SEANCE DU 11 DECEMBRE 2001
M. le président.
L'amendement n° II-6, présenté par MM. de Rohan, Oudin et les membres du
groupe du Rassemblement pour la République, est ainsi libellé :
« Après l'article 56
septies,
insérer un article additionnel ainsi
rédigé :
« I. - Après le titre IV du livre IV du code général des collectivités
territoriales, il est inséré un titre V ainsi rédigé :
« Titre V. - Dispositions applicables aux départements métropolitains dont le
territoire comprend des îles.
«
Art. 3444-6. -
Les départements métropolitains, dont le territoire
comprend des îles définissent, dans le respect des principes de libre
concurrence, sur la base du principe de continuité territoriale destiné à
atténuer les contraintes de l'insularité, les modalités d'organisation des
transports maritimes entre l'île et toute destination du département, en
particulier en matière de desserte et de tarifs.
«
Art. 3444-7. -
L'Etat verse aux départements métropolitains, dont le
territoire comprend des îles, un concours individualisé au sein de la dotation
générale de décentralisation de ces départements, intitulé : "dotation de
continuité territoriale", dont le montant évolue comme la dotation globale de
fonctionnement.
« Un décret en Conseil d'Etat précise les modalités de répartition de cette
dotation. »
« II. - Les pertes de recettes pour l'Etat résultant du I ci-dessus sont
compensées à due concurrence par l'institution de taxes additionnelles aux
droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. de Rohan.
M. Josselin de Rohan.
Les départements littoraux comprennent des îles dont ils doivent assurer la
desserte. Ils sont astreints à un service public dont le coût est très élevé
pour le contribuable, car ces îles sont souvent éloignées du littoral jusqu'à
seize kilomètres pour l'île d'Yeu. Si, en période estivale, les navettes sont
évidemment très fréquentées, tel n'est pas le cas en période creuse, mais les
charges restent identiques, et elles sont lourdes.
Les insulaires exigent bien évidemment le maintien d'un service public de
qualité, parce qu'il est normal qu'ils puissent aller se faire soigner sur le
continent ou bien y envoyer leurs enfants en pension et les commerçants doivent
pouvoir se faire livrer des marchandises. Tout cela est extrêmement onéreux
!
Or les insulaires du littoral atlantique ou méditerranéen savent que la Corse
bénéficie d'une « dotation de continuité territoriale » destinée à effacer les
coûts de l'insularité. Ils se demandent donc - et nous demandent - pour quelle
raison ils ne bénéficieraient pas, eux aussi, des dispositions prises au titre
de la continuité territoriale et s'il existe deux catégories d'insulaires, les
Corses qui en bénéficieraient et les autres qui n'en bénéficieraient pas alors
qu'ils ont exactement les mêmes contraintes que ces derniers.
C'est pourquoi nous demandons que ces îles, qui n'ont pas la chance d'être
reliées au continent par un pont, puissent bénéficier d'une part de la dotation
générale de décentralisation qui prendrait en charge la continuité
territoriale.
M. Alain Joyandet.
Très bien !
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
M. de Rohan vient d'exprimer une préoccupation
importante et très concrète. Il est évident que des contraintes existent et que
les services à prévoir pour les périodes creuses représentent des charges
lourdes pour les départements concernés. Il suffit de se rendre en hiver sur
les territoires insulaires qui ont été évoqués pour constater que leurs
habitants ont effectivement besoin d'accéder à tous les services nécessaires à
la vie ! Chacun peut imaginer, dans ces conditions, que des sacrifices
importants sont réalisés par les collectivités de la côte atlantique.
Aux yeux de la commission, la question soulevée au travers de cet amendement
est opportune. Je ne doute pas que le Gouvernement y répondra, tant est
évidente la situation évoquée.
Il faut bien avoir à l'esprit que, selon les auteurs de l'amendement, cette
dotation aurait vocation à s'appliquer à toute relation entre le corps
principal du département et de petites îles situées le long du littoral, ce qui
est aussi le cas, si je ne m'abuse, de petites îles et de certains îlots de
Corse-du-Sud !
(Sourires.)
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
Monsieur le sénateur, vous proposez, par cet
amendement, d'affirmer la compétence des départements dont le territoire
comprend des îles pour organiser des liaisons avec, en contrepartie, un
versement par l'Etat d'un concours individualisé au sein de la DGD, que vous
intituleriez : « dotation de continuité territoriale ».
Cet amendement pose un certain nombre de difficultés. D'abord, parce que le
cabotage maritime est, jusqu'à présent, une activité appartenant au secteur
concurrentiel libre, dont l'organisation relève de l'initiative privée. Certes,
lorsque l'initiative privée est absente ou défaillante, les départements
disposent déjà de la faculté de pallier la carence de l'initiative privée en
organisant eux-mêmes ce service. Mais votre amendement, qui confierait aux
départements de manière générale et permanente le soin d'organiser cette
activité commerciale, en les érigeant, en quelque sorte, en autorité
organisatrice de transport maritime, poserait des difficultés au regard du
droit européen de la concurrence.
Par ailleurs - et c'est, je crois, l'aspect essentiel de votre amendement -
l'institution d'une dotation de continuité territoriale ne paraît pas justifiée
car la DGD a pour objet d'assurer la neutralité financière des transferts de
compétence entre l'Etat et les collectivités locales, et non de leur permettre
de financer des activités qui relèvent normalement du secteur privé. De ce
point de vue, la desserte de la Corse, à laquelle vous avez fait référence,
était une compétence de l'Etat qui a été transférée à la collectivité
territoriale de Corse avec les financements associés.
En outre, l'Etat finance déjà directement les dessertes maritimes des îles par
le biais de la dotation globale d'équipement. Lorsque les départements
métropolitains assument la charge financière de la liaison maritime entre les
îles comprises dans leur territoire et la partie continentale, la distance qui
sépare le littoral des ports insulaires est prise en compte pour le calcul de
la DGE.
Enfin, votre amendement serait irrecevable dans la mesure où il conduirait à
aggraver les charges de l'Etat.
Pour autant, la question du cadre juridique dans lequel peut s'exercer la
concurrence entre armateurs ainsi que les aspects fiscaux et financiers des
dessertes méritent d'être approfondis. Le Gouvernement est prêt à étudier ce
problème et à modifier éventuellement certains textes, notamment la loi de 1982
qui régit l'organisation des transports intérieurs, afin d'accorder des
compétences élargies aux collectivités locales.
Dans l'attente de ce réexamen, je souhaite, monsieur le sénateur, que vous
retiriez cet amendement.
M. le président.
Monsieur de Rohan, l'amendement n° II-6 est-il maintenu ?
M. Josselin de Rohan.
Avec élégance, Mme la secrétaire d'Etat m'a laissé entendre ce qu'il
adviendrait de mon obstination. L'artillerie étant sortie, je risquerais de ne
pas tenir très longtemps !
(Sourires.)
Pour autant, madame la secrétaire d'Etat, j'accueille avec intérêt votre
souci de prendre en compte notre préoccupation dans un autre cadre. J'espère
qu'il ne s'agit pas de propos de circonstance et que des propositions nous
seront présentées très prochainement. D'ailleurs, vous pouvez compter sur nous
pour vous aider à vous souvenir de notre détermination.
Le problème posé a trait, vous l'avez dit tout à l'heure, aux conditions dans
lesquelles ces dessertes sont assurées. En effet, si on laissait au seul
secteur privé concurrentiel le soin de desservir les îles, vous savez bien ce
qui se passerait : en période estivale, les concurrents seraient très nombreux
et, dans la période hivernale ou en basse saison, personne n'assurerait ces
transports car ils ne sont alors pas rémunérateurs.
C'est pourquoi les départements sont bien obligés de prendre en charge cette
situation et d'assurer le service public. Ils passent des conventions avec des
armateurs mais, très souvent, elles sont difficiles à négocier et, surtout,
comme les armateurs ne sont pas légion à se présenter pour assumer ce genre de
service qui, il faut bien le dire, comporte beaucoup de contraintes, on est en
réalité en situation quasi monopolistique sur notre littoral atlantique.
Enfin, s'agissant de la Corse, vous avez avancé beaucoup d'arguments, mais les
Corses bénéficient, et c'est heureux, de la dotation de continuité
territoriale. Vous n'arriverez pas à faire comprendre à un habitant de Groix,
de l'île d'Yeu ou de Belle-Ile en quoi il est différent d'un Corse s'agissant
des servitudes ou des contraintes auxquelles il est confronté !
Par conséquent, au nom de l'équité, il faut mettre en place un dispositif
sinon exactement semblable à celui qui régit la Corse, du moins très voisin,
car le problème est le même.
(Très bien ! et applaudissements sur les travées du RPR. - M. Fréville
applaudit également.)
M. le président.
Si j'ai bien compris, monsieur de Rohan, vous retirez l'amendement n° II-6
?
M. Josselin de Rohan.
Oui, monsieur le président, car je n'ai pas le choix.
M. le président.
L'amendement n° II-6 est retiré.
L'amendement n° II-86 rectifié, présenté par MM. Braye, Souvet, Dufaut,
Lanier, Eckenspieller, Doublet, de Richemont, Murat, Cazalet, Calmejane,
Valade, Guerry, César, Dubrule, Gournac, Besse, Gruillot, Demuynck, Gerbaud,
Leclerc, Gaillard, Del Picchia et Ginésy et Mme Michaux-Chevry, est ainsi
libellé :
« Après l'article 56
septies,
insérer un article additionnel ainsi
rédigé :
« I. - L'avant-dernier alinéa du II de l'article L. 5211-33 du code général
des collectivités territoriales est complété par une phrase ainsi rédigée : "En
outre, elle ne peut, au titre des troisième, quatrième et cinquième années
d'attribution dans la même catégorie et sous réserve de l'application des 2° et
3° du présent article, percevoir une attribution par habitant inférieure,
respectivement, à 95 %, 90 % et 85 % de la dotation par habitant perçue l'année
précédente."
« II. - La perte de recettes pour l'Etat résultant du I ci-dessus est
compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits
prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. César.
M. Gérard César.
Les communautés d'agglomération issues de la transformation d'un EPCI
bénéficient d'une garantie d'évolution de la DGF pour atténuer les baisses trop
brutales. Le même système existe pour la transformation des communautés
urbaines en communautés à taxe professionnelle unique.
Seules les communautés d'agglomération créées
ex nihilo
ne bénéficient
pas de ce système de garantie dégressive, et l'amendement proposé a pour objet
de le leur appliquer également.
Cet amendement permet d'unifier les règles et n'entraînerait que de faibles
modifications dans la répartition interne de l'enveloppe de la DGF des
communautés d'agglomération.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Mes chers collègues, cet amendement particulièrement
intéressant tend à compléter le régime de garantie des communautés
d'agglomération.
L'an dernier, le Gouvernement avait donné son accord à l'extension aux
communautés d'agglomération créées
ex nihilo
du régime de garantie
applicable aux établissements publics de coopération intercommunale issus d'une
transformation. L'extension à laquelle il a été procédé l'an dernier ne portait
que sur l'un des aspects du régime de garantie.
L'amendement n° II-86 rectifié tend à aligner complètement la garantie des
communautés d'agglomération créées
ex nihilo
sur celle des
établissements publics de coopération intercommunale issus d'une
transformation.
A titre de conséquence pratique, l'adoption de cet amendement aboutirait à
consacrer, au sein de la DGF des communautés d'agglomération qui représente 4
milliards de francs, environ 50 millions de francs de plus à la garantie et
donc 50 millions de francs de moins à la répartition spontanée ; c'est une
modulation qui serait équitable et tout à fait raisonnable en montant.
Pour l'ensemble de ces raisons, la commission a émis un avis tout à fait
favorable sur cet amendement.
M. Gérard César.
Merci, monsieur le rapporteur général !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
Monsieur le sénateur, vous proposez d'étendre aux
communautés d'agglomération créées
ex nihilo
le régime de garantie
dégressive sur cinq ans aujourd'hui réservé aux EPCI qui se transforment et
changent de catégorie.
Je ne suis pas favorable à cette proposition dans la mesure où ce régime de
garantie dégressive sur cinq ans a pour objet d'éviter que la DGF des EPCI
préexistants ne baisse brutalement alors qu'ils n'auraient pas encore eu le
temps d'adapter leur politique fiscale du fait de ce changement de
catégorie.
Cela se justifie d'ailleurs très bien par le fait que ces groupements avaient
déjà souscrit un certain nombre d'engagements avant la transformation juridique
qu'ils ont choisie. De ce fait, ils ont besoin d'un minimum de stabilité de
leurs ressources.
En revanche, un groupement créé
ex nihilo
n'a pas, par définition,
d'engagements antérieurs ; il n'est dès lors pas légitime de lui garantir le
même niveau de DGF qu'à un groupement qui se transforme. Sa DGF doit ainsi
directement dépendre de son intégration fiscale réelle selon les règles de
droit commun.
Pour ces raisons, je vous invite à retirer votre amendement, monsieur le
sénateur.
M. le président.
Monsieur César, l'amendement n° II-86 rectifié est-il maintenu ?
M. Gérard César.
J'ai bien sûr écouté le propos que vient de tenir Mme le secrétaire d'Etat,
mais j'ai surtout entendu ce qu'a dit M. le rapporteur général, et je m'en
tiens à sa réflexion. Je maintiens donc l'amendement.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° II-86 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi de finances, après l'article 56
septies.
L'amendement n° II-79 rectifié, présenté par M. Mercier et les membres du
groupe de l'Union centriste, est ainsi libellé :
« Après l'article 56
septies,
insérer un article additionnel ainsi
rédigé :
« Après le premier alinéa du 2° du II de l'article 1609
nonies
C du
code général des impôts, est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Par dérogation aux dispositions de l'alinéa précédent, dans les
établissements publics de coopération intercommunale qui décident d'appliquer
les dispositions du 1°, et lorsqu'ils percevaient une fiscalité additionnelle
l'année précédant celle de l'application de ces dispositions, les rapports
entre les taux de taxe d'habitation et des taxes foncières établis par
l'établissement public de coopération intercommunale peuvent être égaux aux
rapports entre le taux de taxe d'habitation et de taxes foncières votés par lui
l'année précédente. »
La parole est à M. Mercier.
M. Michel Mercier.
Cet amendement a pour objet à la fois de remédier à une excessive rigidité
quant à la fixation des taux de certains impôts des établissements publics de
coopération intercommunale, les EPCI, et de responsabiliser les élus membres
des conseils desdits EPCI.
Lorsqu'un EPCI perçoit la fiscalité classique, c'est-à-dire la fiscalité
additionnelle à la fiscalité des communes, il dispose de la liberté de répartir
la charge fiscale entre les contribuables aux quatre impôts directs locaux.
Lorsqu'un EPCI décide d'adopter le régime fiscal de la taxe professionnelle
unique, la TPU, et que le produit de cette TPU est insuffisant pour assurer la
couverture de ses charges, il doit alors voter des taux additionnels aux trois
impôts reposant sur les ménages. Il n'a alors plus aucune latitude puisque le
poids respectif de chacun de ces trois impôts dans le produit de la « fiscalité
mixte » résulte obligatoirement d'une opération purement mathématique : c'est
la moyenne des rapports entre les taux constatés dans les communes membres de
l'EPCI qui est retenue.
L'amendement n° II-79 rectifié a donc simplement pour objet de permettre à
l'EPCI à fiscalité additionnelle qui se transforme en EPCI à taxe
professionnelle unique de conserver, pour la détermination du taux des impôts
reposant sur les ménages, le poids respectif de chacun d'entre eux dans le
produit total qui existait antérieurement.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je veux saluer la clarté des explications données par
M. Michel Mercier, orfèvre en ces matières, qui nous a montré l'effet pervers
lié à certains aspects de la mécanique actuelle de passage à la taxe
professionnelle unique.
Pour éviter cet effet pervers susceptible de se manifester dans certains cas,
l'amendement n° II-79 rectifié vise à permettre à un EPCI adoptant le régime
fiscal de la taxe professionnelle unique de conserver le rapport entre les taux
des impôts reposant sur les ménages qu'il pratiquait lorsqu'il était soumis au
régime de la fiscalité additionnelle.
La commission adhère à la solution ici préconisée et émet un avis très
favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
Si j'ai bien compris les explications très claires de
M. Mercier sur un dispositif lui-même très complexe, je crains que l'avis du
Gouvernement ne soit pas favorable.
(Exclamations sur les travées de l'Union
centriste, du RPR et des Républicains et Indépendants. - M. le président de la
commission des finances et M. le rapporteur général s'exclament
également.)
M. Michel Mercier.
Cela ne m'étonne pas !
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
En effet, cette proposition, si je l'ai bien comprise,
a pour objet de laisser le choix à un EPCI à taxe professionnelle unique, pour
la première année de perception de la fiscalité mixte, de fixer les taux de
taxe d'habitation et de taxe foncière soit selon le système actuel, soit de
manière que les rapports entre ces taux soient égaux aux rapports entre ceux de
la taxe d'habitation et des taxes foncières qui étaient votés par
l'établissement public de coopération intercommunale l'année précédente.
M. Michel Mercier.
Voilà !
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement remettrait donc en cause le dispositif
adopté dans le cadre de la loi de juillet 1999. En effet, pour faciliter le
passage des EPCI à taxe professionnelle unique, cette loi a permis d'opter pour
la perception d'une fiscalité reposant sur les ménages. Mais le recours à cette
fiscalité n'a pas été conçu pour constituer une sorte de complément de
ressources, et elle n'est en aucun cas une continuité de la fiscalité
additionnelle.
Si j'ai bien compris également, monsieur Mercier, votre proposition offrirait
une sorte de liberté de choix dans les modalités de fixation des taux de taxe
d'habitation et des taxes foncières pour les EPCI à taxe professionnelle unique
qui sont issus d'EPCI à fiscalité additionnelle par rapport aux EPCI à taxe
professionnelle unique, créés
ex nihilo
et qui, eux, ne pourraient pas
recourir à votre proposition.
Enfin, si cette mesure peut effectivement conduire dans certains cas à
diminuer la pression fiscale sur les ménages, dans d'autres cas, elle peut
aussi aboutir, selon les choix opérés, à l'augmenter.
M. Michel Mercier.
Pas du tout !
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
Dans ces conditions, il ne me semble pas opportun
d'ajouter un nouveau dispositif de modalités de fixation des taux. La
multiplication de ces règles est de nature à rendre encore plus complexe un
dispositif qui l'est déjà considérablement, encore plus opaques les principes
qui les motivent et encore plus instables les conditions de leur
application.
Pour toutes ces raisons, monsieur le sénateur, je vous invite à retirer votre
amendement.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
C'est incroyable !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des finances.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Madame le secrétaire d'Etat, le
Gouvernement est-il, oui ou non, favorable à la taxe professionnelle unique ?
Je pense que la réponse est « oui ».
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
Effectivement !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Les établissements publics de
coopération intercommunale ne veulent pas ou ne peuvent pas passer au régime
fiscal de la taxe professionnelle unique, sauf, en effet, à percevoir un peu de
fiscalité mixte, et ce pour deux raisons.
Tout d'abord, dans certains groupements, la taxe professionnelle unique ne
suffit pas.
Par ailleurs, nous démantelons chaque année davantage cet impôt. Or, comment
fonder l'avenir d'un établissement public de coopération intercommunale sur un
impôt que l'on démantèle ? Dès lors, pourquoi ne pas comprendre que la «
fiscalité mixte » est inévitable ?
A partir du moment où nous avons admis cet enchaînement, madame le secrétaire
d'Etat, levons tout malentendu : il ne s'agit pas d'accroître la pression
fiscale ; je voudrais que le Gouvernement soit aussi sage que les gestionnaires
locaux !
M. Jean Chérioux.
Oh oui !
M. Patrick Lassourd.
Il y a du travail à faire !
M. Jean Chérioux.
Surtout en ce moment !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Ce ne sont pas des cadeaux toutes les fins de semaine
!
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Dès lors, madame le secrétaire
d'Etat, l'amendement tout à fait opportun de Michel Mercier vise à ce que le
poids respectif de chacun des trois impôts reposant sur les ménages dans le
produit de la fiscalité mixte ne résulte pas d'un rapport entre les taux
différent de celui que connaissaient les contribuables précédemment.
M. Michel Mercier.
Exactement !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Je vous assure que les
contribuables peuvent comprendre cette mesure. Ils la demandent même et
l'attendent. Il reste à espérer que ce dispositif soit compris par l'élite de
la nation.
M. Jean Chérioux.
Et par les services du ministère des finances !
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° II-79 rectifié.
M. Michel Mercier.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Mercier.
M. Michel Mercier.
Madame le secrétaire d'Etat, je n'ai pas dû être assez clair ! Je crois que,
en matière d'établissements publics de coopération intercommunale, deux cas
peuvent se présenter : soit l'établissement existait déjà, soit il n'existait
pas.
Mon amendement a un objet tout simple : en matière fiscale, en effet, il n'y a
rien de pire que le désordre !
Prenons donc le cas d'un établissement public qui existait déjà. Il avait une
fiscalité additionnelle classique, et le rapport entre les poids respectifs de
chaque impôt était librement déterminé par lui. S'il adopte le régime fiscal de
la taxe professionnelle unique, il a alors tout intérêt à trouver la plupart ou
même la totalité des ressources dont il a besoin dans cette TPU.
Mais si cette TPU est insuffisante, il lui faut accroître un peu la fiscalité
pesant sur les ménages ; il a donc une fiscalité mixte. Si cette part
complémentaire de fiscalité sur les ménages, en plus de la TPU, est répartie
comme auparavant, le poids de l'impôt ne sera guère changé pour les
contribuables. Mais si ce complément de fiscalité pesant sur les ménages est
réparti d'une façon totalement différente - une commune membre de l'EPCI peut
par exemple, du fait d'une richesse particulière, décider de bouleverser le
taux de ses impôts -, un désordre s'ensuivra, qui aboutira à ce que l'EPCI soit
mal accepté par les contribuables.
Si l'on peut concevoir d'imposer à un établissement public nouveau une règle
de répartition, il paraît en revanche préférable, pour un EPCI déjà
préexistant, de ne pas bouleverser la répartition de l'impôt. L'amendement n'a
pas d'autre objet ; il vise simplement à donner le choix à l'EPCI préexistant :
soit, s'il ne veut pas bouleverser la répartition de l'impôt, il conserve les
rapports entre les taux de taxe d'habitation et de taxes foncières votés par
lui l'année précédente, soit il accepte le bouleversement éventuel que
décideront les communes. C'est une toute petite chose qui devrait permettre à
l'EPCI de bien fonctionner, et je suis sûr, madame le secrétaire d'Etat, que,
puisque, comme nous, vous êtes certainement attachée au succès de la loi du 12
juillet 1999, vous allez, à cette fin, soutenir notre amendement.
(Applaudissements sur les travées de l'Union centriste.)
M. Jean Chérioux.
Très bien !
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
MonsieurMercier, à vous entendre, il ne devrait pas y
avoir, en France, d'EPCI à taxe professionnelle unique !
M. Michel Mercier.
Pas du tout !
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
On a le sentiment que les règles qui ont été édictées
sont impropres au développement de l'intercommunalité et au développement de ce
qui, je crois, nous a tous motivés ici, c'est-à-dire une taxe professionnelle
unique correspondant à un principe d'intégration fiscale, laquelle était
souhaitée par tous.
Si j'en crois les derniers chiffres publiés par le ministère de l'intérieur,
la taxe professionnelle unique a été adoptée par 515 établissements publics de
coopération intercommunale, ce qui touche près de 21 millions d'habitants, soit
une multiplication par cinq en moins de deux ans.
M. Mercier nous dit que, pour les contribuables, le système qu'il propose
serait plus simple dans la mesure où les taux de fiscalité se retrouveraient
d'une année sur l'autre, indépendamment des modifications de structures
apportées à l'EPCI. Je le comprends très bien. Mais, mesdames, messieurs les
sénateurs, cela reviendrait, me semble-t-il - je suis moins spécialiste que
vous de cette question - à nier la réforme qui a été souhaitée et qui va dans
le sens d'une intégration fiscale accrue au sein de l'établissement public de
coopération intercommunale.
Qu'un effort d'explication vis-à-vis des ménages qui habitent les communes
regroupées à l'intérieur d'un EPCI soit nécessaire, c'est sûr, mais je ne crois
pas qu'il faille aller contre le principe de la réforme.
M. Michel Mercier.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Mercier.
M. Michel Mercier.
Madame la secrétaire d'Etat, je suis désolé que l'on ne parvienne pas à
s'entendre sur cette affaire, qui est certes importante mais qui ne concerne
tout de même qu'un détail.
Dans cette assemblée, nous sommes tous très attachés à l'intégration fiscale.
J'ai présenté moi-même, en tant que rapporteur à l'époque, les dispositions
relatives à la taxe professionnelle unique, qui ont été votées très
majoritairement par le Sénat. On ne peut donc pas nous accuser de vouloir
démanteler ce que nous avons mis en place !
En effet, il s'agit non pas de démanteler la taxe professionnelle unique mais
de la rendre possible dans des établissements publics qui existent depuis
longtemps, qui voient que la TPU ne fournira pas les recettes nécessaires à
leur fonctionnement et qui devront recourir, pour une partie de leurs recettes
fiscales aux impôts sur les ménages.
Il s'agit tout simplement, dans ce cas-là, de ne pas bouleverser la
répartition entre les contribuables des impôts sur les ménages demandés par
l'EPCI. Nous n'avons pas d'autre souhait. Aussi, je ne comprends pas, madame la
secrétaire d'Etat, que vous n'acceptiez pas cette petite souplesse, qui devrait
permettre à des EPCI qui n'ont encore pas pu le faire de recourir à la taxe
professionnelle unique.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le président de la commission des finances.
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Madame le secrétaire d'Etat,
sans être désobligeant, je vous pose la question : qui de vous, de votre
entourage ou de nous rencontre le plus d'élus locaux ? Je pense que c'est nous
!
(Mme le secrétaire d'Etat fait un geste dubitatif.)
Tout à l'heure, vous nous avez communiqué des statistiques qui, pardonnez-moi
de vous le dire, ne reflètent en rien la réalité puisqu'on ne sait pas si les
EPCI ayant fait le choix de la TPU avaient aussi opté pour une fiscalité
mixte.
Nous, nous rencontrons surtout des élus qui veulent faire passer leur EPCI à
la TPU à condition de pouvoir y ajouter la fiscalité mixte.
Ce qu'il serait utile de dénombrer, ce sont les EPCI qui ne peuvent pas passer
à la taxe professionnelle unique parce qu'ils ne peuvent opter pour la
fiscalité mixte en raison des modalités pratiques d'application de celle-ci.
Vraiment, madame le secrétaire d'Etat, nous nous trouvons dans une
incompréhension mutuelle, qui confine à l'autisme. Franchement, prétendre que
les modalités actuelles de passage à la taxe professionnelle unique sont
parfaites fera sourire, voire rire, s'ils ne se retiennent pas, les élus locaux
de la France entière !
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini,
rapporteur général.
Madame la secrétaire d'Etat, je vais, à mon tour,
tenter de vous convaincre en espérant être un peu plus efficace que je ne l'ai
été tout à l'heure.
Je suis, personnellement, neutre dans cette affaire, étant, sur le plan local,
opposé et à la communauté d'agglomération et à la taxe professionnelle unique
pour toutes sortes de raisons que j'assume pleinement.
Ce qui nous est proposé concerne les EPCI qui souhaitent se doter de la TPU et
d'une fiscalité additionnelle. La loi le leur permet, vous ne pouvez dire le
contraire. Comme le rappelait le président Alain Lambert, cette possibilité
répond à la prudence : qui peut aujourd'hui nous dire quel sera l'avenir de la
taxe professionnelle dans cinq, dix ou vingt ans ?
Vous n'êtes pas encore élue, madame la secrétaire d'Etat, vous n'avez pas
encore le temps de vous investir dans les affaires locales ; mais, si vous
étiez élue d'une commune quelconque - c'est-à-dire une commune autre que Paris
-, vous reconnaîtriez la réalité du problème que nous évoquons et vous sauriez
que, si l'on veut construire dans la durée en matière d'intercommunalité, il
faut bâtir sur des bases stables. Il est donc normal que l'on se tourne vers la
formule de la TPU avec fiscalité additionnelle si l'on fait le choix de cette
intégration communale assez poussée, que, pour ma part, je le répète, je refuse
pour Compiègne mais que d'autres approuvent et souhaitent : c'est la force de
notre système d'institutions locales que de permettre aux différentes
collectivités d'opérer librement des choix différents.
Actuellement, la fiscalité mixte n'est permise qu'à condition que le rapport
entre les taux des différents impôts sur les ménages résulte de la moyenne des
rapports entre les taux observés dans les différentes communes de
l'intercommunalité.
M. Mercier vous demande d'ouvrir la possibilité d'une option entre cette
formule, dont on ne nie pas l'opportunité dans tel ou tel cas, notamment pour
les créations
ex inhilo,
et une autre formule qui s'inscrirait
simplement dans la continuité de ce que faisait auparavant l'établissement
public de coopération intercommunale concerné.
En outre, madame la secrétaire d'Etat, cette marge de liberté supplémentaire
qui serait ainsi donnée aux EPCI ne coûterait rien à l'Etat.
Dans ces conditions, on peut penser que, si vous refusez, c'est peut-être
parce que l'amendement n'émane pas tout à fait de la bonne source ! Ou alors ce
serait une question d'amour propre d'auteur ? Je me perds en conjectures, parce
que, vraiment, cette mesure a tout pour plaire ; elle a notamment la qualité
principale de permettre aux élus locaux de trouver des modalités concrètes
d'intégration pour leurs différents projets en conciliant l'inconciliable.
Vous le savez, madame la secrétaire d'Etat, l'intercommunalité n'est pas
facile à mettre en oeuvre. Vous l'administrez d'en haut en envoyant des notes
administratives très respectables. Mais, vu d'en bas, c'est autre chose ! Il
faut d'abord décoder pour tous les élus locaux la multiplicité de textes
inextricables. Avez-vous déjà essayé ? Non ! Cela n'entre pas dans la mission
que vous avez exercée jusqu'ici. Faites-nous donc confiance ! Nous ne sommes
pas ici pour vous piéger ; nous sommes ici pour vous faire part de notre
expérience, en l'occurrence pour mettre le doigt sur les blocages techniques
qui existent uniquement en raison de la manière dont les textes sont écrits.
Ces blocages ne résultent pas d'une volonté. Ils n'ont pas été voulus lors de
la rédaction de la loi de juillet 1999. Tout simplement, la matière est
compliquée et l'on n'a pas tout prévu. Le même cas s'est présenté pour le CIF ;
grâce à vous, les problèmes relatifs aux modalités de calcul du CIF ont pu être
réglés de façon satisfaisante. Faisons de même pour un élément de la loi de
1999 qui n'a pas été réglé au moment de son élaboration !
Je parle de cette loi devant notre collègue Daniel Hoeffel ; qui en a été le
rapporteur ; et qui, notamment avec Michel Mercier, rapporteur pour avis de la
commission des finances, a fait un travail extrêmement important ; ce travail a
nourri, vous le savez, mes chers collègues, les débats d'une commission mixte
paritaire pendant plusieurs jours, ce qui est très rare dans la vie
parlementaire, surtout lorsque la majorité politique des deux assemblées est
différente. En l'occurrence, nous avons voulu nous accorder entre gens
d'expérience ; quelles que soient les sensibilités politiques des uns et des
autres.
Nous l'avons fait d'autant mieux, allais-je dire, qu'au sein d'une commission
mixte paritaire le Gouvernement ne siège pas. Seuls y participent les élus, aux
termes de la Constitution.
La commission mixte paritaire est d'ailleurs le plus bel instrument de la Ve
République, trop peu utilisé, mais, là, il a fonctionné comme il convient,
comme un lieu d'expression de la volonté générale et il a abouti à un texte.
Toutefois, ce texte, nous nous en apercevons au fur et à mesure de son
application, comporte encore des lacunes. Aujourd'hui, nous pointons l'une
d'elles : ce n'est pas pour porter un jugement de valeur, c'est pour prendre en
compte la vie concrète de nos collectivités.
Bref, madame la secrétaire d'Etat, à notre souhait d'obtenir une petite marge
de liberté supplémentaire pour régler le problème posé dans le sens des
objectifs visés par le Gouvernement, puisqu'il veut, paraît-il, plus
d'intercommunalité, plus d'intégration, vous répondez négativement. Croyez-moi,
cette réponse suscite notre surprise, notre incompréhension, mais aussi notre
déception.
Nous réitérons donc notre demande : réfléchissez à nouveau et revenez sur
votre appréciation négative, vraiment incompréhensible.
M. Paul Blanc.
Quelle plaidoirie !
M. Daniel Hoeffel.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hoeffel.
M. Daniel Hoeffel.
Je tiens à apporter le témoignage du rapporteur de la loi de juillet 1999 que
je fus, avec M. Michel Mercier.
Nous avons voulu que la taxe professionnelle unique consacre la forme la plus
élaborée des établissements publics de coopération intercommunale. Pour ma
part, je la pratique sur le terrain. Mais, pour aboutir à cette forme
d'intercommunalité, il faut, pendant les premières années qui suivent la
création d'un EPCI, éviter les secousses fiscales incompréhensibles pour
l'électeur et pour le contribuable de base, car ces secousses qui risqueraient
d'être préjudiciables à la cause de l'intercommunalité.
J'ose espérer, madame la secrétaire d'Etat, que, souscrivant à notre souhait,
vous accepterez qu'une fiscalité mixte appliquée dans les conditions que nous
préconisons puisse s'ajouter à la TPU au cours des premiers exercices, ce qui
fera mieux accepter par les élus et la population la forme la plus élaborée de
l'intercommunalité.
C'est, je crois, l'unique objet de la proposition qui vous est présentée et
qui est tout simplement réaliste. Madame la secrétaire d'Etat, je souhaite
hardemment que vous acceptiez de la concrétiser pour une certaine durée.
M. le président.
Madame le secrétaire d'Etat, maintenez-vous votre position ?
Mme Florence Parly,
secrétaire d'Etat.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° II-79 rectifié, accepté par la commission et
repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi de finances, après l'article 56
septies.
Je constate que cet amendement a été adopté à l'unanimité !
L'amendement n° II-119 rectifié, présenté par M. Charasse, est ainsi libellé
:
« Après l'article 56
septies,
insérer un article additionnel ainsi
rédigé :
« L'article 1638
quater
du code général des impôts est complété par un
paragraphe ainsi rédigé :
« ... - Lorsqu'il fait application des dispositions des I, II et III à la
suite du rattachement volontaire d'une commune à un établissement public de
coopération intercommunale à fiscalité propre, le produit communiqué à
l'établissement public en début d'exercice par les services fiscaux et qui
découle de l'état de notification des bases tient compte du taux applicable
dans la commune rattachée. »
Cet amendement n'est pas soutenu.
Article 56 octies