EXAMEN EN COMMISSION
Mercredi
21 octobre 1999, la commission des finances a entendu une
communication
de
M. Michel Sergent
,
rapporteur spécial
des
crédits
de la
jeunesse
et des
sports,
sur la
mission de contrôle menée sur le fonds national pour le
développement du sport (FNDS), au cours du premier semestre 1999, avec
M. Paul Loridant, rapporteur spécial des comptes spéciaux du
Trésor.
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
a tout d'abord
expliqué que les nombreux entretiens de la mission avec la ministre de
la jeunesse et des sports, des membres de son ministère, des
présidents de fédérations sportives et des
représentants du monde sportif, des membres du ministère du
budget, et le président de la Française des Jeux, avaient
visé à mieux comprendre le fonctionnement du compte d'affectation
spéciale, et notamment à voir s'il répondait aux souhaits
exprimés par les parlementaires.
Avant d'en arriver à ses principales remarques,
M. Michel Sergent
a rappelé que la création du FNDS était issue d'une
initiative parlementaire. Ce sont, en effet, les travaux d'une commission
présidée par
M. Lucien Neuwirth
qui conduisirent à
la création du fonds national pour le développement du sport
(FNDS), institué par les articles 41 et 56 de la loi de finances pour
1979.
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
a souligné que
depuis sa création, le FNDS n'avait cessé de se développer
sous la seule impulsion des parlementaires, qui avaient d'abord cherché
à stabiliser ses recettes en modifiant l'assiette du
prélèvement, puis à majorer le taux de ce
prélèvement sur les jeux de la Française des Jeux. Le
Sénat avait ainsi porté le taux de prélèvement de
2,4 % à 2,6 % dans la loi de finances pour 1997, puis
l'Assemblée nationale avait été à l'origine du
relèvement du taux de 2,6 % à 2,9 % dans la loi de
finances pour 1998, taux en vigueur. Le FNDS représente aujourd'hui un
tiers du budget du ministère de la jeunesse et des sports, soit un peu
plus d'un milliard de francs.
M. Michel Sergent
a fait valoir que des questions étaient
apparues sur le mode de fonctionnement du FNDS, notamment au cours de la
discussion de la loi de finances pour 1998, lorsque le Sénat avait
refusé de relever le taux du prélèvement sur la
Française des Jeux, car il avait noté que la trésorerie du
FNDS était largement excédentaire et que la lisibilité de
l'emploi des crédits n'était pas évidente.
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
a alors
présenté les conclusions de sa mission en distinguant un
élément de satisfaction, un constat et trois
éléments d'inquiétude.
Il s'est d'abord félicité de la tentative d'amélioration
de la gestion courante du FNDS par le ministère de la jeunesse et des
sports.
Il a indiqué qu'une confusion s'était en effet instaurée
entre les crédits inscrits en loi de finances de l'année en
cours, et les reports de crédits non consommés de l'année
antérieure. Les crédits étant ouverts au fur et à
mesure des recettes constatées, les crédits correspondant aux
recettes des deux derniers mois de l'année sont mécaniquement
reportés sur l'année suivante. Ainsi, le ministère
réalisait une programmation de dépenses correspondant à 14
mois de recettes au lieu de 12 mois, alors même que le décalage de
trésorerie ne permettait en rien de dépasser les crédits
inscrits en loi de finances.
M. Michel Sergent
a déclaré que fin 1997, il y avait ainsi
40 millions de francs de "surprogrammation" concernant les conventions
d'objectifs et 125 millions de francs concernant les équipements
sportifs mais que cette "surprogrammation" était en voie de
résorption grâce à des recettes plus favorables que
prévu.
Malgré l'amélioration de la gestion courante du fonds,
M.
Michel Sergent, rapporteur spécial,
a relevé la subsistance
de certaines interrogations, s'agissant notamment du rattachement des recettes
perçues en excédent par rapport aux estimations de la loi de
finances.
Il a indiqué que l'article 25 de l'ordonnance organique du 2 janvier
1959 dispose que " si, en cours d'année, les recettes d'un compte
d'affectation spéciale apparaissent supérieures aux
évaluations, les crédits peuvent être majorés par
arrêté du ministre des finances dans la limite de cet
excédent de recettes " et permet au seul ministre des finances de
décider de l'augmentation de dépenses publiques au-delà du
plafond de dépenses fixé par le Parlement, ce qui constituait une
source de controverses continues entre le ministère de la jeunesse et
des sports et le ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie.
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
a fait savoir que sur
25 millions de francs de recettes supplémentaires constatées
en 1996, une partie n'avait pas été rattachée au FNDS,
soit 12,4 millions de francs de recettes. En 1997, le ministère du
budget a "gelé" 55 millions de francs de crédits. Au total, ces
deux éléments permettent de chiffrer à 67,4 millions de
francs le "manque à gagner" pour le FNDS. Il
a fait observer que
ces sommes étaient toujours en trésorerie au compte du FNDS, mais
ne pouvaient être dépensées, ce qui nécessitait une
régularisation de la part du ministère chargé du budget.
Notant que depuis trois ans, l'amélioration des encaissements ne
s'était pas traduite par un changement dans les évaluations de
recettes du FNDS, il lui est apparu également souhaitable que le
ministère du budget inscrive, dans les évaluations de la loi de
finances initiale, une somme correspondant le plus exactement possible aux
recettes attendues. La réévaluation de la recette inscrite dans
le projet de loi de finances pour 2000, pour 47 millions de francs, lui est
apparue simplement comme un moyen de compenser exactement la suppression de la
taxe sur les débits de boissons (- 33 millions de francs) et le
transfert d'une partie du prélèvement sur le pari mutuel urbain
(- 14 millions de francs) au profit du fonds national pour le
développement de la vie associative (FNDVA).
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
en est ensuite venu au
constat que le processus de "partenariat" avec le monde sportif donnait
globalement satisfaction à celui-ci, même s'il se
révélait, par certains aspects, insuffisamment souple et
transparent.
Il a détaillé le processus de répartition des
crédits : une note d'orientation est préparée par la
direction des sports à la demande du cabinet ministériel, qui en
fixe les grandes orientations, puis, une fois validée par la ministre,
elle est discutée avec le mouvement sportif représenté par
le comité national olympique et sportif français (CNOSF) et les
représentants des comités régionaux et
départementaux (CDOS et CROS), dans une réunion avec la direction
des sports. Enfin, la note est présentée au Conseil du FNDS, qui
apparaît donc comme une instance largement formelle.
Parallèlement, un travail spécifique est réalisé
sur les équipements. S'agissant des crédits destinés au
sport de haut-niveau, les conventions d'objectifs entre le ministère de
la jeunesse et des sports et les fédérations sportives
déterminent les grandes lignes de leur répartition. Concernant la
"part régionale", les commissions régionales émettent des
voeux sur l'attribution des crédits. Les directions régionales de
la jeunesse et des sports informent l'administration centrale du
ministère, qui s'assure que les instructions données dans la note
d'orientation sont bien respectées.
M. Michel Sergent
a rappelé que ce processus, qui allie
partenariat territorialisé et, pour une partie des interventions,
déconcentration de gestion, était globalement approuvé par
le monde sportif.
Il y a trouvé la principale explication de
l'attachement de ce dernier au FNDS, et sa mobilisation récente contre
toute tentative de "budgétisation" du fonds.
Toutefois, il a relevé qu'il présentait certaines faiblesses, et
notamment un manque de transparence et une lourdeur de procédure.
D'abord, il a remarqué que les orientations du FNDS étaient
certes discutées entre le mouvement sportif et le ministère, mais
que la discussion se déroulait en amont du Conseil du FNDS, qui pouvait
être assimilé à une "chambre d'enregistrement".
Ensuite, il a relevé que certains aspects du "partenariat"
étaient peu transparents. Il a pris l'exemple des équipements
sportifs : bien que les fédérations établissent une liste
de leurs priorités en matière d'équipements sportifs,
cette liste est rarement respectée et ces équipements sont
directement inscrits dans le tableau établi pour le conseil de gestion
du FNDS. Enfin, il a noté qu'aucun critère objectif
n'était retenu pour la répartition des crédits de la part
nationale entre les fédérations sportives.
Outre le problème de la transparence,
M. Michel Sergent
a
regretté que la procédure de répartition des
crédits soit relativement lourde et susceptible d'entraîner des
coûts excessifs.
Il a expliqué ce phénomène
par la multiplication des structures intermédiaires, comités
départementaux et régionaux olympiques et sportifs, ligues et
comités départementaux. Il a estimé qu'il était
très difficile de les inciter à se réformer, le
ministère ayant ainsi renoncé à limiter à
3,5 % la part des crédits de fonctionnement affectée aux
comités olympiques et sportifs locaux, en échange d'une promesse
de modération. Or, il a fait valoir que la multiplication des structures
intermédiaires avait pour effet d'aboutir à une "perte en ligne"
très importante puisque, selon le ministère de la jeunesse et des
sports, seuls 53 % des crédits de la part régionale vont aux
clubs.
Pour résumer les motifs de satisfaction quant au fonctionnement du FNDS,
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
a souligné que
l'amélioration des recettes avait permis, sous l'impulsion des
parlementaires, de sécuriser les crédits du sport, ce qui
représentait un acquis important pour le monde sportif.
Il a rappelé l'originalité du partenariat, qui présente
l'intérêt d'associer le mouvement sportif à la
répartition des subventions. Il a souhaité toutefois ne pas en
exagérer l'importance, dans la mesure où la décision
finale appartenait bien au ministère de la jeunesse et des sports,
ordonnateur de la dépense. Il a relevé enfin que le partenariat
existait en dehors des actions financées sur le FNDS, notamment pour
certaines actions en faveur des associations sportives locales.
Au-delà de la gestion courante, il a estimé légitime de
s'intéresser à l'emploi des fonds. Il a reconnu que, sous cet
angle, les principales difficultés étaient apparues et, en
premier lieu, l'absence de véritables priorités.
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
a constaté que le
FNDS finançait à la fois le sport de haut-niveau, le sport de
masse (les conventions d'objectifs des fédérations et la "part
régionale") et, parmi les investissements, aussi bien les
établissements de l'Etat que les équipements sportifs
gérés par d'autres entités.
Il a relevé qu'aucune priorité n'était affirmée
quant à la répartition territoriale des crédits, la grille
de répartition étant extrêmement complexe, pour cacher
l'absence de choix.
Il a déclaré que cette absence de choix aboutissait à une
sorte de "saupoudrage", en ce qui concerne les crédits de la part
régionale, la subvention moyenne pour les clubs sportifs ne
dépassant pas quelques milliers de francs. Il a dès lors
estimé très difficile de connaître la destination des
subventions.
Il a expliqué le phénomène de "saupoudrage" par l'absence
de répartition claire entre le FNDS et le budget. Il a estimé que
le FNDS était le "budget bis" du ministère de la jeunesse et des
sports, qui s'en servait exactement comme s'il s'agissait de ses moyens propres.
De fait, il a relevé que la distinction entre le titre IV du budget du
ministère et le FNDS apparaissait souvent comme une question de
trésorerie, les conventions d'objectifs des fédérations
contenant ainsi une mention selon laquelle les crédits seront pris, "en
fonction des disponibilités", sur le titre IV du budget du
ministère ou sur le FNDS.
Il a rappelé que nombre d'actions étaient passées du FNDS
au budget, et inversement, alors que d'autres actions étaient
financées à la fois sur le budget et sur le FNDS, comme la lutte
contre le dopage.
Il a donc estimé que, pour évaluer clairement les crédits
consacrés à telle ou telle action, il était
impératif d'additionner les crédits du FNDS et ceux du budget,
mais que la présentation du FNDS n'était pas suffisamment
détaillée pour le permettre facilement.
M. Michel Sergent
a rappelé que le FNDS avait enfin la fonction
supplémentaire de permettre de financer les dépenses
exceptionnelles, comme les jeux olympiques d'Albertville en 1992, ou encore le
Stade de France pour la coupe du monde de football, ce qui montrait bien qu'il
était avant tout perçu comme une "réserve de
crédits", mobilisable en fonction de besoins contingents, et non d'un
programme précis de développement du sport.
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
a ensuite abordé la
question du contrôle des crédits octroyés par le biais du
FNDS.
Il
a relevé qu'il était difficile de mesurer la pertinence
des subventions de la part régionale, en l'absence de connaissance
précise de la politique menée par les collectivités
locales. Rappelant que le financement du sport était d'abord
assuré par les communes, bien que les lois de décentralisation
n'aient pas clairement précisé les responsabilités de
chacune des collectivités en matière d'activités physiques
et sportive, il a regretté la méconnaissance des
différents circuits de financement, l'Etat pouvant être
amené à subventionner des opérations qui, par ailleurs,
font l'objet d'autres aides, notamment des collectivités territoriales.
Pour le sport de haut-niveau, il a observé que plusieurs
fédérations sportives connaissaient des problèmes de
gestion. Il a rappelé qu'il y a quelques années, le ministre de
la jeunesse et des sports avait décidé de ne plus verser la
subvention à la fédération française des sports de
glace et qu'un plan de redressement sur 10 ans avait été mis en
place. Plus récemment, concernant la fédération
française d'haltérophilie, constatant qu'il ne pouvait obtenir de
comptes " crédibles ", le ministère a cessé de verser la
subvention et la ministre de la jeunesse et des sports a décidé
de retirer l'agrément à cette fédération. Mais le
rapporteur spécial a regretté que pour une
fédération plus importante, dont la situation financière
est pourtant très difficile, comme la fédération
française de ski, ou pour une grande fédération qui a de
sérieuses difficultés internes comme la fédération
française d'équitation, des mesures tardent à être
prises. Il a également déploré que la mauvaise gestion des
fonds octroyés par le biais des conventions d'objectifs ne fasse pas
l'objet d'une sanction immédiate ou au moins rapide, comme le souligne
le récent rapport de l'Inspection générale de la jeunesse
et des sports.
Il a relevé enfin que sur certains crédits, le ministère
de la jeunesse et des sports possédait peu d'emprise, notamment sur les
aides personnelles aux sportifs, qui, selon le ministère de la jeunesse
et des sports, deviendraient de plus en plus des "primes à la
performance", au lieu d'être un soutien aux sportifs.
Il a conclu que la signature des conventions d'objectifs ne saurait suffire,
à elle seule, à garantir la bonne utilisation des crédits,
car ces conventions étaient peu détaillées et leur
évaluation se faisait souvent sur plusieurs années, selon des
critères peu transparents.
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
a ensuite formulé
plusieurs propositions de réforme du FNDS.
Il a proposé d'améliorer la transparence de gestion du fonds en
réformant
notamment la procédure concernant les
équipements sportifs, afin de les soumettre tous, pour avis, aux
fédérations.
Il a souhaité que soient identifiés les besoins du sport : afin
d'éviter le "saupoudrage", un état des lieux des pratiques
sportives et des équipements devrait être dressé, qui
servirait de base à un programme de financement pluriannuel. Ce
programme serait soumis au conseil de gestion du FNDS, qui devrait être
élargi à des représentants des collectivités
locales. A plus long terme, une répartition claire des
compétences en matière de financement du sport entre les
collectivités locales et l'Etat devrait être engagée.
Il a recommandé de rebudgétiser les actions qui incombent
directement à l'Etat notamment l'entretien des équipements lui
appartenant (centres régionaux d'éducation physique et sportive).
Il s'est également demandé si les mesures pour l'emploi ne
devraient pas figurer dans le budget du ministère, plutôt que dans
un compte d'affectation spéciale, dans la mesure où il y a
toujours un risque de diminution de la recette.
Il a estimé difficile de trancher la question de savoir si le FNDS
devait d'abord être consacré au sport de haut-niveau ou au sport
de masse, dans la mesure où il fallait financer ces deux actions.
Toutefois, il a observé que pour une bonne information du Parlement, il
était impératif que les crédits finançant des
actions de même nature soient regroupés, soit sur le FNDS, soit
sur le budget.
Il a recommandé au ministère de la jeunesse et des sports
d'inciter le mouvement sportif à simplifier ses structures, en
parallèle avec la poursuite de la réforme des services
déconcentrés de la jeunesse et des sports, estimant que la
multiplication des échelons intermédiaires était un
élément de complexité inutile, qui absorbait une partie
non négligeable de crédits destinés au sport. En
contrepartie de cette réforme, il a souhaité que le mouvement
sportif soit davantage associé au processus de cogestion, qui laisse
aujourd'hui une place prépondérante à l'administration du
ministère de la jeunesse et des sports.
Il a estimé indispensable de rendre les contrôles plus efficaces,
s'agissant notamment des fédérations sportives, dans la mesure
où l'attentisme ne faisait souvent que contribuer à
détériorer la situation financière et l'organisation des
fédérations.
En conclusion, il a souligné que toute réforme du FNDS devrait se
faire en concertation étroite avec le mouvement sportif. Il n'en a pas
moins estimé qu'une réforme était nécessaire, ne
serait-ce que parce que l'absence de spécificité du FNDS par
rapport au budget, soulignée par la Cour des Comptes récemment,
était une menace pour sa pérennité. Il a observé
que la ministre de la jeunesse et des sports avait d'ailleurs, dans un
récent communiqué, annoncé que l'année à
venir serait l'occasion d'une réflexion sur le fonctionnement du FNDS.
Il a conclu qu'une réforme du FNDS était d'autant plus
nécessaire que de nouvelles recettes devraient lui être
affectées, à savoir la part de l'Etat dans le
bénéfice de l'organisation de la coupe du monde de football, sous
l'appellation "Fonds Fernand Sastre", et bientôt la taxe sur les droits
de retransmission télévisée d'événements
sportifs, dont le produit pourrait être très dynamique dans les
années à venir. Dans ces conditions, il a conclu qu'une profonde
réforme du FNDS, en collaboration avec le mouvement sportif,
était inévitable et qu'à défaut la tentation serait
grande de "budgétiser" la majeure partie du fonds, qui n'aurait pas de
vocation spécifique.
Après avoir félicité
M. Michel Sergent
pour le
courage et la pertinence de sa communication
, M. Philippe Marini
,
rapporteur général,
a noté qu'il n'était pas
toujours évident, en région, de comprendre les critères de
sélection des subventions sportives. Il a estimé que les
fédérations n'avaient parfois que des liens ténus avec le
ministère de la jeunesse et des sports et répondaient à
des règles qui leur étaient propres. Il a demandé si le
rapporteur estimait que le ministère de la jeunesse et des sports allait
tirer les conséquences de ses observations.
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
a répondu que l'on
ne pourrait plus bientôt plaider la cause du FNDS s'il continuait
à rester en l'état. Il a déclaré que la ministre de
la jeunesse et des sports était consciente des efforts à
entreprendre, même s'ils étaient difficiles à mettre en
oeuvre.
M. René Ballayer
s'est ému de l'émigration des
meilleurs joueurs de football français à l'étranger. Il a
demandé à M. Michel Sergent
s'il croyait utile de mettre
en place des mesures fiscales spécifiques pour éviter ce
phénomène.
M. Marc Massion
a interrogé le rapporteur spécial sur la
situation de la Française des Jeux, et notamment les risques de voir
disparaître son monopole.
M. Michel Sergent, rapporteur spécial,
a répondu que le
départ des footballeurs français à l'étranger
était un phénomène observé depuis
déjà plusieurs années, mais qu'il était plus
particulièrement choqué par l'ampleur des sommes en jeux lors des
transferts de "grands joueurs". Il a fait observer que le football
professionnel s'apparentait de plus en plus à un spectacle, alors
même que le football amateur restait un élément essentiel
de l'animation locale.
Concernant la Française des Jeux,
M. Michel Sergent
a
confirmé qu'un particulier avait présenté un recours
devant le Conseil d'Etat, celui-ci devant bientôt statuer sur la question
de savoir si cette société remplissait une mission de service
public. Il a conclu que la très forte dépendance du FNDS à
l'égard du prélèvement sur la Française des Jeux
créait des risques importants pour l'évolution des recettes du
compte.
La commission a alors pris acte de la communication de M. Michel Sergent, et
décidé d'autoriser la publication des conclusions du rapport
spécial sous forme d'un rapport d'information.