2.- L'opposition

La coalition fait face à une double opposition : sur sa droite, le Parti républicain et sur sa gauche le Parti social-démocrate et le Parti communiste.


• L'Assemblée pour la République - Parti républicain tchécoslovaque : SPR - RSC

Il s'agit d'un parti d'extrême droite, fondé en 1989, qui reste marginal. Son chef, Miroslav Sladek, reprend les thèmes nationalistes et populistes qui touchent la jeunesse ouvrière. Il stigmatise la mollesse du Gouvernement, monte en épingle les affaires de corruption qui éclatent, rappelle régulièrement l'aggravation des problèmes posés par les Tziganes et exagère le danger des revendications allemandes.


• Le Parti social-démocrate tchèque : CSSD

Fondé en 1878, interdit sous le communisme et reconstitué à la fin de 1989 sous la houlette d'un homme revenu de quarante ans d'exil à New-York (Jiri Horak), ce parti ne se définissait au départ que par un virulent rejet du communisme et un soutien inconditionnel à Vaclav Havel. Mais depuis 1993, la direction du parti a été reprise par un homme dynamique quoique controversé, Milos Zeman, économiste de formation et issu du même institut que le Premier ministre Vaclav Klaus. Son opposition au libéralisme du Gouvernement ne suffit pas à masquer des critiques ad hominem toutes adressées au Premier ministre jugé « trop autoritaire ». Cette stratégie est contestée à l'intérieur du parti par un courant modéré et novateur très habile, représenté par le numéro deux Petra Buzkova qui juge déplacé de critiquer le Gouvernement là où il réussit (économie) quand il faudrait l'attaquer sur ses faiblesses (domaine social, environnement).

Ce parti, qui compte 13.000 membres, rassemble une masse hétéroclite de sympathisants, pour la plupart mécontents de la transition ou laissés pour compte et très souvent mal placés pour la juger. Ils se partagent entre un courant de gauche hostile au Gouvernement et une aile modérée ouverte au compromis. Il compte de nombreux anciens communistes fraîchement convertis.


• Le Parti communiste de Bohême et de Moravie (KSCM)

Á la différence de ses voisins et homologues polonais, hongrois ou slovaque, le Parti communiste tchèque n'a pas jugé bon de changer son nom. Loin de tout repentir, il se veut le successeur de l'ancien parti totalitaire qui a régné de 1948 à 1989 et le seul détenteur de la vraie orthodoxie dans toute sa rigidité stalinienne. Il compte 160.000 membres et il recrute chez les retraités, les anciens apparatchiks, cadres de l'armée et de la police et chez les personnes dont le niveau d'éducation est faible. Il dispose de moyens financiers qui lui permettent de se maintenir artificiellement.

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