TROISIÈME PARTIE -
LA PLACE DE LA FRANCE EN ASIE
CENTRALE
L'Asie
centrale
est largement méconnue en Europe
, et
particulièrement en France,
alors même qu'elle s'imposera sur
la scène internationale dans les années à venir comme une
zone stratégique et économique essentielle.
La France, tout en étant trop peu présente en Asie centrale sur
le plan économique et financier, n'en est par pour autant totalement
absente
. Les visites d'Etat, en septembre 1993 au Kazakhstan et en
avril 1994 en Ouzbékistan et au Turkménistan, du Président
de la République, M. François Mitterrand, furent les
premiers voyages officiels d'un chef d'Etat occidental dans cette
région. Le souvenir de ces visites reste fortement ancré dans les
mémoires des Kazakhstanais, des Ouzbèks et des Turkmènes.
En outre, le rang des personnalités qui ont reçu la
délégation sénatoriale -le Président Noursoultan
Nazarbaiev, le Premier Ministre de l'Ouzbékistan, M. Ouktour
Sultanov, les vice-présidents du cabinet des ministres du
Turkménistan, MM. Chikhiyev et Sardjaev - atteste de l'importance
que cette région attache à ses relations avec la
France.
CHAPITRE 1ER -
LA PART MODESTE DE LA FRANCE DANS
LES INVESTISSEMENTS ET LES ÉCHANGES COMMERCIAUX
La présence française dans cette zone reste insuffisante, tant sur le plan des investissements que sur celui des échanges commerciaux.
I. LES INVESTISSEMENTS FRANÇAIS EN ASIE CENTRALE
La
présence française en Asie centrale sur le plan des
investissements fait l'objet d'une appréciation contrastée.
En effet, si la France a conclu de grands contrats avec plusieurs Etats
d'Asie centrale, notamment dans les secteurs du bâtiment-travaux publics
et de l'énergie, on constate une relative faiblesse de l'implantation
des entreprises françaises dans cette région.
A. LES GRANDS CONTRATS
Deux
secteurs d'activité donnent lieu à d'importants contrats entre la
France et les différents États d'Asie centrale.
Il s'agit, en premier lieu, des
secteurs pétrolier et gazier
, qui
ont d'ailleurs attiré la plus grande partie des investissements
étrangers depuis l'indépendance. Elf a ainsi investi
180 millions de dollars dans le bloc de Termir au Kazakhstan, se situant
en seconde position après Chevron.
Le volume des investissements du consortium Kaspishelf, dont fait partie Total,
devrait s'élever, à partir de 1997, entre 300 et
500 millions de dollars pour les études sismiques et l'exploration.
En Ouzbékistan, les investissements étrangers restent encore
relativement modestes, mais ceux réalisés ou en cours sont de
grande ampleur. Le coût de la construction de la raffinerie à
Karaoul Bazar par la société d'ingéniérie
français, Technip s'est élevé à 1,5 milliard
de dollars. L'année 1998 a, d'ailleurs, débuté en
Ouzbékistan de manière satisfaisante par le succès du
Klockner européan Gaz turbine (Groupe Gec Alsthom) dans la
négociation pour la rénovation de la centrale de Navoi, d'un
montant de 115,6 millions de dollars (dont 30 % de parts japonaises).
Le 25 janvier dernier, Gec-Alsthom a signé avec Uzbek Ailways la
vente de 15 locomotives, pour 265 millions de francs. Les projets de
Technip au Turkménistan ainsi que les contrats signés par la
société Sofregaz s'inscrivent dans cette logique de " grands
contrats ".
Le secteur du
Bâtiment- travaux publics
est le second domaine dans
lequel d'importants contrats ont été signés entre les
Républiques d'Asie centrale et la France. Les ventes françaises
au Kazakhstan, d'un niveau élevé en 1993 (387 millions de
francs) et en 1994 (606 millions de francs), sont en grande partie dues
à un seul grand contrat : la construction du palais présidentiel
réalisé par la société Bouygues pour un montant de
près de 500 millions de francs. Un contrat d'une ampleur identique
a été conclu en Ouzbékistan pour la construction d'un
hôtel 4 étoiles à Tachkent. Celui-ci devrait rentrer
dans sa phase active à la fin de l'année 1997. De même, au
Turkménistan, Bouygues a construit le palais présidentiel et la
mosquée de Geoh-Tepe que la mission sénatoriale a pu visiter.
Outre ces secteurs de l'énergie et du Bâtiment- travaux publics,
la France a signé quelques grands contrats dans l'électronique
avec Thomson-CSF, dans l'agro-alimentaire et le secteur de l'eau.