Séance du 23 novembre 1999






QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Situation de l'enseignement bilingue français-breton

660. - 19 novembre 1999. - M. Pierre-Yvon Trémel attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les moyens nécessaires à mettre en oeuvre pour faire face à la croissance constatée de l'enseignement bilingue français-breton. Le souhait de 88 % des habitants de Basse Bretagne de conserver la langue bretonne, l'avis favorable de 80 % d'entre eux à son enseignement, sont des signes évidents de la volonté des habitants de Bretagne de maintenir un élément essentiel de leur culture. Dans la partie bretonnante, les 5 000 élèves des classes bilingues (public, privé et Diwan) représentent 1,7 % de la population scolaire. Au rythme actuel de 18 à 20 % d'augmentation annuelle des enfants dans les classes bilingues, cette proportion sera vraisemblablement de 5 % en l'an 2005. Dès lors, il est indispensable de prendre en compte les prévisions d'effectifs pour les années à venir, et de créer ainsi des conditions favorables au développement de l'enseignement bilingue, autant du point de vue de l'ouverture des classes que du point de vue du recrutement et de la formation des enseignants. En ce qui concerne l'école associative Diwan, il est utile de rappeler que son action est complémentaire aux autres filières de l'enseignement bilingue, grâce notamment à son système pédagogique par immersion. Malheureusement, son développement est menacé par un statut mal adapté ; en témoigne la décision récente de M. le préfet de la région Bretagne de porter devant la juridiction administrative une délibération du conseil régional subventionnant la rénovation de bâtiments municipaux de Carhaix, destinés notamment à l'accueil d'un lycée. Aussi, la rentrée 2000-2001 se préparant dès à présent, l'association Diwan s'inquiète, à juste titre, de son futur statut. En conséquence, il lui demande quelles mesures il entend prendre pour répondre aux attentes des parents des filières bilingues en matière d'ouverture de classes, de recrutement et de formation des enseignants. Il lui demande également de bien vouloir lui faire un point de la situation sur les négociations en cours avec l'association Diwan.

Développement des magasins d'usine

661. - 19 novembre 1999. - M. Jean-Pierre Raffarin demande à Mme le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat quelle est la politique de l'Etat quant au développement des magasins d'usine en France.

Financement des travaux sur les routes nationales
dans la région Auvergnes

662. - 24 novembre 1999. - M. Guy Vissac attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la nécessité pour la région Auvergne que soit maintenu le taux de participation de l'Etat pour les travaux routiers du réseau national, et ce à équivalence du dernier contrat de plan. Il lui rappelle que, tandis que se négocient actuellement les crédits du futur contrat de plan Etat-région, le taux de participation de l'Etat en faveur des travaux routiers du réseau national atteindrait 50 %, laissant ainsi aux autres collectivités locales la moitié du financement. Ceci est d'autant plus discutable que le réseau des routes nationales relève uniquement de l'Etat. Il lui demande donc de lui préciser les intentions du Gouvernement en la matière tout en lui rappelant qu'une participation plus lourde de la région Auvergne dans ce secteur risque de compromettre d'autres programmes d'équipement ou l'obligerait à revenir sur sa résolution de maintenir les taux d'imposition actuels.

Problèmes de l'élevage ovin

663. - 23 novembre 1999. - M. René-Pierre Signé souhaite faire partager à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche son inquiétude et ses réflexions sur la situation très précaire de l'élevage ovin, tout particulièrement celui qui est implanté dans la vaste zone du bassin d'élevage de bovins allaitants. En effet, dans ces régions, l'élevage des ovins fut, et reste dans une certaine mesure, surtout le fait d'éleveurs bovins à l'herbe, qui trouvaient là une activité idéalement complémentaire à leur spéculation principale. Nul n'ignore l'évolution désastreuse subie par cette activité. De la concurrence néozélandaise, dès la fin des années 1970, à la politique agricole commune de 1992, en passant par la trop faible organisation de producteurs morcelés et par le changement des habitudes de consommation, les causes du déclin sont aussi anciennes que multiples. Elles dépassent non seulement le cadre de cette question, mais encore, hélas, les possibilités d'une relance, aussi déterminée soit-elle. La concurrence entre les viandes n'oppose désormais que la viande bovine, d'une part, le porc et la volaille, d'autre part. L'agneau et le mouton semblent à présent voués à occuper une frange non négligeable, mais néanmoins secondaire, du marché des produits carnés. Cependant, plusieurs éléments positifs pour l'élevage ovin sont apparus ces dernières années. La baisse continue des cours de l'agneau a conduit les éleveurs à réduire leurs coûts, en inventant par exemple les bergeries tunnels ; elle a également accéléré l'émergence de filières de produits de qualité. D'autre part, l'élevage d'ovins retrouve beaucoup de sa pertinence dans le contexte des contrats territoriaux d'exploitation. En effet, cette production permet de valoriser les surfaces herbagères sans recourir à l'extensification quasi permanente dont on observe les effets pervers en élevage bovin allaitant. Il revient aujourd'hui aux partenaires publics et professionnels d'explorer ces pistes. Il souhaite donc connaître son point de vue sur les perspectives des élevages mixtes d'ovins et de bovins allaitants. Il aimerait aussi savoir si une action volontariste de l'Etat en vue d'encourager et d'accompagner la relance de ce profil d'exploitations agricoles semble pertinente au Gouvernement.

Taxe professionnelle de Pantin

664. - 23 novembre 1999. - Mme Danielle Bidard attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le contentieux existant entre la ville de Pantin et son ministère, concernant le versement de recettes de taxe professionnelle. En effet, dès 1992, la municipalité de Pantin a engagé une procédure judiciaire pour obtenir le paiement des compensations prévues par la loi, suite à la réforme de la taxe professionnelle et d'exonérations accordées aux entreprises. Le ministre du budget accepte de verser la somme de 7,5 MF sur la base de l'évaluation des services fiscaux, mais ne prend pas en compte l'actualisation de cette somme. La ville a procédé à l'évaluation de son préjudice et l'a estimé à 20 MF de l'époque soit 41 MF en francs d'aujourd'hui. Elle lui demande de restituer à la ville de Pantin l'intégralité des compensations réactualisées auxquelles elle a droit.