Colloque "Les Phares de la Caspienne : Azerbaïdjan, Géorgie, Kazakhstan, Ouzbékistan (30 avril 2009)



Actes du colloque SÉNAT - UBIFRANCE

Les Phares de la Caspienne
Azerbaïdjan, Géorgie, Kazakhstan, Ouzbékistan

Jeudi 30 avril 2009
Palais du Luxembourg

Ouverture

André DULAIT,
Sénateur des Deux-Sèvres

André Dulait donne lecture d'une déclaration de M. Gérard Larcher, Président du Sénat :

« Messieurs les Présidents, Messieurs les Ambassadeurs, Monsieur le Directeur général adjoint d'Ubifrance, chers collègues, Mesdames, Messieurs,

Le Sénat est heureux d'accueillir cette rencontre sur quatre pays du Caucase et de l'Asie centrale, que, dans leur plaquette de présentation, nos Chefs de mission économique n'ont pas hésité à qualifier « Phares de la Caspienne » : l'Azerbaïdjan, la Géorgie, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan.

A la lumière de cette sympathique métaphore, je ne doute pas que nos travaux vous apporteront tous les éclairages que vous pouvez en espérer !

Permettez-moi, avant tout, de saluer chaleureusement les délégations de ces États, qui nous font l'honneur d'être parmi nous ce matin.

J'exprime aussi tous mes remerciements à nos amis d'Ubifrance, avec lesquels notre assemblée a engagé une fructueuse collaboration il y a maintenant plus de dix ans.

Je ne vous surprendrai pas en vous disant que le Caucase et l'Asie centrale sont des régions avec lesquelles le Sénat entretient des liens anciens et réguliers. Dans le cadre du partenariat Sénat-Ubifrance, les colloques que nous leur consacrons régulièrement - en avril 2008, en mai 2006 et en mai 2005, pour ne citer que les plus récents - en sont une preuve parmi d'autres.

J'y vois une marque supplémentaire de l'action persévérante et efficace des deux groupes d'amitié concernés, France-Caucase, présidé par M. Ambroise DUPONT, et France-Asie centrale, présidé par M. André DULAIT.

Ils sont non seulement vos interlocuteurs - j'allais dire de vos ambassadeurs - au Sénat, mais aussi les promoteurs actifs de la présence française dans une région à laquelle les enjeux géopolitiques commandent que la France soit très attentive.

Le bassin de la Caspienne revêt en effet une importance stratégique pour l'Union européenne, tant sur le plan économique que du point de vue de sa sécurité internationale.

Certes, la situation propre de chacun des quatre pays diffère, aussi bien sur les plans politique, démographique ou culturel, que du strict point de vue économique.

Mais dans l'ensemble, tous représentent un vaste espace de développement moins touché que les nôtres par la crise qui secoue les économies occidentales, où se forge un marché intérieur dynamique, où émerge une classe moyenne ouverte aux produits étrangers et où s'expriment des besoins nouveaux - en équipement ou en biens de consommation - auxquels les entreprises occidentales peuvent répondre.

La région caspienne est aussi une très importante zone de production et de transit des hydrocarbures - gaz, pétrole - et d'autres matières premières stratégiques dont l'intérêt va croissant pour les États européens désireux de diversifier et de sécuriser leurs approvisionnements.

Or, comparées à leurs concurrentes européennes, les compagnies françaises ne semblent pas encore avoir bien pris la mesure de cette évolution et risquent donc de se laisser distancer dans une compétition où, pourtant, elles disposent d'excellents atouts. Il y a là, sans doute, une certaine frilosité, que des rencontres comme celle d'aujourd'hui doivent permettre de surmonter.

La France doit renforcer sa présence économique dans cette partie du monde, même si la persistance de foyers de tensions régionales - dans le Caucase, en particulier - peut légitimement inquiéter les opérateurs européens.

Côté Asie centrale, un autre sujet peut les préoccuper : les entreprises françaises seraient sans doute plus enclines à se tourner vers la région caspienne, si la transparence de certains circuits économiques et la sécurité juridique étaient renforcées. Certes, des progrès appréciables ont déjà été enregistrés, mais de grands pas restent à faire dans ce domaine.

Quoi qu'il en soit, les quatre États dont nous traitons aujourd'hui ont en commun un fort tropisme pour l'Europe, à la fois en tant que modèle de développement et comme zone d'influence susceptible d'équilibrer celles de leurs grands voisins, russe et chinois notamment.

Tous les quatre ont adhéré à l'OSCE et deux d'entre eux sont membres du Conseil de l'Europe : ce sont autant de points communs sur lesquels nous pouvons construire des partenariats et des solidarités durables.

Je suis sûr que les orateurs qui vont se succéder toute la journée à cette tribune sauront vous en convaincre !

Soyez assurés que pour ce qui le concerne, le Sénat sera à vos côtés dans une démarche à laquelle de toute évidence, notre pays a beaucoup à gagner.

Je souhaite à tous de fructueux travaux, et une excellente journée au Palais du Luxembourg ».

Gisèle HIVERT-MESSECA,
Chef du service Événements spéciaux, Département Intelligence Marchés, Ubifrance

Au nom d'Ubifrance et de notre Directeur général, je vous remercie de cette initiative. Je salue la présence des personnalités venues de Géorgie et du Kazakhstan mais également l'ambassadeur de France en Géorgie, Éric Fournier, et les ambassadeurs d'Azerbaïdjan, d'Ouzbékistan, de Géorgie et du Kazakhstan. Gints Apals, conseiller du représentant de l'Union Européenne pour l'Asie, participera à la table ronde Kazakhstan- Ouzbékistan.

Notre collaboration avec le Sénat, initiée en 1997, a permis la réalisation d'une douzaine d'événements sur le thème de l'Asie Centrale. Les pays de la région doivent relever des défis communs et présentent des opportunités semblables.

Après avoir atteint des niveaux de croissance record au cours des dix dernières années, la zone Caspienne a été confrontée à la crise financière et à la baisse du cours des hydrocarbures. Le Kazakhstan, dont le système financier est fortement interconnecté, a été durement et précocement touché par l'assèchement du crédit international. Les conséquences sur les autres pays ont été plus tardives et indirectes. Les exportations d'hydrocarbures représentent l'essentiel du revenu de l'Azerbaïdjan, du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan et la baisse des cours a dégradé les entrées de devises.

La diversification de l'économie constitue un défi important pour ces pays et leur dépendance à l'égard de l'industrie des hydrocarbures demeure un frein au développement. La plupart d'entre eux a constitué des fonds pour les générations futures qui permettent d'endiguer la crise et de préparer la modernisation de l'économie.

La région demeure un relais de croissance important et ne devrait pas connaître de récession durable. Les taux de croissance devraient rester positifs en 2008 et 2009.

Compte tenu de la richesse de leur sous-sol et de leur volonté commune de développer des filières industrielles à haute valeur ajoutée, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan devraient rapidement rebondir. L'Azerbaïdjan devrait développer ses autres secteurs d'activité tout en confirmant le rôle de Bakou comme carrefour stratégique vers l'Europe. La Géorgie, grâce à l'aide de la communauté internationale et la modernisation de son économie, affiche également de belles capacités de rebond.

Ces pays restent intéressants pour leurs grands projets énergétiques tels que Kashagan au Kazakhstan et Shah Deniz en Azerbaïdjan. Ces projets globaux n'intéressent pas seulement les entreprises du domaine des hydrocarbures mais aussi les sociétés de restauration collective ou de fournitures d'équipements connexes.

Les besoins de la région en infrastructures (eau, énergie, environnement et transports) sont importants et entraînent des projets de construction, de rénovation et de gestion qui sont prioritaires pour les autorités gouvernementales. Des contrats significatifs ont déjà été remportés par des entreprises françaises mais tout reste à faire.

Encore marginal, le secteur des biens de consommation s'avère prometteur compte tenu des atouts français en la matière et de l'émergence des classes moyennes, de nouveaux marchés de niches et de besoins agroalimentaires.

L'action d'Ubifrance dans cette région prend également la forme de séminaires et de pavillons français. Nous réfléchissons en outre à la mise en place de missions spécialisées dans le domaine des infrastructures et dans l'agriculture pour 2009 et 2010.

Dimitri GVINDADZE,
Vice-ministre des Finances de Géorgie

La Géorgie est un petit pays où la Révolution de velours a entraîné de nombreuses transformations. Le nouveau président élu en 2004 a lancé de nombreuses réformes. Le PIB a connu une croissance à deux chiffres et nous avons bien résisté à l'embargo russe. Enfin, nous avons subi l'intervention militaire russe et la crise financière.

D'après le classement de la Banque mondiale, la Géorgie est le premier pays réformateur dans la région pour la période 2003-2009. La croissance économique a atteint 12,3 % en 2007 avant une chute brutale à 2,1 % en 2009. Nous espérons remonter à 2,5 % et l'économie est globalement résistante.

Le facteur clé des réformes est l'interactivité entre la Géorgie et les investisseurs internationaux. En 2006 et 2007, nos chiffres sont stables contrairement à leur volatilité habituelle dans la région.

Nous avons par ailleurs mené une réforme fiscale et budgétaire, refondé les systèmes de douanes et d'imposition. Les revenus fiscaux ont augmenté grâce à l'élargissement de la base fiscale. Des causes exogènes font en outre baisser la courbe du déficit conventionnel.

Nous nous sommes efforcés de maintenir l'indice des prix consommateurs (aujourd'hui à 5,5 %) à un taux à un chiffre et l'inflation n'est plus un problème.

Parmi les réformes engagées figurent l'éradication de la corruption, les réformes du service public, l'établissement de l'état de droit, la recherche de solutions énergétiques et la déréglementation. Par ailleurs, notre potentiel commercial s'est amélioré et notre pays, par son indice de liberté économique, se situe au quatrième rang mondial.

Nous essayons d'encourager les investisseurs étrangers. La résistance économique de la Géorgie s'explique par le niveau des réserves de la Banque centrale et des recettes fiscales. L'achat de dollars suspendu depuis le mois d'août par la Banque nationale de Géorgie a repris depuis le mois de janvier. Le marché de l'immobilier a connu des problèmes qui ont affecté les crédits, les prêts et les promoteurs eux-mêmes mais le niveau d'achat est bon comparativement à 2007.

Les déficits de notre compte courant sont habituels. L'impact de la baisse de l'investissement direct étranger sera ressenti dans quelque temps. Les déficits ont été contrebalancés par les afflux de capitaux privés.

Jusqu'en 2008, nous avons réussi à mettre en oeuvre 30 % des engagements pris à Bruxelles. Nous espérons en honorer 100 % d'ici deux ans.

Depuis que nous sommes membres de l'OMC, nous ne sommes soumis à aucune restriction sur les échanges commerciaux. Nous sommes membres du programme GPS depuis 2006 et la part des exportations vers l'Europe a augmenté. Nous avons signé un accord de libre-échange avec la Turquie et souhaitons faire de même avec les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le Gouvernement a émis des appels d'offres et redéployé ses efforts de dépenses. La tendance de la dette publique est à la baisse. La dette publique extérieure représente environ 15 % du PIB.

Notre système bancaire est robuste : les banques, bien capitalisées, sont entièrement privées depuis 1996 et les étrangers peuvent acquérir des banques librement. Nous avons accusé des pertes en termes de prêts mais nous appliquons des critères très stricts. Notre réserve est conséquente et les banques géorgiennes affichent un taux performant de 23 % de responsabilités en termes de capitaux.

Le nouveau code fiscal ne définit plus que 6 impôts (contre 21 sous l'ancien régime). Les impôts sur le revenu et les contributions sociales ont baissé. Les dividendes ne seront plus taxés en 2012. Dans les zones franches introduites en 2008, seul l'impôt personnel sur le revenu subsiste.

La Géorgie est l'un des États les plus sécurisés de la région en termes de fourniture d'énergie. Nous avons signé un contrat de 5 ans avec l'Azerbaïdjan, un contrat de 20 ans avec Shah Deniz et nous avons des projets dans le Caucase du sud.

Alain PRZYBYSZ,
Délégué Pays Mer Caspienne - Asie Centrale, Total Exploration & Production

Je traiterai principalement du Kazakhstan et de l'Azerbaïdjan qui sont les deux pays les plus en vue dans le domaine pétrolier mais je n'oublierai pas la Géorgie, pays de transit des hydrocarbures en provenance d'Azerbaïdjan et d'Ouzbékistan, important producteur de gaz et pays de transit pour le gaz turkmène vers la Russie et peut-être bientôt vers la Chine.

Le gaz d'Asie centrale est essentiel pour l'approvisionnement de l'Europe via la Russie.

La Kazakhstan est un acteur régional stratégique en matière de transit du gaz en provenance d'Ouzbékistan et du Turkménistan dans la mesure où l'ensemble des réseaux de pipelines construit pendant la période soviétique passe par son territoire.

En 2007, La Russie, le Turkménistan et le Kazakhstan ont signé un protocole d'accord pour la reconstruction d'un grand gazoduc côtier. Les discussions sont en cours mais aucune réalisation concrète n'est enregistrée. A la même époque, un autre protocole a été signé entre l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kazakhstan et la Russie pour la remise en état et l'accroissement de capacité des grands réseaux de pipelines. Peu d'évolutions en ont découlé.

La Kazakhstan est un acteur mondial important en matière de production d'huile. A moyen terme, la production du Kazakhstan pourrait dépasser 3,5 millions de barils par jour grâce à la mise en production du gisement géant de Kashagan, ce qui lui permettra de se classer parmi les dix premiers producteurs mondiaux.

L'évacuation du pétrole, qui s'opère essentiellement par la Russie, constitue un problème stratégique pour le pays. Aussi le Kazakhstan a-t-il commencé à diversifier ses voies d'exportation avec la mise en service d'un oléoduc vers la Chine en 2007 et des exportations vers l'Iran et l'Azerbaïdjan. Il négocie également la possibilité de faire transiter son pétrole par l'Azerbaïdjan dans le cadre du projet KCTS inspiré par Total.

Avec l'extension du CPC et la construction du Baltic Pipeline System 2, l'offre d'exportation pourrait augmenter et la pose d'un oléoduc sera nécessaire à brève échéance.

L'Azerbaïdjan a été le berceau de l'activité de pétrolière au XIX ème siècle. Après l'indépendance, les gouvernants conscients de l'importance des hydrocarbures pour le développement économique du pays ont mis valeur son potentiel pétrolier et gazier, se sont dotés d'une législation adaptée pour attirer les sociétés occidentales et leurs technologies et ont négocié avec la Turquie et la Géorgie des conditions de transit pour leurs exportations.

Le développement du champ pétrolier ACG en Mer Caspienne (qui représente des réserves de 6 milliards de barils) est pratiquement terminé et le pétrole du pays s'exporte en grande quantité, essentiellement par l'oléoduc BTC. Les productions sont ainsi désenclavées.

La production du gaz a significativement augmenté ces dernières années avec la mise en ligne du gaz associé au pétrole du gisement ACG et à Shah Deniz.

Les exportations de gaz s'opèrent vers la Turquie et la Géorgie à travers le gazoduc SCP et les capacités du pays devraient s'accroître dans les années à venir avec une deuxième phase de mise en production de Shah Deniz . L'Azerbaïdjan aurait par ailleurs intérêt à exporter le pétrole kazakh à travers ses infrastructures. Les négociations sont en cours entre la SOCAR et la KMG.

Si l'augmentation prévisible de la production de gaz justifie la construction de gazoducs comme le TAP ou le TGI pouvant alimenter le sud de l'Europe, elle ne justifie pas la construction d'un ensemble plus ambitieux comme Nabucco pour lequel d'autres ressources de gaz sont nécessaires.

La Géorgie est un acteur essentiel pour le transit du gaz et du pétrole en provenance d'Azerbaïdjan par rails, gazoducs ou oléoducs.

Enfin, l'Ouzbékistan est un gros producteur de gaz qui doit renouveler ses réserves pour maintenir ses capacités d'exportation.

Les productions d'hydrocarbures d'Asie centrale sont ainsi en constante augmentation et représentent un enjeu important. Les pays, soucieux d'opérer leur désenclavement, cherchent de nouvelles voies d'exportations techniquement et politiquement sûres, et économiquement acceptables. Les enjeux les plus importants sont liés à l'exportation du pétrole du Kazakhstan et du gaz du Turkménistan.

Dominic FEAN

Qu'est-ce que le projet White Stream ?

Alain PRZYBYSZ

Il s'agit d'un projet de gazoduc sous la Mer Noire qui acheminerait du gaz de la côte géorgienne à l'Ukraine pour contourner la Russie. Techniquement lourd, le projet impliquerait un passage au-dessus du gazoduc Blue Stream reliant la Russie à la Turquie et l'obtention de l'accord des pays de la Mer Noire. Il est peu avancé même si une société s'emploie à le promouvoir.

Dimitri GVINDADZE

Il convient d'aller au-delà des considérations économiques car la géopolitique incite à diversifier les sources d'approvisionnement.

Philippe GAUNET

Que savez-vous du transit et de la production en l'Arménie ?

Alain PRZYBYSZ

Le tracé du BTC qui évacue du pétrole d'Azerbaïdjan a soigneusement évité l'Arménie.

Olivier GOURAUD

Qu'en est-il des interconnections électriques entre la Géorgie et la Turquie ?

Dimitri GVINDADZE

Un câble va connecter l'Azerbaïdjan à la Turquie via la Géorgie. La mise en place du câble est un préalable nécessaire à la construction des centrales hydroélectriques en Géorgie dans la mesure où celui-ci nous permettra d'exporter notre électricité. La Turquie exprime une forte demande et trois investisseurs sont impliqués dans le projet : la banque européenne, la banque d'investissement européen et KFW. Les travaux dureront trois ans.

Daniel SAILLAC

Suite au changement d'opérateur du projet Kashagan , quelles sont les évolutions à attendre pour les sociétés françaises ?

Alain PRZYBYSZ

Depuis le mois de janvier, l'opérateur de Kashagan est en effet la North Caspian Operating Company (NCOC). Elle regroupe les partenaires du projet et Total y occupe une position spéciale puisque le Directeur Général est issu de notre groupe et nous y appliquons notre management system . Total fournira une part importante du personnel. La NCOC a passé des contrats d'agence avec d'autres sociétés - l'ENI pour la phase 1, Shell pour la phase 2 et Exxon pour le forage. Total joue un rôle d'assembleur dans le cadre de la gestion de cette société opératrice. La NCOC a la charge de faire approuver par l'autorité de tutelle les contrats signés dans le cadre du développement de Kashagan.

Nous procédons par appels d'offres et les procédures sont mises en place sous la responsabilité de la NCOC. Ceci peut constituer un progrès pour les sociétés françaises car le régime est la concurrence.

Vardouhie ALEXANIAN

Pouvez-vous nous parler de la présence des sociétés américaines et anglaises dans cette région et de la relation qu'elles entretiennent avec Total ?

Alain PRZYBYSZ

En Azerbaïdjan, BP est l'opérateur du champ de Shah Deniz, d'ACG, du SCP et du BTS. Toutefois, ce pays désireux de diversifier ses collaborations a accordé à Total un permis d'exploration à Absheron. Au Kazakhstan, Tengiz est opéré par une société qui regroupe Chevron et Exxon.