Dans les parcs et squares de Paris, la « vente au panier » de comestibles et rafraîchissements est interdite. Seuls les titulaires d'une concession peuvent construire un kiosque abritant une boutique de gâteaux ou un café.
La règle est identique dans le jardin du Luxembourg. Le Sénat étant simplement affectataire du Palais et de ses dépendances, c'est l'administration du Domaine qui se charge de louer les emplacements aux boutiquiers, après en avoir demandé l'autorisation aux Questeurs.
En 1872, onze emplacements situés aux principales entrées du jardin du Luxembourg et dans les allées sont loués à des marchandes de gaufres et à des cafetiers. Ces commerçants s'installent dans des échoppes qu'ils font construire à leurs frais, sur un modèle agréé par l'administration du Sénat, et qui demeurent leur propriété.
Les baux ont une durée de neuf ans et sont généralement renouvelés. En cas de décès, il est courant de constater que les enfants ou l'épouse du défunt prennent sa succession. C'est le cas en 1889, lorsque le droit d'exploiter un chalet de limonadier et de marchand de friandises est transmis à la veuve d'un boutiquier qui avait toujours payé régulièrement sa redevance.
En 1899, il est précisé que la baraque ne peut servir de logement. Elle ne doit comporter que deux pièces : une salle commune destinée à accueillir les consommateurs et un laboratoire pour la préparation des aliments.
Pour éviter de causer du tort aux loueurs de chaises, les bancs que le boutiquier place sur son terrain ne peuvent servir qu'à ses clients.
La cohabitation n'est pas toujours facile entre les différends protagonistes : tantôt les marchands s'opposent et prennent les Questeurs à partie pour la défense de leurs intérêts commerciaux ; tantôt les clients, les commerçants et l'administration soutiennent des points de vue différents au sujet de questions communes comme l'alimentation des boutiques en eau.