MM. Marc Massion et Jean Arthuis, rapporteurs spéciaux
LES
PRINCIPALES OBSERVATIONS
DE VOS RAPPORTEURS SPÉCIAUX
Le projet de budget 2014 de l'Union européenne 1. L'avant projet de budget 2014 de la Commission européenne propose une baisse de 6 % des crédits d'engagement par rapport à 2013, soit 142 milliards d'euros . Les crédits de paiement affichent quant à eux une hausse de 2,1 % et s'élèvent à 136 milliards d'euros . 2. Le projet de budget de la Commission a été revu à la baisse par le Conseil . Les coupes réalisées en crédits d'engagement (- 310 millions d'euros, ce qui conduirait à une contraction de 6,2 % par rapport à 2013) et, surtout, en crédits de paiement (- 1,06 milliard d'euros, ramenant la hausse pour 2014 à 1,3 % par rapport à 2013), ont principalement pour origine l'exigence exprimée par de nombreux États membres d'une discipline budgétaire renforcée . 3. Le Parlement européen a voté en séance plénière, le 23 octobre 2013, un budget proche des propositions de la Commission, conformément à la position de sa commission des budgets. Il s'agit ainsi, pour 2014, d'une réduction de 5,5 % des crédits d'engagement et d'une augmentation de 2,2 % des crédits de paiement par rapport à 2013. 4. Une telle proposition d'augmentation des crédits rendra difficiles les négociations entre les deux branches de l'autorité budgétaire lors de la phase de conciliation prévue par le traité de Lisbonne qui devrait aboutir dans le courant du mois de novembre 2013. La contribution française au budget communautaire 5. L'article 41 du projet de loi de finances pour 2014 évalue le prélèvement sur recettes au profit du budget de l'Union européenne à 20,14 milliards d'euros . En vingt ans, ce montant en valeur a été multiplié par cinq . 70 % de ce prélèvement correspondent à la ressource revenu national brut (RNB). 6. Alors que notre solde net n'a cessé de se dégrader ces dix dernières années et dépasse depuis 2011 le seuil des 7 milliards d'euros, la France demeure le deuxième État contributeur au budget communautaire derrière l'Allemagne et devant l'Italie, le Royaume-Uni et l'Espagne. 7. Dans le contexte des efforts d'assainissement demandés aux finances publiques nationales , vos rapporteurs spéciaux plaident pour une mise en oeuvre vigilante du principe de subsidiarité, au regard duquel devraient être systématiquement examinés le budget, le fonctionnement et les politiques de l'Union européenne . Ils préconisent également une plus grande rigueur dans l'évolution des dépenses administratives de cette dernière. Par ailleurs, ils appellent l'attention sur les écarts considérables constatés entre la prévision et l'exécution du prélèvement : l'estimation soumise au vote du Parlement doit être plus précise et plus fiable . Et ils déplorent qu'en l'état actuel du système budgétaire communautaire, les parlementaires nationaux se limitent à autoriser un prélèvement sans en discuter ni le montant, ni l'usage qui en sera fait à travers le budget de l'Union européenne . Ils plaident donc de manière générale pour une plus grande reconnaissance du rôle des parlements nationaux , qui doivent notamment prendre toute leur place dans la coordination des finances publiques des États membres . Ils se félicitent à cet égard de la création en 2013 de la Conférence interparlementaire sur la gouvernance économique et financière (GEF) de l'Union européenne. Ils regrettent que l'adoption du nouveau cadre financier 2014-2020 n'ait pas été l'occasion une refonte profonde du budget communautaire , tant du point de vue de ses ressources propres que de sa structure de dépenses. Enfin, ils alertent sur l'état préoccupant du stock de « restes à liquider » ( RAL), qui devrait atteindre un niveau d'au moins 232 milliards d'euros à la fin 2014 . Les écarts entre crédits d'engagement et crédits de paiement, de l'ordre de 58,6 milliards d'euros dans le CFP 2014-2020 montrent que les RAL continueront probablement d'augmenter sans qu'aucune mesure suffisante ne soit prise à ce stade pour contrer cette évolution dangereuse. |
Evolution 2011-2014 du prélèvement sur recettes
(en millions d'euros)
2011 |
2012 |
2013 |
2014 |
|
Montant du prélèvement voté |
18 235 |
18 878 |
20 435 |
20 144 |
Montant du prélèvement exécuté |
18 231 |
19 048 |
22 213 |
- |
Ecart |
- 5 |
+ 170 |
+ 1 778 |
- |
Source : commission des finances d'après l'annexe « Relations financières avec l'Union européenne » au projet de loi de finances pour 2014
N.B : le présent rapport a été rédigé à « deux voix ». Vos rapporteurs spéciaux ont en commun la plupart des analyses qui y figurent. En cas de divergences d'appréciation, la position spécifique de l'un ou de l'autre des rapporteurs est explicitement mentionnée. Les parties IV et V relèvent chacune de la responsabilité d'un seul des deux rapporteurs spéciaux.
I. UN CADRE BUDGÉTAIRE MARQUÉ PAR LA NOUVELLE PROGRAMMATION PLURIANNUELLE
La procédure de négociation pour le budget communautaire 2014 correspond à la quatrième année de mise en oeuvre du traité de Lisbonne et à la première année des perspectives financières 2014-2020 .
A. LA PROCÉDURE BUDGÉTAIRE PRÉVUE PAR LE TRAITÉ DE LISBONNE
Le budget de l'Union européenne pour 2014 correspond au quatrième exercice de mise en oeuvre de la procédure prévue par le traité de Lisbonne . Les trois dernières années, le budget a ainsi été examiné au cours d'une seule lecture par le Conseil et le Parlement européen suivie d'une phase de conciliation en cas de désaccord entre les deux institutions. Bien que le nouveau traité ait mis un terme à la distinction entre dépenses obligatoires et dépenses non obligatoires 1 ( * ) , plaçant sous cet angle Parlement et Conseil sur un pied d'égalité, il a introduit des dispositions pouvant permettre au Parlement européen d'imposer, in fine , son point de vue.
La procédure budgétaire annuelle est aujourd'hui précisée par les articles 313 et 314 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE). En matière budgétaire comme dans les autres domaines, la Commission continue de disposer du monopole de l'initiative, qu'elle exerce par la présentation au Conseil et au Parlement d'un avant-projet de budget.
Au terme d'une seule lecture du projet de budget par le Conseil puis par le Parlement, plusieurs options sont possibles :
- si le Parlement approuve la position du Conseil, le budget est adopté ;
- s'il ne statue pas, le budget est réputé adopté ;
- si le Parlement adopte des amendements que le Conseil approuve, le budget est adopté ;
- si le Parlement adopte des amendements que le Conseil n'approuve pas, le projet est transmis au Conseil et à la Commission dans le cadre du comité de conciliation .
Cet organe a pour objectif d'aboutir, dans un délai de vingt-et-un jours à partir de sa convocation, comme le précise le TFUE, à un accord sur un projet commun à la majorité qualifiée des membres du Conseil ou de leurs représentants et à la majorité des membres représentant le Parlement. Durant cette procédure, la Commission cherche à rapprocher les positions des parties.
Compte tenu des nouvelles règles, dont en particulier la suppression de la seconde lecture, le moment décisif de la procédure budgétaire est désormais, en pratique, ce comité de conciliation , qui de fait est systématiquement convoqué dans le cadre de la procédure budgétaire
En cas d'accord du comité de conciliation, le Parlement et le Conseil disposent de quatorze jours pour approuver le projet afin qu'il soit définitivement adopté. Si le Conseil et le Parlement approuvent ce projet commun, le budget est adopté sur cette base.
Si le Conseil rejette le projet commun mais que le Parlement l'approuve, le Parlement peut décider de confirmer ses amendements - par un vote à la majorité des membres qui le composent et des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Le budget est alors adopté sur la base du projet commun et des amendements du Parlement : Conseil et Parlement n'apparaissent donc pas sur un pied d'égalité, le Parlement étant en mesure d'imposer son point de vue au Conseil si ce dernier ne suit pas l'accord obtenu par ses représentants au sein du comité de conciliation, ce qui n'est pas le cas si c'est le Parlement qui rejette le projet commun. En effet, si le Conseil approuve le projet commun mais que le Parlement le rejette, une nouvelle procédure doit être entamée sur la base d'un nouveau projet de la Commission. Une nouvelle procédure s'engage également dans l'hypothèse où Conseil et Parlement rejettent le projet ou si l'un des deux rejette le projet commun tandis que l'autre ne statue pas. En bref, l'échec de la conciliation conduit la Commission à établir un nouveau projet de budget . Une telle procédure a ainsi été nécessaire lors de la préparation des budgets pour 2011 et 2013 puisque le comité de conciliation n'était pas parvenu, dans ces deux cas, à obtenir un accord .
En outre, le projet commun est réputé adopté si les deux institutions ne parviennent pas à statuer, ou si l'une des deux ne parvient pas à statuer tandis que l'autre approuve le projet commun.
Et en cas de conflit persistant conduisant à l'absence de budget voté en début d'exercice, les premiers mois de l'exercice budgétaire sont assurés par le système des douzièmes provisoires 2 ( * ) .
Le tableau de la page suivante résume cette multiplicité de cas de figure.
La procédure budgétaire issue du traité de Lisbonne
Source : annexe « Relations financières avec l'Union européenne » au projet de loi de finances pour 2014
B. LES PERSPECTIVES FINANCIÈRES 2014-2020
1. L'accord en vigueur
Les budgets communautaires adoptés annuellement s'inscrivent dans un cadre pluriannuel communément appelé « perspectives financières ». La vocation principale de ces perspectives est de garantir la discipline budgétaire de l'Union en encadrant les dépenses communautaires regroupées sous cinq rubriques 3 ( * ) . Le cadre actuel, qui couvre la période 2007-2013 et traduit notamment la priorité donnée à l'atteinte des objectifs de la stratégie de Lisbonne pour la croissance, la compétitivité et l'emploi, sera remplacé par le nouveau CFP 2014-2020 au 1 er janvier 2014.
Le Conseil européen des 7 et 8 février 2013 est en effet parvenu à un accord, au terme de longues négociations 4 ( * ) , qui fixe le nouveau CFP, en euros courants, à 1 082,55 milliards d'euros en CE (crédits d'engagement) et 1 023,95 milliards d'euros en CP (crédits de paiement), soit un écart de 58,6 milliards d'euros .
D'un point de vue budgétaire, l'utilisation des euros courants rend compte avec précision de l'impact sur le budget national des versements à l'Union européenne. Par conséquent, afin d'évaluer les impacts budgétaires nationaux, l'utilisation des euros courants est retenue dans le présent rapport . La Commission européenne ayant proposé un projet de CFP en euros constants, il convient de noter que les négociations depuis deux ans se sont tenus en euros dits « 2011 » 5 ( * ) En euros constants « 2011 », le nouveau CFP représente 959,99 milliards d'euros en CE et 908,40 milliards d'euros en CP, soit un écart de 51,59 milliards d'euros.
Vos rapporteurs spéciaux soulignent que l'écart de 58,6 milliards d'euros entre les CE et les CP ne manquera pas de contribuer à aggraver l'état déjà préoccupant du stock de « restes à liquider » (RAL). Ces derniers correspondent aux engagements pris par l'Union européenne non encore couverts par des paiements. À une date donnée, le stock de RAL mesure donc le besoin de CP pour les années à venir, indépendamment des nouveaux engagements qui pourraient être pris. Ce stock de RAL, de l'ordre de 20 % au moins des CP du nouveau cadre, est estimé à 225 milliards d'euros pour la fin 2013 et devrait atteindre un niveau d'au moins 232 milliards d'euros à la fin 2014 . Il est donc probable que les RAL continuent d'augmenter sans qu' aucune mesure suffisante ne soit prise pour contrer cette évolution dangereuse.
Pour concilier le paiement des RAL et celui des nouveaux programmes, un pilotage fin des dépenses de l'UE sera nécessaire , comme l'indique le paragraphe 8 des conclusions du Conseil européen des 7 et 8 février 2013 : « les niveaux des engagements sont fixés à un niveau approprié dans toutes les rubriques ; les règles de dégagement seront appliquées de manière stricte dans toutes les rubriques, en particulier les règles de dégagement d'office ; les taux de préfinancement sont réduits par rapport à la période 2007-2013 ». Lors des négociations, la France avait proposé une méthode de pilotage des RAL , dite RAL target , consistant à réduire les engagements restant à due concurrence des RAL excédant une certaine limite (la « cible »). Le paiement des RAL étant prioritaire puisqu'il s'agit d'une obligation légale, la solution proposée consistait à réduire les engagements pour limiter les paiements futurs, autrement dit à piloter les budgets annuels par les crédits d'engagement. Cette proposition n'a finalement pas été retenue .
Par ailleurs, l'encadrement des dépenses communautaires s'opère au moyen de plafonds annuels de dépenses en crédits d'engagement fixés par rubrique et sous-rubrique budgétaire, de plafonds globaux annuels en crédits d'engagement et en crédits de paiement 6 ( * ) , ainsi que d'un plafond des ressources propres fixé annuellement à 1,23 % du revenu national brut (RNB) de l'Union européenne .
Le tableau de la page suivante rappelle ce cadre pluriannuel, qui sera régulièrement actualisé, pour les différentes rubriques du budget communautaire.
Les perspectives financières 2014-2020
(en millions d'euros courants)
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
Total 2014-2020 |
|
1. Croissance intelligente et inclusive |
||||||||
1a Compétitivité pour la croissance et l'emploi |
16 560 |
17 666 |
18 467 |
19 925 |
21 239 |
23 082 |
25 191 |
142 131 |
1b Cohésion économique, sociale et territoriale |
47 413 |
49 147 |
50 837 |
52 417 |
54 032 |
55 670 |
57 275 |
366 791 |
2. Croissance durable : ressources naturelles |
59 303 |
59 599 |
59 909 |
60 191 |
60 267 |
60 344 |
60 421 |
420 034 |
dont Paiements directs et dépenses de marché |
44 130 |
44 368 |
44 628 |
44 863 |
44 889 |
44 916 |
44 941 |
312 736 |
3. Sécurité et citoyenneté |
2 179 |
2 246 |
2 378 |
2 514 |
2 656 |
2 801 |
2 951 |
17 724 |
4. L'Europe dans le monde |
8 335 |
8 749 |
9 143 |
9 432 |
9 825 |
10 268 |
10 510 |
66 261 |
5. Administration |
8 721 |
9 076 |
9 483 |
9 918 |
10 346 |
10 786 |
11 254 |
69 585 |
dont Dépenses administratives des institutions |
7 056 |
7 351 |
7 679 |
8 007 |
8 360 |
8 700 |
9 071 |
56 223 |
6. Compensations |
29 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
29 |
Total crédits d'engagement (CE) |
142 539 |
146 483 |
150 217 |
154 397 |
158 365 |
162 952 |
167 602 |
1 082 555 |
en % du RNB de l'UE |
1,03% |
1,02% |
1,00% |
1,00% |
0,99% |
0,98% |
0,98% |
1,00% |
Total crédits de paiement (CP) |
135 866 |
141 901 |
144 685 |
142 771 |
149 074 |
153 362 |
156 295 |
1 023 956 |
en % du RNB de l'UE |
0,98% |
0,98% |
0,97% |
0,92% |
0,93% |
0,93% |
0,91% |
0,95% |
Plafond des ressources propres en % de RNB |
1,23% |
1,23% |
1,23% |
1,23% |
1,23% |
1,23% |
1,23% |
1,23% |
Source : annexe « Relations financières avec l'Union européenne » au projet de loi de finances pour 2014
Le nouveau cadre pluriannuel s'inscrit dans une certaine continuité à l'égard du CFP 2007-2013 . Seules trois rubriques connaissent des variations importantes :
- la rubrique 1a « Compétitivité pour la croissance et l'emploi », qui croît de 58 % ;
- la rubrique 3 « Sécurité et citoyenneté », en augmentation de 45 % ;
- et, enfin, la rubrique 5 « Administration » qui bénéficie d'une hausse de 25 %.
Votre rapporteur spécial Marc Massion se félicite de la création du Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD), appelé à succéder au Programme européen d'aide alimentaire aux plus démunis (PEAD) : le FEAD 7 ( * ) fera désormais partie de la sphère de la politique de cohésion (rubrique 1b), alors que son financement relevait jusqu'ici de la politique agricole commune (PAC - rubrique 2).
Comparaison entre le précédent cadre et celui en vigueur (en milliards d'euros) |
||||
2007-2013 |
2014-2020 |
Ecart
|
Ecart
|
|
Rubrique 1 |
439 |
509 |
70 |
16 % |
dont Rubrique 1a |
90 |
142 |
52 |
58 % |
Rubrique 1b |
348 |
367 |
18 |
5 % |
Rubrique 2 |
413 |
420 |
7 |
2 % |
Rubrique 3 |
12 |
18 |
6 |
45 % |
Rubrique 4 |
56 |
66 |
10 |
18 % |
Rubrique 5 |
56 |
70 |
14 |
25 % |
Rubrique 6 |
1 |
0 |
- 1 % |
- 97 % |
Total CE |
976 |
1 083 |
107 |
11 % |
Total CP |
926 |
1 024 |
98 |
11 % |
Source : annexe « Relations financières avec l'Union européenne » au projet de loi de finances pour 2014
Les négociations entre le Conseil et le Parlement européen n'ont en réalité pas tant porté sur les montants globaux des rubriques ou la structure des dépenses, qui a peu évolué pendant les négociations, que sur l'établissement d'une flexibilité maximale en CE (crédits d'engagement) et en CP (crédits de paiement) entre les années et les rubriques . C'est à cet effet qu'ont par exemple été introduits de nouveaux instruments de flexibilité .
2. Les nouvelles mesures de flexibilité
a) La marge globale pour les paiements
Chaque année, à partir de 2015, la Commission ajustera à la hausse les plafonds des crédits de paiement pour les années 2015 à 2020 d'un montant correspondant à la différence entre les paiements exécutés et le plafond des paiements fixés dans le cadre financier pour l'exercice précédent.
De tels ajustements seront plafonnés à compter de 2018.
b) La marge globale en faveur de la croissance et de l'emploi
Les marges laissées disponibles sous les plafonds du CFP pour les CE des années 2014 à 2017 constituent une marge globale, qui pourra être débloquée , au-delà des plafonds d'engagement du cadre financier, pour les années 2016 et 2020.
Cette marge a vocation à financer des objectifs liés à la croissance et à l'emploi , en particulier celui des jeunes.
c) Flexibilité pour faire face au chômage des jeunes et renforcer la recherche
Un mécanisme spécifique de flexibilité est créé pour concentrer certains crédits en début de période (mécanisme de frontloading ). Il s'agit de pouvoir mobiliser des crédits à destination de l'emploi des jeunes, de la recherche, d'Erasmus + (notamment l'apprentissage) et des PME. La France s'est particulièrement mobilisée en faveur de ce nouvel instrument.
Les montants seront entièrement prélevés sur les crédits à l'intérieur des rubriques et/ou entre celles-ci (mécanisme de backloading ) afin de ne pas modifier les plafonds annuels totaux pour la période 2014-2020 et la dotation totale par rubrique ou sous-rubrique sur cette période.
d) La marge pour imprévus
La marge pour imprévus est un instrument hors cadre destiné à être utilisé en dernier ressort, après examen de toutes les autres possibilités financières . Un montant, ne pouvant dépasser 0,03 % du RNB de l'UE, peut être constitué au-delà des plafonds fixés par le cadre financier.
La marge ne pourra être mobilisée que dans le cadre d'une demande de budget rectificatif ou dans un projet de budget annuel . Les montants ainsi rendus disponibles doivent être entièrement compensés dans les marges d'une ou plusieurs rubriques du cadre financier de l'exercice en cours ou des exercices futurs.
3. Les instruments hors cadre
Les perspectives financières resteront après 2014 assorties des instruments hors cadre existants, déjà censés garantir une certaine flexibilité dans la mobilisation des crédits communautaires.
a) Le fonds de solidarité de l'Union européenne (FSUE)
Le fonds de solidarité de l'Union européenne (FSUE) , destiné à venir en aide aux États membres confrontés à une catastrophe majeure, peut être mobilisé à hauteur de 1 milliard d'euros courants par an 8 ( * ) .
b) Le fonds européen d'ajustement à la mondialisation (FEM)
Le fonds européen d'ajustement à la mondialisation (FEM) dispose de crédits inscrits dans le budget général de l'UE à titre de provision. Il a pour objet de faciliter la réintégration sur le marché du travail des personnes privées d'emploi. Sa dotation, limitée à 500 millions d'euros par an dans le CFP 2007-2007, est réduite à 150 millions d'euros 2011 par an à partir de 2014.
c) La réserve pour aide d'urgence aux pays tiers (RAU)
La réserve pour aide d'urgence aux pays tiers (RAU), mobilisable en cas de catastrophe humanitaire, est inscrite au budget de l'Union à titre de provision et placée hors plafond des perspectives financières. Son montant annuel est limité à 221 millions d'euros en prix constants 2004 (soit 264 millions d'euros en 2013). Ce montant est porté à 280 millions d'euros 2011 par an à partir de 2014 (soit 297 millions d'euros en 2014).
d) L'instrument de flexibilité (IF)
L' instrument de flexibilité (IF) permet de dépasser, dans la limite de 200 millions d'euros par an (prix courants), les plafonds des perspectives financières afin de financer des dépenses identifiées. Son niveau s'élèvera à 471 millions d'euros 2011 par an à partir de 2014 (soit 500 millions d'euros en 2014).
4. Le maintien hors budget du Fonds européen de développement (FED)
Le cadre financier du budget communautaire ne couvre ni les dépenses militaires , ni celles engagées au titre du Fonds européen de développement (FED) . Ces dépenses relèvent en effet d'une logique intergouvernementale, et elles sont financées par les États membres en fonction d'une clé différente de celle du budget de l'UE.
En France, longtemps premier contributeur du FED, c'est ainsi la mission « Aide publique au développement » qui alimente le fonds chaque année 9 ( * ) .
Le FED, instrument le plus important dans l' aide à la coopération avec les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) de la Convention de Cotonou et avec les pays et territoires d'outre-mer (PTO), représente 22,6 milliards d'euros sur la période 2007-2013 (10 ème FED), soit 40 % du total de la rubrique 4 « action extérieure » du budget de l'UE sur la même période. Le 11 ème FED, qui couvre la période 2014-2020, sera doté de 30 , 4 milliards d'euros, soit une augmentation de 15 %.
Alors que la Commission a déjà, dans le passé, proposé la budgétisation du FED , ce qui avait été rejeté par le Conseil européen en décembre 2005, une telle proposition était absente de ses propositions pour le cadre financier 2014-2020 . Ce point suscite des regrets de la part de vos rapporteurs spéciaux . La Commission propose toutefois de conduire cette réforme à l'horizon 2020.
C. LE SYSTÈME DES « RESSOURCES PROPRES »
1. Les principes du système
Le financement du budget communautaire, originellement fondé sur des contributions acquittées par chaque État membre, repose en principe sur des ressources propres depuis la décision du Conseil du 21 avril 1970, qui affecte à l'UE des recettes de nature fiscale exigibles de plein droit . Régies par la décision 7 juin 2007 relative au système des ressources propres (DRP), qui encadre aussi les différents systèmes de corrections, ces ressources se composent essentiellement 10 ( * ) :
- des trois ressources propres traditionnelles (RPT, 14 % du budget) : droits de douane, prélèvements agricoles et cotisations sucre et isoglucose. 25 % de ces ressources sont retenus par les États membres au titre des frais de perception ;
- de la ressource TVA (13 % du budget), perçue par application d'un taux d'appel uniforme à une assiette harmonisée et écrêtée à 50 % du revenu national brut (RNB) de chaque État membre 11 ( * ) ;
- de la ressource RNB 12 ( * ) (72 % du budget), créée pour équilibrer le budget européen face à l'insuffisance des produits tirés des ressources propres traditionnelles et de la TVA, et obtenue par application au revenu national brut de chaque État membre d'un taux fixé dans le cadre de la procédure budgétaire (0,75 % environ).
2. La décision du 7 juin 2007 entrée en vigueur en 2009 avec effet rétroactif
Suite aux conclusions du Conseil européen des 15 et 16 décembre 2005, une décision relative au système des ressources propres (DRP) de l'Union européenne a été prise le 7 juin 2007 .
Ratifiée par la France en juin 2008 13 ( * ) , cette décision comporte les modifications suivantes :
1) les modalités de calcul de la correction britannique sont revues en profondeur. À partir de 2009, les dépenses effectuées dans les États membres qui ont adhéré à l'Union européenne après le 30 avril 2004, sauf dépenses agricoles de marché, sont exclues du total des dépenses réparties aux fins de calcul de la correction 14 ( * ) . Cet amendement met fin à un paradoxe qui voulait que le Royaume-Uni, par ailleurs fervent promoteur de l'élargissement, était l'un des États membres qui y contribuait le moins financièrement ;
2) le taux d'appel de TVA passe de 0,50 % à 0,30 % pour l'ensemble des États membres. Cette modification correspond à la différence constatée entre le taux maximal de 0,50 % et la valeur moyenne du taux gelé appliquée dans le passé, de 0,20 % ;
3) de nouvelles dispositions dérogatoires sont prévues en faveur des États membres fortement contributeurs nets au budget communautaire . Bénéficient ainsi de taux d'appel TVA allégés l'Autriche (0,225 %), l'Allemagne (0,15 %), les Pays-Bas et la Suède (0,10 %) 15 ( * ) . Par ailleurs, une réduction forfaitaire des contributions RNB est instaurée au profit des Pays-Bas (605 millions d'euros par an) et de la Suède (150 millions d'euros), valable pour la période 2007-2013. Ces taux allégés et réductions forfaitaires ont servi, peu ou prou, de « monnaie d'échange » pour obtenir le ralliement de ces pays à la réforme de la « correction » britannique.
La DRP du 7 juin 2007 est entrée en vigueur le 1 er mars 2009 , suite à sa ratification par l'ensemble des États membres. Elle a notamment conduit à procéder , pour les exercices 2007 et 2008, aux ajustements de contribution des États membres , qui résultent des nouvelles modalités de calcul introduites par cette décision. En 2010, la DRP a conduit à une structure de recettes caractérisée par une hausse de la ressource RNB , qui représentait alors 75 % des ressources de l'UE contre 66 % en 2009 16 ( * ) . Cette tendance s'est confirmée en 2011 et 2012. Pour 2014, la ressource RNB est stabilisée autour de 72 % des recettes de l'UE , la part de la ressource TVA atteint 13,23 % et les droits de douane 13,5 %.
Les recettes de l'Union européenne en
2014
selon le projet de budget du Conseil
Source : annexe « Relations financières avec l'Union européenne » au projet de loi de finances pour 2014
3. La réforme manquée des ressources propres
a) Le constat : un système dénaturé par de multiples rabais
Le mode de financement de l'UE est rapidement passé au second plan des négociations sur les perspectives financières 2014-2020. La structure des recettes du budget communautaire fait pourtant l'objet de nombreuses critiques. Loin de l'esprit des traités fondateurs qui prévoyaient d'abonder le budget européen par le biais d'un système de ressources propres et non par des contributions prélevées sur les budgets nationaux des États membres, le système actuel des ressources propres est dénaturé par la multiplication de différents rabais et corrections .
Aujourd'hui, la France, l'Italie et le Danemark sont ainsi les seuls contributeurs nets qui ne bénéficient pas d'un rabais spécifique . Le principe de la correction britannique a, en pratique, rendu possible pour tout État membre supportant une contribution nette excessive au regard de sa richesse relative de bénéficier d'un avantage similaire. L'abandon des différentes corrections faciliterait la mise à plat du système des recettes mais aussi de la structure des dépenses du budget communautaire, dans la mesure où les deux aspects sont interdépendants dans les questions de solde net.
b) Le « paquet ressources propres » de la Commission européenne
La Commission européenne a dans ce contexte proposé un « paquet ressources propres » qui comprend :
- un projet de décision du Conseil relatif au système de ressources propres de l'UE destinée à se substituer à l'actuelle décision ressources propres (DRP) ;
- une proposition de règlement du Conseil portant mesure d'exécution de cette DRP ;
- et, enfin, une proposition de règlement du Conseil relatif aux modalités et à la procédure de mise à disposition des différentes ressources à l'UE.
La Commission y recommandait de supprimer les rabais (en mettant toutefois en place dès 2014 des systèmes de corrections temporaires en faveur de l'Allemagne, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de la Suède), d' abandonner la ressource propre liée à la TVA à la fin de l'année 2013 et de la remplacer progressivement par deux nouvelles ressources propres :
- une taxe sur les transactions financières à compter du 1 er janvier 2018 au plus tard et dont le produit est évalué à 37 milliards d'euros en 2020 (22,7 % du budget communautaire) ;
- une nouvelle ressource TVA comprenant la suppression d'un certain nombre d'exonérations ou d'exceptions existantes et dont le produit est évalué à 29,4 milliards d'euros en 2020 (18,1 % du budget UE). Le projet de DRP prévoit que le taux applicable ne devrait pas excéder deux points de pourcentage du taux normal et le projet de règlement d'exécution fixe ce taux à 1 %.
Vos rapporteurs spéciaux regrettent que la Commission ait renoncé à utiliser de nouvelles recettes liées aux politiques de lutte contre les changements climatiques, à l'image d'une taxe énergétique (en particulier la taxation qui aurait conduit à frapper les importations), d'une taxe sur le transport aérien , ou, encore, de la mise aux enchères à partir de 2013 des quotas d'émission de gaz à effet de serre .
De même, votre rapporteur spécial Marc Massion demande à poursuivre l'examen de la piste d'un impôt sur les sociétés harmonisé dans l'UE dont le produit ou une partie du produit pourrait été affecté au budget communautaire, le projet d'une assiette commune consolidée pour l'impôt sur les sociétés (ACCIS) restant quant à lui d'actualité.
Votre rapporteur spécial Jean Arthuis souligne, pour sa part, que le projet d'un impôt sur les sociétés européen manque de réalisme aussi longtemps que les législations et les pratiques fiscales n'ont pas été harmonisées au sein de l'UE .
Enfin, s'agissant des project bonds, émissions obligataires orientées vers le financement de projets d'infrastructures européens, votre rapporteur spécial Marc Massion recommande leur mise en place rapide et effective .
Pour sa part, votre rapporteur spécial Jean Arthuis préconise de conditionner les project bonds à l'institution d'une gouvernance de la zone euro digne de ce nom .
c) Les aménagements prévus après 2014
Bien que, dans le cadre de la préparation du CFP 2014-2020, la Commission ait recommandé de supprimer les rabais , d'abandonner la ressource propre liée à la TVA en la remplaçant progressivement par une nouvelle ressource TVA 17 ( * ) , voire par la taxe sur les transactions financières 18 ( * ) , force est de constater que la suppression des rabais n'est plus d'actualité depuis le Conseil européen des 7 et 8 février 2013.
Le système actuel des ressources propres complexe, opaque et injuste a été largement reconduit ainsi qu'en a décidé le Conseil européen. Le rabais britannique, les rabais sur ce rabais, les corrections sur la ressource propre TVA et, enfin, les chèques forfaitaires annuels sont donc maintenus.
Ce système anti-communautaire , qui perpétue des logiques strictement nationales au détriment de toute intégration politique , est même renforcé puisque :
- le Danemark bénéficiera d'un nouveau rabais sur sa contribution RNB ;
- les rabais forfaitaires sur la contribution RNB accordés à la Suède et aux Pays-Bas sont augmentés ;
- l'Autriche a obtenu un nouveau rabais forfaitaire pour sa ressource TVA ;
- les taux réduits de TVA dont bénéficiaient les Pays-Bas et la Suède sont alignés sur celui de l'Allemagne, soit une augmentation de 0,10 % à 0,15 %, les rapprochant du taux d'appel normal, fixé à 0,3 % ;
- en échange de ce moindre taux réduit, les Pays-Bas et la Suède ont obtenu une hausse de leurs rabais forfaitaires sur la ressource TVA ;
- enfin, le « chèque déguisé » en faveur des Pays-Bas, qui concerne les droits de douane essentiellement, est maintenu, bien que réduit. En effet les frais de perception sur les ressources propres de l'UE que sont les droits de douane s'élevaient à 25 %, alors que ces frais réels sont de l'ordre de 2 % du produit fiscal. Il s'agissait en réalité d'un geste réalisé au profit des Pays-Bas. Ces frais de perception élevés vont diminuer, mais seulement passer de 25 à 20 %.
Il reste maintenant à transposer l'accord issu du Conseil européen des 7 et 8 février 2013 dans une nouvelle décision ressources propres , qui devra être adoptée à l'unanimité des États membres. Vos rapporteurs spéciaux ne manqueront pas de faire entendre leurs arguments critiques contre ce système injuste et inefficace lors de la ratification de cette future décision communautaire .
* 1 Trois innovations majeures peuvent être relevées dans le traité de Lisbonne : la suppression de la distinction entre dépenses obligatoires, sur lesquelles le Conseil avait le dernier mot, et non obligatoires, sur lesquelles le Parlement européen avait le dernier mot ; la suppression du principe de deux lectures du projet de budget par le Parlement et le Conseil au profit d'une seule lecture par chacune des institutions ; et, enfin, la création d'un comité de conciliation, chargé en cas de désaccord entre le Conseil et le Parlement d'élaborer un projet commun.
* 2 Chaque mois, sont ouverts des crédits correspondant à un douzième des montants prévus par le budget précédent. Cette situation s'est produite en 1985, 1986 et 1988.
* 3 La rubrique 1 « Croissance intelligente et inclusive », subdivisée entre les rubriques 1a « Compétitivité pour la croissance et l'emploi » et 1b « Cohésion économique, sociale et territoriale », la rubrique 2 « Croissance durable : ressources naturelles » ; la rubrique 3 « Sécurité et citoyenneté » ; la rubrique 4 « L'Europe dans le monde » ; la rubrique 5 « Administration » ; et la rubrique 6 « Compensations ». Elles prennent la place à partir de 2014 des rubriques : « Croissance durable », « Conservation et gestion des ressources naturelles », « Liberté, sécurité justice », « L'Union européenne, acteur mondial », « Administration » et « Compensations ».
* 4 Les points de divergence ont principalement concerné le montant global du CFP, le montant des dépenses structurelles et la répartition entre États et entre régions, le niveau des dépenses agricoles et leur répartition entre États membres, et, enfin, le système des ressources propres, notamment les différentes corrections.
* 5 Un déflateur annuel fixe de 2 % est utilisé pour convertir les prix courants en prix constants 2011. D'un point de vue économique, l'utilisation des euros constants permet de comparer le « pouvoir d'achat » des budgets annuels entre eux. Cependant, la méthodologie de la Commission, n'utilisant qu'un seul déflateur, 2 %, ne peut pas prendre en compte l'inflation anticipée ni celle qui sera effectivement constatée. Par conséquent, de telles données doivent être interprétées avec prudence.
* 6 L'écart entre ce plafond annuel maximal de crédits et le montant voté chaque année par rubrique dans le budget est appelé « marge sous plafond ». Celle-ci ne correspond donc pas à une réserve de crédits mais à un montant de crédits théoriquement mobilisables dans le cadre de l'approbation du budget initial ou d'un budget rectificatif. La mobilisation de la marge sous plafond conduit à ouvrir de nouveaux crédits supplémentaires, ce qui augmente, mécaniquement, la contribution des États membres.
* 7 Créé en 1987 pour valoriser les surplus agricoles dans le cadre de la PAC, la dotation du PEAD s'élève à 500 millions d'euros par an depuis 2009. Dans le CFP 2014-2020, les crédits consacrés au FEAD seront portés à un niveau maximal de 557 millions d'euros par an : 2,8 milliards d'euros y sont en effet dédiés au financement du FEAD et les États membres auront la possibilité de compléter cette allocation à hauteur de 1,1 milliard d'euros. En France, le programme est suivi conjointement par le ministère des affaires sociales et de la santé et par le ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, et sa gestion est confiée à FranceAgriMer. En 2013, quatre associations organisent la distribution des produits : la Fédération française des banques alimentaires, les Restos du coeur, le Secours populaire français et la Croix-Rouge française.
* 8 Les crédits d'engagement peuvent être inscrits au-delà des plafonds des rubriques concernées.
* 9 Ce sont en effet les crédits de l'action 7 « Coopération communautaire » du programme 209 « Solidarité à l'égard des pays en développement » de la mission « Aide publique au développement » qui retrace la contribution française au FED.
* 10 Ces ressources sont plafonnées à 1,23 % du revenu national brut (RNB) de l'Union en crédits de paiement, et à 1,3 % en crédits d'engagement. D'autres recettes les complètent, tirées des impôts et autres prélèvements opérés sur les rémunérations du personnel communautaire, des intérêts bancaires, des contributions d'États tiers à l'Union au titre de leur participation à certaines politiques, des amendes infligées aux entreprises qui enfreignent les règles de concurrence ou d'autres règles, du remboursement d'aides communautaires non consommées, d'intérêts de retard, et du report du solde de l'exercice précédent.
* 11 Cet écrêtement vise à éviter de faire peser une charge trop lourde sur les États membres les moins prospères, l'hypothèse étant faite que la part relative de la consommation - et donc de la TVA - dans le revenu national est d'autant plus élevée que l'État est moins riche.
* 12 Le revenu national brut (RNB) est la somme des revenus perçus en un an par les agents économiques résidants sur le territoire. Son calcul repose sur la somme du PIB et du solde des flux de revenus primaires avec le reste du monde.
* 13 La France a ratifié cette décision par le vote de la loi n° 2008-570 du 19 juin 2008 autorisant l'approbation de la décision du Conseil relative au système des ressources propres de l'Union européenne ; cf. le rapport n° 203 (2007-2008) de notre ancien collègue Denis Badré, alors rapporteur spécial, fait au nom de la commission des finances, relatif au projet de loi autorisant l'approbation de la décision du Conseil relative au système des ressources propres de l'Union européenne.
* 14 Cette révision, applicable sans limitation de durée, devrait toutefois ne pas conduire à une réduction du « chèque » britannique supérieure à 10,5 milliards d'euros sur la période 2007-2013. L'effort britannique sur cette période est en effet progressif (« phasing-in ») : à partir de 2009, 20 % des dépenses relatives à l'élargissement seront exclues du calcul du chèque, puis 70 % en 2010 et 100 % à partir de 2011. En contrepartie de cet effort, la contribution supplémentaire du Royaume-Uni est plafonnée entre 2007 et 2013.
* 15 Le gain net sur la période représente 200 millions d'euros pour l'Autriche, 7,4 milliards d'euros pour l'Allemagne, 2,7 milliards d'euros pour les Pays-Bas et 1,4 milliard d'euros pour la Suède ; le « manque à gagner » pour le budget communautaire sera compensé, à due concurrence, par l'accroissement de la ressource RNB.
* 16 Cette augmentation de la part de la ressource RNB dans les recettes de l'Union européenne s'accompagne en 2010 et en 2011 d'une réduction en miroir de la part de la ressource TVA (de 17 % à 11,6 % puis 13 %) ainsi que de celle des droits de douane (de 15 % à 11,7 % puis 10,9 %).
* 17 Ce projet comprenait la suppression d'un certain nombre d'exonérations ou d'exceptions existantes. Son produit est évalué à 29,4 milliards d'euros en 2020. Il est prévu que le taux applicable ne devrait pas excéder deux points de pourcentage du taux normal et le projet de règlement d'exécution fixe ce taux à 1 %.
* 18 La part affectée au budget de l'UE (deux tiers du produit perçu) est évaluée à 37 milliards d'euros en 2020 (22,5 % du budget communautaire). Elle aurait un taux maximal d'imposition et un taux minimal (ce dernier est fixé dans le projet de directive sur la TTF, soit 0,01 % sur les dérivés et 0,1 % sur les actions et obligations).