Premiers États généraux de la démocratie locale et de la parité
Palais du Luxembourg, 7 mars 2005
M. Jean Puech, Sénateur de l'Aveyron, Président de l'Observatoire Sénatorial de la décentralisation
Oui, certainement. Tout à l'heure Madame le ministre Simone Veil a terminé en disant qu'il restait beaucoup à faire et que cela n'allait pas assez vite. J'ai bien compris que, pour elle, il n'y avait pas de place pour la désespérance. Donc, il faut certainement activer les choses, et je crois que nous sommes en train de vivre une période qui nous permet d'envisager l'avenir favorablement. Je parle surtout de l'Acte II de la décentralisation. L'Acte II de la décentralisation doit nous permettre d'obtenir ce que je qualifierais de démystification du pouvoir politique, et notamment du pouvoir politique au niveau local, et la démystification du pouvoir politique des hommes aussi.
C'est nouveau, et cette réforme, la France l'attend. On est un des rares pays au niveau de l'Europe à ne pas avoir réorganisé territorialement le pays. Nous n'avons pas, je dirais, pu réactiver la flamme de la démocratie. Et ça y est, avec l'Acte II de la décentralisation, on doit pouvoir franchir ce pas, mais à condition d'en avoir le courage.
Jean Dumonteil : Vous faites un peu écho à ce que disait Beate Weber tout à l'heure en disant qu'on pensait que la politique c'était les Affaires étrangères, alors qu'en réalité, elle se joue sur des affaires bien concrètes.
Jean Puech : Tout à fait, c'est la proximité, c'est-à-dire y voir clair, clarifier, simplifier, économiser, être efficace. Je viens d'entendre ce que vous proposiez : ne pas être des diseuses, mais des faiseuses. Je crois que tout cela va dans le bon sens, et je pense, que vous représentez pour nos concitoyens des modèles, des exemples, avec cette capacité qui vous permettra, j'espère, et qui nous permettra, de multiplier votre présence.
Car, si on veut être présent dans cette démocratie locale, il faut qu'elle soit représentative. Donc, il faut rééquilibrer. Le chantier est important, il est vaste et nous, au Sénat, nos collègues sénatrices qui sont là, le Président du Sénat, nous sommes un peu aux avant-postes de cette réforme. Et c'est pour cela que le Sénat a souhaité que nous mettions en place dès maintenant cet Observatoire de la décentralisation pour surveiller la mise en oeuvre de l'Acte II de la décentralisation, pour savoir ce qui va, ce qui ne va pas, comment il faut le corriger.
Si l'État ne respecte pas ses engagements, on le dira, c'est inscrit dans la loi, et on le dénoncera. Mais vous avez entendu le Premier ministre tout à l'heure : il a été très clair notamment sur le RMI/RMA. Vous faites les totaux après les comptes administratifs et nous les équilibrerons. Je crois qu'il y a dans la démarche un certain nombre de principes à afficher et, comme je ressens que tout le monde a ce côté pragmatique qui transparaît très largement, moi, je suis confiant pour l'avenir. Vous êtes des femmes motivées, et j'espère que vous noterez que les hommes aussi sont motivés par cette complémentarité que vous recherchez et qu'ensemble, en s'enrichissant de nos mutuelles différences, nous arriverons à réconcilier nos concitoyens avec la politique, car cela aussi c'est un aspect très important.
Jean Dumonteil : Merci Jean Puech. Nelly Olin, vous êtes ministre déléguée à l'intégration, à l'égalité des chances et à la lutte contre l'exclusion, ancienne sénatrice du Val-d'Oise, élue de Garges-lès-Gonesse. On a vu aussi l'appel des élues locales en période de grand froid, où les plus fragiles de notre société sont les plus exposés, et cette mobilisation, cette force d'action de proximité pour renforcer le lien social.