Rapport d'information fait à la suite d'une mission effectuée au Brésil et en Argentine afin d'étudier l'évolution de la situation économique ainsi que la présence française dans ces deux pays
HUCHON (Jean)
RAPPORT D'INFORMATION 233 (1999-2000) - COMMISSION DES AFFAIRES ETRANGERES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 149 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE I -
LA MISSION AU BRÉSIL -
CHAPITRE II -
LA MISSION EN ARGENTINE -
CHAPITRE III -
LE BRÉSIL, GÉANT DE L'AMÉRIQUE LATINE... -
CHAPITRE IV -
... ET L'ARGENTINE,
PRINCIPAL PARTENAIRE DU BRÉSIL... -
CHAPITRE V -
...DANS UNE INTÉGRATION RÉGIONALE QUI REPRÉSENTE D'ORES ET DÉJÀ LE QUATRIÈME PÔLE ÉCONOMIQUE DU MONDE -
CHAPITRE VI -
LA FRANCE AU BRÉSIL ET EN ARGENTINE :
UN PARTENAIRE COMMERCIAL
MAIS SURTOUT UN INVESTISSEUR -
CHAPITRE VIII -
LES OBSERVATIONS DE LA DÉLÉGATION - EXAMEN EN COMMISSION
-
ANNEXE N° 1 -
PROGRAMME DE LA MISSION D'INFORMATION -
ANNEXE N° 2-
PRINCIPAUX INVESTISSEMENTS FRANÇAIS
INTERVENUS AU BRÉSIL DEPUIS CINQ ANS
N°
233
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 23 février 2000.
RAPPORT D'INFORMATION
FAIT
fait au nom de la Commission des Affaires économiques et du Plan (1) à la suite d'une mission effectuée au Brésil et en Argentine afin d'étudier l'évolution de la situation économique ainsi que la présence française dans ces deux pays,
Par
MM. Jean HUCHON, Jean-Paul EMORINE, Léon FATOUS, Gérard
CÉSAR, Bernard JOLY, Alain GÉRARD et Gérard LE CAM,
Sénateurs.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Paul Emorine, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Léon Fatous, Louis Moinard, Jean-Pierre Raffarin, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Charles de Cuttoli, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Paul Dubrule, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Amérique du Sud.
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Une délégation de la commission des affaires économiques
du Sénat s'est rendue au Brésil et en Argentine du 19 au
28 septembre 1999.
Cette délégation était chargée d'une mission
d'information consistant à étudier l'évolution de la
situation économique ainsi que la présence française dans
ces deux pays qui forment depuis 1991, avec l'Uruguay et le Paraguay, une union
douanière et commerciale (le MERCOSUR) qui constitue d'ores et
déjà la quatrième puissance économique du monde en
termes de produit intérieur brut.
La délégation était composée de la manière
suivante :
- M. Jean Huchon, vice-président de la commission, sénateur
du Maine-et-Loire ;
- M. Jean-Paul Emorine, secrétaire de la commission,
sénateur de Saône-et-Loire ;
- M. Léon Fatous, secrétaire de la commission,
sénateur du Pas-de-Calais ;
- M. Gérard César, sénateur de la Gironde ;
- M. Bernard Joly, sénateur de la Haute-Saône ;
- M. Alain Gérard, sénateur du Finistère ;
- M. Gérard Le Cam, sénateur des Côtes-d'Armor.
Les membres de la délégation souhaitent exprimer toute leur
gratitude aux interlocuteurs politiques et économiques brésiliens
et argentins qui leur ont réservé un accueil chaleureux et
attentif, ainsi qu'aux ambassades de France et aux services économiques
implantés auprès d'elles qui ont oeuvré avec
compétence et efficacité pour le bon déroulement de leur
mission d'information.
CHAPITRE I -
LA MISSION AU BRÉSIL
La
délégation de la commission des affaires économiques est
arrivée le lundi 20 septembre 1999 au matin à São
Paulo. Elle a été accueillie par M. Hedi Picquart, consul
général adjoint et M. Pierre-Henri Lenfant, conseiller
commercial adjoint.
Accompagnée de M. Philippe Bouyoux, chef de la mission économique
et financière à Brasilia, de Mme Françoise Meteyer-Zeldine
et de M. Jérôme Leyvigne, de la mission économique et
financière de São Paulo, elle s'est rendue au siège de la
société Alstom do Brasil à Lapa, dans la
périphérie de São Paulo.
MM. Philippe Joubert, Président d'Alstom do Brasil et Daniel Huet,
directeur du marketing ont brossé un panorama des activité de
leur société au Brésil.
Après une visite des ateliers (l'usine construit et répare les
matériels roulants de métro et notamment celui de São
Paulo) la délégation s'est rendue à Carrefour Interlagos,
le plus moderne des hypermarchés de Carrefour do Brasil. En
présence du directeur du magasin, M. Francisco Gomez Araujo, elle s'est
entretenue avec M. Jean Duboc, directeur général de Carrefour au
Brésil : " Comment réagit le consommateur
brésilien, neuf mois après la dévaluation ? Comment
Carrefour perçoit-il le marché brésilien ? ",
servirent notamment de thèmes à la discussion.
A MM. Bouyoux et Lenfant, s'étaient joints M. Pierre De
Oliveira et Mme Sandrine Privat, de la mission économique et
financière de São Paulo.
Puis la délégation s'est rendue au Banco CCF Brasil SA (filiale
du Crédit commercial de France) où elle s'est entretenue avec M.
Bernard Mencier, directeur général.
M. Mencier a dressé un bilan de la situation économique et
financière du Brésil en insistant sur les atouts du pays. Il a
aussi évoqué le rôle de la communauté
financière internationale.
Enfin, la délégation s'est rendue au siège de la chambre
de commerce franco-Brésilienne (CCFB). Elle a pu s'y entretenir avec les
principaux représentants de la communauté d'affaires
française.
Les personnalités rencontrées ont été les
suivantes :
- pour les services : M. Jean Larcher, président de la CCFB,
ancien président du groupe Accor do Brasil, conseiller du commerce
extérieur ;
- pour l'industrie: M. Jean-Claude Breffort, délégué
général du groupe Saint Gobain au Brésil, ancien
président de la CCFB, conseiller du commerce extérieur ;
- pour l'agro-alimentaire: M. Georges Chaix, groupe Louis Dreyfus,
conseiller du commerce extérieur ;
- pour les banques: M. Jean-Marc Torre, Banco BNP Brasil.
Les sujets abordés ont surtout concerné la place de la France
dans les différents secteurs économiques du Brésil.
Le mardi 21 septembre 1999, la délégation s'est d'abord
entretenue avec M. José Anibal, secrétaire d'Etat pour les
sciences, la technologie et le développement économique de l'Etat
de São Paulo.
Le ministre a évoqué les forces et faiblesses de l'Etat de
São Paulo au sein du Brésil, tout en insistant sur les
problèmes auxquels le pays tout entier était confronté.
Puis, la délégation s'est rendue au siège de la Lyonnaise
des Eaux do Brasil. Elle s'est entretenue avec M. Yves Besse, directeur
commercial, qui a notamment mis l'accent sur le rôle majeur de cette
filiale de la Lyonnaise des Eaux dans la distribution de l'eau dans la
région de São Paulo et plus généralement au
Brésil.
Après un déjeuner offert par M. Jean Lévy, consul
général de France à São Paulo, la
délégation a visité l'établissement de la FNAC
récemment ouvert dans cette ville.
M. Pierre Courti, directeur général de la FNAC au Brésil,
étant en déplacement en France, la délégation s'est
entretenue avec M. Eric Bloch, directeur de produits, qui a
évoqué les opportunités de la FNAC au Brésil.
La délégation a, ensuite, quitté São Paulo pour Rio
de Janeiro.
Arrivée dans la soirée à Rio, elle fut accueillie par
M. Denis Delbourg, consul général de France.
Le mercredi 22 septembre 1999, elle s'est rendue, dans la matinée, au
centre opérationnel de la société LIGHT, filiale
d'Electricité de France. Elle a été accueillie par M.
Michel Gaillard, directeur général de la société.
Au cours de la visite, M. Gaillard a dressé le tableau des
activités de LIGHT au Brésil en rappelant que la
société avait remporté, en 1998, l'appel d'offres pour la
privatisation d'Eletropaulo Metropolitana, la plus grosse société
d'électricité en Amérique du Sud.
Au cours du déjeuner offert par M. Denis Delbourg, consul
général, la délégation a pu rencontrer MM.
Daniel Henner, directeur général de Thomson CSF, Bernard Peyre,
directeur général d'Elf, Gilles Billot, vice-directeur d'Elf,
Jean-Pierre Simonnot, consultant, Robert Seccia, directeur commercial de JC
Decaux, Alberto Vasquez, directeur administratif et financier du Groupe
Vivendi, Philippe Rouvières de Sulinvest, Pierre-Michel Fauconnier,
directeur de Peugeot-Citroën do Brasil, Stéphane Cardon, directeur
général de UAP Seguros, Evrard Bugelli, directeur
général de Total Petrolo do Brasil, Jacques Fulcrant, directeur
de France Télécom, Olivier Mathieux d'Essilor/Sudop, et Mme
Marie-Annick Mercier de Consulcom.
Participaient aussi à ce déjeuner, M. Raymond Julia, consul
adjoint et M. Robert Villemin, conseiller commercial au consulat
général.
Puis, la délégation s'est rendue au siège de la
fédération des industries de Rio de Janeiro (FIRJAN). Elle y a
été accueillie par M. Tito Ryff, secrétaire d'Etat au
développement économique et au tourisme de l'Etat de Rio de
Janeiro.
Elle s'est entretenue avec M. Carlos Fernando Gross, premier
vice-président de la FIRJAN, Antenor Barros Leal et Guillermo Levy,
vice-présidents ainsi qu'avec M. Amaury Temporal, responsable des
relations internationales.
Au cours des entretiens, il fut mis l'accent sur les données de base de
l'industrie de l'Etat de Rio de Janeiro et plus généralement de
l'économie brésilienne (structure sectorielle, inflation, tarifs
douaniers, investissements étrangers directs...).
En milieu d'après-midi, la délégation a participé
à une table ronde avec des représentants des entreprises
françaises implantées dans l'Etat de Rio de Janeiro :
- M. Daniel Henner, délégué Thomson CFE ;
- M. Jean-Philippe Fauconnier, directeur de Peugeot Citroën do
Brasil ;
- M. Evrard Bugelli, directeur de Total do Brasil ;
- M. Bernard Peyre, directeur de Elf Brésil ;
- M. Jean-Pierre Simonnot, consultant ;
- M. Jacques Fulcrant, directeur de France Télécom ;
- M. Roberto Seccia de la société J.C. Decaux ;
- M. Olivier Mathieux, directeur Général de Sidop Essilor.
Au cours de ces entretiens, il fut, notamment, mis l'accent sur les coûts
spécifiques que doivent supporter les entreprises désireuses
d'investir ou de s'implanter dans cet immense pays.
Enfin, la délégation a été reçue à
dîner par M. Gouvêa Viera, avocat et ancien président de la
chambre de commerce franco-brésilienne.
Le 23 septembre au matin, la délégation a quitté Rio de
Janeiro pour Curitiba, capitale de l'Etat de Parana. Elle y a été
accueillie par M. Paul Lecourtier, ambassadeur de France au
Brésil, qui a accompagné la délégation durant toute
la journée, ainsi que par M. Joseph Galliano, consul honoraire et M.
Marcelo Iwersen, président de la chambre de commerce
franco-brésilienne au Parana.
Elle s'est, immédiatement, rendue sur le site de l'usine Ayrton Senna
à São José dos Pintais, filiale brésilienne de
Revalut, inaugurée en décembre 1998.
Après un exposé sur les investissements de Renault en
Amérique du Sud par M. Michel Solem, directeur technique, la
délégation a visité les ateliers et déjeuné
en compagnie de M. Michel Solem, M. Daniel Cave, directeur marketing,
M. Charles Verdier, directeur qualité MERCOSUR, M. Edmondo
Newerla, coordinateur communication et Mlle Ana Cecilia Rodachinski, assistante
de communication.
Puis la délégation s'est rendue au Palacio Iguaçu,
où elle a été accueillie par M. Jaime Lerner, gouverneur
de l'Etat du Parana.
Au cours des entretiens qui ont suivi, étaient présents
MM. Miguel Salomão, secrétaire d'Etat à la
planification, Alexandre Fontana Beltrão (affaires stratégiques),
Mme Maria Elisa Ferraz Paciornik (administration), MM. Eduardo Francisco
Sciarra (industrie et commerce) et Eduardo Guimarães (chef du protocole
et affaires extérieures).
Puis la délégation s'est rendue à la
fédération des industries de l'Etat de Parana (FIEP), où
elle a été accueillie par M. Carlos Gomes de Carvalho,
président de la FIEP qui a adressé aux sénateurs un
chaleureux discours d'accueil et présenté la situation
économique de l'Etat.
Etaient présents à ces entretiens de nombreux
représentants des principales entreprises françaises
implantées au Parana.
En fin d'après-midi, la délégation a quitté
Curitiba pour Buenos Aires, capitale de la République argentine.
CHAPITRE II -
LA MISSION EN ARGENTINE
Arrivée, en fin de soirée, à Buenos Aires,
capitale de la République argentine, le jeudi 23 septembre 1999, la
délégation a été accueillie par M. Paul Dijoud
ambassadeur de France en Argentine, et M. Jean-Claude Lenoir, premier
conseiller.
La délégation souhaite, ici, rendre un hommage particulier
à M. Paul Dijoud, dont l'implication très exceptionnelle
dans le déroulement de la visite a pleinement contribué au
succès de la mission.
Le vendredi 24 septembre, la délégation s'est entretenue dans la
matinée, avec M. Enrique Garcia-Espil, secrétaire d'Etat
à la planification et à l'environnement du gouvernement de la
ville de Buenos Aires, Mme Béatrice Nofal, ancien secrétaire
d'Etat et économiste et M. Enrique Oliveira, vice-chef du
gouvernement et président de l'assemblée législative de la
ville de Buenos Aires.
Ces premiers entretiens permirent à la délégation de se
familiariser avec les grandes données de la vie politique et
économique argentine.
La délégation participa, ensuite, à un déjeuner de
travail avec un certain nombre de responsables économiques
argentins : MM. Martin Redrado, président de la Fundacion
Capital, Jean-Pierre Thibaut, directeur de Loma Negra, Juan Luis Bour,
économiste, Enrique Carrier, conseiller international du
président de la Bolsa de Comercio, Manuel Antelo, président de
Renault S.A. et Luis Ureta Saenz Pena, délégué
général de Sevel Argentina S.A. (Peugeot).
Participaient à ce déjeuner, outre M. Paul Dijoud,
ambassadeur de France, MM. François Alland, conseiller commercial
et Michel Lallemant, conseiller commercial adjoint.
Puis la délégation s'est rendue au siège de Carrefour
Argentina.
Elle y a été accueillie par MM. Carlos Richter,
président de Carrefour Argentina et Philippe Rabit, conseiller du
président de Carrefour qui s'était spécialement
déplacé de Paris pour l'occasion.
Au cours des entretiens, les représentants de Carrefour ont notamment
insisté sur l'action du groupe en faveur des petites et moyennes
entreprises. Ces entretiens furent suivis de la visite de deux
hypermarchés ainsi que de la plate-forme logistique de Carrefour.
Le samedi 25 septembre au matin, la délégation rencontra,
à l'initiative de l'ambassade de France, un certain nombre de
représentants de la communauté française installée
en Argentine : MM. Bertrand Roullet de la Bouillerie et Robert
Féraud, délégués du Conseil supérieur des
Français de l'étranger ; M. Marc Riutort, de
l'association franco-argentine des Béarnais et président
d'Essilor ; M. Michel Iriart, président du centre
basque ; Mme Valérie Stévenin, présidente de
Buenos Aires accueil ; Mme Marie-Françoise Arana, de
l'association Le Trait d'Union ; M. Pierre Bouché, président
du comité des associations françaises et franco-argentines ;
M. Vincent Chevalier, de la société Equinoxe ; M. Xavier
Bourlon, de la société Ostras Patagonicas ; MM. Antoine
Dumazet et Henri de Bereira, de La maison du vin ; Melle Céline
Mérienne, du groupe Chetochine ; Mme Brigitte Blaise, parent
d'élève ; Mme Patricia Ortega et M. Etienne Delerue, de
l'association des parents d'élèves du collège
franco-argentin.
Participait à cette réunion, outre M. Paul Dijoud,
ambassadeur de France, Mme Marie-Claire San Quirce, consul
général.
Cette réunion fut du plus grand intérêt pour la
délégation, qui put dialoguer directement avec des citoyens
français venus " tenter leur chance " en Amérique
Latine et qui ont exposé avec sincérité les
problèmes qu'ils rencontraient.
Puis, la délégation a participé à un
déjeuner de travail avec M. Jean-Claude Cournarie, directeur
régional de la Lyonnaise des Eaux et Mme Michèle
Bille-Genty, directrice de la communication. Ce déjeuner fut suivi d'une
visite des installations de la station de traitement des eaux de San Martin
à Belgrano.
Au cours de cette visite, il fut notamment rappelé que, depuis 1993, le
consortium Aguas Argentinas, conduit par la Lyonnaise des Eaux, a pris en
charge, pour 30 ans, la gestion des services d'eau et l'assainissement de
la ville de Buenos Aires et de son agglomération.
Puis, la délégation put s'entretenir, au cours d'un dîner,
avec M. Daniel Ollivier, conseiller culturel à l'ambassade de
France.
Le dimanche 26 septembre fut consacré à la visite d'une
" estancia " " La Josephina ", située à
Chascomus à 110 kilomètres au sud de Buenos Aires.
Le lundi 27 septembre, la délégation a, d'abord, participé
à une réunion de travail avec le président de la chambre
de commerce et d'industrie franco-argentine, M. Jean-Edouard de Rochebouet
et un certain nombre de responsables de sociétés
françaises installées en Argentine : M. Ghislain de
Beaucé, directeur général de la Banque Nationale de
Paris ; M. Bernard Brousse, délégué pour
l'Amérique latine de Banco Bisel (Crédit agricole) ;
M. Jean-Louis Chaussade, directeur général de Aguas
Argentinas S.A ; M. Alain Cognard, président de Pasteur
Merieux Connaught ; M. Philippe Degos, directeur de Dumez GTM ;
M. Alain Hombreux, représentant de la Banque Paribas ;
M. Pierre Magne, président de Novobra ; Mme Anne-Marie
Perez, représentante de Edenor S.A. (EDF) ; M. Pierre Perez,
président de Gaseba S.A. ; M. Xavier Robineau-Bourgneuf,
président de Schneider Electric ; M. Patrick Rolland,
directeur général de AGF Argentina ; M. François
Sabourault, délégué régional de Thomson CSF Systems
Argentina ; M. François Salamon, directeur
général de Danone S.A. ; M. Juan Maria Viller,
président de Alstom Argentine S.A. ; M. Marc-Emmanuel Vives,
président de Banco Supervielle (Société
Générale).
Les relations commerciales et économiques bilatérales entre la
France et l'Argentine constituèrent le thème majeur des
entretiens.
Puis la délégation fut reçue en audience à la Casa
Rosada par le Président de la République Argentine,
M. Carlos Saul Menem.
Au cours de cette audience, le Président Menem insista, notamment, sur
la qualité des relations franco-argentines, mais aussi sur son souci
d'une plus grande ouverture de l'Europe aux exportations agricoles en
provenance du MERCOSUR et spécialement de l'Argentine.
La délégation s'est, ensuite, rendue au Sénat argentin
où elle s'est entretenue avec MM. Eduardo Menem, président
de la commission des affaires étrangères et président
" pro tempore " à la Chambre Haute, Omar M. Vaquir,
président de la commission des relations internationales parlementaires
et Jose Antonio Romero Feris, président du groupe parlementaire argentin
des Amis de la France.
Enfin, la délégation participa à un déjeuner de
travail avec un certain nombre de responsables économiques
argentins : MM. Enrique Crotto, de la Sociedad Rural Argentina,
Eduardo Jose Escanasy, de l'association des banques argentines, Osvaldo Rial,
de l'Union des Industries argentines, et Sebastian Bago, responsable des
laboratoires Bago et président de la " Fundacion Invertir
Argentina ".
Tout au long de cette dernière journée, la
délégation fut accompagnée par M. Paul Dijoud,
ambassadeur de France, M. Jean-Claude Lenoir, premier conseiller,
M. Alexandre Hennekine, premier secrétaire ainsi que par
Mme Elisabeth Marques-Gross, premier secrétaire.
Dans l'après-midi, la délégation a quitté Buenos
Aires en direction de Paris.
CHAPITRE III -
LE BRÉSIL, GÉANT DE L'AMÉRIQUE
LATINE...
A. QUELQUES DONNÉES ÉCONOMIQUES DE BASE
On
rappellera tout d'abord que le Brésil occupe dans le monde un des tout
premiers rangs pour un certain nombre de ressources agricoles ou
minérales : premier rang mondial pour le café, la canne
à sucre et le fer, deuxième rang mondial pour les bovins,
troisième rang mondial pour le soja, quatrième rang mondial pour
le cacao.
En 1998, le produit intérieur brut du Brésil s'est
élevé à 770,4 milliards de dollars ( soit
4.767 dollars par habitant), en croissance de 0,3 % par rapport
à 1997.
De 1995 à 1999, le taux de croissance de l'économie
brésilienne a enregistré les évolutions suivantes:
- + 4,3 % en 1995 ;
- + 3 % en 1996 ;
- + 3,7 % en 1997 ;
- + 0,3 % en 1998 ;
- -1 % en 1999.
Après la légère récession enregistrée en
1999 à la suite de la crise monétaire et de la dévaluation
du " real ", les experts estiment que la croissance du Brésil
devrait redémarrer dès cette année. Ils prévoient
un taux de 2,5 % pour 2000 et 3,5 % pour 2001.
La baisse continue de l'inflation depuis cinq ans est un des effets du plan
" real " mis en place au mois de juillet 1994 et qui reposait
essentiellement sur la création d'une nouvelle monnaie dont la
parité était " ancrée " sur le dollar, sur la
désindexation de l'économie ainsi que sur l'ouverture des
frontières.
Les taux d'inflation enregistrés, de 1995 à 1999, ont
été les suivants :
- + 22 % en 1995 ;
- + 9,1% en 1996 ;
- + 6 % en 1997 ;
- + 3 % en 1998 ;
- + 12 % en 1999.
La situation des finances publiques brésiliennes demeure, quant à
elle, préoccupante.
Le ratio " déficit public/PIB " a enregistré depuis
cinq ans une forte progression. Il est ainsi passé de 4,8 % en 1995
à 8 % en 1998.
En corollaire, le taux de chômage est passé, quant à lui,
de 4,5% en 1995 à 7 ,7 % en 1999. On s'attend à une forte
hausse pour 1999.
Le tableau ci-dessous indique l'évolution du commerce extérieur
brésilien de 1995 à 1998.
COMMERCE EXTÉRIEUR
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Export |
46,5 |
47,7 |
53,0 |
52,5 |
Import |
49,9 |
53,3 |
61,4 |
58,4 |
Solde |
- 3,1 |
- 5,5 |
- 8,4 |
- 5,9 |
(en mds $)
Ces
données font apparaître que les soldes extérieurs
brésiliens ont été, dans la dernière
période, structurellement déficitaires. La baisse du
déficit enregistrée en 1998 a été la traduction
d'une diminution des importations supérieure à celles des
exportations.
L'excédent commercial, qui devrait être enregistré en 1999,
s'explique par la dévaluation de la monnaie brésilienne.
B. L'ÉVOLUTION POLITIQUE, ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
Le
Brésil est une république fédérale composée
de 26 Etats et du district fédéral de Brasilia. Huitième
puissance économique du monde, il occupe le cinquième rang
mondial par la superficie de son territoire (8.512.000 km²) et par la
taille de sa population (165.851.000 habitants en 1998).
L'histoire du Brésil n'est pas toujours bien connue en Europe. C'est en
1500 que le portugais Pedro Alvarez Cabral découvrit le pays. En 1808,
la famille régnante portugaise fuit l'occupation du Portugal par
Napoléon et se réfugie à Rio. En 1815 le pays devient un
royaume uni au royaume du Portugal. En 1822, le roi Don Pedro Ier proclame
pacifiquement l'indépendance du Brésil.
L'esclavage est aboli en 1888 et la République proclamée un an
plus tard.
L'histoire moderne du Brésil est ensuite marquée par un certain
nombre de personnalités, en particulier Getulio Vargas, qui domina la
scène politique de 1930 à 1954. C'est sous la présidence
Vargas que furent mises en oeuvre, surtout après la deuxième
Guerre Mondiale, l'industrialisation et l'urbanisation du pays.
1960 vit l'inauguration de la nouvelle capitale du Brésil, Brasilia,
édifiée ex nihilo dans la province de Goias à un
millier de kilomètres du littoral.
De 1964 à 1985, le Brésil vécut sous un régime
militaire qui supprima les libertés politiques mais assura l'expansion
économique du pays dans un cadre protectionniste et souvent
inflationniste.
Le retour de la démocratie en 1985 verra se succéder les
présidents Tancredo Neves, José Sarney, Fernando Collor de
Mello, Itamar Franco et enfin Fernando Enrique Cardozo investi le
1
er
janvier 1995 comme Président de la République
et réélu à ce poste au mois d'octobre 1998.
En tant que ministre des finances, celui-ci avait lancé, dès le
mois de juillet 1994,
le plan Real
qui devait avoir raison de
l'hyper inflation.
Jusqu'à la crise économique de 1929 (qui obligea le pays à
amorcer un programme d'industrialisation), l'histoire économique du
Brésil se confond avec celle d'un certain nombre de matières
premières et de produits agricoles tropicaux dont l'exportation sur les
marchés principalement européens assurait la richesse du pays.
Le bois (le mot " Brésil " est tiré de l'appellation
d'un arbre -le " pau brasil "- dont on tirait une teinture rouge) fut
le seul produit d'exportation du pays pendant la première moitié
du XVIe siècle. Puis vint l'ère du sucre et de ses plantations
(deuxième moitié du XVIe siècle et XVIIe siècle).
Notons qu'au cours du XVIIe siècle, les Africains
" remplacèrent " les Indiens pour le travail esclavagiste dans
les plantations de la canne à sucre (on estime à
3,5 millions le nombre d'africains déportés au Brésil
de 1550 à 1850). Les conditions de l'économie sucrière,
orientée vers les marchés européens expliquent que les
colons se soient installés à l'embouchure des fleuves (Bahia,
Pernanbuco et Rio).
La première moitié du XVIIIe siècle fut celle du
" boom minier " (la " ruée vers l'or "), notamment
dans la région de Minas Gerais. Le Minas vit ainsi sa population passer
de 30.000 au demi-million d'âmes entre 1710 et la fin du
XVIIIe siècle.
Au début du XIXe siècle, le Brésil comptait environ
3 millions d'individus dont 1 million d'esclaves africains.
La deuxième moitié de ce siècle fut marquée par le
" boom du café " qui devint en fait, jusqu'à la crise
de 1929, une monoculture nationale. En 1889, elle représentait les 2/3
des exportations brésiliennes.
Entre 1890 et 1916 des millions d'immigrants, Japonais, Allemands, Espagnols et
Portugais, s'installèrent dans le pays essentiellement dans les villes
de la côte Atlantique.
Durant cette période, l'Amazonie bénéficia, quant à
elle, avec son latex, du formidable développement du pneumatique
lié à l'industrie automobile. La promotion du caoutchouc assura
l'enrichissement de villes amazoniennes telles que Benèm et Manaus (en
1912, le latex était le deuxième article d'exportation,
après le café, et constituait 40 % des recettes externes du
Brésil).
Dans les années 30, le Brésil s'efforça de faire face
à la chute de la demande mondiale de café en réduisant sa
production. Au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, il s'engagea
dans un programme d'industrialisation soutenu par tout un réseau de
sociétés publiques.
Le Brésil s'est d'abord doté d'industries légères
(textile) avant de mettre en place, sous l'impulsion de l'Etat, une puissante
industrie lourde et de biens durables d'un haut niveau technologique
(sidérurgie, biens d'équipement, pétrochimie, automobile).
Dans les années 1960 et 1970 (au cours de cette dernière
décennie le taux de croissance était de l'ordre de 10 % par
an !) on a pu parler d'un " miracle brésilien ".
Cette expansion s'accompagna néanmoins d'une forte inflation, d'un
déficit public important et d'un endettement extérieur
préoccupant.
Le plan " real ", mis en place au mois de juillet 1994 par Fernando
Cardozo, a largement assaini la situation en ancrant la monnaie
brésilienne sur le dollar dans le cadre d'un strict contrôle de la
masse monétaire et en procédant à la désindexation
de l'économie (l'inflation est ainsi passée de
50 %
par mois
au début de 1994 à
0,8 %
par an
en 1998) ;
Par ailleurs, étaient opérés l'ouverture des
frontières, de très nombreuses privatisations et
l'allégement des contraintes pesant sur les investissements
étrangers.
Le plan " real " a enregistré, dans un premier temps, un
succès retentissant.
Les crises financières asiatique (automne 1997) et russe (août
1998) ont cependant mis en lumière les inconvénients d'un real
surévalué qui nécessite des taux d'intérêts
réels élevés ralentissant l'investissement productif et
alourdissant la dette publique.
Par ailleurs, le real fort a freiné le développement des
exportations même si le MERCOSUL (17 % des exportations
brésiliennes) a permis, en sept ans, le quadruplement des
échanges entre l'Argentine et le Brésil. Depuis 1995, le commerce
extérieur brésilien enregistre ainsi des soldes négatifs
préoccupants (-8,4 milliards de dollars en 1997).
Au mois de janvier 1999, la fuite des capitaux provoquait une crise
monétaire de grande ampleur. Après une première
dévaluation de 9 %, la monnaie nationale flottante perdait entre 40
et 50 % de sa valeur.
L'implication forte de la communauté financière internationale
(des crédits de 41,5 milliards de francs sur trois ans ont
été mobilisés), et l'absence du retour redouté de
l'hyper-inflation a permis au Brésil d'" éviter le
pire ".
Pour rétablir durablement la confiance des investisseurs, la
résorption des déficits publics et commerciaux doit
désormais s'accompagner de profondes réformes structurelles
(réforme de l'Etat, réforme fiscale, réforme de la
sécurité sociale, réduction des
inégalités...).
Il a été rappelé qu'au début du XIXe siècle,
le Brésil, exception faite des indiens, comptait environ 3 millions
d'habitants dont 1 million d'esclaves africains.
En 1950, la population était d'environ 50 millions d'habitants.
En 2000, elle avoisine les 166 millions.
En cinquante ans, la population a donc plus que triplé, les moins de
vingt ans en constituant la moitié.
Cinquante pour cent environ des Brésiliens vivent dans le
Brésil développé
(les sept Etats du Sud que
sont : le Rio Grande do sul, Santa Catarina, Parana, São Paulo,
Mato Grosso do sul, Rio de Janeiro et Esperito Santo) ;
Entre 15 et 20 % dans un
Brésil
" intermédiaire "
(Roraïma, Amazonas, Rondona,
Goïas, Minas Gerais) ;
Environ 1/3 vit dans le
Brésil pauvre
(les neuf Etats du Nordeste
et les trois Etats amazoniens les plus défavorisés : Acres,
Para et Tocantins).
Considéré par la Banque mondiale comme un des pays les plus
inégalitaires du Monde, avec notamment 17 % de sa population vivant
en dessous du seuil de pauvreté, le Brésil enregistre des ratios
d'écarts de revenus très importants : ainsi le revenu moyen
des 1 % les plus riches est 167 fois supérieur à celui
des plus pauvres.
Dix pour cent de la population brésilienne possède plus de
50 % de la richesse nationale. Si le PIB par habitant est de l'ordre de
6.500 dollars, 80 % des brésiliens disposent d'un revenu
mensuel inférieur ou égal à 1.500 francs et 20 %
d'un revenu mensuel inférieur ou égal à 500 francs.
Depuis cinquante ans, le Brésil a connu un grand mouvement
d'urbanisation (en 1950, 65 % des Brésiliens vivaient dans les
campagnes).
Quatre brésiliens sur cinq résident aujourd'hui dans les villes.
Sur 120 millions de citadins, la moitié vit dans les
neuf régions métropolitaines et les capitales des Etats.
En dépit de la création ex nihilo de villes nouvelles à
l'intérieur du territoire, la population reste concentrée sur le
littoral atlantique, le
quart de la population urbaine totale habitant dans
les agglomérations de São Paulo
(région
métropolitaine : 16 millions d'habitants)
et de Rio de
Janeiro
(région métropolitaine : 5,9 millions
d'habitants).
Notons qu'on recense au Brésil dix villes de plus d'un million
d'habitant et vingt-cinq villes de plus de 500.000 habitants.
CHAPITRE IV -
... ET L'ARGENTINE,
PRINCIPAL PARTENAIRE DU
BRÉSIL...
A. QUELQUES DONNÉES ÉCONOMIQUES DE BASE
Si
l'industrie représentait, en 1998, 31 % du produit intérieur brut
argentin, le secteur primaire (6 % du PIB) générait 51 % des
exportations. Les ressources agricoles argentines sont essentiellement
composées de bovins, de céréales et d'oléagineux.
Le pétrole, le gaz, le charbon et l'uranium constituent les principales
ressources minérales du pays.
En 1998, le produit intérieur brut argentin atteignait
341 milliards de dollars, soit un PIB par habitant de 9.436 dollars.
Mis en place en 1991, le plan " Cavallo " a combiné de
profondes réformes structurelles et une politique monétaire de
stricte parité entre la monnaie argentine -le peso- et le dollar. Ses
effets sur le taux de croissance économique ont été tout
à fait remarquables.
Si l'on excepte l'année 1995 (- 4,6 %), qui a subi les effets de la
crise monétaire mexicaine, les années 1994 à 1998 ont
bénéficié d'une croissance à laquelle peu d'experts
osaient croire :
- + 8,5% en 1994 ;
- + 4,3% en 1996 ;
- + 8,7 % en 1997 ;
- + 4,2 % en 1998.
Le plan " Cavallo " a aussi généré une
réduction durable de l'inflation :
- 3,9 % en 1994 ;
- 1,6 % en 1995 ;
- 0,2 % en 1996 ;
- 0,5 % en 1997 ;
- 0,9 % en 1998.
Si la dette publique enregistre durant la période une progression
continue (80 milliards de dollars en 1994, 93 milliards de dollars en
1996 et 112 milliards de dollars en 1998), on relève,
néanmoins, que les réserves de change passent, quant à
elles, de 16 à 26 milliards de dollars entre 1994 et 1998.
Le tableau ci-dessous indique l'évolution du commerce extérieur
argentin, de 1994 à 1998.
COMMERCE EXTÉRIEUR
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Export |
15,8 |
20,8 |
23,8 |
25,2 |
25,3 |
Import |
21,5 |
19,9 |
23, 7 |
30,6 |
31,2 |
Solde |
- 5,7 |
0,9 |
0,1 |
- 5,4 |
- 5,9 |
(en milliards USD)
B. L'ÉVOLUTION POLITIQUE, ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
La
république Argentine est un Etat fédéral comprenant 23
provinces auxquelles il convient d'ajouter le district fédéral de
Buenos Aires.
Peuplée de quelque 36 millions d'habitants, ce pays s'étend
sur un territoire de 2,776 millions de km², soit une superficie de
l'ordre de celle de l'Inde.
La population argentine est caractérisée par son origine
majoritairement européenne issue d'une immigration intervenue entre 1880
et 1930 en provenance d'Italie et d'Espagne et par un taux d'urbanisation
important.
C'est en 1516 que les Espagnols découvrirent le Rio de la plata. En
1536, Pedro Mendoza fonda Buenos Aires, unique cité de cette
" colonie du bout du monde " qui ne présentait qu'un faible
attrait aux yeux d'une métropole plus attirée par les
métaux précieux du Mexique et du Pérou.
En 1776 cependant, Madrid créa une " Vice-Royauté du Rio de
la plata " détachée de celle de Lima (Pérou).
Contrairement au Brésil, c'est dans le sang que le pays conquiert sa
liberté en 1816, après une guerre d'indépendance conduite
par le Général José de San Martin.
En 1853, l'adoption d'une Constitution fédérale entraîne la
sécession de la Province de Buenos Aires et une période de
troubles politiques.
C'est sous la présidence de Bartholomé Mitre (1862), que le pays
rétablira son unité et entamera sa modernisation.
A partir de 1880, une immigration de masse d'origine européenne assure
le développement économique (surtout agricole) du pays et
accélère l'urbanisation.
La période 1880-1930 sera " l'âge d'or " de l'Argentine
qui constitue alors, devant les Etats-Unis, le premier exportateur du continent
américain (boeuf, mouton). Cette situation florissante s'accompagne
d'une relative stabilité institutionnelle.
Jusqu'à la crise mondiale, Buenos Aires apparaît comme le centre
politique, économique et culturel de toute l'Amérique latine.
En 1930 un premier coup d'Etat militaire chasse le Président radical
Hipolito Yrigoyen. L'armée exercera désormais et jusqu'en 1983
une sorte de main mise sur la vie politique argentine.
Dans les années 40, se met en place, avec le général Juan
Domingo Peron, un courant politique original (le péronisme) qui
continue, au demeurant, d'exercer son influence sur le pays avec le parti
" Justicialiste ".
Elu président de la république en 1946, Peron sera
réélu en 1952 et contraint à la démission par les
militaires en 1955.
L'Argentine connaîtra ensuite une période d'instabilité
(retour du général Peron en 1973, mort de Peron en 1974...), que
conclura un coup d'Etat militaire qui fit vivre au pays une des périodes
les plus sombres de son histoire, de 1976 à 1983.
Après la défaite de la guerre des Malouines contre la
Grande-Bretagne en 1982, le régime militaire laisse la place aux civils.
De 1983 à 1989, le président Raoul Alfonsin dut faire face au
délabrement du tissu industriel et à une dette publique
écrasante.
La " révolution libérale " mise en oeuvre par le
président Carlos Menem, élu en 1989 et dont le plan de
redressement dit plan " Cavallo " fut adopté en 1991, a
profondément assaini l'économie argentine.
La disparition de l'hyper inflation (5.000 % en 1989 et 0,2 % en
1996 !) s'est accompagnée d'une croissance économique
(4,4 % en 1996, 8,6 % en 1997 et 4,5 % en 1998) qui a retenu
l'attention des experts.
Le redressement de l'économie argentine s'est notamment appuyé
sur :
- la fixation d'une parité fixe " un peso égal un
dollar " ;
- un programme massif de privatisations largement ouvertes aux capitaux
étrangers ;
- le rétablissement de la confiance avec la communauté
financière internationale (un accord sur le
rééchelonnement de la dette externe fut signé au printemps
1993) ;
- l'assainissement du système bancaire (42 établissements
sur 200 ont disparu) ;
- la réduction du besoin de financement des administrations
publiques provinciales ;
- la mise en place, en 1993, d'un système de retraite par
capitalisation qui a intéressé un salarié sur deux.
En 1998, le produit intérieur brut argentin s'élevait à
341 milliards de dollars, soit un PIB par habitant de 9.436 dollars.
Le MERCOSUR (36 % des exportations) a représenté en 1998 le
premier client de l'Argentine devant l'Union européenne (18 %) et
la zone Alena (10 %). Les produits agro-alimentaires (6 % du PIB
argentin) ont représenté 58 % du total des exportations, les
produits manufacturés 33 % et le pétrole 9 %.
S'agissant des importations (composées de biens intermédiaires
(28 %), de biens d'équipement (27 %) et de biens de
consommation (21 %)), l'Union européenne a représenté
le premier fournisseur (28 %) devant le MERCOSUR (25 %) et la zone
Alena (23 %).
En 7 ans, grâce au MERCOSUR, le commerce bilatéral entre
l'Argentine et le Brésil a été multiplié par 7 en
avoisinant 20 milliards de dollars.
Hélas, la crise brésilienne a touché de plein fouet une
économie argentine dont plus de 30 % des exportations sont
dirigées vers son voisin (automobile, textile, chaussure et jouet).
En 1999, la baisse de la demande brésilienne, la chute des cours des
matières premières et la hausse relative du crédit ont
ralenti, ainsi, consommation et investissements.
On relèvera cependant que la crise n'a pas provoqué de fuite de
capitaux et que les réserves de la banque centrale argentine sont
restées élevées (près de 26 milliards de
dollars).
En 1999, la situation argentine suscitait néanmoins plusieurs
inquiétudes : la persistance d'un déficit de la balance des
paiements (6 milliards de dollars) rendant le pays encore très
dépendant du financement externe, une dette publique encore
élevée (112 milliards de dollars) et un taux de
chômage préoccupant que la récession économique n'a
pu qu'aggraver.
Peuplée de 3 millions d'habitants en 1870, l'Argentine a
enregistré à partir de cette époque une immigration
massive qui a porté sa population à près de
21 millions d'habitants en 1960 et à 36 millions en 2000.
Selon certaines estimations, cette population pourrait atteindre les
42 millions d'habitants en 2020.
La tranche d'âge 15-64 ans constitue 69 % d'une population
extrêmement urbanisée (89 % en 2000, 93 % en 2020 selon
les experts) dont le taux de croissance démographique reste dynamique
(1,16 % en 1995 contre 0,4 % en France par exemple).
CHAPITRE V -
...DANS UNE INTÉGRATION RÉGIONALE QUI
REPRÉSENTE D'ORES ET DÉJÀ LE QUATRIÈME PÔLE
ÉCONOMIQUE DU MONDE
Créé le 26 mars 1991, par le Traité
d'Assomption, le MERCOSUR associe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et
l'Uruguay.
Ce nouveau marché commun s'est assigné des objectifs comparables
à ceux du marché commun européen : libre circulation
des biens, des services, des capitaux et de la main d'oeuvre, suppression des
droits de douane et mise en place d'un tarif extérieur commun.
Une union douanière est entrée en vigueur le 1
er
janvier 1995.
Le 25 juin 1996, un accord de libre échange a été
signé entre le MERCOSUR et le Chili, avec pour effet la réduction
à hauteur de 40 % des tarifs douaniers et pour objectif leur
disparition à l'issue d'une période de huit ans si l'on excepte
quelques produits agricoles sensibles. Le Chili bénéficie depuis
du statut d'associé privilégié du MERCOSUR. Par ailleurs,
on relève qu'un accord d'association a été conclu, en
1997, avec la Bolivie.
L'ensemble économique constitué par le MERCOSUR regroupe plus de
200 millions d'habitants, soit environ 45 % de la population totale
de l'Amérique latine.
Le MERCOSUR figure au quatrième rang dans le monde en termes de produit
intérieur brut derrière l'Alena (marché commun nord
américain), l'Union européenne et le Japon, mais devant l'ASEAN
(marché commun des pays du sud-est asiatique).
De 1990 à 1998, les échanges commerciaux entre les pays membres
du MERCOSUR ont été multipliés par six en passant de 3
à plus de 21 milliards de dollars. Désormais, le
Brésil représente environ 30 % des exportations argentines
tandis que l'Argentine absorbe environ 10 % des exportations
brésiliennes. On relève que de janvier à novembre 1998,
l'Argentine a dégagé un excédent de 1,1 milliard de
dollars dans son commerce bilatéral avec le Brésil ( le montant
de ces échanges avec son voisin est passé de 2 à
15 milliards de dollars entre 1990 et 1997).
L'Argentine exporte la moitié de sa production automobile
(450.000 véhicules) chez son grand voisin qui absorbe aussi
respectivement 95 % et 86 % de ses exportations de riz et de lait.
Les pays du MERCOSUR poursuivent une négociation -souvent ardue- avec
l'Union européenne avec un objectif de rapprochement commercial et de
coopération plus étroite.
Très soucieux d'une plus grand ouverture du marché
européen, notamment pour leurs produits agricoles, les pays membres du
MERCOSUR bénéficient en priorité des 14 milliards de
dollars (1997) d'investissements directs européens en Amérique
latine.
Les exportations de l'Union européenne vers la région sont
passées, quant à elles, de 21 milliards de dollars en 1990
à 61 milliards de dollars en 1997 (les exportations
latino-américaines ont progressé, quant à elles, de 30
à 37 milliards de dollars durant la même période).
Le MERCOSUR constitue pour la France un partenaire privilégié sur
le plan du commerce extérieur et des investissements. 50 % du
commerce extérieur français avec l'Amérique latine est en
effet réalisé avec cette union économique (28 % avec
le Brésil et 14 % avec l'Argentine).
On relève que ces parts de marché demeurent encore insuffisantes
au niveau global : 4,9 % du marché de l'Argentine et
2,8 % du marché du Brésil (contre, certes, 1,7 % de
parts de marché du Mexique).
Signalons encore que le Brésil constitue aujourd'hui la première
destination pour les investissements directs français hors OCDE.
La récession qui a frappé le Brésil et l'Argentine
à la suite de la crise monétaire n'a pas été sans
conséquences sur le commerce bilatéral entre les deux pays. En
début d'année 1999, on enregistrait ainsi une baisse de l'ordre
de 25 % des flux commerciaux entre les deux partenaires.
La compétitivité renforcée du Real brésilien
à la suite de la dévaluation (environ 35 %) a contraint les
Argentins à prendre des mesures antidumping ainsi que de décider
la mise en place de quotas d'importations, comme dans le secteur du textile.
Les difficultés actuelles -qu'il convient de ne pas sous-estimer-
devraient être surmontées dès lors que le Brésil, en
particulier, semble engagé dans une " sortie de crise " plus
rapide que prévu.
Le MERCOSUR constitue -même virtuellement- un exemple
d'intégration économique auquel devraient se joindre les autres
pays de l'Amérique latine. Il représente la seule solution
alternative à l'intégration dans un grand marché de libre
échange dominé par les Etats-Unis.
Pour l'heure, soulignons que l'Union européenne représente, pour
les pays du MERCOSUR, le premier partenaire commercial et le premier
investisseur étranger.
CHAPITRE VI -
LA FRANCE AU BRÉSIL ET EN ARGENTINE :
UN
PARTENAIRE COMMERCIAL
MAIS SURTOUT UN INVESTISSEUR
A. L'INVESTISSEMENT FRANÇAIS AU BRÉSIL
Les
investissements français au Brésil ont connu plusieurs vagues au
XX
ème
siècle. Un premier mouvement d'investissements
est intervenu dans les années 1910-1930. Une seconde vague s'est
étendue durant la décennie 70. Enfin, une troisième
vague d'investissements -beaucoup plus massive et diversifiée- a
été enregistrée, au cours des cinq dernières
années, à l'initiative, notamment, de grands groupes
multinationaux français
1(
*
)
En 1999, on estimait à plus de 500 le nombre d'entreprises
françaises implantées au Brésil. Elles y
réalisaient un chiffre d'affaires de l'ordre de 23 milliards de
dollars.
Il convient de relever que la filiale brésilienne représente, au
sein des groupes français implantés dans ce pays, une structure
très importante. Les filiales brésiliennes d'ACCOR, d'EDF, du CCF
et de Carrefour constituent ainsi les premières filiales desdits
groupes. Les filiales brésiliennes de Saint-Gobain et de
Rhône-Poulenc représentent, pour leur part, la troisième
filiale des deux multinationales françaises.
Par ailleurs, les groupes français occupent sur le marché
brésilien une position tout à fait significative : Carrefour
est ainsi le premier distributeur brésilien et la troisième
entreprise privée du pays ; ACCOR est le numéro un
brésilien de l'hôtellerie ; Saint-Gobain (Santa Marina)
occupe, dans ce pays, la troisième place dans le secteur des
matériaux de construction ; l'Oréal représente, pour
sa part, la cinquième entreprise du Brésil dans le domaine des
cosmétiques.
Propriétaire de deux usines dans l'Etat de São Paulo, on note que
le groupe français Louis Dreyfus est le troisième producteur
mondial de jus d'oranges.
Quelques grands groupes, récemment entrés sur le marché
brésilien, ont acquis très rapidement une position de leader sur
le marché sud-américain. Ainsi VEGA (groupe Lyonnaise des Eaux),
est devenu le premier collecteur de déchets d'Amérique du Sud,
tandis que COAM (du groupe Printemps-Pinault-La Redoute), constitue
désormais le premier distributeur de matériel électrique
au Brésil.
On trouvera en annexe de ce rapport la liste des principaux investissements
français intervenus au Brésil depuis cinq ans.
B. QUATRE EXEMPLES DE LA PRÉSENCE INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE FRANÇAISE AU BRÉSIL : CARREFOUR, LIGHT, RENAULT ET ALSTOM
1. " Light "
Dans le
cadre d'un groupement qui l'associe à deux partenaires américains
AES et Houston Industries, EDF détient plus de la moitié du
capital de cette société brésilienne de distribution
d'électricité acquise en 1996.
Première entreprise du secteur électrique à être
privatisée au Brésil, " Light " a dégagé
en 1998, 1,85 milliards de francs de bénéfices pour un
chiffre d'affaires de 9,22 milliards de francs.
M. Michel Gaillard, directeur général de " Light ", a
fait preuve d'optimisme : selon lui, l'immense marché
brésilien dont la croissance a été de 5,7 % en 1998
devrait encore progresser de 4 % en 1999, en dépit de la
récession.
Disposant ainsi de 21 % du marché brésilien de la
distribution de courant, EDF et ses partenaires américains souhaitent
désormais investir dans la production d'électricité.
Déficitaire avant la privatisation, " Light " a fait l'objet
d'une politique " d'assainissement " qui a fait passer l'effectif de
6.000 à 11.700 salariés de 1995 à 1999.
Dans le même temps, les investissements étaient
accélérés (en trois ans le groupement
franco-américano-brésilien a ainsi investi près de
5 milliards de francs pour remettre l'entreprise " à
niveau ").
Au mois d'avril 1998, " Light " a remporté l'appel d'offres
pour la privatisation d'Eletropaulo Metropolitana, la plus importante
société d'électricité en Amérique du Sud.
On relèvera cependant que c'est le groupe Tractebel (groupe
Suez-Lyonnaise) qui fit l'acquisition en 1998 du premier producteur
d'électricité brésilien privatisé (Gerasul).
2. Renault
Nouveau
venu au Brésil, Renault a vu ses ventes doubler dans ce pays en 1998
(20.000 véhicules).
Décidé à investir 914 millions d'euros d'ici à
2001 en Amérique Latine, dont 564 millions pour le seul
Brésil, le constructeur français espère porter sa part de
marché dans le MERCOSUR à 10 % soit
300.000 véhicules dont la moitié construite par l'usine
argentine de Cordoba et l'autre moitié dans la nouvelle usine
brésilienne " Ayrton Senna " de Curitiba.
Produisant des Scenic et des Clio 2 depuis l'automne 1999, le site
" Ayrton Senna " a été financé en partenariat
par Renault (détenteur de 60 % du capital de Renault do Brasil
Automoveis) et l'Etat du Parana (40 %).
L'objectif est de produire 120.000 véhicules par an dès 2001
et de doubler cette capacité en 2002.
L'usine de Curitiba pourrait rapidement générer
2.000 emplois directs et de 10 à 15.000 emplois indirects.
Il convient de rappeler que Renault ne détient actuellement que
1,3 % du marché automobile brésilien (7
ème
marché mondial avec près de 2 millions de véhicules
commercialisés en 1998) encore dominé par Wolksvagen, Fiat,
General Motors et Ford, qui produisent tous ensemble 1,6 million de
véhicules.
En portant sa part de marché brésilien de 4,4 % en 2000,
à 6 % en 2001 et 10 % en 2025, le constructeur français
va s'efforcer de conquérir sur cet immense marché
(2,7 millions de véhicules par an, à très court
terme, selon les estimations), une part se rapprochant de celle qu'il
détient actuellement en Argentine soit 75.000 véhicules
commercialisés chaque année (18 à 20 % du
marché argentin).
3. Alstom
Le
groupe Alstom réalise au Brésil un chiffre d'affaires de
3,5 milliards de francs et emploie 4.100 personnes.
Le groupe Alstom exerce ses activités dans différents
secteurs :
- le secteur ferroviaire avec ALSTOM TRANSPORTES. On distingue
l'activité " signalisation " (Alstom détient, sur le
segment, 100 % du marché brésilien) depuis le rachat, en 1995, de
la société CMW ; (effectif : 400 personnes ;
chiffre d'affaires : 500 millions de francs) et l'activité
" matériel roulant " (rachat de la société
MAFERSA : 1.300 personnes et 600 millions de chiffre
d'affaires), c'est-à-dire la construction de voitures de métro,
notamment pour Rio, São Paulo et Brasilia ;
- le secteur énergétique : Alstom possède une
unité de fabrication (ex-Mecanica Pesada) qui construit des turbines et
des équipements hydrauliques. Le groupe français participe dans
ce secteur à tous les grands ouvrages réalisés au
Brésil. Le secteur énergétique emploie
1.400 personnes et réalise un chiffre d'affaires d'un milliard de
francs.
- le secteur électrique : Alstom T&D fabrique des
appareillages de haute et de moyenne tension. Il possède deux
unités, l'une à Itajuba, l'autre à São Paulo. Il
emploie 500 personnes et réalise un chiffre d'affaires de
500 millions de francs ;
- l'ex-entreprise CEGELEC rachetée par Alstom, est implantée
dans l'énergie, le transport ferroviaire et la sidérurgie. Elle
emploie 500 personnes et réalise un chiffre d'affaires de
800 millions de francs.
Créée depuis deux ans pour bénéficier de la
croissance des commandes dans l'industrie automobile, ALSTOM INDUSTRIE emploie,
pour sa part, 30 personnes et réalise un chiffre d'affaires de
200 millions de francs.
4. Carrefour
Avec 113
supermarchés et 72 hypermarchés implantés dans 14 Etats du
Brésil en 1999 (47.000 employés au total), Carrefour constitue la
huitième entreprise Brésilienne avec un chiffre d'affaires de
4,2 milliards de dollars en 1999 devant le premier groupe de distribution
brésilien Pao De Açucar (3,9 milliards de dollars).
Détenant 20 % du marché alimentaire brésilien,
Carrefour n'a cessé de se renforcer dans la dernière
période en poursuivant une politique de rachat de supermarchés et
d'hypermarchés.
En 1999, il a ainsi acheté 13 supermarchés devenant le
n° 1 de la distribution au Brésil.
Après s'être implanté dans les régions de São
Paulo, Espérito Santo et Brasilia, le distributeur a récemment
conforté sa position dans la région de Belo Horizonte. Pour le
président directeur général de Carrefour, M. Daniel
Bernard " la complémentarité des hypermarchés et des
supermarchés (dont le chiffre d'affaires représente
désormais plus de 20 % de celui de l'hypermarché) va nous
permettre d'accélérer la conquête de parts de
marché, ce qui constitue la clé du développement
mondial ".
En 1999, le montant des investissements de Carrefour aura dépassé
les 350 millions de dollars investis au Brésil l'année
précédente.
Au total, l'Amérique latine a représenté près du
quart du chiffre d'affaires de Carrefour en 1998, soit 40,8 milliards de
francs, en progression de 8,4 % par rapport à 1997.
On rappellera que le distributeur français exploite aussi
21 hypermarchés en Argentine, 19 au Mexique, 1 en Uruguay, 1 au
Chili et 1 en Colombie.
Les relations privilégiées entre la France et l'Argentine se
manifestent tant au niveau du montant des investissements français que
dans la vigueur des échanges commerciaux franco-argentins notamment
depuis le retour à la croissance de l'économie argentine, au
début des années 1990.
C. L'INVESTISSEMENT FRANÇAIS EN ARGENTINE
De 1990
à la fin du premier semestre 1999, on estime à 8,7 milliards
de dollars le montant cumulé des investissements français en
Argentine, dans des domaines aussi diversifiés que l'automobile, la
grande distribution, le secteur public, le secteur bancaire et
l'agro-alimentaire.
Sur cette période, la France a été le troisième
investisseur en Argentine derrière les Etats-Unis (47 milliards de
dollars) et l'Espagne (29 milliards de dollars).
En 1998, la France a financé 11 % des investissements totaux en
Argentine en constituant le deuxième investisseur à
égalité avec l'Espagne (2,4 milliards de dollars),
derrière les Etats-Unis (9,3 milliards de dollars).
Relevons que notre pays s'est très rapidement impliqué dans le
processus de privatisation mis en oeuvre par la " révolution
libérale " des années 1989-1991.
On distinguera trois grandes catégories d'investissements :
- les investissements dans le secteur des services publics ;
- les investissements français dans l'automobile et les
services ;
- les investissements dans l'agro-alimentaire.
1°) Les grands groupes français dans le secteur des services
publics
La présence française dans les services publics argentins est
surtout le fait de nos grands groupes.
Elle concerne notamment :
- l'
eau et l'environnement
, avec la Lyonnaise des Eaux
(réseaux de distribution d'eau et d'assainissement du Grand Buenos Aires
et de Santa Fe et Cordoba), Saur International (distribution d'eau de Mendoza),
Compagnie Générale de travaux d'hydrauliques, Degremont et
Safege ;
- l'
énergie
, avec EDF et SAUR (distribution de
l'électricité de la moitié nord de Buenos Aires et de
Mendoza), Gaz de France, Air Liquide, Total (second producteur de gaz du pays),
Technip, Trouvay-Cauvin, Forasol et Heliunion ;
- les
télécommunications
avec Télécom,
en association avec l'italien STET pour former Telecom Argentina et Miniphone
(téléphonie mobile cellulaire), Telintar, filiale commune de
Telecom Argentina et Telefonica Argentina ; Coming (installation de
réseaux de télécommunications pour les entreprises).
France Telecom est également présent par l'intermédiaire
de ses filiales Telecom Personal et Tesam (télécommunications par
satellites mobiles) et Sofrecom (ingénierie) ;
- la
sidérurgie
, avec le groupe Aubert & Duval en
association avec CITICORP (Etats-Unis).
2°) Les investissements dans le secteur privé
Les secteurs concernés, sont ici, les suivants :
- l'
automobile
, avec Peugeot et Renault et plusieurs grands
équipementiers français comme Valeo ou Bertrand Faure, des
filiales de grands groupes, comme Hutchinson ou Labinal-Filtrauto ou des PME
indépendantes comme Trévi, Polymont ou Norauto ;
- les
services
, avec dans le secteur bancaire, la BNP, la
Société Générale, Crédit Agricole qui vient
de prendre le contrôle de Bianco Bisel, un établissement financier
local et Cetelem, en ce qui concerne le crédit à la consommation.
Dans le domaine des
assurances
, sont présents AXA et les AGF, la
Caisse Nationale de Prévoyance (CNP), en association avec l'argentin
Credicoop et le Banco de la Provincia de Buenos Aires, Cardif (groupe Paribas)
dans l'assurance vie. La COFACE vient, pour sa part, de créer une
filiale destinée à garantir les exportateurs argentins tandis
qu'Europ Assistance s'est implantée en partenariat avec Espirito Santo
(Portugal et Brésil).
Présent en Argentine depuis 1982, Carrefour (n° 3 de la grande
distribution en Argentine avec 21 implantations) a entraîné
dans son sillage la plupart des
distributeurs
français du
secteur : Auchan est présent avec un seul hypermarché, le
groupe Casino a racheté la chaîne de supermarchés
Libertad/Tia, essentiellement présente en province, et le groupe
Promodes (désormais premier distributeur local), a racheté la
chaîne de " hard discount " DIA et a pris une participation de
49 % dans le capital de la chaîne Norte (Groupe
argentino-américain Exxel).
Des projets d'implantation sont actuellement à l'étude par le
groupe Pinault-Printemps-Redoute (ouverture prévue de magasins Fnac et
Conforama), par Décathlon (qui produit déjà localement) et
Leroy Merlin.
3°) Les investissements dans le secteur agro-alimentaire
Présent dans le secteur des liqueurs et spiritueux, le vin et les
préparations à base de fruits, le groupe Pernaud-Ricard est
l'entreprise française la plus anciennement implantée sur le
marché argentin.
Le groupe LVMH, installé depuis 1959 avec La Bodega Chandon, constitue
le premier producteur de mousseux du pays avec 50 % de parts du
marché. Il envisage, d'ici 2002, un investissement global de
40 millions de dollars afin de tripler la surface de son vignoble.
En 1999, le groupe Bongrain a pour sa part investi 5 millions de dollars
dans la province de Santa Fé.
Depuis 1990, on relève dans le secteur agro-alimentaire, les
implantations :
- du groupe Danone qui a racheté la première biscuiterie du
pays et constitué deux joint-venture dans le secteur des eaux
minérales et le secteur laitier ;
- du groupe Le Duff, qui a pris le contrôle d'une chaîne de
30 salons de thé ;
- du groupe Bonduelle ;
- des laiteries Triballat ;
- du groupe Guyomarc'h qui a racheté une usine de production dans
le secteur de l'alimentation animale ;
- de la SEITA qui exploite une plantation de tabac dans la province de
Missiones.
D. LES ÉCHANGES COMMERCIAUX FRANCO-ARGENTINS
Les
échanges franco-argentins ont enregistré, en huit ans, un quasi
triplement, en passant de 4 milliards de francs en 1990 à
11,5 milliards de francs en 1998.
La France a bénéficié, en 1998, d'un taux de couverture de
ses échanges avec l'Argentine de 336 %. A l'issue du premier
semestre 1999, la contraction de 23 % des flux commerciaux a, cependant,
réduit ce taux de couverture à 199 %.
En 1998, l'Argentine était notre deuxième client en
Amérique Latine derrière le Brésil mais loin devant le
Mexique.
Détenant 5,1 % du marché argentin, la France occupe la place
de quatrième fournisseur du pays (à égalité avec
l'Italie) derrière le Brésil (22,8 %), les Etats-Unis
(19,4 %) et l'Allemagne (6,1 %).
Nos exportations vers ce pays se répartissaient de la manière
suivante :
- les véhicules automobiles et les pièces détachés |
38,5 % |
- les biens d'équipement professionnels |
29,2 % |
- les produits intermédiaires |
18 % |
- les biens de consommation |
11 % |
- les produits agricoles et agro-alimentaires |
2,4 % |
En
contrepartie, notre pays importe essentiellement des produits agricoles de
l'Argentine qui constitue notre 49
ème
fournisseur
(0,16 % de nos importations). Absorbant 1,1 % des exportations
argentines, la France représente le 19
ème
client du
pays.
Depuis 5 ans, on relève, en valeur, une évolution
contrastée de ces importations (+ 15 % en 1995,
+ 1,4 % en 1996, + 14,1 % en 1997, - 4,9 % en
1998) qui a plus reflété le niveau des cours des matières
premières et du dollar que l'évolution des volumes
exportés.
En 1998, les produits agro-alimentaires (1,9 milliard de francs) ont
représenté 76 % de nos importations en provenance
d'Argentine.
CHAPITRE VIII -
LES OBSERVATIONS DE LA
DÉLÉGATION
A
l'issue de sa mission d'information, la délégation de la
commission des affaires économiques formulera quelques observations
à partir des nombreux entretiens auxquels il lui a été
donné de participer avec des responsables politiques et
économiques brésiliens et argentins, des représentants de
sociétés françaises implantées en Amérique
latine ainsi qu'avec des membres de la communauté française
expatriée.
Elle présentera, tout d'abord, un certain nombre de remarques d'ordre
général sur les deux pays.
La délégation a ainsi relevé que la notion
d'aménagement du territoire n'avait pas, au Brésil et en
Argentine, la même signification qu'en Europe. L'existence des
mégapoles brésiliennes (São Paulo et Rio de Janeiro
totalisent plus du quart des 160 millions de citoyens brésiliens) et la
concentration d'une partie importante de la population argentine autour de
Buenos-Aires en sont une traduction manifeste. Les actuels mouvements de
population (une migration non négligeable en provenance du Nordeste
brésilien se poursuit dans la région de São Paulo)
renforcent cette concentration des populations.
Des inégalités sociales importantes et, d'après les
statistiques, en voie d'accentuation caractérisent les deux pays. Entre
1970 et 1990, l'écart de revenu moyen entre riches et pauvres est ainsi
passé, au Brésil, de 1 à 33, à 1 à 60 !
Ces inégalités ont un effet manifestement contre-productif sur
les économies.
Certaines pratiques héritées du passé (passe-droits
etc...) continuent à constituer un problème aussi bien en
Argentine qu'au Brésil. Les interlocuteurs de la
délégation ont, tous, classé dans les priorités la
nécessaire " réforme de l'Etat ". Ces
dysfonctionnements sont générateurs de surcoûts qui
pourraient (s'ajoutant à d'autres facteurs comme une
" bureaucratie " pesante ou des mécanismes financiers souvent
rigides) démotiver investisseurs et cadres étrangers.
Les inégalités et le sous-emploi suscitent un problème de
délinquance particulièrement aigu au Brésil, qui n'est pas
sans inquiéter la population (notamment la plus favorisée) et
génèrent le développement de nombreux équipements
et services de sécurité.
En revanche, la délégation a pris la mesure des
potentialités considérables existant dans les deux pays et
notamment au Brésil, pays-continent de plus de 165 millions d'habitants
dont les ressources immenses dans le domaine des minéraux et des
produits énergétiques restent largement inexploitées.
Cette richesse virtuelle crée une " dynamique psychologique "
où l'espoir d'une vie meilleure dans un ensemble économique
peuplé, puissant et prospère mobilise et motive une partie
importante de la population.
Le Brésil et l'Argentine sont entrés dans une phase d'adaptation
rapide et de progrès. Il est impensable d'ignorer l'évolution
d'un continent dont l'importance va nécessairement s'accroître au
XXI
e
siècle. Les deux nations sont les principaux acteurs
d'une union économique -le MERCOSUR (associant Brésil, Argentine,
Uruguay et Paraguay et auquel devraient pouvoir se joindre Chili et Bolivie)-
qui occupe le quatrième rang mondial, en termes de produit
intérieur brut derrière les Etats-Unis, l'Union européenne
et le Japon. Même si les conséquences de la crise monétaire
brésilienne ralentissent actuellement le processus d'intégration
régionale, le marché commun constitue d'ores et
déjà une donnée irréversible.
Pour chacune des deux nations, la dernière période s'est
caractérisée par un assainissement financier globalement
réussi. Tous les interlocuteurs de la délégation se sont
accordés sur la légitimité des mesures de discipline
budgétaire et monétaire, de limitation de l'inflation, de
privatisation, de déréglementation, d'appel aux
sociétés étrangères, etc....
En corollaire, l'amélioration des systèmes bancaires a
constitué une donnée importante des années
récentes. La délégation, qui s'est longuement entretenue
avec le responsable de la filiale du Crédit Commercial de France au
Brésil, a enregistré avec satisfaction le succès des
banques françaises en Amérique latine.
La délégation a ressenti dans les deux pays une envie de
réussite qui ouvre, en dépit des obstacles, de larges
perspectives. Le personnel salarié brésilien de l'usine Renault
de Curitiba ou de la filiale brésilienne du Crédit commercial de
France est apparu comme exemplaire à cet égard.
Tant le Brésil que l'Argentine sollicitent les capitaux, les
compétences et le savoir-faire des sociétés
européennes et spécialement françaises.
EXAMEN EN COMMISSION
Lors de
sa réunion tenue le mercredi 23 février 2000, la commission a
tout d'abord procédé à l'examen du rapport d'information
présenté par M. Jean Huchon sur la mission d'information
effectuée par une délégation de la commission au
Brésil et en Argentine, afin d'étudier l'évolution de la
situation économique, ainsi que la présence française dans
ces deux pays.
Après avoir rappelé l'objet de la mission d'information, M. Jean
Huchon, rapporteur, a brossé un rapide panorama de l'histoire politique
et économique du Brésil. Puis il a indiqué qu'à
l'issue d'une longue période, caractérisée par une
" hyper inflation " et un endettement public très
préoccupant, le pays s'était engagé, en 1994, avec le
" plan Real ", dans un plan de stabilisation monétaire qui
avait largement contribué à l'assainissement de l'économie
brésilienne.
M. Jean Huchon, rapporteur, a toutefois relevé que la récente
crise monétaire, provoquée par une fuite massive de capitaux,
avait abouti à une dévaluation du Real de 40 à 50 %,
au début de l'année 1999.
Il a aussi souligné que quatre Brésiliens sur cinq vivaient
désormais dans les villes, notamment dans les gigantesques
métropoles urbaines que constituent São Paulo (18 millions
d'habitants) et Rio de Janeiro (10 millions d'habitants).
Il a fait observer que le Brésil était confronté -tout
comme son voisin argentin- à des phénomènes de corruption
nécessitant ce que les habitants de ces pays appellent une
" réforme de l'Etat ".
M. Jean Huchon, rapporteur, a ensuite fourni un certain nombre
d'éléments sur l'histoire politique, économique et sociale
de l'Argentine. Il a évoqué les problèmes que rencontrait,
aujourd'hui, la société argentine, en soulignant que cette nation
demeurait un grand pays agricole (l'agriculture représentant 55 %
de ses exportations), très soucieux d'une plus grande ouverture de
l'Union européenne dans ce secteur.
Il a évoqué la situation des principales entreprises
françaises implantées au Brésil et en Argentine, et
notamment :
- Renault, dont la délégation a visité l'usine Ayrton
Senna à Curitiba dans l'Etat de Parana ;
- Light, filiale d'Electricité de France, qui joue un rôle
majeur dans la distribution d'électricité au Brésil ;
- Carrefour, qui constitue le premier groupe de distribution
brésilien (avec 113 supermarchés et 72 hypermarchés),
et le troisième groupe de distribution argentin.
Enfin, M. Jean Huchon, rapporteur, a indiqué que la
délégation de la commission avait rencontré de nombreux
membres de la communauté française expatriée, notamment en
Argentine.
M. Léon Fatous a d'abord souligné le bon niveau de qualification
des personnels salariés brésiliens et argentins, en relevant que
les entreprises françaises, implantées au Brésil et en
Argentine, en étaient très satisfaites.
Il a ensuite fait observer que si les grandes entreprises françaises
connaissaient souvent le succès, l'insertion dans les
sociétés brésilienne et argentine était ardue pour
les petites et moyennes entreprises, de même que pour les simples
particuliers.
Il a enfin salué l'efficacité et la compétence des
services économiques installés auprès des ambassades de
France.
M. Jean-Paul Emorine a d'abord relevé qu'Electricité de France
avait su tirer profit du régime de concurrence et de privatisation mis
en place au Brésil et en Argentine. Il a ensuite estimé qu'avec
ses 165 millions d'habitants et un coût salarial inférieur de
50 % à celui de l'Argentine, le Brésil constituait, pour les
entreprises françaises, un marché très porteur.
Après que M. Louis Moinard eut souligné les nombreux atouts
-notamment climatiques- de l'élevage en Argentine, M. Jean
François-Poncet, président, a rappelé que l'Argentine
occupait jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale, et avant
la période " péroniste ", le quatrième rang au
monde pour la richesse rapportée au nombre d'habitants.
M. Jacques Bellanger s'est interrogé sur la place du MERCOSUR dans les
économies brésilienne et argentine.
M. Jean-Marc Pastor a évoqué, quant à lui, la place
économique du Canada en Amérique latine.
Après l'intervention de M. Désiré Debavelaere, qui a
évoqué le rôle culturel de la France, la commission a
adopté, à l'unanimité, le rapport d'information
présenté par M. Jean Huchon.
ANNEXE N° 1 -
PROGRAMME DE LA MISSION
D'INFORMATION
BRÉSIL
|
||
Lundi 20 septembre |
||
|
5 h 15 |
Arrivée à São Paulo. |
|
11 h 00 |
Entretien avec MM.Philippe Joubert, président d'Alstom do Brasil (Lapa) et Daniel Huet, directeur marketing. |
|
12 h 00 |
Déjeuner avec M. Joubert et son équipe. |
|
13-14 h 00 |
Visite de l'usine d'Alstom do Brasil. |
|
15 h 00 |
Visite du magasin " Carrefour Interlagos " ; entretien avec M. Jean Dubuc, directeur général. |
|
17 h 00-18 h 00 |
Entretien au Banco CCF Brasil SA (Crédit Commercial de France) avec M. Bernard Mencier, directeur général. |
|
18 h 15-19 h 30 |
Entretiens à la chambre de commerce franco-brésilienne (CCFB). |
|
20 h 00 |
Dîner offert par M. Philippe Bouyoux, chef de la mission économique et financière de la France au Brésil. |
Mardi 21 septembre |
||
|
10 h 00 |
Entretien avec M. José Anibal, secrétaire d'Etat pour les sciences, la technologie et le développement économique de l'Etat de São Paulo. |
|
11 h 30 |
Entretien avec M. Yves Besse, directeur commercial de la Lyonnaise des Eaux do Brasil. |
|
13 h 00 |
Déjeuner avec M. Jean Levy, consul général de France à São Paulo. |
|
15 h 00 |
Visite de la FNAC avec M. Eric Bloch, directeur de produits. |
RIO |
||
Mercredi 22 septembre |
||
|
11 h 30 |
Entretien avec M. Michel Gaillard, président directeur général de la société " Light " et visite du centre opérationnel de l'entreprise. |
|
13 h 00 |
Déjeuner avec M. Denis Delbourg, consul général. |
|
15 h 00 |
Entretiens à la fédération des industries de Rio de Janeiro avec MM. Tito Ryff, secrétaire d'Etat au développement économique et au tourisme, Antenor Barros Leal, vice-président de la FIRJAN et Amaury Temporal, responsable des relations internationales. |
|
17 h 30 |
Table ronde au Sofitel avec des représentants des entreprises françaises implantées dans l'Etat de Rio de Janeiro |
|
20 h 30 |
Dîner avec M. Gouvea Vieira, avocat, ancien président de la chambre de commerce franco-brésilienne. |
CURITIBA |
||
Jeudi 23 septembre |
||
|
09 h 10 |
Arrivée à Curitiba.
|
|
09 h 50 |
Présentation de la filiale brésilienne de Renault par MM. Michel Solem, directeur technique, Michel Bourgue, directeur industriel, Daniel Cave, directeur marketing et Charles Verdier, directeur qualité MERCOSUR. |
|
10 h 50 |
Visite de l'usine Ayrton Senna de Renault à São José dos Pinhais. |
|
12 h 40 |
Déjeuner offert par Renault. |
|
15 h 00 |
Entretiens avec M. Jaime Lerner, gouverneur de l'Etat du Paraná ainsi que MM. Miguel Salomão, secrétaire d'Etat à la planification, Alexandre Fontana Beltrão (affaires stratégiques), Mme Maria Elisa Ferraz Paciornik (administration), MM. Eduardo Francisco Sciarra (industrie et commerce) et Eduardo Guimarães (chef du protocole et affaires extérieures). |
|
16 h 00 |
Entretiens à la federação das indústrias do Estado do Paraná (FIEP), organisation patronale de l'Etat du Paraná, avec M. José Carlos Gomes de Carvalho, président, M. Marcelo Iwersen, président de la chambre de commerce et d'industrie franco-brésilienne du Paraná, et des représentants des principales entreprises françaises implantées au Paraná. |
ARGENTINE
|
||
|
23 h 00 |
Arrivée à Buenos Aires. |
Vendredi 24 septembre |
||
|
11 h 00 |
Entretien avec M. Enrique Garcia-Espil, secrétaire à la planification et à l'environnement du gouvernement de la ville de Buenos Aires, Mme Béatrice Nofal, ancien secrétaire d'Etat, économiste et M. Enrique Olivera, vice-chef du gouvernement et président de l'assemblée législative de la ville de Buenos-Aires. |
|
13 h 00 |
Déjeuner de travail au restaurant " La Bourgogne " avec MM. Martin Redrado, président de la Fundacion Capital, Jean-Pierre Thibaut, directeur de Loma Negra, Juan Luis Bour, Economiste en chef de Fiel, Enrique Carrier, Conseiller international du président de la Bolsa de Comercio, Manuel Antelo, président de Renault S.A., Luis M. Ureta Saenz Pena, délégué général de Sevel Argentina S.A. (Peugeot). |
|
16 h 00 |
Entretien avec MM. Carlos Richter et Philippe Rabit,
respectivement
président de Carrefour Argentina et conseiller du président de
Carrefour.
|
|
20 h 30 |
Dîner de travail avec l'équipe de Carrefour Argentina. |
Samedi 25 septembre |
||
|
10 h 00-12 h 00 |
Rencontre à l'ambassade avec des représentants de la communauté française |
|
13 h 00 |
Déjeuner de travail avec M. Jean-Claude Cournarie, directeur régional de la Lyonnaise de France et Mme Michèle Bille-Genty, directrice de la communication, suivi d'une visite des installations de sa station de traitement d'eau de San Martin. |
Lundi 27 septembre |
||
|
8 h 45 |
Réunion de travail au poste d'expansion économique avec un certain nombre de représentants d'entreprises françaises installées en Argentine |
|
10 h 40 |
Entretien avec le Président Carlos Saul Menem à la Casa Rosada. |
|
12 h 00 |
Entretiens avec les sénateurs Eduardo Menem, président de la Commission des Affaires étrangères à la chambre haute, et Jose Antonio Romero Feris, président du groupe parlementaire argentin des Amis de la France. |
|
12 h 30 |
Réception à l'ambassade. |
|
14 h 00-16 h 00 |
Déjeuner avec MM. Enrique Crotto de la Sociedad Rural Argentina, Eduardo Jose Escanasy, association des banques argentines, Osvaldo Rial, de l'Union des Industries argentines, Sebastian Bago de la Fondation " Fundacíon Investir Argentine ". |
|
16 h 30 |
Retour à Paris. |
ANNEXE N° 2-
PRINCIPAUX INVESTISSEMENTS FRANÇAIS
INTERVENUS AU BRÉSIL DEPUIS CINQ ANS
Biens d'équipement
ALSTOM
Acquisition en 1995 de CMW (filiale du groupe de BTP Odebrecht) dans le domaine
de la signalisation, puis acquisition de Mafersa (wagons) en 1997.
USINOR
Rachat de ACESITA et CST (1998) pour 700 millions de dollars.
Services
SODEXHO
Acquisition de Cheques Cardapio en 1997, puis de Banerj Convenios (tickets
restaurants) en 1998.
ESYS-MONTENAY
(groupe Vivendi)
Création d'une filiale pour la gestion déléguée
d'immeubles (1998).
VIVENDI
Entrée au capital de Sanepar (eau/assainissement, état du Parana).
LYONNAIRE DES EAUX
Création de Aguas de Limeira en 1996, en consortium avec CBPO
SITA (Lyonnaise des Eaux)
Rachat de Vega, ramassage des ordures ménagères (1997).
COFACE
Installation d'une filiale en partenariat avec Banco do Brasil, Bradesco, Sul
America, Minas Seguros et HSBC (1997)
EDF
Prise de participation dans LIGHT (1995) et MOTROPOLITANA (1998)
Matériaux de construction
LAFARGE
Investissement de Lafarge Plâtre (1997) et acquisition de l'entreprise
Cimento Maringa (1998)
SAINT GOBAIN
Acquisition en 1997 du groupe Quartzolit (ciment-colle).
Distribution
CARREFOUR
Acquisition de la chaîne de distribution Eldorado en 1997. Achat par
Comptoirs Modernes, en 1998, de23 magasins de la chaîne Lojas
Americanas. Depuis le début de l'année 1999, Carrefour a repris
pour 1 milliard de R$ de chiffre d'affaires avec quatre opérations
(rachat de Planaltão à Brasilia en mai, d'un hypermarché
à Manaus en juin, et des chaînes Roncetti et Mineirão en
juillet).
CASINO
Entrée à hauteur de 28% dans le capital de la CDB (groupe
Pão de Açucar, numéro 2 brésilien de la grande
distribution derrière Carrefour)
LEROY MERLIN
Premier magasin ouvert en 1998 (São Paulo). Plan d'investissement de
200 millions de dollars sur les quatre prochaines années
(8 magasins)
CASTORAMA
Premier magasin ouvert en 1997 (São Paulo). Objectif :
15 points de vente au Brésil.
FNAC
Rachat en 1998 du magasin Atica Shopping pour 30 millions de dollars
REXEL
(filiale PPR) : rachat du grossiste de matériel
électrique Coan en 1997
DECATHLON
Création d'une filiale de distribution/production d'articles de sport
(1997)
Automobile
RENAULT
Usine de São José dos Pinhais. Investissement de 1 milliard de
dollars décidé en 1995. Capacité annuelle de
120.000 unités.
PSA
Usine de Porto Real. Investissement de 635 millions de dollars
annoncé fin 1997. Usine d'une capacité de
100.000 unités. Première voiture fin 2000.
EQUIPEMENTIERS AUTOMOBILES
Rachat par
SAGEM
, en 1997, de la division électronique automobile
de Iochpe Maxion (Gravatai, Rio Grande do Sul). Installation " green
field " de nombreux fournisseurs et sous-traitants (
BERTRAND FAURE,
ECIA, CAT, SMI-KOYO, PLASTIC OMNIUM, VALLOUREC, MECAPLAST, ALLEVARD RESSORTS,
TREVES, BRUN FRERES, SOMMER ALLIBERT).
MICHELIN
Annonce en 1998 de la construction d'une usine de pneus VP
HUGONNET-JAPPY
Usine de tanks réfrigérés pour conditionnement du lait
à la ferme ouverte en 1998.
BONDUELLE
Annonce en 1998 de la construction prochaine d'une ou deux usines
DANONE
Rachat de la biscuiterie Aymoré (1996)
DOUX
Rachat du producteur de poulets Frangosul pour 150 millions de dollars
(1998).
MISRACHI INTERNATIONAL
Création d'une entreprise mixte pour la production de cornichons au
vinaigre (pôle agro-alimentaire de Teutonia Garden, Rio Grande do Sul -
1997).
SOVIMO
Création d'une entreprise mixte pour la production d'oeufs liquides et
en poudre (Teutonia Garden, 1998).
Emballage
SLEEVER
Installation d'une unité de films d'emballage (1998)
AUGROS
Rachat de Frascotecnica (emballages plastiques) en 1997.
TPI
(filiale de Péchiney)
Acquisition de Novolit-Flexolit (emballages plastiques) en 1998
Electroménager
MOULINEX
Acquisition du fabricant de petit électroménager Mallory en 1998,
pour 30 millions de dollars
SEB
Acquisition du fabricant de petit électroménager Arno en 1997.
Edition/Multimédia
ODA
(Groupe Havas)
Acquisition de Telelistas (annuaires téléphoniques) en 1997
PUBLICIS
Acquisition de Norton Publicidade (1996)
UBI SOFT
Création d'une filiale en 1999.
Biens de consommation
LAINIERE DE PICARDIE
(groupe Chargeurs)
Acquisition de GOLAPLAST, troisième fabricant brésilien
d'entoilage tissé et non tissé (1997)
GIVAUDAN-ROURE
Installation à São Paulo du centre opérationnel
Amérique du Sud (site de production en parfums et arômes - 1998)
VEUVE CLIQUOT
Création d'une filiale (1997)
FLEXICOTTON
(Alpha Conseil)
Création d'une filiale (1997) de commercialisation de Cotons-Tiges
OUVERTURE DE BOUTIQUES SOUS MARQUE PROPRE
(1997-1998) : Thierry
Mugler, Kenzo, Tartine et Chocolat, Catimini, Jacadi, Christian Lacroix, Du
Pareil au Même, Petit Bateau.
1 Cf. annexe n° 2.