CHAPITRE III - LE DÉFI
ENVIRONNEMENTAL :
VERS UNE ÉCONOMIE VERTE
Le Maroc s'est engagé résolument dans une politique de développement durable en favorisant en particulier les sources d'énergies propres.
Dans son discours à la Nation, prononcé le 30 juillet 2009, le Roi Mohammed VI a ainsi posé les principes fondateurs de la politique environnementale du Maroc : « Le Maroc qui, à l'instar de tous les pays en développement, affronte des défis majeurs et pressants en matière de développement, a pleinement conscience de la nécessité de préserver l'environnement et de répondre aux impératifs écologiques ».
Une Charte de l'environnement a été élaborée et adoptée en 2011. La prise de conscience environnementale s'est forgée notamment autour de deux constats :
- la faiblesse des ressources en eau, qui explique la politique de construction de barrages hydrauliques d'Hassan II ;
- la dépendance énergétique qui a entraîné le Maroc, dans les années 2000, à développer les énergies nouvelles, éolienne et solaire.
I. LE MAROC ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Le Maroc a adopté une stratégie de développement durable favorisant l'équilibre entre les dimensions environnementale, économique et sociale. Les objectifs sont d'améliorer le cadre de vie des citoyens, de renforcer la gestion durable des ressources naturelles et d'encourager le recours aux technologies d'énergies propres.
Pour se donner les moyens de concrétiser cette ambition, le Maroc a lancé diverses réformes politiques, institutionnelles et socio-économiques. D'ailleurs, la nouvelle Constitution de 2011 a consacré le développement durable en tant que droit pour tous les citoyens.
Ce processus a été également renforcé par l'adoption de la Charte nationale de l'environnement et du développement durable, élaborée grâce à une large concertation avec le secteur public, les opérateurs privés et la société civile. La mise en oeuvre de la stratégie environnementale et l'Initiative nationale de développement humain (INDH), sont venus compléter ce processus.
Par ailleurs, les principes de développement durable s'intègrent dans les stratégies sectorielles, à l'instar de la stratégie Plan Maroc Vert qui concerne les secteurs de l'agriculture et de l'agro-industrie, cruciale pour la sécurité alimentaire du Royaume.
Source : MASEN
Le Maroc, faible émetteur de gaz à effet de serre, a adopté en 2009 une politique volontariste et ambitieuse en matière d'énergies renouvelables. Le Royaume s'est fixé pour objectif d'atteindre la production de 52 % de sa capacité électrique grâce à des énergies renouvelables d'ici à 2030.
Pour concrétiser sa démarche, le pays dispose de nombreux atouts. En effet, le Maroc bénéficie d'un ensoleillement de 300 jours par an ; la vitesse des vents y atteint une moyenne de 9m/s dans les régions du littoral notamment, en plus de ressources hydriques non négligeables.
Ces atouts ont notamment mené à la création de l'imposante centrale solaire NOOR à Ouarzazate et à la mise en service de plusieurs parcs éoliens dont celui de Tarfaya, le plus grand en Afrique. Sur le plan hydraulique, la construction de nouveaux barrages permettra de passer de 139 à 170 grands ouvrages entre 2015 et 2030.
La politique volontariste du Maroc s'appuie sur une approche régionale adaptée aux spécificités et au potentiel de chacune des douze grandes régions du pays. Elle tient compte également des ressources humaines locales, de l'expertise technique, de la recherche et du développement ainsi que de la création industrielle et de la création d'emplois.
Pour accompagner ces différents chantiers, le Maroc a mis au point des stratégies de normalisation, de réglementation, d'accompagnement, de formation, mais aussi de sensibilisation et d'aide au financement, qui couvrent plusieurs domaines. Il s'agit de l'industrie, l'agriculture, le bâtiment, le transport ou encore l'éclairage public.
A. LES PROJETS PHARES DU MAROC
Le Maroc a ouvert les chantiers qui lui permettront de concrétiser sa vision avec des objectifs chiffrés : augmenter la part des énergies renouvelables de 42 % et améliorer l'efficacité énergétique de 12 % d'ici à 2020.
En 2030, la part de l'énergie électrique produite à base d'énergies renouvelables s'établira à 52 %.
Une Agence dédiée aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique (ADEREE) et une Agence nationale de l'énergie solaire (MASEN) ont été créées. Une législation concernant les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique a été mise en place, ainsi qu'un fonds dédié.
Source : MASEN
Les projets en énergie éolienne et solaire à l'horizon 2020
Source : MASEN
Ø Parcs éoliens
Le projet marocain d'énergie éolienne vise à la mise en place, à l'horizon 2020, d'une capacité de 2 000 MW, permettant une production annuelle qui corresponde à 26 % de la production électrique actuelle du Royaume, et ainsi évite l'émission de 5,6 millions de tonnes de CO 2 par an.
Les cinq sites identifiés pour ce projet sont : Tanger, Jbel Lahdid, Taza, Midelt, Tiskrad et Boujdour. Ils seront mis en service entre 2017 et 2020.
Les cinq parcs existants de Tantan (2013), Tarfaya (2015), Laayoune (2013), Tanger (2010) et Essaouira (2007) génèrent respectivement : 101,87 MW ; 300 MW ; 50,6 MW ; 140 MW et 60 MW, soit un total de 652,47 MW.
Ø Parcs solaires
Le Programme «NOOR» prévoit la construction de cinq centrales solaires d'une capacité totale de 2 000 MW à l'horizon 2020.
Source : MASEN
La première phase du projet à Ouarzazate, NOOR 1, a été inaugurée par le Roi Mohammed VI, le 4 février 2016. Cette centrale s'étend sur une superficie de 450 hectares.