SEANCE DU 27 MARS 2001
M. le président.
La parole est à M. de Montesquiou, auteur de la question n° 999, adressée à
Mme le ministre de la jeunesse et des sports.
M. Aymeri de Montesquiou.
Madame la ministre, je souhaite attirer votre attention sur la nécessité de
développer des centres sportifs de formation dans les zones rurales. Si notre
pays a la chance de posséder actuellement de très grands sportifs qui
constituent des exemples pour notre jeunesse, la relève se prépare néanmoins
dès aujourd'hui en repérant de nouveaux talents sur l'ensemble du territoire,
par exemple dans les sports collectifs comme le rugby, le basket, le football
et le handball, qui développent à la fois l'esprit de compétition et de
solidarité.
Or, dans les zones rurales, et malgré les compétences et le dévouement des
dirigeants et des entraîneurs des petits clubs en faveur des écoles de sport,
les jeunes talents issus de la ruralité ne bénéficient pas des mêmes chances
que ceux qui sont issus des grands centres urbains. Afin qu'ils puissent mieux
concilier entraînement intensif et scolarité et pour tendre à l'égalité des
chances entre les jeunes des zones urbaines et ceux des zones rurales, il est
donc indispensable de créer des centres sportifs de formation de niveau
intermédiaire dans les zones rurales.
Madame la ministre, vous êtes certainement favorable à la création de tels
centres. Quels sont les moyens que vous entendez dégager ?
M. le président.
La parole est à Mme le ministre.
Mme Marie-George Buffet,
ministre de la jeunesse et des sports.
Monsieur le sénateur, vous avez
raison de souligner que, si nous avons de grandes championnes et de grands
champions, c'est d'abord grâce aux clubs associatifs, aux bénévoles et aux
éducateurs. Si nous obtenons de tels résultats en ce moment, c'est parce que le
sport français est enraciné sur tout le territoire et il faut porter une
attention particulière aux zones rurales.
D'ailleurs, le mois dernier, à Vichy, à la demande de très nombreux conseils
départementaux de la jeunesse, nous avons tenu une réunion du Conseil national
de la jeunesse uniquement consacrée à la place des jeunes dans la ruralité. A
cette occasion, les questions du sport ont été évoquées : accessibilité,
équipement, transport. Nous avons également tenu dans la foulée une réunion sur
les emplois-jeunes dans les zones rurales, qui sont souvent, d'ailleurs, source
de nouveaux services.
Aussi, je considère votre proposition de création de centres sportifs de
formation de niveau intermédiaire en zone rurale comme tout à fait positive.
Elle pourrait intégrer la réflexion du Conseil national de la jeunesse et,
surtout, celle que nous avons engagée à la commission nationale du sport de
haut niveau pour réviser des filières, notamment les pôles « espoirs ».
D'ores et déjà, nous travaillons à une meilleure implantation de ces pôles en
veillant, bien entendu, à ce que l'entraînement s'accompagne d'un suivi
rigoureux des études. En effet, nous le savons, de tous ces jeunes appelés dans
les pôles « espoirs », peu, demain, deviendront des championnes et des
champions. Il faut donc également les préparer à la vie active.
Notre démarche consiste surtout à ne pas trop éloigner le jeune de sa famille,
de son milieu, de son club, d'où la nécessité d'avoir une vision nationale de
l'implantation des centres de formation. Cette démarche rejoint donc la vôtre,
monsieur le sénateur, et intègre complètement votre proposition.
En outre, le fait que nous ayons pu créer un neuvième schéma collectif
consacré au sport nous permettra de mieux couvrir en équipements l'ensemble du
territoire national. Nous veillerons également au maintien et au développement
des conseillers techniques locaux, qui peuvent suivre les jeunes et les aider à
s'orienter.
Enfin, vous le savez, j'ai multiplié par deux la part régionale du Fonds
national pour le développement du sport, afin que tous les clubs, notamment
ceux des zones rurales, puissent en bénéficier. Mais je prends en compte votre
proposition, monsieur le sénateur, et je la soumettrai à la prochaine réunion
de la Commission nationale du sport de haut niveau.
M. Aymeri de Montesquiou.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. de Montesquiou.
M. Aymeri de Montesquiou.
Madame la ministre, votre réponse me rassure, mais les élus des zones rurales
ont néanmoins la conviction que, chez eux, les jeunes ne disposent pas des
mêmes chances que dans les zones urbaines, que la notion d'égalité des chances
n'est ainsi qu'un « voeu laïc ».
Ce sentiment a encore été accentué par une déclaration de Mme Voynet, voilà
trois ans, qui disait que l'on devait mettre fin à une politique «
ruralo-ruraliste ».
Si donc votre prise de conscience me rassure, j'aurais été heureux que vous
étayiez vos propos par un chiffrage indicatif.
CIRCULATION DES MOTOS-NEIGE
À DES FINS DE LOISIRS