M. le président. La parole est à M. Laurent Lafon, pour le groupe Union Centriste.
M. Laurent Lafon. La fermeture des écoles et établissements scolaires a plongé l’ensemble du système éducatif dans une situation inédite. Dans ces conditions difficiles, je tiens à saluer l’implication des directeurs d’établissement et des enseignants, qui assurent la continuité pédagogique et le respect des programmes dans notre pays. Si le constat est globalement positif, quelques questions et interrogations demeurent.
En ce qui concerne l’égal accès à l’enseignement, chaque famille ne possède pas toujours les équipements réseaux et informatiques nécessaires pour suivre un téléenseignement de qualité. De surcroît, le rôle des parents est essentiel et pallie l’absence contrainte des enseignants.
Il existe de grandes disparités entre les familles au sein desquelles les parents sont disponibles pour aider tout au long de la journée leur enfant et celles où les parents sont nécessairement moins présents. Le risque est grand de voir une forme de décalage se renforcer entre deux catégories de familles : celles qui disposent du temps nécessaire, de la maîtrise des derniers outils technologiques et les autres. La question du rattrapage, une fois le confinement terminé, se posera pour certains enfants.
Les familles sont en demande d’information de la part des enseignants sur le rôle qu’elles doivent tenir dans l’accompagnement pédagogique des enfants. Il semblerait qu’il existe des disparités d’un enseignant à l’autre.
Je voudrais enfin appeler votre attention sur deux points particuliers.
Le ministère de l’éducation nationale engage actuellement des démarches d’élaboration des ouvertures et des fermetures de classes en vue de la rentrée prochaine. Dans certaines communes, dans quelques jours, des maires pourraient recevoir des courriers leur indiquant la fermeture de classes dans leurs écoles. Dans la période actuelle, il apparaît opportun de suspendre ce calendrier et d’éviter des tensions supplémentaires dont nous n’avons pas besoin.
Par ailleurs, la question du baccalauréat et de son calendrier, en particulier des épreuves de contrôle continu qui devaient débuter à l’issue des vacances de printemps, se pose. Ce calendrier est-il maintenu ?
M. Bruno Retailleau. Très bien !
M. le président. La parole est à M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse. Monsieur le sénateur Lafon, vous avez réussi, en deux minutes, à concentrer des questions qui nécessiteraient une réponse d’environ une heure. (Sourires.)
Je vais m’efforcer d’aller droit au but, mais je voudrais d’abord, comme vous, rendre hommage aux professeurs et à l’ensemble des personnels de l’éducation nationale, qui ont accompli un travail exceptionnel qui a permis, dès le début de la semaine dernière, d’entrer dans ces circonstances exceptionnelles avec volontarisme et d’assurer le suivi de tous nos élèves. Les familles nous font même savoir qu’il y a parfois trop de travail. Nous allons réguler la situation de façon à planifier les prochaines semaines de manière équilibrée pour l’ensemble des élèves de France.
Comme vous l’avez souligné, une telle situation peut accentuer les inégalités en ce que les circonstances familiales déterminent presque à elles seules la qualité du travail à distance quotidien des enfants. Nous devons compenser ces inégalités, raison pour laquelle j’ai demandé que chaque famille puisse être contactée au moins une fois par semaine, voire plus pour les familles défavorisées, afin d’assurer un suivi personnalisé, un dialogue professeur-parents, notamment par téléphone. Il s’agit d’un point majeur.
Nous avons pris une série de dispositions nous permettant de porter une attention particulière à ces situations. Je pense, par exemple, à ce que nous faisons en matière d’enseignement professionnel. Nous prendrons d’autres dispositions à l’issue de cette crise, notamment des modules de soutien scolaire gratuits. C’est aussi un point essentiel.
En ce qui concerne les concours et les examens, nous avons publié hier, avec Frédérique Vidal, un communiqué précisant un certain nombre de détails. En ce qui concerne le baccalauréat, je suis actuellement en discussion, par téléconférence, avec l’ensemble des organisations syndicales. Nous devrions pouvoir, d’ici à une dizaine de jours, déterminer les modalités retenues, aussi bien en ce qui concerne la date que la nature des épreuves.
Bien évidemment, mon but est de préserver les intérêts de tous nos élèves, autrement dit leur permettre d’obtenir leur diplôme. Pour ceux qui passent des concours cette année, je veux qu’ils puissent le faire selon des modalités qui ne lèsent personne. Toutes ces mesures pourront être précisées dans les prochains jours, dans les prochaines semaines.
M. le président. La parole est à M. Laurent Lafon, pour la réplique.
M. Laurent Lafon. Je vous remercie, monsieur le ministre, de ces éléments de réponse.
Je voudrais appeler votre attention sur la question de la préparation de la rentrée scolaire et des procédures mises en place actuellement au sein des différents rectorats. Les tensions ou les inquiétudes qu’elles peuvent générer ne sont pas forcément indispensables dans la période que nous traversons.
M. le président. Nous en avons terminé avec les questions de contrôle au Gouvernement.
Je voudrais saluer nos collègues qui nous suivent sur Public Sénat, les remercier des « remontées » qu’ils nous font parvenir depuis les territoires qu’ils représentent.
Avant de conclure notre séance, je vous rappelle, mes chers collègues, que le droit de questionnement continue également à s’exercer sous la forme des questions écrites auxquelles j’invite le Gouvernement à apporter des réponses dans les délais les plus raisonnables.
3
Candidature à une commission
M. le président. J’informe le Sénat qu’une candidature pour siéger au sein de la commission des affaires économiques a été publiée. Cette candidature sera ratifiée si la présidence n’a pas reçu d’opposition dans le délai d’une heure prévu par notre règlement.
4
Ordre du jour
M. le président. Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au mercredi 1er avril 2020 :
À quinze heures :
Questions au Gouvernement.
Personne ne demande la parole ?…
La séance est levée.
(La séance est levée à seize heures cinq.)
nomination d’un membre d’une commission
Le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen a présenté une candidature pour la commission des affaires économiques.
Aucune opposition ne s’étant manifestée dans le délai d’une heure prévu par l’article 8 du règlement, cette candidature est ratifiée. Mme Guylène Pantel est membre de la commission des affaires économiques.
Pour la Directrice des comptes rendus du Sénat,
ÉTIENNE BOULENGER
Chef de publication