANCES SOCIALES
- V - LES PRINCIPALES PRESTATIONS
- ROYAUME-UNI
NOTE DE SYNTHESE
Au cours
de la seconde moitié du 20ème siècle, tous les pays
européens ont progressivement étendu à la
quasi-totalité des citoyens la couverture des risques sociaux.
Celle-ci s'effectue de façon variable selon les pays.
Traditionnellement, on distingue en effet :
- d'une part, les systèmes d'inspiration bismarckienne, où
prévaut le principe d'assurance liée au travail ;
- d'autre part, les systèmes d'inspiration beveridgienne, où la
protection généralisée est fondée sur la
solidarité, indépendamment de toute activité
professionnelle.
Depuis une vingtaine d'années, tous les pays européens,
confrontés notamment à la très forte croissance des
dépenses de santé, de chômage et de retraite, ont
cherché à freiner les dépenses sociales.
Ce faisant, tous ont diminué les prestations, et certains sont
allés jusqu'à remettre en cause certains des principes sur
lesquels leur système avait été fondé. Ainsi, le
Royaume-Uni a introduit des éléments de
" marché " à l'intérieur de son service public
de santé.
Dans ces conditions, on peut se demander dans quelle mesure l'architecture et
le fonctionnement des différents systèmes de protection sociale
demeurent conformes aux principes fondateurs qui les ont inspirés.
L'analyse des caractéristiques essentielles des systèmes de
protection sociale de cinq pays européens (
Allemagne, Danemark,
Espagne, Pays-Bas et Royaume-Uni
) montre que si leur mode de financement et
leur organisation demeurent très influencés par les principes
dont ils sont issus, il n'en va pas de même pour les
prestations.
I - LES CINQ SYSTEMES ETUDIES PEUVENT ETRE SITUES PAR RAPPORT AUX DEUX CONCEPTIONS TRADITIONNELLES DE LA PROTECTION SOCIALE.
1) La conception bismarckienne : les assurances sociales
Les
assurances sociales sont nées en Allemagne à la fin du
19ème siècle, à l'époque du Chancelier Bismarck. Sa
politique, guidée par un double souci de lutte contre les syndicats et
contre la montée du parti socialiste, s'est traduite par la dissolution
de ces organisations. En contrepartie, l'Etat a pris la responsabilité
d'institutionnaliser la protection sociale, dispensée auparavant par de
nombreuses " caisses de secours ". Les assurances sociales
obligatoires sont apparues dans ce pays à partir de 1883.
L'assurance est nettement distinguée de l'assistance sociale : la
protection sociale est en effet accordée en contrepartie d'une
activité professionnelle.
Quatre principes fondamentaux définissent le système bismarckien :
- une protection exclusivement fondée sur le
travail
et, de ce
fait, limitée à ceux qui ont su s'ouvrir des droits à
protection par leur travail ;
- une protection obligatoire pour
les seuls salariés dont le salaire
est inférieur à un certain montant
, donc pour ceux qui ne
peuvent recourir à la prévoyance individuelle ;
- une protection fondée sur la technique de l'
assurance
, qui
instaure une
proportionnalité
des cotisations par rapport aux
salaires, et une proportionnalité des prestations aux cotisations ;
- une
protection gérée par les employeurs et les
salariés
eux-mêmes.
Dans tous les pays qui ont adopté le modèle bismarckien, la
protection s'est peu à peu généralisée par
l'extension à des catégories de population initialement non
protégées (employés, étudiants, travailleurs
indépendants...) et à des " risques " non pris en
compte à l'origine.
2) La conception beveridgienne : la sécurité sociale
Le
Royaume-Uni constitue le berceau du second modèle, dont les principes
furent énoncés en 1942 par Lord Beveridge. Critiquant alors le
régime britannique d'assurance maladie obligatoire et le
considérant comme "
trop limité avec le système du
plafond
d'affiliation, trop complexe avec
la multitude des
caisses et mal coordonné
", Lord Beveridge propose une
réforme fondée sur la socialisation des coûts à
l'échelle nationale.
Les principes suivants définissent le système beveridgien :
- l'
universalité
de la protection sociale par la couverture de
toute la population
et de
tous les risques sociaux
;
- l'
uniformité des prestations en espèces
, fondées
plus sur les
besoins
que sur les revenus ;
- le
financement par l'impôt
;
- l'
unicité
, avec la gestion étatique de l'ensemble de la
protection sociale.
3) Le classement des cinq systèmes de protection sociale analysés
Les cinq
systèmes étudiés présentent une combinaison
variable des caractéristiques de chacun des deux modèles.
On peut encore aujourd'hui schématiquement opposer les systèmes
allemand et britannique de protection sociale, héritiers directs des
assurances sociales bismarckiennes et de la sécurité sociale
beveridgienne.
Le Danemark, après avoir adhéré au modèle allemand,
a évolué vers le modèle britannique. L'Espagne et les
Pays-Bas occupent, pour des raisons différentes, des positions
intermédiaires. En Espagne, le système d'assurances sociales, mis
en place entre 1900 et 1958, a été remplacé par un
système national de santé publique complété par un
régime général d'assurances sociales. Par ailleurs,
plusieurs régimes professionnels, gérés par les
mêmes organismes que le régime général, subsistent.
Les Pays-Bas ont, parallèlement aux dispositions propres aux
salariés, développé des prestations de base
accordées à toute la population conformément aux principes
beveridgiens de généralité et d'uniformité, mais
financées par des contributions proportionnelles aux revenus.
II - LES PRINCIPES FONDATEURS CONTINUENT D'INFLUENCER LE MODE DE FINANCEMENT ET L'ORGANISATION BIEN PLUS QUE LES PRESTATIONS.
1) Le mode de financement
Dans
tous les pays influencés par la tradition anglaise, le financement reste
largement fiscalisé tandis que, dans les autres, il est surtout
assuré par des cotisations sociales.
a) Le financement par l'impôt au Danemark et au Royaume-Uni
Au
Danemark
, le financement du système national de protection
sociale est assuré à plus de 90 % par les impôts, nationaux
et locaux. Seules l'assurance chômage, facultative, et la couverture des
accidents du travail, à la charge des seuls employeurs, restent en marge
du système national de protection sociale et sont financées par
des cotisations sociales.
Cependant, une cotisation sociale obligatoire pour tous les travailleurs,
salariés ou non, a été introduite en janvier 1994.
Contrairement aux cotisations des assurances accidents du travail et
chômage, cette nouvelle cotisation alimente le budget
général de l'Etat pour couvrir certaines de ses dépenses
sociales. Il s'agit donc plus d'un impôt assis sur les revenus du travail
et affecté que d'une cotisation sociale comme l'entendent les pays de
tradition bismarckienne.
De même, au
Royaume-Uni
, le service national de santé et
les allocations familiales sont financés par l'impôt. En revanche,
l'assurance nationale, qui verse les prestations contributives en
espèces, est financée par des cotisations dont le taux varie
selon la nature et le niveau des revenus. Ces cotisations alimentent un fonds
particulier.
b) Le financement par les cotisations sociales en Allemagne, aux Pays-Bas et
en Espagne
Dans ces trois pays, le financement de la protection sociale est
essentiellement assuré par des cotisations.
Il en va ainsi en particulier en
Allemagne et aux Pays-Bas où,
à l'exception des prestations familiales financées sur le budget
de l'Etat, toutes les autres
prestations sont
financées
par des cotisations sociales
. Ces dernières sont partagées
entre les employeurs et les salariés. Aux Pays-Bas, pour les assurances
sociales des salariés, les modalités du partage varient selon le
risque tandis que, pour celles qui couvrent toute la population, les
cotisations sont dues uniquement par les assurés, salariés ou
non, sans participation de l'employeur.
En Espagne, les cotisations représentent
70 % des
ressources
de la protection
sociale
. Dans l'ensemble, les
cotisations patronales sont cinq fois plus importantes que les cotisations
salariales.
2) Les organes de gestion
Les
différences de financement trouvent leur traduction dans le mode
d'organisation : au financement par l'impôt correspond en
général une organisation étatique, tandis que le
financement par cotisations sociales suppose plutôt la participation des
partenaires sociaux.
Ainsi, l'Allemagne est restée fidèle à la tradition
bismarckienne : toutes les assurances sociales sont gérées par
des organismes de droit public où les salariés et les employeurs
sont représentés à égalité. De même,
aux Pays-Bas, les assurances sociales des salariés sont
gérées paritairement par des représentants des
salariés et des employeurs ; les assurances nationales sont
gérées par un organisme composé à
égalité de représentants des organisations patronales et
syndicales et de membres désignés par le ministère des
affaires sociales.
En Espagne, en revanche, financement par cotisations sociales ne signifie pas
participation des assurés à la gestion. En effet, l'Etat joue un
aussi grand rôle qu'au Royaume-Uni et au Danemark. Cependant, dans ce
dernier pays, la gestion du système national de protection sociale est
confiée aux collectivités locales.
3) La tendance à l'unification des prestations
Dans les
cinq pays étudiés, les citoyens bénéficient de
prestations en cas de vieillesse, de maladie, de maternité,
d'invalidité et de chômage, ainsi que pour la prise en charge des
enfants. Ils peuvent également disposer de soins de santé
gratuits ou largement subventionnés.
Quelle que soit l'inspiration initiale des systèmes de protection
sociale, dans l'ensemble la structure des prestations se révèle
comparable d'un pays à l'autre.
En effet, les systèmes d'assurance sociales ont créé des
prestations en espèces non contributives destinées aux personnes
qui ne sont pas assurées, ainsi qu'à celles à qui les
assurances offrent une couverture insuffisante.
Inversement, les pays influencés par la tradition anglaise ont
institué des prestations proportionnelles aux revenus. Cependant, comme
le niveau des prestations y est souvent considéré comme
correspondant à un plancher, des assurances complémentaires
privées se sont développées.
Il demeure cependant au moins une différence entre les deux
modèles : dans les pays où prévaut le principe de
l'assurance, les non-salariés ne peuvent bénéficier
d'aucune prestation en espèces destinée à compenser une
perte de revenus (indemnités journalières de maladie, allocations
de chômage...), ce qui n'est pas le cas au Danemark ou au
Royaume-Uni.
ALLEMAGNE
I - L'EVOLUTION DU SYSTEME
L'Allemagne est
le premier pays à avoir institué
des assurances sociales obligatoires
. Toutefois, le développement de
l'assurance s'est effectué très progressivement. En outre, la
généralisation de la protection sociale à l'ensemble de la
population a nécessité le recours à d'autres formules que
l'assurance.
Cependant, le système allemand reste très marqué par la
notion d'assurance : comme le notait un rapport du Conseil économique et
social en 1973, "
en R.F.A. (...) prévaut l'idée selon
laquelle l'individu n'a en principe d'autres droits que ceux acquis par son
travail
".
A) L'IMPORTANCE DE L'ASSURANCE
1) Les assurances sociales bismarckiennes
Les
années 1881 à 1889 consacrent la naissance des assurances
sociales
: l'assurance maladie est créée en 1883, l'assurance
accident du travail en 1884 et l'assurance vieillesse en 1889. Comme il
existait auparavant, notamment en Prusse, de nombreuses caisses d'assurance,
locales ou d'entreprises, créées sur initiative patronale ou
syndicale, les lois bismarckiennes respectent les principes d'organisation et
de fonctionnement des caisses pré-existantes.
Organisation décentralisée et autonomie des caisses
caractérisent le système créé à la fin du
19e siècle. Le financement est essentiellement assuré par des
cotisations qui sont partagées
, selon des modalités
variables en fonction des branches,
entre l'assuré et son
employeur.
Les
pouvoirs publics
y ajoutent une
subvention
pour certaines branches.
L'assurance obligatoire est doublement limitée : elle ne concerne que
les ouvriers, à condition que leur revenu ne dépasse pas un
certain
plafond d'affiliation
. Comme ce plafond est fixé à
un niveau très élevé (trois fois le salaire moyen de
1892), la création des assurances sociales obligatoire s'est traduite
par une augmentation très importante du nombre d'affiliés par
rapport au système antérieur. A la fin du 19e siècle, les
nouvelles assurances sociales concernent 10 % de la population.
Le système s'est ensuite considérablement développé
et amélioré en plusieurs étapes.
2) L'extension des assurances sociales obligatoires au 20e siècle
Tout au
long du 20e siècle, et particulièrement à partir de 1950,
les assurances sociales obligatoires se sont développées au point
de couvrir actuellement plus de 90 % de la population.
En effet, l'extension aux différentes catégories professionnelles
s'est réalisée progressivement jusqu'en 1972. Par ailleurs, les
prestations des assurances maladie, accident du travail et vieillesse,
créées à la fin du 19e siècle se sont peu à
peu améliorées. En outre, aux trois premières branches des
assurances sociales, se sont ajoutées l'assurance chômage en 1927
et l'assurance dépendance en 1994.
Les assurances sociales obligatoires, qui coexistent avec des assurances
privées, constituent le régime légal.
B) LA PROTECTION SOCIALE NON CONTRIBUTIVE
1) Les prestations familiales
Les assurances sociales ne comprennent pas de branche " famille ". Le financement et le versement des prestations familiales sont entièrement pris en charge par l'Etat fédéral . La création des allocations familiales remonte à 1954.
2) L'assistance et l'aide sociale
Deux
catégories de personnes ne relèvent pas de l'assurance : les
bénéficiaires de l'
assistance sociale
(
Sozialversorgung
) et ceux de l'
aide sociale
(
Sozialhilfe
). Elles représentent environ 2 % de la population
.
a) L'assistance sociale
Elle comprend les prestations versées à certains citoyens en
compensation de dommages intervenus alors qu'ils accomplissaient une mission
pour l'Etat.
Les principaux bénéficiaires de l'assistance sociale sont les
"
victimes de guerre
". Les hommes accidentés à
l'occasion de leur service militaire entrent dans cette catégorie.
b) L'aide sociale
L'aide sociale constitue le système subsidiaire de base de la protection
sociale. Elle a une double fonction. Elle accorde un soutien aux personnes :
- qui ne sont pas assurées ou qui ne relèvent pas de l'assistance
sociale,
- auxquelles les assurances sociales n'apportent pas une protection
suffisante.
II - LES BENEFICIAIRES DES ASSURANCES SOCIALES
A) L'ASSURANCE MALADIE LEGALE
La
réforme du système de santé, intervenue en 1988, a exclu
de l'assurance légale certaines catégories de personnes
exerçant une activité indépendante. De ce fait, elle a
donné une importance accrue à l'assurance privée.
Cette dernière entre en concurrence directe avec l'assurance maladie
légale pour les personnes qui n'y sont pas assujetties obligatoirement,
mais qui ont le droit de s'y assurer volontairement.
Environ 90 % de la
population appartiennent actuellement au régime légal d'assurance
maladie
, 75 % de la population y est assurée à titre
obligatoire.
1) Les personnes relevant obligatoirement de l'assurance légale
Il
s'agit essentiellement :
-
des salariés, à condition que leur revenu ne dépasse
pas 75 % du plafond retenu pour les cotisations au régime d'assurance
vieillesse
(1(
*
))
,
- des apprentis rémunérés,
- des étudiants,
- de certaines professions indépendantes (agriculteur, artiste,
publiciste par exemple),
- des retraités relevant du régime légal de retraite,
- des chômeurs.
Les membres de la famille des assurés sont également
assurés.
2) Les assurés volontaires auprès de l'assurance légale
En
règle générale, une adhésion volontaire à
l'assurance légale n'est possible que lorsque l'intéressé
en a fait partie auparavant. Ainsi, l'assuré dont les revenus
dépassent le plafond d'affiliation peut rester membre, à titre
volontaire, du régime légal.
Les personnes qui cessent d'être ayants droit d'un assuré n'ont
pas à apporter la preuve de leur appartenance antérieure à
l'assurance légale pour en faire partie.
Les assurés volontaires sont avant tout :
- les enfants dont les parents ont des revenus trop importants ;
- les personnes qui travaillent pour la première année et qui
dépassent le plafond d'affiliation à l'assurance légale
obligatoire ;
- les salariés qui reviennent d'un long séjour à
l'étranger.
3) Les personnes non assujetties à l'assurance légale
Ce sont :
- les personnes exerçant une activité indépendante, que la
loi de 1988 a exclues du champ de l'assurance légale ;
- les salariés dont la rémunération dépasse le
plafond mentionné plus haut et qui n'ont pas choisi l'assurance
volontaire au régime légal ;
- les personnes dont la rémunération ne dépasse pas un
certain plafond (580 DEM par mois dans les anciens Länder), et dont
l'exercice effectif de l'emploi ne dépasse pas 15 heures par semaine ;
- les fonctionnaires, militaires, membres du clergé...
Ces personnes peuvent souscrire une
assurance privée
. Dans ce
cas, l'employeur est tenu de contribuer au régime choisi par le
salarié.
Environ
8 % de la population
l'a fait. Il s'agit surtout de
célibataires ayant des revenus supérieurs au plafond
d'affiliation. Pour les couples mariés et pour les familles avec
enfants, les primes des compagnies d'assurance privées sont plus
élevées que les cotisations à l'assurance maladie
légale car la notion d'ayant droit n'existe pas pour les assurances
privées.
En effet, le contrat d'assurance maladie privée est un contrat de droit
privé, conclu en application des règles du droit civil et de
clauses type élaborées par les compagnies d'assurances et
autorisées par l'autorité de tutelle de l'assurance privée.
On estime qu'
environ 0,3 % de la population n'a aucune
couverture
.
B) L'ASSURANCE PENSION LEGALE
1) Les personnes relevant obligatoirement de l'assurance légale
Toutes
les personnes qui exercent une
activité salariée
, ou qui
sont en apprentissage, sont assurées de façon obligatoire.
Il en va de même pour les handicapés travaillant dans des
établissements spécialisés, les personnes effectuant le
service militaire ou civil ainsi
que certains travailleurs
indépendants
que le législateur considère comme ayant
besoin d'une protection particulière (enseignants et éducateurs,
sages-femmes, publicistes, artistes, artisans...).
Il n'y a pas de plafond d'affiliation.
2) Les assurés volontaires auprès de l'assurance légale
Les
personnes qui exercent une activité indépendante peuvent demander
à faire partie du régime légal d'assurance vieillesse
à condition de le faire dans les cinq années qui suivent leur
début d'activité. Dans ce cas, ils bénéficient du
même régime que les salariés
De façon générale, toute personne âgée de
plus de 16 ans, résidant en Allemagne et non soumis à
l'obligation d'assurance, peut s'assurer volontairement.
C) L'ASSURANCE ACCIDENTS DU TRAVAIL
Sont
obligatoirement assurés :
- les salariés,
- les apprentis,
- les personnes en formation ou en reconversion bénéficiant de
prestations financières au titre de la loi sur la promotion du travail,
- les artistes,
- les travailleurs à domicile,
- les dirigeants de société.
A ces différentes catégories, le législateur a
ajouté d'autres personnes qui n'appartiennent pas à la population
active, mais qu'il a estimé devoir protéger contre les accidents
pendant l'exercice de leur activité. Il s'agit notamment des
écoliers et étudiants, des personnes qui participent
bénévolement à des activités profitant à la
communauté.
D) L'ASSURANCE CHOMAGE
Les salariés travaillant plus de 18 heures par semaine sont obligatoirement assujettis à l'assurance chômage.
E) L'ASSURANCE DEPENDANCE
Le
régime d'assurance dépendance obéissant au principe selon
lequel "
l'assurance dépendance suit l'assurance
maladie
", toutes les personnes qui sont assurées contre la
maladie doivent s'assurer contre la dépendance.
Ainsi, toutes les personnes qui font partie, à titre obligatoire, du
régime légal d'assurance maladie sont automatiquement
assurées contre le risque dépendance. Celles qui y sont
assurées à titre volontaire ont le choix, pour l'assurance
dépendance, entre le régime légal et une caisse
privée.
Par ailleurs, les personnes qui sont assurées auprès d'une caisse
privée d'assurance maladie doivent s'assurer contre le risque
dépendance. Les compagnies d'assurance ont dû assurer contre le
risque dépendance les personnes dépendantes au moment de la
réforme et qui bénéficiaient d'une assurance maladie
privée.
III - L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE DES ASSURANCES SOCIALES
Les
assurances sociales sont constituées de
cinq branches
, chacune
gérant un risque particulier :
- l'assurance maladie et maternité,
- l'assurance vieillesse et invalidité,
- l'assurance accidents du travail,
- l 'assurance chômage qui s'occupe également de la formation
professionnelle des chômeurs,
- l'assurance dépendance.
A) L'ASSURANCE MALADIE ET MATERNITE
1) Les différents types de caisse
Il
existe environ 900
(2(
*
))
caisses d'assurance maladie.
Elles peuvent être regroupées en quatre catégories
principales.
a) Les caisses locales
Au nombre de 84, leur circonscription est d'étendue variable. Elles
regroupent les assurés en fonction de leur lieu de travail ou
d'habitation. Les assurés qui n'appartiennent pas à une autre
caisse font nécessairement partie d'une caisse locale.
44,74 % des assurés sociaux sont membres de caisses locales.
b) Les caisses d'entreprises
Il en existe environ 650. Chaque entrepreneur peut constituer sa propre caisse
lorsqu'il emploie au moins 1 000 salariés soumis à l'assurance
maladie obligatoire, que la capacité contributive de ces derniers est
garantie à long terme, que la création de la caisse d'entreprise
ne met en danger aucune caisse locale et que la majorité des
salariés de l'entreprise approuve cette mesure.
Les assurés volontaires peuvent également s'y affilier. Elles
rassemblent 10,52 % de tous les assurés.
c) Les caisses corporatives
Il y en a environ 130. Elles sont créées dans le cadre des
corporations, c'est-à-dire des entreprises d'un même secteur
d'activité, regroupées au niveau d'une circonscription
territoriale, qui emploient au moins 1 000 salariés soumis à
l'assurance maladie obligatoire. Les conditions de leur création sont
à peu près les mêmes que pour les caisses d'entreprises.
Elles couvrent 5,38 % des assurés sociaux.
d) Les caisses de substitution
Il en existe 15. L'adhésion s'y fait selon des modalités
particulières : elle ne devient effective, pour les assurés
obligatoires comme pour les assurés volontaires, que par l'acceptation
de la demande d'adhésion. Les catégories de personnes qui peuvent
y adhérer sont déterminées par les statuts des caisses et
non par la loi. Contrairement aux caisses locales, une caisse de substitution
peut ainsi limiter son champ d'application personnel.
Les caisses de substitution sont catégorielles : 7 caisses pour les
employés, réunissant 33,72 % des assurés sociaux, et 8
caisses pour les ouvriers, rassemblant 1,71 % de tous les assurés.
Devant le développement de la concurrence des caisses de substitution en
raison du taux moins élevé de leurs cotisations et des
prestations offertes, plusieurs mesures ont été prises à
l'occasion de la réforme de 1988 :
- aucune création de nouvelles caisses de substitution n'est
autorisée ;
- les caisses de substitution ne doivent accepter comme membres que des
personnes résidant dans leur circonscription géographique ;
- a contrario, elles ont l'obligation d'accepter l'adhésion de toute
personne satisfaisant aux conditions fixées dans leurs statuts ;
- tout en gardant une certaine liberté dans le domaine des prestations,
les caisses de substitution sont soumises à toutes les restrictions de
la loi portant réforme du système de santé. Ainsi,
malgré leur situation financière largement excédentaire,
elles ne peuvent plus maintenir le service des prestations pendant le
séjour d'un assuré à l'étranger, dans un pays non
signataire d'une convention de sécurité sociale.
Ces mesures visent à éviter que les caisses locales ne
gèrent plus que les gros risques et ne comptent comme membres que les
salariés les plus défavorisés.
e) Les caisses socio-professionnelles
A ces quatre catégories de caisses, s'ajoutent les caisses
socio-professionnelles :
- les 21 caisses agricoles,
- la caisse des mineurs,
- la caisse des marins.
*
* *
La
réforme Seehofer commencée en 1993 vise notamment à la
concentration des caisses
, le gouvernement espère réduire
leur nombre à 650 ou 700 dans 3 à 4 ans.
Pour cela, un office général de compensation a été
mis en place. Il détermine les charges de compensation entre les caisses
au niveau national en fonction de différents critères
(consommation médicale, âge, sexe, zone géographique...).
La modification de l'organisation des caisses de l'assurance maladie
légale doit notamment renforcer la position des caisses par rapport aux
médecins, actuellement en position de force dans les négociations.
En outre
, à partir du 1er janvier 1996, chaque assuré aura le
droit de choisir librement sa caisse
. Cette mise en concurrence devrait
inciter au plafonnement des cotisations. Le libre choix de la caisse
s'accompagnera de l'obligation d'en rester membre pendant un an.
2) L'organisation interne des caisses
Les
caisses d'assurance maladie sont
des organismes de droit public
entièrement autonomes
pour leur gestion administrative et
financière ; elles ont l'obligation de se doter de statuts. Ces statuts
contiennent notamment les précisions relatives au secteur
géographique et au champ d'application personnel, aux taux des
cotisations ainsi qu'aux droits et obligations de leurs organes. A l'exception
des caisses de substitution qui sont gérées uniquement par les
assurés, et de la caisse des mineurs où la représentation
des salariés équivaut au double de celle des employeurs, les
autres caisses sont
gérées paritairement
par les
assurés et les employeurs.
Elles sont dirigées par deux organes : l'assemblée des
délégués et le comité directeur.
L'assemblée des délégués comprend au maximum 60
membres élus. Les élections ont lieu tous les six ans. Les
dernières se sont tenues en 1993. L'assemblée est scindée
en deux collèges, celui des assurés et celui des employeurs. Elle
établit les budgets et contrôle leur exécution, élit
les membres du comité directeur et l'équipe de gestion
administrative. Le comité directeur assure la représentation
extérieure et judiciaire de la caisse, prépare le projet de
budget ainsi que toutes les autres décisions.
Pour chaque type de caisse, il existe un regroupement régional et
national. Les ministères des Länder et le ministère
fédéral du travail et des affaires sociales exercent une
tutelle
sur ces caisses. Cependant, celles-ci conservent une
grande
autonomie
pour la fixation des
prestations complémentaires
et
du
taux de cotisation,
à condition de fournir à leurs
assurés les prestations définies au niveau
fédéral.
B) L'ASSURANCE VIEILLESSE
Outre
les régimes spéciaux (mineurs, marins, cheminots, artisans,
agriculteurs, professions libérales et fonctionnaires), il existe pour
les salariés
deux régimes
:
- le premier, l'Office fédéral d'assurance vieillesse des
employés, pour les
employés et les cadres
,
- le deuxième, pour les
ouvriers
, comprend 18 offices
régionaux.
L'Office fédéral d'assurance vieillesse des employés joue
également un rôle de compensation pour les caisses de retraite des
ouvriers.
Toutes les institutions qui gèrent les différents régimes
d'assurance vieillesse sont des établissements de droit public
fonctionnant selon les principes de l'autogestion.
C) L'ASSURANCE ACCIDENTS DU TRAVAIL
Elle
relève des
associations professionnelles industrielles
d'assurance contre les accidents du travail qui existe pour 34 branches
professionnelles déterminées. Il existe également une
association professionnelle maritime et 19 institutions particulières
pour l'agriculture. L'Etat fédéral, l'Office
fédéral du travail, les communes, les regroupements de communes
et les associations d'assurance accidents du travail des pompiers, sont leur
propre assureur.
Les associations professionnelles d'assurance accidents du travail sont des
institutions de droit public gérées par une assemblée et
un comité directeur paritairement composé de représentants
d'employeurs et d'assurés. Seules les associations de l'agriculture
connaissent des organes dirigeants à composition tripartite
(salariés, employeurs et travailleurs indépendants).
Conformément au principe de l'autogestion, les élus
déterminent les statuts et fixent le droit interne de l'institution,
telles les mesures de prévention des accidents du travail.
Les associations professionnelles sont regroupées en une
fédération.
D) L'ASSURANCE CHOMAGE
Elle est
gérée par
l'
Office fédéral du
travail,
organisme autonome placé sous la tutelle du
ministère du travail et des affaires sociales. Les employeurs, les
salariés et les administrations publiques y sont
représentées à égalité.
Les cotisations, salariales et patronales, sont versées aux caisses
d'assurance maladie.
E) L'ASSURANCE DEPENDANCE
Bien que
créée comme branche à part entière de la
sécurité sociale, l'assurance dépendance a des liens
assez importants avec l'assurance maladie
pour ce qui concerne la
gestion.
En effet, les caisses d'assurance dépendance ont été
créées auprès des différentes caisses d'assurance
maladie. Elles ont la personnalité morale mais profitent des structures
et du personnel des caisses d'assurance maladie. Leurs organes dirigeants sont
ceux des caisses d'assurance maladie.
Le personnel des caisses d'assurance dépendance a pour employeur les
caisses d'assurance maladie correspondantes. Les frais de gestion et de
personnel que la création de l'assurance dépendance fait
supporter à ces dernières leur sont remboursés.
Ce lien institutionnel a
évité la mise en place d'une nouvelle
administration
.
IV - LE FINANCEMENT DES ASSURANCES SOCIALES OBLIGATOIRES
La
plupart des prestations sont financées par des cotisations sociales qui
sont retenues à la source
.
Le taux des cotisations patronales et celui des cotisations salariales sont
identiques
, sauf pour les prestations en espèces de l'assurance
maladie et pour les prestations de l'assurance accidents du travail, qui sont
financées exclusivement par des cotisations patronales. Les taux
indiqués représentent l'addition de deux taux
identiques.
Branche |
Type
|
Taux
|
Plafond mensuel d'assiette de cotisation |
Maladie |
Cotisations patronales et salariales égales (
1).
|
En
moyenne 13,2 %, mais variable (
3)
selon les caisses.
|
5 850 DEM dans les anciens Länder, (6 000 DEM à partir du 1.01.1996 ). |
Maternité |
Cotisations de l'assurance maladie.
|
quation a été introduit en 1995. |
4 800
DEM dans les nou-
|
Vieillesse |
Cotisations patronales et salariales égales.
|
18,6 % |
7 800 DEM dans les anciens Länder, (8 000 DEM à partir du 1.01.1996). |
Invalidité |
Cotisations de l'assurance vieillesse.
|
(19,1 %
à partir du
|
6 400 DEM dans les nouveaux Länder. |
Accidents
|
Cotisations patronales calculées en fonction des risques de l'entreprise. |
|
|
Chômage |
Cotisations patronales et salariales égales. Couverture du déficit par le budget fédéral. |
6,5 % |
Le même que pour l'assurance vieillesse. |
Dépendance |
Cotisations patronales et salariales égales, mais la part patronale est compensée dans la plupart des Länder par l'abandon d'un jour férié. |
1 %
|
Le même que pour l'assurance maladie. |
Famille |
Couverture universelle, financement public. |
|
|
(1)
L'employeur prend totalement en charge les cotisations salariales des
assurés volontaires dont la rémunération mensuelle est
inférieure à 590 DEM.
|
V - LES PRINCIPALES PRESTATIONS
A l'exception des allocations familiales, les prestations en espèce sont imposables en règle générale.
A) LES PRESTATIONS DE L'ASSURANCE MALADIE MATERNITE
La
description est limitée aux prestations servies par le régime
légal car les régimes privés sont extrêmement
différents les uns des autres. En outre, il est possible aux
assurés, obligatoires ou volontaires, de l'assurance maladie
légale d'adhérer à une caisse maladie
complémentaire, publique ou privée. Dans ce cas, l'employeur doit
y contribuer.
On peut cependant indiquer que les caisses privées ont introduit le
" tarif standard ", en vertu duquel le remboursement des honoraires
des prestations médicales est limité à 1,7 fois le montant
retenu par l'assurance maladie.
1) Les prestations en nature
L'assuré dispose du
libre choix du praticien
à
condition que ce dernier soit agréé par la caisse à
laquelle il cotise. De la même façon, il peut choisir librement
l'établissement conventionné dans lequel il souhaite être
hospitalisé.
En vertu du principe du
tiers payant
, l'assuré ne s'acquitte pas
directement des frais. Le remboursement est effectué selon des
modalités arrêtées par les fédérations
régionales des caisses et les associations régionales de
médecins. Tous les trois mois, chaque médecin envoie les notes
d'honoraires relatives aux patients des différentes caisses maladie aux
organisations régionales correspondantes, pour remboursement.
L'organisation surveille le volume et la valeur des prestations de chaque
praticien.
L'assuré doit cependant payer un
ticket modérateur
:
- 12 DEM par jour pendant les premiers quinze jours d'hospitalisation,
- 3, 5 ou 7 DEM par médicament en fonction de la taille du
conditionnement (ce qui représente environ 10 % du prix) ainsi que la
différence entre le prix du médicament et son prix de
référence.
En effet, le système de remboursement des médicaments repose
désormais sur un
tarif de référence par classe
thérapeutique
. Aujourd'hui, les trois quarts du marché du
médicament sont concernés. Les caisses d'assurance maladie les
remboursent donc sur la base d'un forfait, le patient payant la
différence entre le prix du médicament prescrit et le prix de
référence pour sa classe thérapeutique. Le but est de
mettre les médicaments en concurrence, notamment sous la pression des
médicaments génériques.
En outre, les médicaments de confort ne sont pas du tout
remboursés.
Les personnes les plus démunies et les jeunes sont
exonérés du ticket modérateur.
2) Les prestations en espèces
Les
prestations en espèces sont réservées aux seuls
salariés.
a) La maladie
En cas de maladie
, l'employeur est tenu de maintenir le paiement de la
rémunération pendant six semaines. Ensuite, les assurés
ont droit aux prestations en espèces de l'assurance maladie.
Leur montant s'élève à 80 % de la
rémunération soumise à cotisation et à impôt
sur le revenu.
Pour une même maladie, leur durée ne doit pas dépasser 78
semaines dans une période de trois ans. Elles peuvent être servies
de nouveau après une période de carence de trois ans.
L'assurance maladie verse également des indemnités
journalières en cas d'absence pour maladie d'enfants (10 par an et par
enfant de moins de 12 ans).
b) La maternité
Le congé de maternité débute six semaines avant la
naissance et prend fin huit semaines après.
Pendant cette période, l'assurée, membre du régime
légal, a droit au paiement d'indemnités de maternité
équivalentes à sa rémunération. Si leur montant
dépasse 25 DEM par jour, l'employeur ou l'Etat prend en charge la partie
dépassant ce plafond.
Les assurées relevant du régime légal qui n'ont pas droit
à ces indemnités (indépendantes, épouses
d'assurés...) perçoivent une allocation, dite allocation
d'accouchement, de 150 DEM.
Les femmes qui ne sont pas assurées ont droit à une
indemnité fédérale de 450 DEM.
B) LES PENSIONS DE RETRAITE
1) Le régime légal
Les
pensions de retraite du régime légal sont servies si les
périodes d'assurance prévues ont été accomplies.
Pour les
hommes
, le droit à la retraite est acquis s'ils ont
atteint
63 ans
et ont cotisé pendant 35 ans. Pour les
femmes
, le droit à la retraite est acquis à partir de
60 ans
à condition qu'elles aient cotisé au moins 15 ans,
dont 10 après l'âge de 40 ans. Si les conditions ci-dessus ne sont
pas atteintes, le droit à la retraite est acquis à partir de 65
ans à condition d'avoir cotisé pendant au moins 5 ans.
Cependant, la réforme des retraites, entrée en vigueur au 1er
janvier 1992, prévoit le
relèvement progressif de l'âge
de la retraite à partir de 2001
. Il passera à
65 ans
pour les hommes et pour les femmes. La possibilité de prendre une
retraite anticipée à partir de 62 ans sera conservée. Elle
s'accompagnera d'une " pénalisation " de 0,3 % par mois.
Le calcul du montant de la pension de retraite
(3(
*
))
fait intervenir :
- la somme des " points de valeur personnels ",
- la valeur actuelle de la pension.
a) Les points de valeur personnels
Ils reflètent les cotisations versées. En effet, le point de
valeur est l'unité de référence pour le calcul de la
pension.
Les assurés qui perçoivent un salaire moyen national et donc
versent des cotisations calculées sur ce salaire se voient attribuer un
point de valeur chaque année. Les autres assurés
bénéficient soit d'une fraction de point si leur salaire est
inférieur au salaire moyen national, soit d'un point majoré s'il
est supérieur.
Le nombre total de points de chacun est donc proportionnel à la moyenne
nationale des salaires, au nombre d'années de cotisations, et au niveau
de salaire de l'assuré.
La somme des points acquis est multipliée par le "
facteur
d'accès à la pension
", élément de
flexibilité de l'âge de la retraite. En effet, ce paramètre
est réduit en cas de départ anticipé à la retraite
(0,3 % par mois manquant). A l'inverse, il est augmenté de 0,5 % par
mois si la retraite est prise au-delà de 65 ans.
b) La valeur actuelle de la pension
Elle permet de convertir le nombre de points de valeur en un montant en marks.
La valeur actuelle est révisée au 1er juillet de chaque
année en fonction de l'évolution des salaires. Ainsi, le montant
des pensions de retraite dépend de celui des salaires.
En 1995, cette valeur actuelle se monte à 46 DEM par mois dans les
anciens Länder (35,45 DEM dans les nouveaux).
*
* *
En
moyenne, le montant de la pension de retraite servie par le régime
légal s'élève à
78 % du dernier salaire
.
En outre, depuis 1986, le régime légal prend en compte
les
périodes consacrées à l'éducation des enfants
pour le calcul de la pension de retraite.
Les interruptions de carrière pour raisons familiales
représentent trois annuités pour les actifs. Pour ceux qui n'ont
aucune activité professionnelle et qui ont élevé deux
enfants, elles constituent la justification d'une pension de retraite qui se
monte à 75 % du salaire moyen de tous les assurés (37 200 DEM par
an en 1993).
2) Les régimes complémentaires
Compte
tenu du niveau élevé du plafond utilisé pour le calcul de
la pension de base, il n'existe
pas de régime complémentaire
obligatoire
. Cependant, après la seconde guerre mondiale, de
nombreuses entreprises ont mis en place de tels dispositifs pour
fidéliser leurs salariés.
Presque 50 % des salariés du secteur privé
bénéficient d'un régime de retraite complémentaire.
Les retraites complémentaires sont financées par
capitalisation.
C) LES PRESTATIONS FAMILIALES
Les
allocations familiales
sont versées jusqu'à ce que les
enfants aient atteint l'âge de 16 ans, la limite d'âge étant
repoussée à 27 ans lorsque les enfants font des études.
Leur montant mensuel varie en fonction du nombre des enfants et en fonction du
revenu des parents, mais seulement à partir du deuxième enfant :
- 70 DEM pour le premier enfant,
- 70 ou 130 DEM pour le second,
- 220 ou 140 DEM pour le troisième,
- 240 ou 140 DEM pour le quatrième et les suivants.
Depuis le 1er janvier 1986, une
allocation parentale d'éducation
est accordée aux parents (père ou mère) qui restent
à la maison pour s'occuper d'un jeune enfant. Le montant de cette
allocation est de 600 DEM sans condition de ressources pendant les six premiers
mois. Elle est ensuite réduite si les revenus des
bénéficiaires excèdent une certaine limite.
D) LES INDEMNITES DE CHOMAGE
La
prestation dépend de la rémunération perçue avant
la perte de l'emploi : 67 % ou 60 % selon que l'intéressé
élève ou non au moins un enfant.
La durée du versement varie entre 12 et 32 mois selon la durée
d'assurance et l'âge de l'intéressé.
Les personnes qui n'ont plus droit à ces allocations de chômage
peuvent bénéficier de
l'
assistance chômage
:
57 % ou 53 % du salaire net antérieur selon que
l'intéressé a ou non des enfants à charge.
Ces indemnités sont versées sans limitation de temps, sauf si
leur bénéficiaire n'a jamais cotisé.
E) LE REVENU MINIMUM
Relevant de l'aide sociale, le revenu minimum doit permettre à ses bénéficiaires de " mener une vie conforme aux exigences de dignité humaine ". C'est pourquoi le montant de base du revenu minimum est déterminé par l'estimation statistique du coût d'un ensemble de biens et de services jugés indispensables pour assurer la couverture des besoins de la vie quotidienne. Il varie peu d'un Länder à l'autre, s'établissant autour de 500 DEM par mois.
F) L'ASSURANCE DEPENDANCE
Sa
mise en place n'est pas encore terminée
: les personnes
hébergées dans des établissements
spécialisés seront prises en charge à partir du 1er
juillet 1996.
Depuis le 1er avril 1995, les personnes soignées à domicile sont
prises en charge par la collectivité.
La personne dépendante a droit à des prestations en nature ou en
espèces, selon qu'elle fait appel au personnel d'un organisme
spécialisé dans les soins à domicile ou qu'elle se charge
elle-même de l'organisation des soins et emploie directement quelqu'un.
Le montant mensuel des prestations en nature varie, en fonction du degré
de dépendance, entre 750 DEM et 2 800 DEM, ce plafond pouvant être
porté à 3 750 DEM dans les cas les plus graves. Les prestations
en espèces varient de la même façon entre 400 et
1 300 DEM.
DANEMARK
I - L'EVOLUTION DU SYSTEME
Après avoir institué en 1801 et 1892 des assurances
maladie et vieillesse pour les seuls salariés ayant des revenus
inférieurs à un certain plafond, le Danemark s'est doté,
au cours des années 60 et 70, d'un système de protection sociale
généralisée sur le modèle anglais.
Universalité, unicité et financement par l'impôt
le
caractérisent en effet en grande partie.
L'ensemble de la population est couverte pour les
prestations de soins
et de vieillesse et bénéficie des allocations familiales
sans avoir à justifier d'une activité professionnelle
.
En revanche,
la couverture des accidents du travail
ainsi que celle
du chômage
demeurent
en marge du système national de
protection sociale
.
Le risque accidents du travail est en effet géré par des
compagnies d'assurance privées auxquelles les employeurs doivent
cotiser. Quant à la protection contre le chômage, elle n'est pas
obligatoire : elle résulte d'une assurance volontaire.
Le financement des prestations sociales est assuré à plus de
90 % par l'impôt
. Cependant, le poids croissant des dépenses
sociales dans le P.I.B. a conduit le gouvernement, d'une part, à
accroître la participation des bénéficiaires à
certains frais de santé et, d'autre part, à introduire
une
cotisation sociale
sur les revenus des salariés et des
non-salariés
à partir du 1er janvier 1994
.
II - LES BENEFICIAIRES
Toute la
population bénéficie du système national de soins, des
prestations familiales et des pensions de retraite sans avoir à
justifier d'une activité professionnelle.
En revanche, les prestations destinées à compenser une perte de
revenus sont versées aux seuls actifs. Elles ne sont toutefois pas
réservées aux salariés. Les non-salariés
bénéficient également des prestations en espèces de
l'assurance maladie.
Les indemnités de chômage sont versées à tous ceux,
salariés ou non, qui ont choisi d'adhérer à une caisse
d'assurance chômage.
Bien qu'il s'agisse d'une assurance volontaire, les trois quarts des
salariés ont choisi de cotiser.
III - L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE
Depuis
les réformes mises en oeuvre dans les années 70, toutes les
prestations sociales sont gérées et servies par des
services
sociaux
spéciaux des
collectivités locales
. Ainsi, les
caisses d'assurance maladie ont disparu.
Au niveau de la commune ou du comté
, tous les services
de
sécurité sociale et d'aide sociale
sont regroupés en
une seule administration
. Les communes, dont le nombre est passé de
1 500 au milieu des années 60 à 275, ont en effet une taille
suffisante pour gérer les services sociaux. Le conseil municipal
élit un comité permanent compétent pour l'ensemble de ces
questions.
Les collectivités locales disposent d'une assez grande autonomie pour
l'application des dispositions nationales et pour la gestion de leurs services
sociaux.
Ceux-ci sont sous la tutelle de quatre ministères différents :
- celui des impôts et taxes pour les allocations familiales,
- celui de la santé pour les prestations en nature de l'assurance
maladie maternité,
- celui des affaires sociales pour les accidents du travail, les prestations en
espèces de l'assurance maladie maternité et les allocations
d'aide sociale,
- celui du travail pour les indemnités de chômage.
IV - LE FINANCEMENT
Le
financement du système national de protection sociale est
essentiellement assuré par les impôts, nationaux et locaux
. Un
système de péréquation a été mis en place
pour compenser les inégalités de ressources fiscales entre
collectivités.
L'assurance des accidents du travail est financée par des cotisations
patronales qui varient en fonction des risques propres à chaque
entreprise.
L'assurance chômage
est partiellement financée par des
cotisations salariales et patronales. Bien qu'il s'agisse d'une assurance
volontaire, l'employeur est en effet tenu d'y contribuer. Comme ces
contributions sont insuffisantes, des fonds publics couvrent le déficit.
Depuis le 1er janvier 1994, il existe
une nouvelle méthode de
financement de la protection sociale
. Une cotisation sociale obligatoire
pour tous les travailleurs, salariés ou non, a été
instituée. Les employeurs devront cotiser à partir du 1er janvier
1997 au taux de 0,3 %.
En 1995, le taux de cotisation des salariés est de 1,9 % du salaire
brut. Il sera de 2,9 % en 1996 et doit augmenter graduellement jusqu'en 1998.
Les ressources ainsi collectées doivent financer les frais de l'Etat
dans trois domaines :
- chômage et pré-retraite ;
- lutte contre le chômage, formation professionnelle, congés de
formation ;
- indemnités journalières de maladie et de maternité,
congés parentaux et congés sabbatiques.
V - LES PRINCIPALES PRESTATIONS
A l'exception des prestations familiales, toutes les prestations en espèces sont imposables.
A) L'ASSURANCE MALADIE MATERNITE
1) Les prestations en nature
Depuis
la loi du 1er avril 1973, les résidents sont divisés en deux
groupes.
Les personnes du
groupe 1
ont droit à des soins médicaux
gratuits. Ils peuvent choisir leur généraliste, mais doivent
rester inscrits chez le même praticien pendant au moins un an. La
consultation du spécialiste n'est gratuite que s'il y a prescription du
généraliste.
Les personnes du
groupe 2
ont droit au remboursement partiel des
dépenses médicales. Ils bénéficient du libre choix
du médecin et peuvent consulter un spécialiste sans passer
d'abord par leur généraliste.
Jusqu'en 1976, la répartition entre les deux groupes s'effectuait sur un
critère financier : le premier groupe se composait de tous les
titulaires de revenus inférieurs à un certain plafond et
réunissait environ 80 % de la population. Depuis le 1er avril 1976, les
Danois choisissent entre les deux secteurs. Environ 95 % ont choisi le secteur
1.
Les médecins généralistes sont payés, d'une part,
à la capitation (environ 150 F par personne inscrite en 1993) et
d'autre part à l'acte, les honoraires étant fixes pour les
patients du groupe 1 (environ 80 F en 1993) et libres pour les patients du
groupe 2.
Par ailleurs, les consultations téléphoniques qu'ils effectuent
chaque matin, en général entre 8 h et 9 h, leur sont
rémunérées. Ces consultations peuvent se traduire par la
rédaction d'ordonnances que les patients viennent chercher
ultérieurement ou qui sont directement adressées aux pharmaciens
par télécopie.
Les médicaments sont, depuis 1973, répartis sur deux listes. La
première comprend ceux qui présentent la plus grande valeur
thérapeutique et qui sont remboursés à 75 %. Pour les
médicaments de la seconde liste, le taux de remboursement n'est que de
50 %. Pour les soins dentaires, il est de 45 %.
Ceci explique qu'environ un quart des Danois ait choisi de souscrire un contrat
d'assurance privée.
2) Les indemnités en espèces
a) La
maladie
Elles sont servies aux salariés ainsi qu'aux non salariés
à un taux de 100 %, mais dans la limite d'un plafond et pendant un an.
- Les salariés
En règle générale, les indemnités
journalières sont versées par l'employeur pendant les deux
premières semaines d'absence. Ensuite, le relais est pris par les
services sociaux des collectivités locales.
Le plafond est différent selon la durée de la maladie. Il est
calculé sur une base :
- horaire (69,08 couronnes)
(4(
*
))
pour les deux
premières semaines,
- hebdomadaire ( 2 556 couronnes) ensuite.
Cependant, de nombreuses conventions collectives prévoient le maintien
intégral du salaire pendant toute la durée de la maladie. De
même, de nombreuses conventions collectives prévoient le versement
d'indemnités en cas de maladie des enfants.
- Les non-salariés
Les non-salariés qui n'ont pas contracté une assurance volontaire
bénéficient d'indemnités journalières au bout de
trois semaines.
Elles sont calculées sur la base du revenu fiscal de l'année
précédente mais ne peuvent dépasser le plafond
hebdomadaire de 2 556 couronnes.
b) La maternité
Des indemnités journalières, identiques à celles qui sont
versées en cas de maladie, sont servies pendant le congé de
maternité qui commence six semaines avant l'accouchement et se termine
huit semaines après. La différence entre le montant des
indemnités journalières et le salaire net doit être
compensée par l'employeur.
B) LES PENSIONS DE RETRAITE
Les
pensions de base, forfaitaires, sont complétées par des pensions
complémentaires contributives.
L'âge d'admission à la retraite est fixé à
67
ans
. En contrepartie de cet âge assez élevé, plusieurs
systèmes de retraite anticipée ont été
institués.
1) La pension de base
La
pension de base est versée à taux plein à tous les Danois
ainsi qu'aux étrangers pouvant justifier quarante années de
résidence permanente au Danemark entre l'âge de 15 ans et celui de
67 ans.
Son montant (44 508 couronnes par an, c'est-à-dire environ 3 300 F par
mois), réévalué chaque année en fonction de
l'évolution des salaires des employés et des ouvriers,
représente environ 40 % du salaire moyen. Il est ajusté en
fonction du statut familial du bénéficiaire et peut être
majoré si l'intéressé ne dispose d'aucun revenu
supplémentaire.
Le versement de la pension de base est indépendant de toute
activité professionnelle
: ainsi une femme au foyer y a
droit.
2) Le régime complémentaire obligatoire
Une convention collective de 1964, rendue obligatoire depuis lors, a mis en place un régime de retraites complémentaires pour les salariés. Les retraites complémentaires sont financées par des cotisations à la charge de l'employeur pour les deux tiers et du salarié pour un tiers. Cependant, leur montant, forfaitaire, est assez faible : moins de 20 000 couronnes par an.
3) Les régimes complémentaires facultatifs
Les trois quarts environ des salariés adhèrent à un tel régime. La généralisation des régimes complémentaires facultatifs s'explique facilement compte tenu du faible niveau de la pension de base et de la pension complémentaire obligatoire.
C) LES PRESTATIONS FAMILIALES
Les
allocations familiales
sont versées jusqu'à ce que les
enfants aient atteint l'âge de 17 ans.
Leur montant est indépendant de la taille et des revenus de la famille.
Il varie uniquement avec l'âge de l'enfant selon le barème suivant
:
Age |
Montant annuel |
0
à 2 ans
|
9 600
couronnes
|
Des
prestations complémentaires sont versées aux parents
célibataires, en cas de naissances multiples...
Depuis la loi du 27 décembre 1993 instituant le
congé
parental
, les salariés et les commerçants indépendants
peuvent, s'ils ont un enfant de moins de 8 ans et s'ils sont membres d'une
assurance chômage, prendre un congé parental d'une durée
comprise entre treize et cinquante deux semaines.
Pendant ce congé, ils perçoivent une allocation parentale.
Celle-ci leur est versée par le fonds d'assurance chômage auquel
ils appartiennent. Elle est ensuite remboursée par l'Etat. Le montant de
l'allocation parentale dépend de la nature de l'assurance chômage
souscrite. Pour une assurance chômage à taux plein, l'allocation
s'élève à 80 % de l'indemnité maximum de
chômage. Pour une assurance chômage à taux réduit,
l'allocation est de 80 % de l'indemnité maximale de chômage
versée aux assurés partiels. Dans les deux cas, les 20 % restants
peuvent être pris en charge par les communes car celles-ci
réalisent alors des économies sur le coût de la garde des
enfants dans leurs crèches. En effet, pendant la durée du
congé parental, l'enfant de moins de trois ans ne peut pas
fréquenter une crèche publique. Quant à l'enfant
âgé de trois à huit ans, il peut fréquenter un
jardin public d'enfants, mais seulement à mi-temps.
D) LES INDEMNITES DE CHOMAGE
Les membres d'une assurance chômage touchent, à condition d'avoir cotisé suffisamment longtemps, une indemnité égale à 90 % de leur rémunération des treize dernières semaines, la rémunération mensuelle de référence étant plafonnée en 1995 à 2 556 couronnes. Les indemnités de chômage peuvent être versées pendant deux périodes : la première de 4 ans et la seconde de 3 ans.
E) LE REVENU MINIMUM
Quelle
que soit leur nationalité, tous les résidents qui ne sont pas en
mesure de pourvoir à leurs besoins, ont droit à une allocation
d'aide sociale à caractère différentiel.
Le montant maximum de l'allocation est calculée par rapport au maximum
des indemnités de chômage. Ainsi, une personne seule a droit
à 60 % du maximum des indemnités de chômage.
ESPAGNE
I - L'EVOLUTION DU SYSTEME
A l'origine, l'Espagne a adopté un système de protection sociale sur le modèle bismarckien avec une multiplication des régimes d'assurances sociales de type socio-professionnel. Après la deuxième guerre mondiale, les effets du Plan Beveridge en Grande-Bretagne contribuent à la création d'un système mixte s'inspirant des formules britannique et allemande. Depuis une trentaine d'années, l'Espagne accélère l'extension et l'unification de son système de protection sociale qui tend à devenir universel.
A) LES ASSURANCES SOCIALES
Entre
1900 et 1958, un système assez complet d'assurances sociales se met
progressivement en place : limitées au début du siècle
à la couverture des accidents du travail et des pensions de retraite,
elles s'étendent dans les années 30 et 40 aux autres risques.
Cependant, la plupart des assurances ne concernent que les salariés
disposant de faibles revenus.
B) LA CONSTITUTION DU SYSTEME DE SECURITE SOCIALE
Dès 1963 se constitue un système de
sécurité sociale obéissant aux principes suivants :
rôle central de l'Etat, gestion unifiée, exclusion de tout but
lucratif et redistribution de prestations fondées sur la
solidarité.
La loi générale de sécurité sociale du 30 mai
1974 étend le bénéfice de la protection sociale à
tous les Espagnols
, mais son principal objectif est d'harmoniser les
différents textes de ce domaine. C'est principalement cette loi, bien
que modifiée à plusieurs reprises, qui régit le
système espagnol de protection sociale.
Le décret-loi royal du 16 novembre 1978 institue les organismes
gestionnaires de la sécurité sociale.
La constitution de 1978 oblige par la suite les pouvoirs publics à
élargir la protection sociale, ce qui va se traduire par une
multiplication des régimes spéciaux.
Le système est à nouveau réformé par la loi du 31
juillet 1985 qui définit des mesures urgentes pour rationaliser la
structure et l'action protectrice de la sécurité sociale. Les
principales mesures arrêtées par cette dernière loi visent
à renforcer le caractère professionnel du système,
à réaffirmer le caractère contributif et proportionnel des
pensions de retraite et d'invalidité, à améliorer la
protection non contributive. Cette loi prévoit par ailleurs
l'intégration de certains régimes spéciaux dans le
régime général.
Plus récemment, la loi générale sur la
sécurité sociale a été révisée afin
de systématiser la législation en matière de protection
sociale. Le décret-loi n°1/94 du 20 juin 1994 regroupe
toutes les dispositions relatives à la protection sociale
promulguées depuis le décret du 30 mai 1974.
C) LES CARACTERISTIQUES DU SYSTEME ACTUEL
Le
système espagnol de protection sociale comporte un
régime
général
auquel sont assujettis
tous les salariés de
l'industrie et du commerce
, ainsi que des
régimes
spéciaux
. Ces régimes spéciaux sont
gérés par les mêmes organismes que le régime
général. Nous n'évoquerons cependant dans cette
étude que le régime général qui, à
l'exception de celui des fonctionnaires, diffère assez peu des
régimes spéciaux.
La protection sociale espagnole se subdivise en trois branches :
- les soins de santé,
- les prestations contributives en espèces,
- les prestations non contributives.
1) Les soins de santé
Dans l'ensemble, les soins de santé sont dispensés gratuitement à toutes les personnes résidant en Espagne, même lorsqu'elles ont des ressources insuffisantes et ne cotisent pas à la sécurité sociale.
2) Les prestations contributives en espèces
Elles
comprennent les prestations :
- de maladie et de maternité,
- d'invalidité,
- de vieillesse,
- de décès,
- de chômage,
- familiales.
3) Les prestations non contributives
Ces
prestations couvrent la santé, la sécurité sur le lieu de
travail, la formation, la réadaptation des personnes handicapées,
l'aide aux personnes âgées et aux personnes marginalisées.
Elles incluent notamment les pensions de retraite ou d'invalidité non
contributives, l'assistance chômage...
Bien qu'il n'existe pas de revenu minimum garanti au niveau national, les
communautés autonomes en ont toutes instauré un.
II - LES BENEFICIAIRES DE LA PROTECTION SOCIALE
Les
bénéficiaires du
régime général
sont :
- les salariés,
- les titulaires de pensions et les bénéficiaires de prestations
périodiques,
- tous les résidents ayant des ressources insuffisantes.
Les ayants droit des assurés sont également
bénéficiaires . Il s'agit des personnes à charge vivant
avec l'assuré : conjoint, enfants, frères et soeurs, ascendants
et leurs conjoints et, à titre exceptionnel, les personnes recueillies
de fait.
Seuls les salariés peuvent bénéficier des prestations
contributives en espèces.
Des régimes spéciaux
couvrent principalement les travailleurs
agricoles, les marins, les employés de maisons, les travailleurs
indépendants, les étudiants et les fonctionnaires.
III - L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE
La gestion du système de sécurité sociale est confiée à des personnes morales de droit public, chargées d'une mission de service public . Elles font partie de l'administration mais jouissent d'une autonomie relativement large en matière d'organisation et de gestion.
A) L'ADMINISTRATION CENTRALE DE LA SECURITE SOCIALE
L'Etat
exerce ses prérogatives d'organisation, de réglementation et de
contrôle de la sécurité sociale par :
- le ministère de la santé et de la consommation qui a la tutelle
des services sanitaires ;
- le ministère des affaires sociales pour l'aide sociale ;
- le ministère du travail et de la sécurité sociale pour
les prestations contributives en espèces.
Par ailleurs, les communautés autonomes peuvent assumer toutes les
fonctions d'organisation et d'administration des services de la
sécurité sociale. Elles peuvent même créer leurs
propres organes pour la gestion de ces services, dans les limites de la
législation nationale.
B) LES ORGANES DE GESTION
Aux
trois branches de la protection sociale correspondent quatre organes de gestion
: l'INSALUD pour les soins de santé, l'I.N.S.S. pour les prestations
contributives en espèces, à l'exception toutefois des prestations
de chômage qui relèvent de la compétence de l'INEM, et
l'INSERSO pour les prestations non contributives.
L'INSALUD a les compétences suivantes :
- mise en place et exécution des prestations sanitaires et de celles qui
sont relatives à la médecine préventive, à la
promotion de la santé individuelle et à la médecine
collective ;
- gestion du personnel, des centres, des services et des établissements
sanitaires ;
- coordination des activités des institutions publiques et
privées en matière sanitaire.
L'INEM est chargé de gérer et contrôler les prestations de
chômage. A ce titre, il effectue la reconnaissance du droit au
chômage, ordonne le paiement des prestations et peut intenter des actions
pour fraude. Il est responsable du service de l'emploi et de la formation.
L'I.N.S.S. a comme attributions :
- la reconnaissance du droit aux autres prestations contributives en
espèces, qu'il est également chargé de gérer et
d'administrer ;
- la reconnaissance du droit à l'aide sanitaire.
L'INSERSO est chargé de la gestion des services dont les prestations
complètent celles du système de sécurité sociale.
Il est plus particulièrement chargé de la protection du
troisième âge, des handicapés physiques et mentaux et de la
population marginalisée.
C'est la
Trésorerie générale de la
sécurité sociale
qui est chargée du recouvrement de
l'ensemble des cotisations et du contrôle des affiliations.
La loi générale sur la sécurité sociale permet
à d'autres organismes de collaborer à la gestion.
Il existe ainsi des mutuelles patronales d'accidents de travail
constituées exclusivement pour gérer les accidents du travail et
les maladies professionnelles de leurs employés, sans but lucratif. En
outre, les entreprises peuvent collaborer " volontairement " à
la gestion des prestations financières et sanitaires en cas
d'incapacité de travail temporaire de leurs salariés, et
" obligatoirement ", en versant aux employés les prestations
financières pour arrêt de travail, protection de la famille et
chômage partiel.
Par ailleurs, les entreprises de plus de 500 personnes disposant
d'installations adéquates peuvent prendre en charge l'aide sanitaire des
maladies courantes pour leurs propres employés.
En ce qui concerne les régimes particuliers, si dans la pratique la
plupart des mutuelles qui les géraient ont été dissoutes
et incorporées à l'I.N.S.S., il en subsiste encore certaines
(Institut Social de la Marine, Mutuelle des Fonctionnaires Civils de
l'Etat...)
IV - LE FINANCEMENT
Les
ressources destinées au financement de la sécurité sociale
proviennent :
- pour environ 70 % des cotisations patronales et salariales ;
- à hauteur de 28 % environ, des subventions de l'Etat qui peuvent
être allouées sur le budget général de la
sécurité sociale ou accordées pour des prises en charge
exceptionnelles ou conjoncturelles ;
- pour le solde, soit 2 %, des revenus d'intérêts des ressources
patrimoniales de la sécurité sociale.
Le budget global de la sécurité sociale est utilisé pour
financer notamment l'ensemble des prestations non contributives et environ 73 %
des dépenses de santé.
Pour le calcul des cotisations relatives aux
risques courants
(maladie-maternité, accidents non professionnels, vieillesse et
allocations familiales), les salariés sont répartis en onze
catégories, pour lesquelles un décret annuel fixe les seuils et
plafonds permettant de déterminer l'assiette. Celle-ci varie en fonction
de la catégorie, mais le taux est uniforme.
Les autres risques font l'objet de barèmes distincts avec application
d'un seuil et d'un plafond général. Parmi ces autres risques, on
distingue :
- les "
risques professionnels
" qui couvrent les accidents du
travail et les maladies professionnelles ;
- les "
risques spécifiques
", c'est-à-dire le
chômage, l'alimentation du fonds de garantie salariale (qui verse les
salaires dûs lorsque l'entreprise n'est plus solvable) et le financement
de la formation professionnelle.
Nature |
Catégories |
Assiette ( 1 ) |
Taux
|
||
des cotisations |
de salariés |
Seuil |
Plafond |
Part
|
Part
|
Risques courants |
1.
Ingénieurs et licenciés
|
109 260
|
362 190
|
4,7 % |
23,6 % |
Assurance chômage
|
Toutes catégories |
73 140
|
362 190
|
1,6 %
|
6,2 %
|
|
Total ...................................... |
|
|
6,4 % |
30,8 % |
(
1
)
1 peseta vaut actuellement environ 4 centimes
.
(
2
)
Entre 0,9 % et11 % selon l'activité économique de
l'entreprise.
La part salariale des cotisations est prélevée directement par
l'employeur sur la rémunération du salarié.
V - LES PRINCIPALES PRESTATIONS
A la différence des prestations non contributives, toutes les prestations contributives en espèces sont imposables.
A) LES PRESTATIONS DE L'ASSURANCE MALADIE MATERNITE
1) Les prestations en nature
Les
soins sont administrés gratuitement, les médecins et autres
spécialistes extra-hospitaliers agréés par l'INSALUD
étant rémunérés directement par ce dernier à
la capitation.
Le choix du médecin est libre à l'intérieur d'une zone
géographique donnée, mais dans la limite du contingent
d'inscriptions dont dispose chaque médecin. Pour
bénéficier de la gratuité des consultations de
spécialistes et des hospitalisations, il faut que celles-ci aient
été préalablement ordonnées par le médecin
traitant.
Les assurés ne peuvent demander à changer de médecin
qu'une fois par an. Si les assurés consultent un médecin
différent de celui chez qui ils sont inscrits ou un médecin
privé (non agréé par l'INSALUD), ils devront supporter les
frais de consultation, les médecins privés étant
payés à l'acte, et n'auront droit à aucun remboursement.
Toutefois, un grand nombre de personnes sont affiliées à des
assurances maladie privées volontaires qui permettent d'obtenir des
remboursement spécifiques.
Il existe en effet un réseau important de médecine
libérale et d'hôpitaux privés.
En ce qui concerne la pharmacie, la délivrance des médicaments
est gratuite, notamment pour les retraités et les invalides, lorsqu'ils
effectuent leurs traitements dans les établissements sanitaires
dépendant de l'INSALUD. Dans les autres cas, une participation de 40 %
du prix des médicaments est exigée. D'autres produits, comme les
prothèses chirurgicales et orthopédiques, sont totalement pris en
charge par l'assurance maladie.
Depuis quelques années, on constate une réduction du nombre de
médicaments pris en charge par la sécurité
sociale.
2) Les prestations en espèces
a) La
maladie
Pour bénéficier d'indemnités journalières, les
salariés doivent avoir cotisé au moins 180 jours au cours des
cinq ans précédant l'arrêt de travail. Cette condition
n'est pas requise en cas d'accident, quelle qu'en soit la cause, ou de maladie
professionnelle.
Pour les maladies et les accidents non professionnels, ces indemnités
journalières sont versées après un délai de carence
de 3 jours et pendant douze mois, prorogeables de six mois. Elles sont
égales à 60 % du salaire de référence
(5(
*
))
et portées à 75 % à partir du
vingt-et-unième jour.
Les indemnités sont versées par l'employeur qui les déduit
ensuite des cotisations sociales qu'il doit à l'I.N.S.S.
b) La maternité
Les salariées ont droit à un congé de maternité de
seize semaines pendant lequel l'employeur est tenu de verser aux
salariées 100 % du salaire de référence
(6(
*
))
. Pour bénéficier de ces prestations, les
assurées doivent avoir été affiliées pendant neuf
mois avant l'accouchement et avoir cotisé au moins 180 jours au cours
des cinq années précédant la naissance
(7(
*
))
.
B) LES PENSIONS DE RETRAITE
L'âge légal du départ en retraite est de
65
ans
pour les hommes et les femmes. Cet âge est cependant une limite
minimum et le départ est facultatif.
Par ailleurs, pour bénéficier d'une pension de retraite, les
salariés doivent avoir cotisé pendant quinze ans dont deux ans au
moins doivent être compris dans les huit années
précédant le départ en retraite.
1) La pension de base
Le
montant de la pension de base s'obtient en appliquant au salaire de base un
pourcentage correspondant au nombre d'années de cotisation du travail.
Ce pourcentage est de 50 % pour dix années de cotisations et augmente de
2 % par année supplémentaire.
Il atteint 100 % pour 35 ans de
cotisations.
Le salaire de base est établi en fonction des salaires des huit
dernières années de cotisations, actualisées en fonction
de l'indice des prix à la consommation pour les six premières
d'entre elles.
La pension ainsi obtenue ne peut être inférieure à 716 520
pesetas par an et ne peut excéder 3 714 508 pesetas par an.
Les pensions de base sont revalorisées automatiquement chaque
année en fonction de l'indice des prix prévu par le gouvernement.
En 1995, elles ont été augmentées de 3,5 %.
2) La pension complémentaire
Il
n'existe pas de régime complémentaire légal
généralisé. Toutefois, l'Etat encourage par des
incitations fiscales la mise en place de fonds de retraite privés ainsi
que l'adhésion des salariés à ces fonds.
Les fonds qui peuvent être constitués par des entreprises, des
associations ou des organismes financiers ne peuvent se substituer à
l'assurance vieillesse du régime général de
sécurité sociale.
C) LES PRESTATIONS FAMILIALES
Elles
sont accordées dès le premier enfant aux assurés dont le
revenu annuel ne dépasse pas 1 080 540 pesetas, ce montant étant
majoré de 15 % par enfant à partir du deuxième enfant.
Leur montant est de 36 000 pesetas par an, par enfant de moins de 18 ans.
Lorsque l'enfant est handicapé, l'allocation est versée sans
condition de ressources de l'assuré et sans limite d'âge de
l'enfant ; son montant varie selon le degré de handicap.
Il n'existe aucune autre prestation familiale.
D) LES INDEMNITES DE CHOMAGE
Pour
bénéficier des prestations de chômage, il faut être
régulièrement inscrit à l'INEM et avoir cotisé plus
de 360 jours au cours des six années précédant la perte
d'emploi. La durée de versement de ces indemnités varie en
fonction des périodes d'activité pendant cette période.
Elles correspondent à 70 % de la moyenne des bases de cotisation du
salarié au cours des six mois précédents
(8(
*
))
pendant les 180 premiers jours de chômage puis de
60 % au-delà.
Ces indemnités ne peuvent excéder 220 % du salaire minimum
interprofessionnel, ni être inférieures à 75 % de celui-ci,
sans enfant à charge, ou à 100 % de celui-ci, avec enfant
à charge.
A l'issue de la période de versement des prestations de chômage,
les chômeurs peuvent bénéficier de l'assistance
chômage lorsqu'ils ne disposent pas de revenus supérieurs à
75 % du salaire minimum interprofessionnel. Cette prestation, qui ne peut
être versée que pendant dix-huit mois, équivaut à 75
% du salaire minimum interprofessionnel.
E) LE REVENU MINIMUM GARANTI
Cette
prestation qui est non contributive diffère suivant les
communautés autonomes. Cependant, on peut relever certains
critères communs aux différentes prestations mises en place.
Le revenu minimum est généralement attribué pour douze
mois prorogeables, aux personnes âgées de 25 à 65 ans qui
résident dans la communauté concernée depuis une certaine
période (entre trois et cinq années généralement).
Il s'agit d'une allocation différentielle égale à la
différence entre le montant du revenu minimum fixé par la loi
provinciale et le total des ressources du demandeur.
Suivant les communautés, son montant variait, en 1994, entre 30 000 et
37 000 pesetas par mois, majoré :
- de 10 à 42 % pour une personne à charge,
- de 7 à 37 % pour deux personnes à charge,
- de 4 à 32 % pour 3 personnes à charge.
PAYS-BAS
I - L'EVOLUTION DU SYSTEME
A) LA MISE EN PLACE
Avant la
deuxième guerre mondiale, les assurances sociales sont limitées :
le système est en grande partie facultatif et régi par de
nombreuses caisses socioprofessionnelles. Seules quelques catégories
comme les fonctionnaires et les mineurs disposent d'une large protection.
Pendant la guerre, deux pressions contradictoires s'exercent :
- les autorités allemandes d'occupation font appliquer la loi sur les
allocations familiales puis rendent obligatoire, à partir de 1941,
l'assurance maladie pour les soins,
- le gouvernement en exil à Londres constitue un comité de
réflexion qui avance l'idée d'une sécurité sociale
généralisée, sur le modèle anglais.
Dans l'après-guerre, la couverture des risques sociaux se
généralise à la fois par l'élargissement des
assurances sociales des salariés et par la création de
régimes nationaux d'assurances couvrant tous les citoyens
. La
création d'assurances privées complémentaires est
également encouragée.
Cette évolution a conduit à la
coexistence de deux
systèmes d'assurances sociales, l'un spécifique aux
salariés et l'autre applicable à l'ensemble de la population
.
Par ailleurs, il existe des prestations sociales non-contributives.
1) Les assurances sociales générales
Le
régime général des assurances sociales s'est
créé progressivement à partir du milieu des années
50 grâce à toute une série de lois :
- la loi générale d'assurance vieillesse du 31 mai 1956 (A.O.W.),
entrée en application en 1957, concerne toute la population, sans
condition de nationalité, et donne droit à une pension uniforme ;
- la loi générale sur les pensions de veuves et d'orphelins du 9
avril 1956 (A.W.W.) couvre aussi tous les citoyens ;
- la loi générale d'assurance des frais médicaux
spéciaux du 14 décembre 1967 (A.W.B.Z.), rembourse à tous
les habitants les grosses dépenses " inassurables "
qu'occasionne la maladie (hospitalisations par exemple) ;
- la loi générale d'assurance en cas d'incapacité de
travail du 11 décembre 1975 (A.A.W.), entrée en application en
1976, vise également tous les citoyens et résidents.
La réglementation n'est pas codifiée.
Chaque
" risque " continue de faire l'objet d'une loi particulière,
désignée le plus souvent par son
abréviation
.
2) Les assurances sociales des salariés
Les
assurances sociales réservées aux seuls salariés sont :
- l'assurance maladie au titre de la loi sur les caisses de maladie (Z.F.W.),
qui prend en charge les soins médicaux non prévus par l'A.W.B.Z. ;
- l'assurance chômage au titre de la loi sur le chômage (W.W.) ;
- l'assurance au titre de la loi sur les congés de maladie et de
maternité (Z.W.) qui garantit le paiement des indemnités
journalières ;
- l'assurance sur l'incapacité de travail (W.A.O.) qui, bien que
distincte, s'apparente à l'assurance correspondante prévue au
titre de la loi générale sur l'incapacité de travail
(A.A.W.).
3) La protection sociale non contributive
a)
Les prestations familiales
La loi générale sur les allocations familiales du 1er janvier
1980 (A.K.W.) a fusionné les trois systèmes antérieurs,
couvrant respectivement les salariés, les travailleurs
indépendants et les autres résidents.
Les allocations familiales sont payées sur le budget
général de l'Etat.
b) L'aide sociale
La loi générale sur l'aide sociale (A.B.W.) de 1963,
entrée en application en 1965, reconnaît un droit à
l'assistance et en confie la responsabilité à l'Etat.
Cette loi a été ensuite complétée par d'autres
(T.W. : loi sur les compléments, I.O.A.W. : loi sur le revenu des
chômeurs âgés ou frappés d'incapacité
partielle, et I.O.A.Z. : loi sur le revenu des travailleurs indépendants
âgés et partiellement inaptes au travail), l'ensemble permettant
de garantir un minimum dit " revenu minimum social " aux foyers qui
ont des ressources insuffisantes.
*
* *
A la fin
des années 90, trois régimes d'assurance maladie coexistent donc :
- le régime spécial des fonctionnaires, qui couvre 6 à 7 %
de la population,
- le régime Z.F.W. pour les salariés dont les revenus sont
inférieurs à un plafond d'affiliation, ce qui correspond à
environ 60 % de la population,
- les assurances privées pour les autres, soit un tiers environ de la
population.
Par ailleurs, toute la population est couverte par la loi A.B.W.Z. qui assure
les risques médicaux les plus importants.
B) LA REFORME DEKKER-SIMONS DU SYSTEME DE SANTE
La
réforme Dekker, lancée en 1989 a cherché à mettre
fin à ces trois systèmes parallèles en établissant
un système unique d'assurance universelle par l'extension de l'assurance
publique à des groupes présentant des risques faibles et
affiliés à un régime privé où ils
consacraient une faible partie de leurs revenus à la santé.
Pour cela, le champ couvert par l'A.W.B.Z., appelée à constituer
à terme l'assurance universelle de base, a été peu
à peu étendu : ainsi les médicaments y ont
été inclus en 1992, et la part des dépenses de
santé, remboursées par l'A.W.B.Z. a doublé entre 1988 et
1994, passant à 45 %.
L'objectif initial consistait à assurer 85 % des besoins de santé
de tous les Néerlandais censés représenter un ensemble de
besoins fondamentaux, les 15 % restants, considérés comme non
prioritaires, demeurant à la charge des assureurs, publics et
privés. En 1990, les propositions de réforme ont
été modifiées par le secrétaire d'Etat à la
santé, M. Simons, l'A.W.B.Z. devant couvrir 96 % des besoins.
En contrepartie de la réduction du champ d'action des assureurs
privés, conséquence de l'extension de l'A.W.B.Z., le gouvernement
abandonne la gestion de cette dernière pour la confier aux assureurs
publics et privés. Ceux-ci sont désormais en concurrence,
d'autant plus que le monopole de caisses de l'assurance maladie obligatoire a
été aboli et que les assureurs ne peuvent exclure aucun candidat.
Depuis 1986 en effet, tout assureur est obligé d'accorder une protection
standard avec une cotisation maximale identique à toute personne qui le
souhaite.
Deux sources de financement sont prévues pour l'assurance de base :
- les cotisations obligatoires liées au revenu qui doivent couvrir 75 %
(devenus 85 % dans la version Simons) de l'assurance de base et être
rassemblées dans une caisse centrale de péréquation pour
être ensuite reversées aux différents assureurs ;
- la prime nominale couvrant les 25 % restants (devenus 15 % dans la version
Simons) qui doit être directement versée à la compagnie
d'assurance choisie par l'assuré. Fixée par l'assureur, cette
prime est identique pour tous ses assurés, mais elle peut varier d'une
compagnie à l'autre.
Ces cotisations proportionnelles aux revenus sont reversées aux
différents assureurs sous forme d'un forfait annuel par assuré
mais, pour éviter toute tentation de sélection des risques, ce
forfait varie selon le sexe et l'âge.
Les assureurs peuvent donc rivaliser sur deux plans :
- le montant de la prime nominale couvrant la fraction résiduelle de
l'assurance de base ;
- les tarifs et les services offerts par l'assurance complémentaire
couvrant les soins " non prioritaires " et donc pris en compte par
l'assurance de base.
Le nouveau gouvernement issu des élections législatives de mai
1994 a abandonné l'idée d'une transformation rapide du
système de santé. Pour l'instant, le projet d'une harmonisation
du financement des assurances publiques et privées est abandonné
et le forfait annuel, qui devaient financer tous les assureurs, est
versé aux seules caisses d'assurance maladie.
II - LES BENEFICIAIRES DES ASSURANCES SOCIALES
A) LES ASSURANCES SOCIALES DES SALARIES
1) La notion de salarié
Les
assurances sociales des salariés couvrent uniquement les salariés
et assimilés. Pour en bénéficier, il faut donc être
en possession d'un contrat de travail, à moins d'être
assimilé à un salarié. C'est le cas des apprentis, des
personnes qui travaillent à domicile ou en atelier
protégé...
Seuls les travailleurs véritablement indépendants ne sont pas
assimilés à des salariés. Les fonctionnaires disposent de
leur propre régime.
2) Le plafond d'affiliation
Les
salariés dont le revenu est inférieur au
plafond
d'affiliation
doivent appartenir au régime Z.F.W. (assurance
maladie). Ce plafond est actuellement de 58 950 florins par an, soit environ
180 000 FRF (tous les revenus étant additionnés). Le
régime Z.F.W. assure également les personnes recevant une
allocation d'aide sociale.
Au-delà du plafond, les salariés ne peuvent pas opter pour
l'adhésion volontaire au régime Z.F.W. mais peuvent s'affilier
à un régime privé d'assurance maladie. Bien qu'il n'y ait
aucune obligation, presque toutes les personnes concernées l'ont fait.
Parmi les assureurs privés, plusieurs sont des émanations des
caisses d'assurance maladie, celles-ci ayant cherché à offrir un
système d'assurance à ceux qui étaient contraints de les
abandonner à cause du dépassement du seuil.
B) LES ASSURANCES SOCIALES NATIONALES
Elles couvrent toutes les personnes qui habitent aux Pays-Bas ainsi que les non-résidents à condition qu'ils y travaillent et paient l'impôt sur les salaires.
III - L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE
La
gestion générale du système de protection sociale est
répartie entre deux ministères :
- le ministère des affaires sociales et de l'emploi pour les prestations
en espèces,
- le ministère de la qualité de la vie, de la santé
publique et de la culture pour les prestations en nature.
Au sein de chacun de ces ministères, un conseil spécialisé
supervise et coordonne l'action des différents organismes chargés
de l'application des lois de sécurité sociale.
Ces organismes d'application sont essentiellement :
- la banque des assurances sociales,
- les associations professionnelles paritaires,
- les services sociaux municipaux,
- les caisses d'assurance maladie.
A) LA BANQUE DES ASSURANCES SOCIALES
Les
assurances nationales, sauf celles concernant la maladie ou
l'invalidité, sont gérées par la banque des assurances
sociales
(S.V.B.).
Les assurances relevant de sa compétence sont donc :
- les assurances vieillesse (A.O.W.),
- les pensions de veuves et d'orphelins (A.W.W.),
La S.V.B. est un
organisme tripartite
composé à
égalité de représentants des organisations patronales et
syndicales et de membres désignés par le ministère des
affaires sociales.
La S.V.B. compte 22 bureaux de district. Elle verse les prestations,
décide de leur attribution et gère les cotisations que le fisc
perçoit pour elle.
Bien que les
allocations familiales
soient désormais
financées par l'impôt, la S.V.B. continue de les
gérer.
B) LES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES PARITAIRES
Les
assurances sociales des salariés
sont gérées par
les associations professionnelles paritaires.
Il en existe 19 réparties par secteur d'activité. Le
comité de direction de chacune d'elles est composé à
égalité de représentants des salariés et du
patronat.
Les associations professionnelles sont réunies en une
fédération. Chaque entreprise est rattachée d'office
à l'une de ces associations professionnelles en fonction de son
activité principale et l'employeur est tenu, d'une part, de faire savoir
à ses salariés à quelle association il est affilié
et, d'autre part, de prévenir son association de l'arrivée de
nouveaux salariés ainsi que du départ d'autres.
La plupart des 19 associations professionnelles ont regroupé leurs
services administratifs en une administration commune avec laquelle traitent
les employeurs. Quelques-unes ont encore une administration indépendante.
Ce sont les associations professionnelles qui perçoivent les cotisations
et déterminent leurs taux, versent les prestations et décident de
leur attribution.
Les taux des cotisations sont établis en fonction du risque dans telle
ou telle branche d'activité. En conséquence, des variations
notables peuvent exister d'une branche à l'autre, notamment en ce qui
concerne le risque maladie et le risque incapacité de travail.
C) LES SERVICES SOCIAUX MUNICIPAUX
Ils s'occupent du versement des allocations de l'aide sociale.
D) LES CAISSES D'ASSURANCE MALADIE
Elles
sont compétentes pour la gestion des soins délivrés par
les médecins, les hôpitaux et autres services médicaux ou
paramédicaux.
Chaque assuré doit se faire inscrire auprès d'une caisse pour
avoir droit aux prestations en nature de l'assurance Z.F.W. Cette inscription
lui permet, sans démarche supplémentaire, de
bénéficier de la loi A.W.B.Z. En revanche, les personnes qui ne
sont ni affiliées à une caisse ni couvertes par une assurance
privée doivent s'adresser à l'un de ces deux organismes pour
bénéficier de la loi A.W.B.Z.
En application des propositions de réforme avancées dans le
rapport Dekker de 1987, l'organisation régionale des caisses de
l'assurance maladie publique et leur monopole ont été abolis.
Comme les assureurs privés, les caisses publiques peuvent passer des
contrats avec des prestataires de service dans l'ensemble du pays. Le processus
de regroupement s'est traduit par une forte réduction du nombre des
caisses : de 53 en 1985, il est passé à 26 en 1993.
Les caisses d'assurance maladie gèrent également les prestations
dues au titre de la loi A.W.B.Z. pour les salariés.
IV - LE FINANCEMENT DES ASSURANCES SOCIALES
A) LES ASSURANCES SOCIALES GENERALES
Les cotisations sont versées au fisc.
Branche |
Type de financement |
Taux
de cotisations
|
Plafond annuel
|
A.O.W.
|
|
14,55 % |
|
A.W.W.
|
Exclusivement cotisations des assurés. |
1,80 % |
44 349 florins, c'est-à-dire environ 136 000 FRF |
A.W.B.Z.
(1) (2)
|
En outre, subvention annuelle indexée pour A.W.B.Z. |
8,85 % |
|
A.A.W.
(1)
|
|
6,30 % |
|
A.K.W.
|
Couverture universelle
|
|
|
(1)
Dans le cas des salariés, ces cotisations étaient
précédemment dues par l'employeur. Elles ont été
transférées aux salariés le 1er juillet 1990, l'employeur
versant en contrepartie un supplément de rémunération
équivalent, le " supplément compensateur " (11,75 % en
1995)
|
B) LES ASSURANCES SOCIALES DES SALARIES
Les cotisations sont versées aux associations professionnelles.
|
|
Taux de cotisation |
Plafond d'assiette |
|
Branche |
Type de financement |
Employeur |
salarié |
de cotisation |
Z.W.
(
1
)
|
Cotisations patronales et salariales |
0,95 % |
1 % |
286 florins par jour |
W.A.O.
|
Cotisations salariales exclusivement |
|
9,4 % |
Plancher
d'affiliation
|
Z.F.W.
|
Cotisations patronales |
7,25 % |
1,1 % |
58 950 florins par an |
W.W.
|
et salariales |
2,55 % |
2,55 % |
286 florins par jour |
(1) Les pourcentages indiqués représentent une moyenne des différents pourcentages fixés par les associations professionnelles. |
V - LES PRINCIPALES PRESTATIONS
De manière générale, les prestations en espèces sont imposables dans leur totalité.
A) LES PRESTATIONS DE L'ASSURANCE MALADIE MATERNITE
1) Les prestations en nature
La prise
en charge des frais médicaux résulte de deux lois
différentes :
- L'A.B.W.Z. initialement conçue pour couvrir les
soins
spéciaux
(hospitalisation de longue durée,
c'est-à-dire supérieure à un an, traitement
psychiatrique...) mais qui tend à devenir peu à peu l'assurance
de base puisqu'elle inclut maintenant les frais de pharmacie et les
prothèses ;
- la Z.F.W., réservée aux salariés dont le salaire est
inférieur au plafond d'affiliation, qui couvre les soins courants,
c'est-à-dire les soins médicaux habituels, la maternité,
les frais dentaires et ainsi que les autres traitements paramédicaux .
Le bénéfice de la Z.F.W. a été étendu aux
titulaires d'une assistance financière au titre des lois A.B.W., A.O.W.,
W.A.O. et W.W. Les soins sont en principe pris en charge dans leur
intégralité.
En revanche, les traitements extraordinaires relevant de l'A.B.W.Z. peuvent
être subordonnés au paiement d'un ticket modérateur variant
entre 210 et 1 350 florins par mois.
Le médecin généraliste qui doit être
conventionné est payé directement par cette dernière selon
un régime de capitation. Le généraliste joue un rôle
pivot : le patient doit passer par lui avant de consulter un spécialiste
ou d'être hospitalisé.
2) Les prestations en espèces
a) La
maladie
Pour les salariés, le maintien d'un revenu en cas de maladie est
prévu au titre de la loi Z.W.
Le délai de carence est de 2 jours. Du troisième jour à la
fin de la sixième semaine, l'employeur doit verser 70 % du salaire, dans
la limite d'un plafond quotidien de 286,84 florins, mais sans que l'allocation
puisse tomber en-dessous du salaire minimum. Pour les entreprises employant
moins de 15 personnes, cette période de versement est limitée
à deux semaines.
De la septième à la cinquante deuxième semaine, les
caisses d'assurance maladie prennent le relais de l'employeur.
Dans le cadre des conventions collectives ou de contrats de travail
individuels, l'employeur peut s'engager à verser pendant cette
période le salaire intégral et à compléter les
indemnités jusqu'à 100 % du salaire.
Au-delà de la cinquante deuxième semaine, les assurés ne
bénéficient plus d'aucune indemnité dans le cadre de la
Z.W. mais ils peuvent avoir droit à une pension W.A.O. ou A.A.W.
Le gouvernement a cherché à responsabiliser les entreprises en
les obligeant à payer elles-mêmes leurs salariés pendant
les premières semaines de maladie, en leur laissant le soin de
contrôler la réalité de la maladie, et de s'assurer, si
elles le souhaitent, auprès de compagnies privées.
b) La maternité
D'une durée de 16 semaines, le congé de maternité commence
entre quatre et six semaines avant la date présumée de
l'accouchement.
Pendant cette période, l'assurée reçoit des
indemnités journalières représentant 100 % de son salaire.
Un complément au titre de la T.W. peut être attribué
lorsque le total des indemnités de maladie et des autres ressources de
la famille est inférieur au revenu minimum garanti.
B) LES PENSIONS DE RETRAITE
1) Les pensions de retraite du régime général
Le
régime A.O.W. garantit
une pension d'Etat à tous les
résidents à partir de 65 ans.
La pension est versée à taux plein à toute personne
justifiant 50 ans de résidence dans le pays. Elle est minorée de
2 % par année d'absence.
Son montant, forfaitaire,
est indépendant des cotisations
versées. Il ne varie qu'en fonction de la
situation familiale
de
l'intéressé (entre 4 200 FRF et 6 000 FRF par mois). Pour une
personne seule, il correspond à 70 % du salaire minimum.
Cette pension, dont le financement repose sur le principe de la
répartition, représente la
retraite de base pour les actifs et
le minimum vieillesse pour les autres
.
2) Les retraites complémentaires
La
plupart des actifs améliorent la pension A.O.W. par des retraites
complémentaires financées par capitalisation et proportionnelles
aux cotisations.
Les fonds de pension qui gèrent ces retraites sont des fonds sectoriels
ou des fonds d'entreprise. Ils sont toujours gérés paritairement
par des représentants des salariés et des entreprises. Environ 98
% des entreprises du pays sont, par le biais de conventions de branche,
obligées d'affilier leurs salariés. Dans cette hypothèse,
les cotisations sont acquittées le plus souvent à hauteur des
deux tiers par l'employeur et d'un tiers par les salariés.
Ces fonds totalisent un capital très important.
C) LES PRESTATIONS FAMILIALES
La loi
générale sur les allocations familiales (A.K.W.) prévoit
le versement d'allocations à tous les résidents ayant à
charge un ou plusieurs enfants de moins de 17 ans. Cette limite est
repoussée à 24 ans pour les enfants poursuivant des études.
Le montant des allocations varie en fonction de l'âge des enfants mais
aussi de circonstances secondaires (résidence de l'enfant au domicile
familial, attribution d'une bourse...).
Il est
indépendant du niveau de ressources des parents
et
s'établit comme suit :
Age |
Montant trimestriel |
0 - 6
ans
|
284,66
florins
|
Pour les enfants nés avant le 1er janvier 1995, le montant des allocations tient compte également de la taille de la famille : le premier enfant donne droit à une allocation de même montant que celle qui figure dans le tableau ci-dessus, mais les enfants suivants donnent droit à des allocations plus importantes.
D) LES INDEMNITES DE CHOMAGE
Leur
montant correspond à 70 % du dernier salaire perçu, dans la
limite d'un plafond quotidien de 286,84 florins.
L'allocation de base est versée pendant six mois, la durée de
prolongation varie entre trois mois et quatre ans et demi en fonction de
l'ancienneté du salarié.
Les personnes toujours en chômage à l'issue de la période
de prolongation ont droit à une allocation de fin de droit pendant un an.
Un complément au titre de la T.W. peut être attribué
lorsque la somme de l'allocation de chômage et des autres ressources de
la famille est inférieur au revenu minimum social.
Avant la réforme du 1er août 1993, l'assurance invalidité
était très largement utilisée en guise d'assurance
chômage : elle comptait environ un million de
bénéficiaires. L'assurance invalidité W.A.O.
instituée en 1967 était en effet particulièrement
attractive puisqu'elle garantissait 70 % du dernier salaire (80 % jusqu'en
1985) jusqu'à l'âge de la retraite. L'administration ayant pris
l'habitude d'attribuer des taux d'invalidité élevés et la
définition de l'inaptitude au travail étant fort large, les abus
étaient inévitables. En effet, selon la loi,
" est
reconnue inapte au travail toute personne incapable, à la suite d'une
maladie, d'un accident de travail ou d'un handicap, de se procurer, au moyen
d'un travail adéquat, un
revenu équivalent à celui
que gagnerait une personne en bonne santé faisant ce même
travail
". Et par travail adéquat, la loi entend tout travail
qui correspond aux diplômes et à l'expérience
professionnelle de la personne.
Depuis août 1993, le phénomène a été
limité car les personnes reconnues inaptes au travail
postérieurement au 25 janvier 1994 bénéficient d'une
prestation dont le montant diminue progressivement, et de manière plus
importante pour les jeunes.
E) LE REVENU MINIMUM GARANTI
Il
n'existe pas de revenu minimum en tant que tel mais un
ensemble de
revenus
d'assistance
assurant un minimum à tous les
résidents qui ne sont pas en mesure de pourvoir à leurs besoins.
Les allocations attribuées ont un caractère
complémentaire
: tous les revenus disponibles (y compris ceux du
conjoint) sont complétés pour assurer à leurs
bénéficiaires un minimum selon le barème ci-dessous
:
Situation de famille |
Montant mensuel |
Célibataires sans enfant de plus de 23 ans |
1 514,24
florins
|
Célibataires élevant des enfants |
1 946,88
florins
|
Mariés |
2 163,20
florins
|
ROYAUME-UNI
I - L'EVOLUTION DU SYSTEME
A) LES PRINCIPES FONDATEURS
Le
système de protection sociale britannique actuel remonte à la
publication en 1942 du rapport "
social insurance and allied
services
" de Lord William Beveridge.
De ce rapport se sont dégagés les grands principes de la
sécurité sociale
: universalité,
généralité, unicité, uniformité des
prestations en espèces
.
Le système préconisé par Lord Beveridge a
été progressivement mis en place par plusieurs lois instituant :
- le système national d'allocations familiales (
Family Allowance
Scheme
), à partir de deux enfants, en 1945 ;
- le service national de la santé (
National Health Service,
N.H.S.
) financé par l'impôt, avec gratuité des soins,
en 1946 ;
- l'assurance nationale (
National Insurance
) octroyant la plupart des
prestations en espèces, également en 1946.
B) LES PRINCIPALES REFORMES
De 1948
à 1979, plusieurs réformes ont été
réalisées afin de nuancer le principe d'uniformité des
prestations et d'améliorer la situation des assurés tout en
tenant compte de la diversité des situations individuelles. Il s'agit
notamment de la création de nouvelles prestations sous condition de
ressources, de prestations partiellement proportionnelles pour les
salariés (indemnités journalières et allocations de
chômage) et de l'institution d'un régime de retraite
complémentaire obligatoire.
Par la suite, le gouvernement de Mme Thatcher n'a pas confirmé cette
tendance et a préféré revenir à des prestations
forfaitaires.
Parmi les mesures prises à cette époque figurent :
- la suppression de la gratuité systématique des
médicaments ;
- la prise en charge du versement des indemnités journalières par
les entreprises ;
- la refonte des régimes de retraite ;
- la simplification des prestations sous conditions de ressources.
Le 1er avril 1991 est entrée en application la réforme du N.H.S.
qui introduit dans le système de soins la
concurrence
dans le but
d'offrir au public des services plus efficaces. Ainsi, les
médecins
généralistes
regroupés en cabinet, et dont la
clientèle est d'au moins 7 000 patients, peuvent opter pour
l'attribution d'un
budget autonome
qui leur confère le droit de
négocier auprès des hôpitaux publics et privés les
prestations pour leurs patients. Dans les faits, cette disposition concerne
environ deux tiers des généralistes.
Cela leur donne le droit de recevoir directement des ressources
financières leur permettant d'acheter certaines prestations aux
hôpitaux et à d'autres services. Cette formule leur permet, d'une
part, de mieux contrôler les prestations de santé qui peuvent
être obtenues pour leurs patients et, d'autre part, d'assurer des soins
plus rapides et meilleurs qu'auparavant.
Les fonds dont disposent ces médecins peuvent servir non seulement
à l'achat de divers services et produits, y compris certains traitements
chirurgicaux et des soins infirmiers en dispensaire, mais également
à l'amélioration des locaux à usage professionnel,
à l'achat d'équipement...
Par ailleurs, ils peuvent utiliser les excédents budgétaires pour
embaucher du personnel de manière à entreprendre des
activités de prévention comme les vaccinations.
Quant aux hôpitaux, ils peuvent désormais s'organiser librement en
trusts et acquérir leur autonomie financière, leur financement
dépendant de leur capacité à vendre des services aux
généralistes.
Cette réforme a été complétée, en avril
1993, par une loi sur les
community
cares
qui
transfère la prise en charge des personnes âgées, des
handicapés... aux autorités locales et, en avril 1994, par une
hausse de 11,6 % du prix des médicaments.
C) LES CARACTERISTIQUES DU SYSTEME ACTUEL
La protection sociale britannique se subdivise en deux branches : celle des soins de santé , regroupant les prestations en nature, et celle de l' assurance nationale , qui sert l'ensemble des prestations en espèces.
1) Les soins de santé
Les
soins de médecine générale, les soins hospitaliers et tous
les soins dispensés par le N.H.S. sont gratuits pour toutes les
personnes résidant au Royaume-Uni. Une participation est exigée
pour les soins dentaires et les médicaments, mais de nombreuses
exceptions sont prévues.
Les lacunes et les dysfonctionnements croissants du N.H.S. ont cependant
conduit au développement du secteur privé. La médecine
privée ne donnant lieu à aucun remboursement, des assurances
privées se sont répandues afin de la prendre en charge. Elles
prennent principalement la forme de contrats de groupe souscrits par les
employeurs pour leur personnel d'encadrement.
2) L'assurance nationale
Le
régime d'assurance nationale est universel et a vocation à
couvrir l'ensemble de la population qui réside au Royaume-Uni :
salariés, travailleurs indépendants et non-actifs.
On peut distinguer trois grandes catégories de prestations :
- les prestations contributives qui regroupent les pensions de retraite,
d'invalidité, de veuvage, d'accidents du travail, les allocations de
chômage et les indemnités de maladie ;
- les prestations non contributives et non soumises à condition de
ressources, parmi lesquelles les allocations familiales, les prestations
destinées aux handicapés et les pensions militaires
d'invalidité ;
- les prestations non contributives et soumises à condition de
ressources, c'est-à-dire le revenu minimum, les allocations de logement
et la prise en charge des impôts locaux.
Comme dans le domaine des soins, depuis quelques années, la protection
sociale complémentaire privée s'est beaucoup
développée. Elle prend la forme de contrats d'assurances
privées offrant par exemple des compléments d'indemnités
journalières en cas de maladie, des capitaux-décès...
Par ailleurs, de plus en plus, l'Etat incite les salariés à
choisir un régime de retraite complémentaire privé et
à se constituer, de leur propre initiative, des plans d'épargne
retraite individuelle.
II - LES BENEFICIAIRES DE L'ASSURANCE NATIONALE
Si l'assurance nationale couvre toute la population, les assurés sont répartis, pour l'effort contributif en quatre catégories selon leur statut.
1) La catégorie n° 1
Elle
concerne les
salariés dont les revenus excèdent le seuil
hebdomadaire de 57 .
Les cotisations sont retenues directement par l'employeur sur le salaire
versé à l'employé.
Le taux des cotisations, salariales et patronales, varie selon la
rémunération. Pour les cotisations salariales, il y a un plancher
et un plafond, mais les cotisations patronales sont dues sur la totalité
du salaire.
Par ailleurs,
les cotisations, salariales et patronales, sont
réduites lorsque les employeurs ont choisi de financer la retraite
complémentaire en dehors du système national
public.
2) Les catégories n° 2 et n° 4
La catégorie n° 2 regroupe les travailleurs indépendants qui sont redevables d'une cotisation hebdomadaire fixe. Les travailleurs indépendants dont les revenus excèdent un certain seuil doivent payer des cotisations supplémentaires au titre de la catégorie n° 4.
3) La catégorie n° 3
Les cotisations de cette catégorie, payables par les salariés, les travailleurs indépendants ou les non-actifs sont des cotisations volontaires dont le montant hebdomadaire est fixe. Elles concernent surtout les personnes qui ne relèvent pas des autres catégories ou dont les cotisations ordinaires ne sont pas suffisantes pour l'ouverture du droit à certaines prestations contributives.
III - L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE
Au
Royaume-Uni
, l'ensemble du système de protection sociale est
géré uniquement par l'Etat
, sans qu'interviennent les
partenaires sociaux.
Ainsi, c'est le
ministère de la santé
qui assure la
direction du N.H.S. Ce dernier, responsable des prestations en nature, et plus
particulièrement des services des soins de santé publique, est
administré en services d'hygiène au niveau des districts et des
régions.
Les services sociaux chargés d'assister les personnes
âgées, les handicapés..., bien que gérés par
les autorités locales, dépendent également du
ministère de la santé qui détermine leur politique,
établit des directives et en assure le contrôle.
Le
ministère de la sécurité sociale
est
chargé de l'assurance nationale qui regroupe l'ensemble des prestations
en espèces. Deux établissements publics nationaux, placés
sous l'autorité directe du ministre de la sécurité
sociale, la
Benefits Agency
et la
Contributions Agency
, sont
chargés de la collecte des cotisations et du versement des prestations.
C'est également le ministère de la sécurité sociale
qui a la tutelle des allocations de chômage, bien qu'elles soient
gérées et distribuées par les services du ministère
du travail, et des allocations logement, pourtant gérées par les
collectivités locales.
Seules les assurances vieillesse complémentaires échappent
totalement à la gestion étatique
. En effet, bien
qu'obligatoires, elles sont laissées au libre choix des futurs
retraités. Il s'agit donc dans ce cas particulier d'une gestion
concurrentielle.
IV - LE FINANCEMENT
En
dehors des allocations familiales financées directement par l'Etat,
trois fonds distincts sont utilisés pour financer les dépenses
sociales :
- le N.H.S., financé en majeure partie par l'impôt, fait
fonctionner l'ensemble du système de santé ;
- le fonds de consolidation, dont relèvent toutes les prestations non
contributives et celles soumises à condition de ressources, est
financé par l'impôt ;
- le fonds de l'assurance nationale, essentiellement financé par les
cotisations salariales et patronales, assure le versement des prestations
contributives.
Depuis le 1er avril 1995, les cotisations alimentant le fonds de l'assurance
nationale sont, par catégories d'assurés, les suivantes
:
1) Catégorie n° 1
|
Entreprises dont les salariés sont couverts par |
|||
|
le régime de retraite complémentaire public |
un régime de retraite complémentaire privé |
||
Salaire hebdomadaire |
Cotisations
|
Cotisations
|
Cotisations
|
Cotisations
|
de 58 à 104,99 |
|
3 % sur la totalité du salaire |
|
3 % sur la tranche allant de 0 à 58 |
de 105 à 149,99 |
2 % sur la tranche de 0 à 58 |
5 % sur la totalité du salaire |
2 % sur la tranche de 0 à 58 |
5 % sur
la tranche allant de 0 à 58
|
de 150 à 204,99 |
10 % au-delà |
7 % sur
la totalité
|
8,2 % au-delà |
7 % sur
la tranche allant de 0 à 58
|
|
|
10,2 % sur la totalité du salaire |
|
10,2 %
sur la tranche allant de 0 à 58
|
au-delà de 440 |
- |
10,2 % sur la totalité du salaire |
- |
10,2 %
sur la tranche allant de 0 à 58
|
2) Catégorie n° 2
Les non-salariés doivent verser un montant forfaitaire de 5,75 par semaine. Toutefois, ceux dont les revenus annuels sont inférieurs à 3 260 n'ont pas à payer de cotisations.
3) Catégorie n° 3
Qu'ils soient ou non salariés, les assurés de cette catégorie doivent verser une cotisation forfaitaire de 5,65 par semaine.
4) Catégorie n° 4
Les
assurés de cette catégorie sont les non-salariés dont les
revenus annuels excèdent 6 640 par an ; leur cotisation est de 7,3 %
des revenus compris entre 6 640 et 22 880 par an.
L'ensemble des cotisations est affecté indistinctement à tous
les risques couverts.
V - LES PRINCIPALES PRESTATIONS
Les prestations contributives en espèces sont imposables. La plupart des prestations non contributives ne le sont pas.
A) LES PRESTATIONS DE L'ASSURANCE MALADIE MATERNITE
1) Les prestations en nature
Il faut,
pour bénéficier du système de soins, se faire inscrire,
sans attendre d'être malade, auprès d'un médecin
généraliste agréé. Toute personne est libre de
choisir son médecin et de s'inscrire sur la liste de celui qu'elle
préfère. L'inscription est sanctionnée par la
délivrance d'une carte d'identité médicale qui marque
à la fois le droit d'être soigné par ce médecin et
l'impossibilité d'en consulter un autre, sauf urgence. On ne peut
changer de médecin que lors d'un déménagement ou avec
l'accord du conseil médical dépendant du N.H.S.
Un grand nombre de soins sont fournis gratuitement. C'est le cas de presque
tous les soins médicaux, à condition, pour les consultations de
spécialistes et les hospitalisations, qu'elles aient été
prescrites par le médecin généraliste. Cependant, dans
tous les hôpitaux du réseau N.H.S., des listes d'attente
d'hospitalisation sont établies.
Par ailleurs, une participation de 4,25 par médicament est
exigée. Toutefois, ceux-ci sont délivrés gratuitement :
- aux hommes de plus de 65 ans ;
- aux femmes de plus de 60 ans ;
- aux femmes enceintes ou qui ont un enfant de moins d'un an ;
- aux jeunes de moins de 16 ans ;
- aux personnes disposant de faibles ressources ;
- aux personnes qui souffrent de maladies graves.
Ces différentes catégories représentent environ deux tiers
de la population.
A l'exception des enfants et des étudiants qui bénéficient
des soins gratuitement, la participation aux frais dentaires est de 80 % avec
un plafond de 250 par traitement et les soins d'ophtalmologie ainsi que les
lunettes sont, sauf cas particuliers, entièrement à la charge des
intéressés.
2) Les prestations en espèces
a)
La maladie
Un salarié en arrêt de maladie a droit, après un
délai de carence de trois jours, et s'il remplit les conditions
requises, à des indemnités journalières de maladie.
Le versement de ces indemnités est effectué par l'employeur qui
se fait ensuite rembourser par l'assurance nationale. Elles peuvent être
versées pendant une durée globale de 28 semaines et sont
égales à 52,50 par semaine. Seuls les salariés ayant des
revenus supérieurs ou égaux à 58 par semaine peuvent en
bénéficier.
Les personnes qui ne bénéficient pas des indemnités
journalières de maladie (non-salariés, chômeurs,
retraités, personnes n'ayant pas suffisamment cotisé ou ayant des
revenus inférieurs à 58 ) peuvent percevoir un forfait,
directement versé par l'assurance nationale, pendant au maximum
28 semaines. Cette prestation varie généralement entre 44,40
et 52,50 par semaine. Elle est égale à 56,45 , pour les
femmes de plus de 60 ans et les hommes de plus de 65 ans. Son attribution est
subordonnée à des conditions de cotisations.
b) La maternité
Les prestations légales de maternité sont versées pendant
18 semaines par l'employeur.
Elles correspondent à :
- 90 % du salaire antérieur pendant les 6 premières semaines ;
- un forfait hebdomadaire de 52,50 pendant les 12 semaines suivantes.
L'intéressée doit avoir conservé le même emploi sans
interruption depuis au moins 26 semaines à la date de la demande qui
doit être déposée lors de la quinzième semaine
précédant la date prévue de l'accouchement.
Par ailleurs, son salaire hebdomadaire moyen doit excéder le premier
seuil de cotisation à l'assurance nationale, soit 58 par semaine.
L'assurance nationale peut verser aux personnes ne remplissant pas ces
conditions d'attribution un forfait de :
- 45,55 par semaine aux assurées sans emploi ou non salariées,
- 52,50 par semaine aux salariées.
Ces prestations ne sont versées que sous certaines conditions de
cotisations.
B) LES PENSIONS DE RETRAITE
L'âge légal du départ en retraite est de 65 ans
pour les hommes et 60 ans pour les femmes. Une carrière complète
représente 44 ans de travail pour les hommes et 39 ans par les femmes.
Les pensions que perçoivent les retraités se décomposent
en une pension légale de base, dont le montant est indépendant du
salaire, et une pension complémentaire obligatoire.
1) La pension de base
La pension légale individuelle est de 58,85 par semaine. Elle est majorée de 35,25 par semaine pour un couple dont un seul des époux travaille. Elle est également majorée lorsqu'il y a des enfants à charge. Les personnes âgées de plus de 80 ans ont droit à un supplément.
2) La pension complémentaire
Il
existe trois formes de pensions complémentaires :
- publiques, elles sont versées par l'assurance nationale et
correspondent à environ 20 % du salaire moyen ;
- privées, elles sont souscrites par l'employeur et peuvent atteindre au
maximum deux tiers du dernier salaire pour 40 ans d'affiliation chez le
même employeur ;
- sous forme de plans individuels agréés par l'administration
fiscale.
C) LES PRESTATIONS FAMILIALES
Elles
sont accordées sans conditions de ressources dès le premier
enfant à charge de moins de 16 ans ou de moins de 19 ans s'il poursuit
des études. Le premier enfant ouvre droit à une allocation de
10,40 par semaine et les suivants à 8,45 par semaine chacun.
Par ailleurs, le régime des prestations familiales prévoit, dans
certaines circonstances, le versement d'allocations de parent isolé
(6,30 par semaine) ou d'allocations d'orphelins (11,05 par
semaine).
D) L'ASSURANCE CHOMAGE
Les
allocations de chômage sont attribuées sous les mêmes
conditions de cotisation que les indemnités journalières de
maladie.
Elles sont versées après un délai de carence de trois
jours pendant une année, et sont indépendantes du salaire
perçu. Elles comportent une indemnité de base de 46,45 par
semaine et un supplément pour adulte à charge de 28,65 par
semaine.
E) LE REVENU MINIMUM GARANTI
Il
s'agit de l'
income support
, qui garantit un revenu minimum aux personnes
qui ne travaillent pas ou travaillent moins de 16 heures par semaine. Pour le
calcul de l'
income support
, la plupart des ressources du ménages,
y compris les prestations sociales, sont prises en compte. La détention
d'un capital entre également dans le calcul des ressources.
L'
income support
, variable suivant l'âge et la situation
matrimoniale du demandeur, se compose de trois éléments :
- l'allocation personnelle qui peut atteindre 46,50 par semaine pour une
personne seule de plus de 25 ans et 73 par semaine pour un couple ;
- des majorations destinées aux personnes ayant des besoins
spécifiques supérieurs à la moyenne (familles avec
enfants, personnes handicapées ...)
- l'allocation de résidence pour compenser les frais de logement non
couverts par l'allocation logement.
(1)
7 600 DEM, c'est-à-dire environ 26 000 FRF par mois dans les anciens
Länder, 5 900 DEM, c'est-à-dire 20 000 FRF dans les nouveaux.
(2)
Tous les chiffres cités sont ceux de septembre 1994.
(3)
Les autres pensions (invalidité, réversion...) sont
calculées de la même façon que la pension de retraite.
Toutefois, leur calcul nécessite l'utilisation d'un troisième
paramètre : un coefficient multiplicateur qui prend différentes
valeurs, toujours inférieures à 1, en fonction de la nature de la
pension.
(4)
Actuellement, une couronne vaut environ 90 centimes
.
(5) Il s'agit du salaire plafonné servant de base aux cotisations.
(6) Avant le 1er janvier 1995, la prestation versée par l'employeur
s'élevait à 75 % du salaire de référence.
(7) Avant le 1er janvier 1995, la période de cotisation correspondait
à l'année précédant le début du congé
de maternité.
(8)
Ces bases sont relevées au niveau du salaire
interprofessionnel lorsqu'elles lui sont inférieures.