ANNEXE 1 - ÉTHIOPIE : SITUATION ÉCONOMIQUE
L'Éthiopie s'est engagée, depuis 2000, dans une politique volontariste en faveur d'un développement économique et social rapide. Si elle reste parmi les pays les moins avancés (174 e en développement humain, PIB/habitant de 530 dollars), elle enregistre, depuis quinze ans, un des taux de croissance (près de 10 %) les plus élevés du monde.
Le plan quinquennal de croissance et de transformation 2010-2015 poursuit les quatre orientations majeures retenues dès 2005 :
- modernisation et extension des infrastructures (routes, chemin de fer, énergie, télécommunications) ;
- modernisation de l'agriculture, pilier socio-économique du pays (44 % du PIB, 80 % des emplois et 90 % des exportations) et développement de l'agro-industrie, afin d'accroître la productivité, d'augmenter les exportations et de favoriser les productions de substitution aux importations ;
- développement du tissu industriel grâce notamment aux investissements étrangers ;
- appui aux secteurs sociaux (santé, éducation).
L'économie éthiopienne a connu une décennie de fort développement avec un taux moyen de croissance du PIB de 10 %. L'inflation se maintient à une moyenne de 8 % depuis un an contre un taux de 21 % l'an dernier.
L'Éthiopie a fait des progrès exemplaires dans la réalisation des objectifs de développement du millénaire, en particulier en matière de scolarisation primaire, de formation universitaire (création de trente universités) et de santé.
Les échanges extérieurs du pays sont déséquilibrés, en raison d'importations très élevées de biens d'équipement : 3 Md$ d'exportations pour 10,7 Md$ d'importations. Les réserves de change sont limitées (moins de deux mois d'importations) et les importateurs privés sont confrontés à la raréfaction des devises.
Le FMI classe la dette publique externe éthiopienne en risque faible, même si celle-ci augmente en 2014 par rapport à 2013 (dette nette : 20,2 % du PIB en 2013 et 24 % du PIB en 2014).
En 2013, l'Éthiopie a bénéficié de plus de 3,8 mds$ d'aide nette (5 e pays récipiendaire d'aide), représentant 11 % du RNB soit 42 $ par habitant. Les principaux bailleurs de l'Éthiopie sont la banque mondiale (955 M$) les États-Unis, (619 M$), le Royaume-Uni (515 M$). La France est le 15 e donateur bilatéral en aide publique au développement en 2013 (47,5 M$). Avec un montant de 745 M€, l'Éthiopie est le premier pays bénéficiaire du 11 e Fonds européen au Développement.
Si la croissance du pays se maintient sur le même rythme dans les années à venir, l'Éthiopie peut légitimement espérer atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire en 2025, comme ambitionné par le gouvernement. Pour cela, il faudrait permettre au secteur privé de prendre le relais d'un développement très largement d'origine étatique. Par ailleurs, la croissance du secteur privé manufacturier reste trop faible et la modernisation du secteur agricole est insuffisante pour permettre les gains de productivité et de production attendus.
Le FMI et les partenaires occidentaux encouragent l'État à ouvrir à la concurrence les secteurs réservés aux seuls opérateurs nationaux (télécommunications, banques/assurance, logistique), pour accroître la compétitivité, augmenter l'épargne domestique ou résoudre les problèmes rencontrés dans la chaîne logistique entre Djibouti et l'Éthiopie.