Plus la mission d’information, présidée par Jean-Marie Mizzon (UC ‑ Moselle), poursuit ses auditions, plus il apparaît évident que la dématérialisation des services publics doit s’accompagner d’une offre de médiation pour les Français ne maîtrisant pas totalement les outils numériques, comme le Premier ministre l’avait annoncé dans son discours du 13 octobre 2017 lançant Action Publique 2022 et l’objectif des "100% de services dématérialisés d’ici 2022". Le numérique pour tous doit aller en même temps que le tout numérique, devenu désormais un bien de première nécessité.
Pour les grandes associations (ATD Quart-Monde, la Cimade, la Croix-Rouge, la Fédération des acteurs de la solidarité, le Secours Catholique, Emmaüs notamment) entendues en table-ronde mercredi 17 juin, la formation des travailleurs sociaux au numérique doit permettre cet accompagnement individualisé qui ré-humanise le rapport entre l’usager et l’administration. Cet accompagnement, qui requiert un maillage territorial étroit et donc un partenariat avec les collectivités locales, manque cependant de moyens financiers appropriés ou d’un référentiel universel et partagé. Seule la multiplication massive d’aidants numériques permettra, en tissant la toile de l’inclusion numérique, l’accès aux droits de chacun.
Pour le rapporteur, Raymond Vall (RDSE ‑ Gers), "il faut rééquilibrer le rythme : la formation au numérique doit aller à la même vitesse que la dématérialisation, laquelle doit systématiquement prendre en considération le risque d’exclusion numérique, en associant des usagers dans la conception des sites et en veillant à leur ergonomie. Il faut également reconnaître un droit à l’erreur numérique".
La mission d’information organisera lundi 22 juin une table-ronde consacrée au risque d’illectronisme dans l’enseignement universitaire, les auditions ayant souligné que si les jeunes, nés avec le numérique, maîtrisent les réseaux sociaux ou les jeux en ligne, tous ne sont pas à l’aise avec les outils numériques, y compris dans l’enseignement supérieur. Or, la maîtrise du numérique devient un facteur d’employabilité, comme l’a souligné l’Association nationale des directeurs des ressources humaines et l’a montré le recours massif au télétravail pendant le confinement, avec sa probable pérennisation.
L’actualité de la mission d’information sur le site internet du Sénat :
http://www.senat.fr/commission/missions/lutte_contre_lillectronisme.html
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Jean-Christian LABIALLE
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