Avec les glucides et les lipides, les protéines sont des macro-nutriments indispensables à tout régime alimentaire.
Or, tous les aliments ne se valent pas du point de vue des bénéfices pour la santé ou pour l'environnement. Leurs coûts et conditions de production sont aussi très variables.
Il convient donc d'évaluer notre "mix alimentaire" actuel, et d'imaginer ce qu'il pourrait devenir.
Pourquoi ce contrôle ?
Manger des aliments contenant des protéines est une nécessité vitale pour les êtres humains comme pour les animaux.
Avec une consommation moyenne de près du double des apports recommandés par la FAO et l’OMS, les Français ne manquent pas de protéines dans leur alimentation quotidienne. Ils ont aussi une nette préférence pour les protéines animales, qui représentent 2/3 de ce que nous consommons contre 1/3 pour les protéines végétales, alors que les scientifiques recommandent un apport équilibré à 50/50.
Si à peine 2 % de la population s’alimente sans viande, la pratique végétarienne ou flexitarienne se développe rapidement, particulièrement chez les jeunes.
Saisi en octobre 2023 par la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a désigné deux rapporteurs, le sénateur Arnaud Bazin et le député Philippe Bolo, pour se pencher sur la question de la diversification des apports en protéines dans l’alimentation.
La production et la consommation de protéines posent en effet de multiples questions, et en premier lieu celle des effets sur la santé des différents modes d’alimentation, de la qualité des protéines apportées dans l’alimentation, des recommandations nutritionnelles et des bénéfices et risques des transitions alimentaires.
En second lieu, l’enjeu de l’impact sur l’environnement des différents modes de production de protéines doit être clarifié : l’élevage contribue de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre, mais participe aussi au maintien de la biodiversité ou encore au stockage de carbone dans les prairies, qui peuvent être valorisées par les seuls ruminants. L’élevage contribue aussi à utiliser des terres arables pour nourrir des animaux plutôt que des humains. La production de légumineuses, pour sa part, aide à la fertilisation naturelle des sols en fixant l’azote de l’air. Quels sont les meilleurs modes de production de protéines au regard de l’enjeu environnemental ?
En troisième lieu, le secteur des protéines est au cœur de l’innovation et des avancées technologiques : amélioration variétale des plantes cultivées, fermentation de précision, culture cellulaire : de nouveaux procédés existent pour fabriquer les aliments de demain. Mais quelles sont les attentes légitimes ainsi que les risques à maîtriser ?
Enfin, les travaux menés portent sur les enjeux d’acceptabilité sociale et économique d’une transformation des régimes alimentaires. Se nourrir comporte une forte dimension identitaire et sociétale, et si les changements de pratiques peuvent être rapides, et parfois accélérés par des initiatives publiques de communication ou encore en restauration collective, ils peuvent tout autant être entravés par des freins culturels, psychologiques ou économiques qu’il convient d’évaluer avec précision.