- Appartenance politique :
- Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen
- État civil :
- Né le 7 janvier 1944
Décédé le 18 décembre 2017 - Profession :
- Administrateur de biens
- Département :
- Guyane
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
OTHILY (Georges)
Né le 7 janvier 1944 à Cayenne (Guyane)
Décédé le 18 décembre 2017 à Cayenne
Sénateur de la Guyane de 1989 à 2008
Georges Othily voit le jour le 7 janvier 1944 à Cayenne, en Guyane. Après y avoir fréquenté le lycée Félix Éboué, il poursuit ses études en métropole, au lycée Pierre Bailly de Compiègne. Il obtient ensuite une licence en droit à la faculté de Paris puis le diplôme de l'École de notariat de Paris. Après ses études, il revient à Cayenne où il s'établit comme administrateur de biens.
Il s'engage également en politique. Après s'être présenté une première fois en vain aux élections cantonales de 1976, il est élu conseiller général du canton d'Iracoubo en 1979. Devenu membre du Parti socialiste guyanais en 1981, il conserve ce siège au conseil général de la Guyane jusqu'en 1985. Il siège aussi au conseil régional de la Guyane de 1983 à 2010 et préside cette assemblée de 1983 à 1992. Il s'emploie alors à développer les infrastructures guyanaises, mettant en oeuvre la construction de routes, de ponts et de lycées.
Exclu du Parti socialiste guyanais (PSG) au printemps 1989 en raison d'une trop grande conciliation avec l'opposition locale, il se présente comme candidat socialiste dissident aux élections sénatoriales du 24 septembre 1989. Il est alors élu sénateur de la Guyane dès le premier tour avec 104 des 191 suffrages exprimés contre 84 pour le sortant du PSG, Raymond Tarcy. Président des Forces démocratiques de Guyane et membre, au plan national, du Mouvement des réformateurs, il est réélu en septembre 1998 dès le premier tour avec 161 des 280 suffrages exprimés contre 95 pour R. Tarcy. Entre les deux scrutins sénatoriaux, il avait perdu en 1992 la présidence du conseil régional, défait par le secrétaire général du PSG, Antoine Karam, mais avait conquis la mairie d'Iracoubo en 1995.
Au Palais du Luxembourg, il se rattache d'abord administrativement au groupe socialiste (1989-1992) avant de s'inscrire au groupe du Rassemblement démocratique et social européen (1992-2008). Il appartient à la délégation parlementaire du Sénat pour l'Union européenne (1990-1998) et à la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes (2007-2008).
Membre de la commission des lois, dont il est vice-président de 1997 à 2008, il consacre une part importante de son action sénatoriale aux prisons. Sa première proposition de loi, en 1990, vise à créer à Cayenne une chambre détachée de la cour d'appel de Fort-de-France. Il est par ailleurs rapporteur pour avis du budget de l'administration pénitentiaire de 1995 à 2004 et membre du Conseil supérieur de l'administration pénitentiaire (2001-2008) mais aussi juge titulaire à la Haute Cour de justice (2001-2007). Il rapporte en outre des textes sur la détention provisoire (1996), le placement sous surveillance électronique pour l'exécution de certaines peines (1996) et la création d'une commission d'enquête sur les conditions de détention dans les établissements pénitentiaires (2000).
À partir de 2005, il délaisse les questions pénitentiaires pour s'intéresser à l'immigration clandestine. Très préoccupé par la croissance constante des migrants irréguliers en Guyane, il dépose en 2005 une proposition de loi tendant à lutter contre les abus liés à l'immigration clandestine dans son territoire. Il préside également la commission d'enquête parlementaire sur l'immigration clandestine en 2005 et rend en son nom un rapport en 2006.
Auteur de La Guyane, une ambition, un avenir (1989), il se préoccupe aussi des nombreuses autres difficultés que connaît son territoire, à commencer par une situation économique et sociale qu'il juge « extrêmement préoccupante »1. Le chômage élevé touchant la Guyane, la précarité de son système de santé, la forte délinquance et la mauvaise situation de l'enseignement supérieur le préoccupent en effet grandement. Il est par ailleurs l'auteur d'une proposition de loi sur la forêt guyanaise en 1999 ainsi que d'une proposition de loi constitutionnelle relative à la Guyane en 2001.
Loin de ne s'intéresser qu'à son territoire, il se fait l'avocat de l'ensemble de l'outre-mer au Sénat. Il dépose ainsi des propositions de loi sur les compétences des régions d'outre-mer (1990) et la création de nouvelles circonscriptions pour les élections européennes (2003). Il est membre du comité directeur du Fonds pour l'emploi dans les départements et territoires d'outre-mer (1995-2008) et de la commission d'évaluation des dispositifs de défiscalisation et d'exonération des charges sociales outre-mer (2006-2008) mais aussi membre correspondant de l'Académie des sciences d'outre-mer (2002-2017). Il prononce également en 1998 un discours d'hommage à Victor Schoelcher puis plaide en 2000 en faveur de la reconnaissance officielle de la traite négrière et de l'esclavage comme un crime contre l'humanité.
Lors de scrutins publics, il approuve la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » (1992), la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale (1993), la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail (1998), la loi constitutionnelle relative à l'égalité entre les femmes et les hommes (1999), la loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République (2002), la loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution (2005), la loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne modifiant le traité sur l'Union européenne, le traité instituant la Communauté européenne et certains actes connexes (2008) et la loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République (2008). Il ne prend pas part au vote de la loi relative au pacte civil de solidarité (1999).
Il n'est pas réélu lors des élections sénatoriales du 21 septembre 2008, ne réunissant que 110 des 343 suffrages exprimés au premier tour puis 94 des 331 suffrages exprimés au second. Il perd son siège à la Haute Assemblée.
S'il avait déjà renoncé à son fauteuil de maire d'Iracoubo en 2001, il continue de siéger au conseil régional de la Guyane jusqu'en 2010. Il est également nommé par le président du Sénat Gérard Larcher, d'abord en 2008 au Conseil supérieur des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel, auprès du Conseil d'État, puis en 2011 pour assister le Défenseur des droits. Il se voit également confier en 2016 un audit financier de la collectivité territoriale de Guyane.
Il s'éteint le 18 décembre 2017 au centre hospitalier de Cayenne, à l'âge de soixante-treize ans. Chevalier de la Légion d'honneur ainsi que des Arts et des Lettres, il laisse derrière lui plusieurs ouvrages, dont les biographies de deux écrivains guyanais, René Jadfard et Bertène Juminer.
1 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 7 décembre 2005, p. 8995.
Sources
Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur ; tableau des élections.
Who's who in France (plusieurs éditions).
Bibliographie
(Archives territoriales de Guyane) Georges Othily. 1944-2017. Aménager un territoire : la Guyane, 2018.
(Othily) Georges, J'assume tout !, Matoury, Ibis rouge, 2005.
Elu le 24 septembre 1989
Réélu le 27 septembre 1998
Fin de mandat le 30 septembre 2008 (non réélu)
Vice-Président de la commission des lois constitutionnelles, de législation,
du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen
Membre de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Georges OTHILY
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