4. De nouvelles perspectives d'investissements pour les PME
Toutes les grandes entreprises françaises sont présentes en Hongrie. Celles qui n'ont pas pris position dans le pays à la faveur des privatisations éprouvent désormais de grandes difficultés à rentrer sur le marché hongrois. Le flux des investissements français s'est ralenti, ce que soulignent régulièrement les pouvoirs publics hongrois.
Pourtant, les petites et moyennes entreprises sont encore très loin d'avoir pénétré le marché hongrois. Elles ne représentent que 10 % à 15 % des 355 entreprises françaises implantées en Hongrie , alors que les opportunités dont elles disposent sont multipliées, du fait qu'elles sont fournisseurs d'entreprises elles-mêmes déjà implantées.
Lors des différents entretiens qu'elles ont accordés à notre délégation, toutes les personnalités hongroises que nous avons rencontrées ont exprimé une forte attente à l'égard des entreprises françaises , afin que ces dernières se mobilisent davantage en direction de la Hongrie. M. Tamas CSABAI, directeur de la chambre de commerce et d'industrie de Veszprém, a émis le souhait que les entreprises françaises n'investissent pas seulement dans des activités ne présentant aucun risque, comme le secteur du traitement des ordures ménagères ou celui de l'énergie, mais qu'elles s'intéressent également aux marchés plus concurrentiels .
Au-delà de la création d'emplois, l'objectif des pouvoirs publics hongrois est de diversifier les origines des investissements et d'introduire une alternative aux réseaux existant entre les entreprises mères et leurs filiales locales. A cet égard, la France est considérée par les Hongrois comme un de ses partenaires prioritaires.
5. La coopération décentralisée
Lors de l'entretien qu'il accordé à notre délégation interparlementaire, M. ROCKENBAUER a insisté sur l'importance de la coopération entre les collectivités locales françaises et hongroises.
On dénombre aujourd'hui environ soixante partenariats de coopération décentralisée entre la France et la Hongrie. Ils concernent, en France, six conseils régionaux, un peu plus d'une dizaine de départements, une quarantaine de communes et quelques communautés de communes. (Voir annexe 3.)
En octobre 2001, le Président du Sénat, M. Christian PONCELET, a inauguré les premières assises de la coopération franco-hongroise en présence de nombreux élus locaux des deux pays. Trois membres de la délégation de notre groupe interparlementaire, eux-mêmes élus locaux, entretiennent des liens de coopération avec les villes hongroises de Szeged, Szolnok et Veszprém.
Les partenariats avec la Hongrie sont moins nombreux que ceux que la France a noués avec la Roumanie (200) ou la Pologne (170). L'association Initiative France-Hongrie a déployé de nombreux efforts pour les développer.
En collaboration avec la mission économique de l'Ambassade de France, les services de coopération de l' Institut français de Budapest jouent un rôle d'information et de liaison entre les entreprises hongroises et les collectivités locales françaises. A l'occasion de sa visite à l'Institut français, notre délégation interparlementaire a pu entendre un jeune volontaire international, envoyé par le département du Finistère dans une entreprise franco-hongroise implantée à Budapest, rendre compte de son expérience. Les collectivités locales contribuent pour une grande part au fonctionnement de l'Institut français. Leur participation à l'enveloppe consacrée aux bourses d'études, en particulier de troisième cycle, est à souligner.
* Le département de Veszprém
Lors de l'entretien qu'il a accordé à notre délégation à Veszprém, le président du Conseil général, M. Csaba KUTI, s'est réjoui du renforcement des relations entre la France et la Hongrie, citant ce vers, connu de tous les Hongrois, de Janos BACSANYI, poète hongrois du XVIIIe siècle : « Nos regards attentifs tournés vers Paris... ». Il a également exprimé son profond bonheur de voir les deux pays appartenir enfin à « l'Europe de ses rêves » et a rappelé les liens d'amitié solides unissant depuis huit ans son département et celui de Maine-et-Loire.
Dans le cadre d'un premier accord, signé dès 1996, entre la région des Pays-de-la-Loire et trois départements du Balaton, une coopération plus étroite s'est développée depuis 1997 entre le département de Veszprém et celui de Maine-et-Loire. Cette coopération active - enseignement supérieur, prospection commerciale, échanges agricoles, culturels - a déjà été reconduite à deux reprises et associe désormais également le département roumain de Covasna.
De nombreuses entreprises françaises sont présentes dans le département, notamment dans l'agroalimentaire, mais aussi dans le secteur de l'équipement automobile, avec Le Bélier ou Valéo. Cette dernière implantation illustre bien l'attractivité du territoire .
Le député-maire de Papa, M. KOVACS Zoltan, et le directeur de la chambre de commerce et d'industrie de Veszprém, M. Tamas CSABAI, ont exprimé le souhait de voir les implantations d'entreprises françaises, notamment des PME, se renforcer dans le département, en particulier dans le domaine des transports et des infrastructures routières.
* Un exemple de coopération décentralisée : le cas de Lyon
Lyon est la seule ville de province française directement reliée à Budapest par liaison aérienne. Une liaison ferroviaire à grande vitesse reliant Lyon à Budapest, via Turin, Trieste et Ljubljana est en projet.
Des relations économiques se sont développées, par exemple dans les secteurs de la chimie, de la pharmacie, de la mécanique.
Une coopération universitaire existe depuis dix ans entre, d'une part, Lyon III Jean Moulin, qui offre une section hongroise dans sa faculté des langues et civilisations et, d'autre part, l'Université Usteb de Budapest, qui coopère aussi avec l'Institut national des sciences appliquées, INSA, de Lyon. Lyon III et l'Ecole nationale supérieure de la police de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or ont mis en place un master avec l'école de police de Budapest, en matière de droit et de sécurité.
Lyon a également développé des coopérations avec les villes de Debrecen (université), Szolnok (dont le lycée coopère avec le lycée Hélène-Boucher) et Szeged (l'Ecole normale supérieure de Lyon s'intéresse au projet franco-hongrois de centre de recherche en biotechnologies). Les départements du Rhône et de Somogy (Kaposvar) ont également établi des liens de coopération.
Dans le domaine culturel , l'Institut français de Budapest a accueilli le jeune ballet de Lyon et entretient des relations suivies avec des galeries photographiques lyonnaises, se proposant d'organiser un concours de photographies sur les deux villes de Budapest et de Lyon.