DEUXIÈME PARTIE : L'ADAPTATION DU SECTEUR PUBLIC
L'environnement a changé et va continuer à
changer
sous l'effet du développement des technologies numériques. Les
sociétés audiovisuelles sont confrontées à une
concurrence qu'elles sont mal préparées à affronter du
fait de la persistance d'habitudes sans doute héritées de
l'ère du monopole, comme en témoignent les difficultés
rencontrées pour moderniser l'organisation du travail.
A cela, s'ajoute une assez " mauvaise gestion ", que les
décisions "
chaotiques
"
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*
)
des pouvoirs publics depuis tant et
tant d'années expliquent à défaut de la justifier,
dénoncée régulièrement par la commission des
finances du Sénat. Elle rend ces organismes plus vulnérables que
des entreprises privées à certaines dérives des
coûts - on a pris l'exemple significatif dans la seconde partie du
rapport des dépenses immobilières - ou à certains
dérapages dans les programmes qui les font céder plus facilement
à la tentation commerciale.
Enfin, les esprits n'évoluent que lentement et l'on n'a pas encore pris
pleinement conscience de ce que la survie de notre appareil de production
audiovisuel et donc, à certains égards, de notre culture,
dépend de notre capacité à produire pour le marché
mondial.
I. L'ÉVOLUTION DE L'ORGANISATION DU TRAVAIL
La modernisation de l'organisation du travail et des rapports sociaux dans les entreprises de l'audiovisuel public conditionne leur adaptation au nouvel environnement technologique et économique.
A. RISQUES DE BLOCAGE DANS UN ENVIRONNEMENT EN MUTATION
Le paysage audiovisuel évolue rapidement. Les chaînes du secteur public doivent s'adapter, mais deux facteurs entravent cette évolution : une convention collective manifestement dépassée, une politique restrictive qui, empêchant de faire des choix, crispe les rapports sociaux et n'imprime pas le mouvement nécessaire pour que le changement puisse s'effectuer dans des conditions acceptables par tous.