ANNEXE 2 - ÉTHIOPIE : POINT SUR LA SITUATION ALIMENTAIRE
La réduction globale des précipitations au cours des deux saisons des pluies en Éthiopie (printemps puis été 2015) suscite des craintes pour la sécurité alimentaire du pays.
Les autorités affichent néanmoins leur capacité à faire face à la situation, tout en bénéficiant d'une aide internationale.
Pour mémoire, l'Éthiopie connaît deux saisons pluvieuses : la petite saison des pluies, printanière (de mars à mai), et la grande saison des pluies (de juin à août), couramment dénommée Kiremt . Or, l'année en cours est caractérisée par des précipitations printanières nettement trop faibles (liées au phénomène El Niño ), non compensées par les précipitations estivales qui s'achèveront à la fin de septembre. Ce ne sont pas les hauts plateaux du centre du pays qui en pâtissent mais les régions périphériques plus sèches.
De façon générale, l'Éthiopie demeure, quelles que soient les conditions météorologiques annuelles, l'un des États les plus vulnérables face à l'insécurité alimentaire ; 5 à 6 millions de personnes, sur les quelque 90 à 94 millions qui peuplent l'Éthiopie, seraient constamment en situation d'insécurité alimentaire ; 3,2 millions de personnes en Éthiopie auraient bénéficié d'une assistance alimentaire directe en 2014 ; 67 % de la population éthiopienne adulte aurait souffert de malnutrition dans son enfance.
Les principales régions d'Éthiopie qui, en 2015, ont été caractérisées par cette insuffisance de précipitations au cours de la petite saison des pluies sont : l' Afar , la région amhara (au nord de la capitale), le Tigré , le sud du pays et la région Somali . Le bétail en particulier a souffert de pénurie d'eau ou de pâturage et de fourrage en juin et juillet derniers. La mort du bétail est généralement présentée comme la première étape avant le décès de populations dépendant exclusivement d'activités pastorales. Il faut aussi souligner que l'activité agricole éthiopienne est essentiellement une activité dite « de subsistance ».
En outre, une crainte d'une hausse des prix alimentaires dans l'ensemble du pays, y compris dans les villes des régions non touchées par la sécheresse, se fait jour.
Parallèlement, la situation humanitaire est aggravée par la présence en Éthiopie de très nombreux réfugiés , notamment de Somalie, du Soudan et du Soudan du Sud. Au plan alimentaire, ils dépendent de l'aide internationale. On estime à environ 700 000 le nombre de réfugiés présents en Éthiopie.
Trois éléments sont donc cumulés : situation conjoncturelle (faiblesse des pluies printanières en 2015) ; existence d'une population souffrant structurellement de malnutrition ; afflux de réfugiés extérieurs.