INTERVENANTS

Philippe JOUTARD,
Ancien recteur, professeur d'histoire à l'Université de Provence

Merci Monsieur Sirinelli. A mon tour, je tiens à remercier le Sénat qui a permis l'instauration de ce dialogue et je suis frappé des convergences qui se sont fait jour depuis le début de cette journée. Dans le même esprit et en ma qualité d'ancien recteur, je m'attacherai à mettre en évidence le rôle de l'école dans cette transmission de la mémoire. J'organiserai mon exposé autour de quatre idées principales.

La première idée que je souhaite développer a trait aux rapports entre histoire et mémoire dans le cadre de l'école, où le professeur d'histoire est souvent aussi professeur d'éducation civique. L'approche historique, autant que l'approche mémorielle, est bien du ressort de l'école, à la condition toutefois que l'on accepte chacune des deux logiques avec leurs fonctions spécifiques. Je rappelle à la suite de Paul Ricoeur et en parfait accord avec Antoine Prost que l'histoire a comme finalité la vérité. L'histoire doit établir la distance, l'extériorité, l'étrangeté et l'historien doit savoir se détacher de ses propres origines. Je reprendrai ici les propos de Pierre Bayle, malheureuse victime de la révocation de l'Edit de Nantes, converti au catholicisme puis revenu au protestantisme, selon lesquels l'historien doit se dégager de sa nation et de sa religion. Toute la difficulté du travail historique tient donc à relativiser sans tomber dans le relativisme. L'histoire n'a pas à juger ou à moraliser, elle combat l'anachronisme, c'est-à-dire le passé identique au présent. De ce point de vue, l'histoire s'oppose à la mémoire qui rend le passé présent. La mémoire établit un lien de filiation, de sympathie, elle est fondée sur la nécessité de l'oubli, elle sélectionne les faits dignes d'être indiqués. Si l'historien doit s'attacher au principe de vérité, il est tout à fait logique qu'en qualité de professeur d'éducation civique, il transmette une mémoire nationale, à condition toutefois qu'il ne soit pas le seul et qu'il partage cette approche mémorielle avec d'autres enseignants.

Cela m'amène à ma deuxième remarque. Une approche mémorielle ne relève pas uniquement de l'histoire mais tout autant du patrimoine artistique et littéraire, en particulier pour le traitement des sujets difficiles tels que la guerre d'Algérie ou les problèmes des Français pendant la Seconde Guerre mondiale. Il suffit d'observer l'importance des romans, des films ou des documents, comme l'a bien mis en évidence l'exposé de Madame Veyrat-Masson, pour comprendre la diversité des pratiques mémorielles. Il suffit de songer au livre Le silence de la mer ou à l'oeuvre de Primo Levi pour saisir l'ambiguïté de la réalité pendant la Seconde Guerre mondiale. J'irai même plus loin : à mon avis, les matières littéraires n'ont pas le monopole du traitement des questions et le professeur de technologie peut également y jouer un rôle, dans la mesure où l'information historique extrascolaire de nos élèves ne se limite plus aujourd'hui à la radio et à la télévision mais elle provient également d'internet et des jeux vidéo de stratégie. Nous devons prendre en compte cette nouvelle réalité sous peine de passer à côté des problèmes.

Ma troisième remarque insistera sur la nécessité pour la mémoire de dépasser le simple récit des événements et de s'ouvrir à d'autres approches. Pour reprendre l'exemple de la commémoration franco-allemande à Verdun unissant François Mitterrand et Helmut Kohl, il est frappant de constater que cet événement a revêtu une importance plus grande en Allemagne qu'en France. Si l'on y réfléchit bien, on se rend compte de la nouveauté de cette réconciliation franco-allemande pour notre génération. Mon expérience familiale abonde dans ce sens puisque ma soeur a épousé un jeune Allemand dans les années 1960 : à cette époque, une telle union posait encore un véritable problème et ma mère l'avait très mal vécu dans un premier temps. Les jeunes générations peuvent difficilement comprendre une telle réalité et il semble indispensable de leur rappeler certains événements mémoriels comme éléments d'explication. Nous devons également valoriser certaines prouesses techniques, scientifiques ou artistiques en recourant plus largement aux ressources locales et régionales. Par exemple, René Char, poète et combattant de la Résistance, la francophonie, trop négligée en France, Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor constituent autant de points d'appui d'une telle approche. Sans anticiper sur l'exposé qui suit, je dois dire mon éblouissement face au nombre de commémorations qui nous sont proposées chaque année. Par exemple, la parution du premier album d'Astérix et la création de la maison de couture Yves Saint-Laurent en 1961 ou la naissance de la protestante vivaroise Marie Durand en 1711 offrent à mon avis des occasions de célébrations non dramatiques qui méritent d'être saisies, ceci pour deux raisons. D'abord, lors des enquêtes orales, nous nous rendons compte que les événements historiques ne font pas forcément sens pour tout le monde. A cet égard, je me souviens de la réponse d'un pêcheur à la demande d'une enquêtrice qui l'interrogeait sur l'année 1936 : dans son esprit, cette année avait représenté une très bonne pêche. Cela nous replace en tant qu'historiens au coeur de la réalité. La deuxième raison tient à la nécessité de disposer de mémoires heureuses dans une société, la nôtre, qui est l'une des plus pessimistes au monde.

Le quatrième point que je souhaitais développer dans mon exposé porte sur la pédagogie de la mémoire qui devrait nous permettre de dispenser un enseignement beaucoup plus ouvert. Nous devons faire appel aux initiatives des élèves qui sont à l'écoute des témoins. Nous devons utiliser les espaces de liberté que représentent les travaux personnels encadrés ou les itinéraires de découverte, au confluent de plusieurs disciplines. Par exemple, le concours national de la Résistance, créé en 1961 et qui fêtera donc l'an prochain son cinquantième anniversaire, propose à 50 000 lycéens d'origines très diverses une série d'activités très variées qui font appel au rapport entre histoire et mémoire et constitue à ce titre un instrument de cohésion sociale. A travers cette pédagogie de la mémoire, nous permettons ainsi d'intégrer les jeunes générations à une compréhension des phénomènes de l'intérieur et nous réglons de nombreux problèmes du vivre ensemble. Nous insistons souvent sur les difficultés d'enseigner la Shoah dans certaines banlieues dites sensibles. Or j'ai eu l'occasion la semaine dernière de participer au jury du Fonds Charles et Annie Corrin pour l'enseignement de la Shoah qui a récompensé cette année des classes du collège Romain Rolland d'Ivry-sur-Seine, composées d'élèves d'origine étrangère. Celles-ci ont fait un travail exceptionnel sur les 95 habitants déportés à Auschwitz, dont la moitié étaient juifs, notamment en recherchant et en interrogeant les descendants de ces disparus. Ainsi cette pédagogie de la mémoire semble-t-elle devoir aboutir à des résultats si elle implique réellement les élèves.

Jean-François SIRINELLI

Merci de cette réflexion, nourrie de vos recherches d'historien, de vos fonctions de recteur d'académie et de votre rôle dans la confection des programmes. Les deux premières interventions de cette table ronde se sont posé les mêmes questions du rôle de l'historien et de son rapport à la vérité, ainsi que celle de la pédagogie de la mémoire. Nul doute que nous y reviendrons dans le courant de l'après-midi, notamment au cours de la séance de débat avec la salle. Notre collègue de l'université de Berlin, Mme Mechtild Gilzmer, n'a pu nous rejoindre mais elle nous a fait parvenir son texte et je remercie Monsieur Antoine Prost d'avoir accepté de nous en donner la teneur.

Metchild GILZMER, professeure de littérature et civilisation françaises à l'Université technique de Berlin

Antoine PROST , en remplacement de Mme Mechtild Gilzmer,

Professeure de Littérature et Civilisation Françaises à l'Université de Berlin

Notre collègue intervient dans ce débat, un peu à la façon de M. Olivier Wieviorka ce matin, en s'appuyant sur un certain nombre d'affirmations qui parcourent l'opinion publique et en les soumettant à un travail historien de vérification. Sa première partie s'intitule « La commémoration de la Deuxième Guerre mondiale et le rôle de la défaite de 1940 : une défaite transformée en victoire ». Elle s'y livre à un examen des monuments, plaques commémoratives et autres lieux de mémoire aménagés, en relevant que les historiens se sont surtout intéressés aux pans de la mémoire mis en scène par les grands partis rivaux, gaullistes et communistes, qui ont exploité l'historiographie à leurs fins politiques personnelles. Il suffit cependant d'examiner les monuments éparpillés aux quatre coins du pays pour se rendre compte que les survivants cultivaient également la mémoire d'autres victimes auxquelles nous nous sommes peu intéressés jusqu'à présent. Les paradigmes de la Résistance et de la collaboration ont eu tendance à occulter le reste. Ainsi a-t-il été longtemps suggéré que la mémoire des soldats tombés au combat en 1939-1940 avait été refoulée car les Français auraient eu honte de la faiblesse de leur armée. Au contraire, une large place aurait été accordée à la Résistance pour mieux faire diversion. Dans le domaine des monuments aux morts, les noms de ces disparus auraient été simplement ajoutés à ceux des victimes de la Première Guerre mondiale. Les résistants auraient été honorés par l'érection de monuments distincts. Or la situation de l'immédiat après-guerre loin de conforter cette image montre que de nombreuses demandes concernent l'érection de monuments classiques destinés à rendre hommage aux soldats tombés au cours des deux guerres mondiales. Selon une estimation réalisée par notre collègue, cela concerne le tiers des requêtes déposées entre 1947 et 1968 tandis qu'un autre tiers se rapporte à des personnes n'ayant rien à voir avec la guerre et que le dernier tiers se réfère à d'autres victimes, dont une partie seulement est constituée par les résistants. Ainsi plus de demandes concernent des monuments traditionnels que des monuments dédiés à la Résistance.

Une seconde partie de l'exposé, consacrée aux commémorations du 11 novembre 1945 et au Mont-Valérien, s'intitule « De Gaulle et la fin d'une guerre de trente ans » . De Gaulle a imaginé un spectacle grandiose : le 10 novembre, les dépouilles de quinze victimes de la Deuxième Guerre mondiale, parmi lesquelles deux femmes, sont transférées aux Invalides avant d'être conduites le lendemain à l'Arc de Triomphe sur la tombe du soldat inconnu. De Gaulle y rend hommage aux victimes de la guerre de Trente ans et prononce une brève allocution dans laquelle il invite les Français à ne pas remettre en question l'unité forgée dans la Résistance. Enfin, les cercueils sont transportés au Mont-Valérien pour y être inhumés dans une crypte provisoire. La symbolique des cérémonies au Mont-Valérien ne tient pas compte de la spécificité du lieu ni des victimes qui y avaient péri. Son objectif consistait à présenter une version des événements universellement acceptée afin d'éviter toute tentative d'appropriation par les communistes. Ceux-ci avaient en effet renforcé leurs activités depuis le 6 octobre 1944 en multipliant les cérémonies dans la clairière du Mont-Valérien. A cette occasion, le général de Gaulle a réinterprété et exploité ce site puisque les victimes inhumées là n'entretenaient aucun lien avec le Mont-Valérien : elles avaient été choisies pour mettre en avant certains aspects de la guerre et de la Résistance et pour en passer d'autres sous silence. Parmi ces quinze corps se trouvaient neuf soldats de l'armée française régulière, trois membres des troupes coloniales, trois résistants de l'intérieur, deux déportés et un prisonnier de guerre abattu lors d'une tentative d'évasion. Le choix insistait donc sur l'aspect militaire, interprétant la défaite de 1940 sous un angle différent : la France apparaissait comme une nation victorieuse dotée d'une armée glorieuse. Des pans entiers de la Seconde Guerre mondiale se voyaient ainsi refoulés au profit de la légende d'une victoire militaire. Soulignons que les victimes moins présentables qui auraient pu faire voler en éclat cette image positive sont exclues de la cérémonie : les victimes juives, la main-d'oeuvre recrutée de force pour travailler en Allemagne, les « malgré-nous » et les victimes civiles. La Constitution de la V e République a été établie presque au même moment puisque la loi prévoyant l'érection du monument national à la mémoire de la Résistance au Mont-Valérien a été votée le 24 novembre 1958. Le processus engagé en 1945 est donc remis en marche à cette occasion dans le contexte de la guerre d'Algérie, à un moment où l'enjeu consiste à récupérer l'héritage de la guerre et de la Résistance non seulement contre le parti communiste mais aussi contre l'OAS, qui comptait de nombreux anciens résistants comme Jacques Soustelle et Georges Bidault (ancien président du CNR). La terminologie de l'organisation secrète était d'ailleurs empruntée à une partie de la Résistance. Maurice Agulhon voit dans cette politique anti-gaulliste de l'OAS un motif supplémentaire de l'entrée de Jean Moulin au Panthéon car celui-ci, premier président du CNR et compagnon de route du général de Gaulle, mort sous la torture, faisait l'unanimité. En conclusion, l'inauguration de trois grands sites nationaux doit être reliée au contexte du conflit algérien : le Mémorial du Mont-Valérien, le 17 juin 1960, et le Mémorial du camp de concentration du Struthof avec la nécropole nationale qui lui est rattachée, le 23 juillet 1960, au moment où l'on ouvre les négociations d'Evian ; le Mémorial de la déportation sur l'île de la Cité, le 12 avril 1962, au lendemain du référendum approuvant les accords d'Evian. Bien que l'origine des monuments soit en partie antérieure au conflit algérien, ceux-ci jouent un rôle discursif important dans le débat de politique intérieure et dans le différend à propos de la guerre d'Algérie. Notre collègue réussit ainsi à relier la mémoire de la Résistance et de 1940 au débat sur la guerre d'Algérie, en montrant comment la légitimité gaullienne s'est construite face à Jacques Soustelle et aux gens de l'OAS en 1960.

Jean-François SIRINELLI

Merci à Monsieur Antoine Prost de nous avoir livré ce regard d'une collègue de l'université de Berlin, d'autant plus précieux qu'il est décentré, qu'il étudiait sur un cas précis, le rôle de la puissance publique dans les questions mémorielles. Sur le même thème, la question des célébrations nationales fera l'objet de l'intervention de Monsieur Philippe-Georges Richard, à qui je cède maintenant la parole.

Philippe-Georges RICHARD,
Conservateur général du patrimoine délégué aux célébrations nationales

Monsieur le Président, merci de m'avoir invité, car cette occasion est la première donnée à un responsable des Célébrations nationales de s'exprimer sur sa fonction dans un cadre aussi prestigieux.

Rappelons tout d'abord que la mémoire officielle n'est pas seulement prise en charge par le Ministère de la Culture mais aussi par le Ministère de la Défense qui gère et conserve ses propres archives (DMPA).

En ce qui concerne le premier des deux ministères, il est doté d'une structure originale, la délégation aux Célébrations nationales, chargée, entre autres, d'élaborer annuellement une liste de célébrations, sous la haute autorité du Haut comité des célébrations nationales, présidé par M. Jean Favier et composé de personnalités telles que des membres de l'Académie française et des professeurs au Collège de France. Telle une énorme gerbe, une sélection de dates choisies parmi les chronologies universelles et correspondant aussi bien à des personnalités qu'à des événements, des inventions ou à des oeuvres d'art, est ainsi soumise chaque année au Haut comité ; celui-ci élague les fleurs les moins esthétiques ou les moins écloses pour ne retenir qu'une centaine de dates anniversaires (sur 300 proposées), qui sont ensuite validées par le Ministre et publiées dans un recueil. Cette formule existe depuis 25 ans et s'est développée au fil du temps. Ces célébrations couvrent des disciplines variées et sont soumises à la règle des cinquantenaires et des centenaires : ainsi les hasards du calendrier interdisent qu'à travers des anniversaires arbitrairement choisis soit orientée la politique des célébrations.

La liste des célébrations contenues dans cette publication peut paraître pléthorique mais il faut rappeler qu'il ne s'agit que de suggestions, la délégation n'étant pas chargée d'organiser toutes les célébrations ou commémorations tournant autour de ces dates-anniversaires. Celles-ci sont livrées à travers le recueil diffusé par le Ministère de la Culture à 20 000 exemplaires à un public d'enseignants, qui y trouvent matière à varier leurs cours, de journalistes, qui souhaitent anticiper les événements médiatiques organisés autour de ces événements, et de politiques, qui y puisent des modèles discursifs ou des sources d'inspiration pour animer leurs territoires. Ainsi sommes-nous parfois l'objet de certaines pressions pour faire figurer parmi ces célébrations d'illustres inconnus, dont l'évocation peut permettre à une collectivité territoriale de créer quelques événements. Une autre évolution a trait à la variété des mémoires impliquées dans ces célébrations. À cet égard, l'étudiant qui s'est proposé pour étudier ces 25 années de publication y trouvera certainement d'utiles enseignements. À titre d'exemple, la célébration décidée en 1986 de l'anniversaire de la victoire de Clovis sur Syagrius (dernier représentant de la puissance romaine) en 486, présentée comme la préfiguration de l'unité française, serait aujourd'hui impensable.

A travers ces célébrations, qui sont aussi des commémorations (pour reprendre l'idée défendue par Henri Godard à propos de Céline), nous voyons se dessiner les contours d'un « politiquement correct » en histoire, de parités qu'il faut respecter. Je m'évertue ainsi à rechercher dans les chronologies universelles une variété de sujets et l'équilibre est finalement trouvé. Il est intéressant de relever que telle personnalité, écartée à une époque donnée, peut tout à fait rentrer en grâce quelques années plus tard et voir célébrer l'anniversaire de sa mort plutôt que celui de sa naissance. De même, tel événement ou telle invention que l'on préfère omettre pourra être à nouveau proposé grâce à la règle des cinquantenaires et des centenaires. Cette variété peut donner l'impression d'une certaine frivolité lorsque vous trouvez Leroi-Gourhan aux côtés de Fanny Elssler, mais cela est à l'image de la diversité du monde. Certains effets de mode peuvent paraître trop évidents, mais ils se corrigent d'une année sur l'autre.

Par ailleurs, cette publication est aujourd'hui en ligne et nous nous efforçons de rassembler sur notre site internet l'ensemble des manifestations organisées dans le cadre de ces célébrations. Nous constatons que cette liste, validée par le Ministre, incite de nombreux organisateurs d'événements à s'intéresser à ces personnalités et à ces événements : ainsi des colloques organisés autour de ces dates-anniversaires permettent-ils de véritables redécouvertes. Par exemple, des découvertes de taille ont eu lieu l'année dernière sur une personnalité telle qu'Henri IV, qui semblait pourtant bien connue.

Je terminerai ce panégyrique du service que je dirige, sous la tutelle des bienveillantes personnalités qui veillent sur nous, en soulignant le fait que cette mémoire quelque peu intermittente, extrêmement variée, associant les historiens du politique, de l'art, de la littérature, de la vie quotidienne, des techniques et de l'économie, permet à chacun de créer et d'enrichir sa propre mémoire et ainsi, d'élever son propre esprit et sa propre culture.

Jean-François SIRINELLI

Nous vous remercions de cette présentation qui s'apparente à une visite guidée, très précieuse car elle nous fait pénétrer dans les arcanes de la conception de ce recueil qui est le fruit d'un cheminement complexe mais à la fois rationnel et équitable. J'invite maintenant Monsieur Benjamin Stora, dont vous connaissez tous les travaux sur la guerre d'Algérie, à venir s'exprimer.

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