QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Assurance chômage des emplois-jeunes
237.
- 9 avril 1998. -
M. Gérard César
attire l'attention de
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
sur les réactions de nombreux maires de son département concernant le versement
des indemnités de chômage relatives aux emplois-jeunes. En effet, ce dispositif
n'a pas été prévu et l'Union nationale pour l'emploi dans l'industrie, le
commerce et l'agriculture (UNEDIC) refuse aux communes l'affiliation des
contrats du programme Nouveaux emplois - nouveaux services. Aussi, il
souhaiterait connaître les dispositions envisagées par le Gouvernement.
Respect des droits des enfants
328.
- 9 avril 1998. -
M. Alain Gournac
attire l'attention de
M. le ministre de l'intérieur
sur la situation inacceptable faite à des enfants obligés, semble-t-il, de
mendier tous les jours dans les rues de la capitale et dans le métro. La France
est la patrie des droits de l'homme. Elle a, par ailleurs, ratifié en 1990 la
Convention internationale des droits de l'enfant. Chaque année, le 20 novembre,
est célébrée la journée internationale des droits de l'enfant. Malgré ces
engagements qui, en aucun cas, ne peuvent être de simples engagements de
principe, des enfants de tout âge mendient quotidiennement sur la voie publique
et dans les transports en commun. Tous les jours, des jeunes femmes allaitant
des bébés mendient par tous les temps, assises par terre, entourées d'enfants
dont les plus âgés n'ont guère plus d'une dizaine d'années. La France étant le
deuxième pays au monde pour l'aide au développement, il est d'autant plus
choquant que sur notre propre territoire des enfants soient laissés dans le
plus extrême dénuement. Il lui rappelle que suivant les articles 24 et 28 de la
Convention internationale relative aux droits de l'enfant, les Etats parties
reconnaissent à l'enfant le droit de jouir du meilleur état de santé possible
et de bénéficier de services médicaux. Ils doivent de ce fait lui assurer
l'assistance médicale et les soins de santé nécessaires, l'accent devant être
mis sur le développement des soins de santé primaires. Par ailleurs, les Etats
signataires de cette convention s'engagent à rendre l'enseignement primaire
obligatoire et gratuit pour tous. Il lui demande donc de bien vouloir lui
donner des informations à ce sujet et lui préciser les actions qu'il envisage
de mettre en oeuvre pour que cesse ce qui apparaît bien comme une utilisation
des enfants. Il estime que le 150e anniversaire des décrets de Victor
Schoelcher abolissant l'esclavage devrait être l'occasion pour remédier à cette
situation dont il est immoral de s'accommoder.
Avenir de l'usine Renault de Choisy-le-Roi
240.
- 9 avril 1998. -
Mme Hélène Luc
attire l'attention de
M. le secrétaire d'Etat à l'industrie
sur la situation de l'usine Renault implantée à Choisy-le-Roi. Restant la seule
unité industrielle de Renault à être située dans la première couronne de la
région parisienne, cette usine, forte d'un potentiel humain de 840 salariés et
de technologies avancées, doit pouvoir s'assurer d'un développement stable et
durable. Or, la mise en oeuvre de plans sociaux et l'abandon envisagé de
certaines productions compromettraient l'avenir de cette unité dont les carnets
de commande se situent constamment à un niveau élevé. Elle estime avec de
nombreux partenaires économiques et sociaux qu'il faut, à l'inverse, créer les
conditions permettant d'engager l'unité choisyenne de Renault, dont l'Etat est
le principal actionnaire, dans la voie de coopérations et d'investissements
fructueux préservant l'emploi et le statut des salariés. C'est pourquoi elle
lui demande de bien vouloir lui faire part de ses intentions en la matière.
Dangers résultant de la vente
de ballons gonflés au protoxyde d'azote
239. - 9 avril 1998. - Mme Dinah Derycke interroge M. le secrétaire d'Etat à la santé sur la vente, lors de raves-parties ou dans les discothèques, de ballons gonflés au protoxyde d'azote. Ce gaz provient des bouteilles siphons destinées normalement à la fabrication de la crème Chantilly ; en passant directement dans les ballons baudruche, il garde intactes ses propriétés, à savoir : un effet hilarant ; des sensations de grosses chaleurs et de vertiges allant jusqu'à la perte de connaissance ; une distorsion de l'ouïe. Ces effets durent une minute. Le ballon est vendu 10 francs. Ces faits ont été constatés dans la région de Béziers où des enfants de classe de troisième se sont confiés à des gendarmes lors d'une journée de prévention. Depuis, un gérant de discothèque pour adolescents (14-16 ans) a été mis en examen pour mise en danger d'autrui, administration de substances nuisibles à des mineurs, administration de substances vénéneuses. Si les pouvoirs publics sont alertés dans cette région, il est néanmoins fortement à craindre qu'une telle pratique se répande rapidement sur le territoire. En effet, le bénéfice net réalisé lors de la vente d'un ballon gonflé au protoxyde d'azote est de 8,50 francs (prix de vente : 10 francs) pour le vendeur. Pour l'acheteur, c'est un plaisir artificiel bon marché et dont il n'est pas averti des dangers. Les éléments sont donc réunis pour que, la mode et le bouche-à-oreille aidant, les pouvoirs publics se retrouvent devant un grave problème de santé publique. En conséquence, elle lui demande quelles mesures de prévention et de santé publique il entend prendre contre ce qui pourrait devenir un phénomène d'une ampleur incontrôlable.