Séance du 14 décembre 1998
QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Majoration pour enfants servie aux veuves civiles
399.
- 11 décembre 1998. -
M. Bernard Joly
appelle l'attention de
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
sur la situation des veuves civiles ayant élevé trois enfants et plus pendant
neuf ans avant leur seizième anniversaire, auxquelles certaines caisses
régionales d'assurance maladie (CRAM) ou direction régionale des affaires
sanitaires et sociales (DRASS) refusent d'appliquer un mode de calcul pour la
prise en compte de la majoration de 10 % conforme à celui retenu par la Cour de
cassation en 1992 et confirmé par de nombreux jugements de première instance ou
d'appel. Il est anormal que, pour bénéficier de ce mode de calcul, les veuves
concernées soient obligées d'introduire des recours contentieux, dont la
procédure est longue et coûteuse, et le principe même inacceptable dans la
situation de détresse morale dans laquelle elles se trouvent placées à la suite
de la disparition de leur époux. Devant cette rupture du principe d'égalité
entre les assurés sociaux, le Médiateur de la République, sur sa sollicitation,
a soumis aux pouvoirs publics, à deux reprises, en août 1997 et en février
dernier, une proposition de réforme relative à la majoration pour enfants en
cas de cumul de pensions. Au cours de la réunion de février, le représentant du
ministère a indiqué que votre cabinet avait été saisi d'une note sur ce sujet
qui préconisait une clarification des textes législatifs pour déterminer la
limite du cumul d'une pension de réversion et d'avantages vieillesse. Aussi
quel n'a pas été son étonnement de voir le Gouvernement déposer, dans la loi de
financement de la sécurité sociale, un amendement, voté par la majorité à
l'Assemblée nationale, qui méprise la jurisprudence constituée par les arrêts
de la Cour de cassation et aggrave le sort d'une catégorie déjà défavorisée. Il
lui demande les raisons de l'acharnement du pouvoir exécutif mis à nier que la
majoration pour enfants est bien un droit distinct de la pension elle-même qui
n'a pas à être compris dans la base de calcul de la limite du cumul autorisé
entre un avantage personnel de vieillesse et la pension de réversion du régime
général.
Liaisons transalpines pour les voyageurs et les marchandises
400.
- 11 décembre 1998. -
M. Michel Barnier
appelle l'attention de
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
sur l'urgence qui s'attache à une relance politique et forte de la part du
Gouvernement français et du Gouvernement italien concernant les lisaisons
transalpines pour les voyageurs et pour les marchandises entre Lyon-Satolas et
Turin. Les citoyens de la Confédération helvétique ont en effet donné, il y a
quelques semaines, le feu vert financier pour les tunnels ferroviaires
transalpins du Saint-Gothard et du Loetschberg par lesquels seront acheminés
une grande partie des camions vers l'Italie. Cette décision populaire,
encouragée par les pouvoirs publics de la Confédération helvétique, illustre
une volonté politique qui semble aujourd'hui faire défaut dans notre pays. Dans
le même temps et dans l'esprit du « rapport Brossier » qui avait pourtant été
présenté par le Gouvernement comme un simple rapport administratif, la SNCF est
chargée d'examiner, parmi d'autres hypothèses, le renforcement de la ligne
existante du chemin de fer conduisant d'Ambérieu à l'Italie en passant par
l'agglomération d'Aix-les-Bains et de Chambéry. Cette hypothèse qui
consisterait à créer une troisième voie est totalement inacceptable pour les
élus savoyards qui agissent au même moment pour la préservation de la
reconquête de la dimension naturelle du lac du Bourget. Les élus savoyards
s'interrogent également sur l'hypothèse du phasage des travaux à Lépin-le-Lac
mentionné dans la décision ministérielle du 18 septembre 1998, hypothèse
unanimement rejetée lors de la consultation de début 1998. Il lui demande de
lui indiquer précisément quelle est la politique du Gouvernement français sur
la traversée des Alpes et, dans l'hypothèse nécessaire et souhaitable où le
Gouvernement confirmerait les engagements pris au plus haut niveau et notamment
à l'occasion du sommet franco-italien de septembre 1997 par le chef de l'Etat
et par le Premier ministre eux-mêmes, quelles sont les prochaines étapes et les
prochaines décisions qui seront mises en oeuvre par le gouvernement pour la
réalisation de ce projet de liaison transalpine pour les voyageurs et pour les
marchandises.
Aménagement du carrefour « La Provence » dans la Marne
401.
- 14 décembre 1998. -
M. Jacques Machet
rappelle à
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
que, depuis 1990, les élus du département de la Marne attirent régulièrement
l'attention des services de l'Etat sur le carrefour « La Provence »
(intersection de la RN 44 et de la RD 19). Cette intersection est située en
haut d'une côte et la visibilité y est très réduite. En effet, les usagers de
la RD 19 qui veulent traverser la RN 44 ne peuvent le faire sans prendre de
risques. Par ailleurs, le trafic est très dense sur cette nationale, et la
vitesse sans doute excessive. Malgré les nombreuses démarches, auprès du
préfet, du ministre de l'équipement, des transports et du logement de la part
des élus, malgré les études qui ont été réalisées, notamment par le CETE de
l'Est (centre d'études techniques de l'équipement de l'Est), rien n'a bougé,
rien sinon le nombre des accidents très graves, le nombre des blessés et des
morts. Aujourd'hui, les usagers de ce carrefour, les élus attendent une
réponse. Ils souhaitent la modification de l'infrastructure, et pas seulement
quelques panneaux de signalisation supplémentaires.
Signature et ratification de la charte européenne
des langues régionales ou minoritaires
402.
- 14 décembre 1998. -
M. Pierre-Yvon Tremel
attire l'attention de
Mme le ministre de la culture et de la communication
sur la signature et la ratification par la France de la Charte européenne des
langues régionales ou minoritaires, déjà signée par dix-huit Etats, et ratifiée
par six d'entre eux. Cette charte est l'outil indispensable à la sauvegarde et
à la promotion des langues régionales de France, et reste aujourd'hui le seul
texte normatif assurant la survie de ces langues. Le Premier ministre a rappelé
à différentes reprises, en particulier lors du Conseil de l'Europe, que
l'identité de l'Europe était fondée notamment sur son patrimoine linguistique
et culturel et qu'à ce titre une attention toute particulière devait être
portée aux langues et cultures régionales. Le rapport qu'il a confié à M.
Poignant a été rendu public le 1er juillet dernier. S'agissant de la charte, il
y est notamment suggéré de demander une expertise juridique ayant pour objet de
préciser les stipulations susceptibles d'être prises en compte au regard des
règles et principes à valeur constitutionnelle. Cette mission a été confiée à
M. Guy Carcassonne. En effet, il y aurait selon le Conseil d'Etat - dans son
avis du 8 février 1997 - non-conformité entre cette charte et notre
constitution, dans son article 2. Or, ce dernier conclu dans son rapport que la
charte n'était pas nécessairement imcompatible avec l'article 2 de la
constitution. Dès lors, il souhaiterait savoir, au vu des rapports remis au
Premier ministre, de quelle manière le Gouvernement compte faire avancer ce
dossier. Maintenant que la volonté politique semble exister au plus haut niveau
de l'Etat, quand le Gouvernement compte-t-il procéder à la signature de la
charte, et, au-delà des obstacles juridiques, oui ou non la France a-t-elle la
ferme volonté de tout mettre en oeuvre pour que la charte puisse être ratifiée
dans les meilleurs délais ?
Organisation des voyages scolaires
403.
- 14 décembre 1998. -
Mme Gisèle Printz
appelle l'attention de
Mme le ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire
sur les dispositions prises en matière de voyages scolaires. La circulaire du
27 septembre 1997 distingue deux grands types de sorties. D'une part, les
sorties obligatoires ou régulières inscrites à l'emploi du temps, d'autre part,
les sorties scolaires facultatives pour lesquelles il est prévu de demander une
participation aux familles après délibération en conseil d'administration
scolaire. Or, la plupart des enseignants ne font pas la différence entre les
deux types de sorties ; une note de rappel est par ailleurs venue jeter le
trouble en début d'année scolaire. Ainsi, les enseignants perçoivent de ces
instructions que les sorties scolaires doivent être gratuites et docn, que l'on
ne peut plus organiser de voyages scolaires. Concernant le financement de ces
activités, les opérations type vente sur la voie publique ou empaquetage dans
les supermachés sont désormais assimilées à du travail clandestin et par
conséquent interdites. Par ailleurs, seul l'établissement scolaire, en tant
qu'entité juridique, est maintenant habilité à organiser des voyages, ce qui
oblige les enseignants à passer par l'administration pour les encaissements.
Concernant enfin le remplacement des enseignants en voyage, ceux-ci doivent
veiller à ce que leurs cours soient assurés en leur absence pour les autres
classes dont ils ont la charge. Ils doivent donc trouver des collègues pour les
remplacer. Ces mesures lui semblant quelque peu contraignantes, elle lui
demande de bien vouloir lui indiquer si elle souhaite prochainement les
assouplir et explorer d'autres pistes pour que les élèves puissent continuer à
découvrir les régions françaises et les pays voisins en compagnie de leurs
professeurs.
Transports en commun en site propre
dans l'agglomération niçoise
404. - 14 décembre 1998. - M. Jacques Peyrat appelle tout particulièrement l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur le projet de transport en commun en site propre de l'agglomération niçoise (TCSP). Ce projet est aujourd'hui très attendu par l'ensemble de la population pour améliorer la circulation dans la commune. Il suscite également un très large consensus car c'est un moyen de transport propre, silencieux, pratique et de nature à modifier à la fois les comportements ainsi que l'équilibre et l'esthétique des quartiers. Aussi, compte tenu de la qualité de ce projet et des différents avis très favorables rendus, tant par la direction départementale de l'équipement et le préfet des Alpes-Maritimes que par la direction des transports terrestres, il lui demande s'il compte donner une suite favorable au projet en apportant la contribution financière de l'Etat.