Séance du 20 décembre 1999






QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Coût du recyclage des déchets pour les communes

683. - 17 décembre 1999. - M. Guy Vissac attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur les conséquences pour les communes de la loi n° 92-646 du 13 juillet 1992. Il lui rappelle que lesdites communes devront fermer, combler et paysager leurs décharges municipales afin de se mettre en conformité avec les dispositions de la loi précitée. Il lui indique que la date butoir du 1er juillet 2002 ne pourra être respectée par les communes pour la fermeture desdites décharges faute d'avoir mis en place des équipements d'élimination ou de recyclage des déchets, ou d'avoir opté pour des techniques difficiles à appréhender. Il lui indique également que se pose en outre le problème des coûts d'investissement et de fonctionnement que devront supporter les usagers. Il lui demande donc de lui préciser comment elle envisage l'application de la loi n° 92-646 du 13 juillet 1992 face aux problèmes que les communes ne manqueront pas de rencontrer afin d'être prêtes à la date du 1er juillet 2002.

Dysfonctionnement des conseils de prud'hommes des Hauts-de-Seine

684. - 17 décembre 1999. - M. Michel Duffour appelle l'attention de Mme le garde des sceaux, ministre de la justice, sur les dysfonctionnements des deux conseils de prud'hommes des Hauts-de-Seine qui conduisent à de véritables dénis de justice en raison des délais anormalement longs des procédures dus au manque criant de fonctionnaires. En effet, à leur création en 1978, l'effectif budgété était de dix-sept fonctionnaires pour Boulogne, et de vingt-cinq pour Nanterre. Or, si le nombre d'affaires traitées a quadruplé depuis, les effectifs sont demeurés inchangés. Cette situation est aggravée par les vacances de postes non pourvus au 1er octobre 1999, dix sur dix-sept à Boulogne, sept sur vingt-cinq à Nanterre. Dans le même temps, le nombre d'audiences n'a fait que croître : 697 en 1994, 762 en 1997, 794 en 1998. Il ne tient qu'à la conscience professionnelle des personnels de greffe pour que les procédures soient respectées. On ne peut leur reprocher les délais beaucoup trop longs afférents. Ainsi, il faut en moyenne quatre mois pour passer en conciliation, puis de quinze à dix-sept mois supplémentaires pour que l'affaire soit jugée. Au conseil de Boulogne, l'absence de traitement informatisé des dossiers ajoute à l'engorgement : la notification des jugements de 1998 ne s'effectue par exemple qu'en ce moment. Il aimerait connaître les dispositions qu'elle compte prendre pour remédier à cette situation qui décrédibilise cette institution.

Réorientation des missions de la SNECMA

685. - 17 décembre 1999. - M. Michel Duffour appelle l'attention de M. le ministre de la défense sur les récentes déclarations du président de la Société nationale d'études et de constructions de moteurs d'aviation (SNECMA) annonçant une réorientation stratégique de l'entreprise au travers de la création d'une société de holding dont le nouvel objet serait la participation directe ou indirecte dans toute opération financière, commerciale ou industrielle, ainsi que la gestion d'un portefeuille de titres de participation. Certes, aujourd'hui plus un seul programme aéronautique majeur ne peut être lancé par une seule entreprise, ni même par une seule nation. Il faut donc trouver des alliances technologiques et des montages financiers afin de préparer l'avenir. Notre pays ne part pas de rien dans ce domaine. La France a une solide expérience, que ce soit avec Airbus, Ariane ou CFMI, il existe donc bien d'autres choix que celui d'engager une réorientation de la vocation des établissements vers des activités financières ouvertes aux capitaux privés en France et à l'étranger, dont on sait qu'elle sert d'abord aux actionnaires. Le personnel, les acquis sociaux, la réduction du temps de travail, l'emploi, les programmes et l'outil industriels passent dans ces conditions au second plan. Il souhaiterait connaître son avis sur cette déclaration et savoir s'il entend consulter les salariés, leurs organisations syndicales, les parlementaires avant toute décision engageant la privatisation d'une entreprise nationale de pointe.

Difficultés d'application de la loi
relative aux animaux dangereux

686. - 17 décembre 1999. - Devant la prolifération des chiens de type pitbulls dans les zones dites sensibles, M. Christian Demuynck attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les difficultés d'application de la loi n° 99-5 du 6 janvier 1999, relative aux animaux dangereux. Cette dernière prévoit des mesures dans un souci de sécurité, comme notamment l'interdiction pour certains chiens d'accéder dans les lieux publics, l'obligation de les tenir muselés ou encore de les déclarer en mairie. Près d'un an après la parution de cette loi, on voit toujours autant de molossoïdes et de jeunes chiots de ce type dans les banlieues. De surcroît, on les rencontre dans les lieux interdits et ils ne sont que rarement attachés et muselés. Il lui demande d'une part si une campagne d'information peut être lancée sur cette question, et d'autre part quand des mesures efficaces seront prises pour faire appliquer cette réglementation.