GERMINY Charles-Gabriel Lebègue

avant 1889

GERMINY (CHARLES-GABRIEL LEBÈGUE, COMTE DE), ministre et sénateur du Second Empire, né à Cliponville (Seine-Inférieure) le 3 novembre 1799, mort au Havre (Seine-Inférieure) le 22 février 1871, entra au conseil d'Etat et fut nommé maître des requêtes en 1832. Il remplissait ces fonctions lorsque, en 1840, son beau-père, M. Humann, devenu ministre des finances, le prit pour chef de cabinet. Après deux ans d'exercice, il fut pourvu de la recette générale de Saône-et-Loire (1843). Puis il fut appelé à la préfecture de Seine-et- Marne, devint quelque temps conseiller-maître à la cour des Comptes, puis receveur général des finances à Rouen. Là il prit part à la création du Comptoir d'Escompte et de plusieurs institutions de crédit. Son passé et les opinions conservatrices qu'il professait lui firent confier, le 24 janvier 1851, par le président de la République, le portefeuille des Finances. Le 3 février suivant, il présenta un projet de loi tendant à ouvrir un crédit supplémentaire de 1,800,000 francs pour les dépenses de la présidence. L'Assemblée fit un accueil des plus froids à cette proposition, et le 10 avril, M. de Germiny donna sa démission. Le lendemain, il était nommé commandeur de la Légion d'honneur. Il devint plus tard régent de la Banque de France, fut appelé, en 1854, .aux fonctions de gouverneur du Crédit foncier qui venait d'être réorganisé, et quitta le Crédit foncier en 1856 pour occuper le poste de gouverneur de la Banque de France. Le 7 mai 1863, il entra au Sénat impérial, fut remplacé à la Banque par M. Vuitry et garda le titre de gouverneur honoraire. Il soutint de ses votes jusqu'en 1870 le gouvernement de Napoléon III, et rentra dans la vie privée au 4 septembre. M. de Germiny a été président de la Compagnie immobilière et a fait partie d'un grand nombre de sociétés financières. Son fils, M. Eugène de Germiny, avocat distingué et conseiller municipal de Paris, fut mêlé, en 1877, à une affaire de moeurs qui l'obligea de quitter la France. Il est aujourd'hui avocat à Buenos Aires.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)