4. Le non-respect de la réglementation
Le
décret n° 92-280 du 27 mars 1992
édicte un
ensemble de règles pour encadrer la publicité et le parrainage
à la télévision. Ces règles sont applicables
à Canal + en vertu d'une convention signée avec le Conseil
supérieur de l'audiovisuel le 1er juin 1995 ; elles ont
été étendues par le décret n° 95-77 du
24 janvier 1995 aux chaînes du câble.
Les articles n° 3 à 6 de ce décret régissent le
contenu des messages publicitaires. Sont ainsi protégés la
véracité du contenu des messages, l'usage de la langue
française, ainsi que toute une série d'atteintes aux
libertés publiques, à l'ordre public, aux bonnes moeurs et aux
droits de la personne, avec une attention particulière pour la
protection des mineurs.
Sur le plan technique, l'article 14 dispose que le volume sonore des
écrans publicitaires
" ne doit pas excéder le volume
sonore moyen du reste du programme
". Des dépassements ont
été constatés pour un certain nombre de chaînes et,
notamment, pour TF1 et M6. Une concertation est en cours pour trouver une
solution à ce problème.
Le régime d'insertion des messages publicitaires dans les programmes
dépend du statut de la chaîne :
- - pour les chaînes privées, le décret transpose les dispositions de la directive Télévision Sans Frontières . L'article 73 de la loi du 30 septembre 1986 modifiée, relatif au régime d'interruption des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles continue de s'appliquer et prévoit une coupure unique, sauf dérogation accordée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel. L'interruption unique est limitée à six minutes.
En outre, conformément à la directive européenne, le décret interdit toute interruption publicitaire dans les journaux télévisés, les magazines d'actualité, les émissions religieuses et les émissions pour enfants, lorsque leur durée est inférieure à trente minutes.
- - Pour les chaînes publiques, les règles résultent des cahiers des charges. Ceux-ci réaffirment le principe suivant lequel les messages publicitaires ne peuvent être insérés qu'entre les émissions, avec une possibilité de dérogation, soit pour les retransmissions de compétitions sportives comportant des intervalles - dans la limite desdits intervalles -, soit, après autorisation, lorsque les émissions sont diffusées avant 20 heures et sont composées de parties autonomes identifiées et séparées par des éléments visuels et sonores.
En dernier lieu, un dépassement de la durée maximale de la publicité de 12 minutes par heure a été constaté sur France 2, lors de la diffusion d'une soirée électorale. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a accepté de considérer ce dépassement comme exceptionnel, mais a rappelé la chaîne à ces obligations.
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Dans
tous les cas évoqués ci-dessus, il semble que les
dérapages soient plus fréquents à France
Télévision que chez leurs concurrents du secteur privé
faute, sans doute, de procédures internes de contrôle suffisamment
rigoureuses.
En définitive, tout se passe comme si le recours accru aux ressources
publicitaires avait conduit France 2, dans sa concurrence frontale avec
TF1, à fonctionner comme une entreprise privée, mais sans subir
ni les contraintes et les sanctions du marché, ni les contrôles
qui résultent du droit des sociétés.