- Appartenance politique :
- Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République
- État civil :
- Né le 29 avril 1898
Décédé le 24 avril 1966 - Profession :
- Chirurgien
- Département :
- Aisne
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
ROY (Louis, Octave)
Né le 29 avril 1898 à Villiers-sur-Tholon (Yonne)
Décédé le 25 avril 1966 à Soissons (Aisne)
Sénateur de l'Aisne de 1959 à 1966
Louis Roy naît à la fin du XIXe siècle dans une famille de petits commerçants. Il effectue de solides études secondaires mais est mobilisé au moment de son dix-neuvième anniversaire, en avril 1917, pour servir sous l'uniforme bleu horizon. Formé à l'école des élèves officiers de Fontainebleau, l'aspirant Roy est d'abord affecté à Verdun, au lendemain de la terrible bataille qui fit plus de 300 000 victimes. Il occupe le grade de lieutenant au moment de sa démobilisation en juillet 1920 et fait alors le choix de la médecine. Externe des hôpitaux de Paris dès 1921, interne de l'assistance publique quatre ans plus tard, Louis Roy doit beaucoup à sa rencontre avec Jean-Louis Faure, chirurgien et enseignant très réputé à cette époque. Il travaille aux côtés de ce praticien pendant plusieurs années, comme interne des hôpitaux de Paris en 1926, puis comme chef de clinique de la faculté de médecine de Paris en 1931. En 1932, Louis Roy réussit le concours de chirurgien-chef et est affecté à l'hôpital de Soissons, dans l'Aisne. Il s'installe alors dans cette ville et lui reste fidèle jusqu'à sa disparition.
Mobilisé comme médecin-capitaine en septembre 1939, Louis Roy dirige une équipe chirurgicale qui porte secours aux blessés pendant la campagne de France. Revenu à ses foyers après la défaite, il ne peut se résigner à l'occupation du territoire national, quand chaque nom de village du Soissonnais où il officie lui rappelle le sacrifice des soldats de la Première Guerre mondiale. Il s'engage dans la Résistance sous le nom de « lieutenant Seigneur » mais agit d'abord de manière isolée. Il utilise l'hôpital de Soissons, installé dans les locaux de l'ancien Grand séminaire, pour accueillir et cacher des prisonniers de guerre évadés d'Allemagne, des Juifs, puis de jeunes hommes soucieux d'échapper au service du travail obligatoire (STO) à partir de 1942. Il n'hésite pas à soigner des pilotes de la Royal Air Force tombés sur le sol français et blessés, et va jusqu'à organiser leur évasion en 1943 et 1944. Déjà décoré de la Croix de guerre 1914-1918, Louis Roy obtient la Légion d'honneur pour faits de résistance et la médaille de la Santé publique à la Libération.
Comme beaucoup d'hommes engagés dans l'action clandestine pendant la guerre, il souhaite alors défendre des valeurs nouvelles sur la scène publique et est élu conseiller municipal de Soissons en 1945. A 47 ans, la confiance de ses concitoyens lui vaut d'être immédiatement porté à la tête de la ville. Il gouvernera à ses destinées pendant vingt ans. Quoique modéré, Louis Roy entend soutenir l'action du général de Gaulle et adhère au RPF, fondé en avril 1947. A l'automne 1951, il est élu conseiller général de l'Aisne et préside l'Assemblée départementale à partir de 1952. Après la mise en sommeil du RPF en 1953, il approuve la stratégie de participation à certains gouvernements de la IVe République que défendent des gaullistes comme Jacques Chaban-Delmas ou Raymond Triboulet dans le cadre du Centre national des républicains sociaux. Louis Roy figure en deuxième position sur la liste « d'Action civique et de Progrès social » présenté par les Républicains sociaux dans l'Aisne pour les législatives du 2 janvier 1956 : avec 9,1% des suffrages exprimés et 21 455 voix en moyenne, les candidats y réalisent un des meilleurs résultats de la petite formation gaulliste. Edmond Bricout, tête de liste, est même réélu à l'Assemblée nationale. Second, Louis Roy n'entre pas au Palais-Bourbon.
Il décide néanmoins de se présenter aux élections sénatoriales du 26 avril 1959, après le passage à la Ve République. Troisième sur une liste sans étiquette emmenée par les sortants René Blondelle et Jean Deguise, il n'obtient que 431 voix sur 1 559 au premier tour de scrutin. Ses colistiers René Blondelle et Jean Deguise réalisent des résultats plus flatteurs (respectivement 773 et 620 suffrages). Au second tour, Louis Roy est néanmoins élu sénateur de l'Aisne grâce au soutien de 827 grands électeurs sur 1 548.
Fidèle au général de Gaulle, il entend soutenir les institutions de la Ve République et s'inscrit au groupe de l'Union pour la nouvelle République (UNR) à la Chambre haute. Ses votes y sont conformes à ceux des autres gaullistes entre 1959 et 1966 : il consent à accorder les pouvoirs spéciaux au Gouvernement pour ramener l'ordre en Algérie après la semaine des barricades (1960), et approuve la loi portant réforme des régimes matrimoniaux (1965).
C'est tout naturellement à la commission des affaires sociales que Louis Roy, bon connaisseur des questions de santé, siège pendant sept années consécutives. Le premier débat auquel il participe en séance publique a trait à la réparation des dommages physiques subis en métropole par des civils du fait des attentats commis par les indépendantistes algériens. Le 25 juillet 1959, il défend en effet un texte qui accorde aux personnes concernées des droits à indemnisation analogues à ceux des victimes civiles de guerre. Il souhaite à cette occasion que la mention « mort pour la France » soit largement accordée aux victimes civiles de ce qu'il nomme « le terrorisme algérien ».
Louis Roy s'intéresse cependant en priorité aux questions sanitaires et médicales. A l'été 1961, il est désigné comme rapporteur du projet de loi relatif à l'utilisation thérapeutique du sang humain, du plasma et de leurs dérivés. Ce texte est destiné à permettre qu'une série d'injections préparatoires au prélèvement puisse être effectuée sur les donneurs, afin de sécuriser la prise de sang. Secrétaire de la commission des affaires sociales à partir d'octobre 1960, il assure ses fonctions avec rigueur et affabilité. Louis Roy est confirmé dans ses fonctions parlementaires par les grands électeurs de l'Aisne, le 23 septembre 1962, dès le premier tour de scrutin. 801 voix se portent en effet sur son nom, sur 1 540 suffrages exprimés. Le 28 mai 1964, il intervient pour la dernière fois dans l'hémicycle du Sénat, en qualité de rapporteur d'un projet de loi relatif à la protection maternelle et infantile. La discussion générale de ce texte lui offre l'occasion de regretter que la France souffre d'une grave pénurie de crèches.
Meurtri par sa défaite aux élections cantonales des 8 et 15 mars 1964, Louis Roy quitte la mairie de Soissons à l'occasion des élections municipales de 1965. Il s'éteint à la veille de son soixante-huitième anniversaire. Le 3 mai 1966, le président du Sénat Gaston Monnerville prononce son éloge funèbre devant ses anciens collègues parlementaires. Il salue alors la « discrétion » et à la « modestie » d'un élu que son métier et ses fonctions avaient souvent placé « au contact de la souffrance et de la misère humaines ».
Elu le 26 avril 1959
Réélu le 23 septembre 1962
Fin de mandat le 24 avril 1966 (décédé)
Secrétaire de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Louis ROY
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