2. Les transferts de technologie
Les technologies de l'information et de la communication
peuvent faire l'objet de transferts dans le cadre de projets de recherche
menées en coopération ou en vue d'améliorer la
compétitivité des entreprises sous différents aspects
(bureautique, productique, conception assistée par ordinateur ;
relations en réseau au sein d'une même société ou
avec des clients, fournisseurs, donneurs d'ordre ou partenaires
extérieurs ; ouverture de sites Web, etc.).
Concernant l'innovation et la recherche, on tend de plus en plus à
passer d'un transfert à une "coproduction" de technologie.
L'innovation
résulte souvent de coopérations multiples et variées entre
des acteurs diversifiés, sans qu'il existe de séparation nette
entre émetteur et récepteur de technologie. Les sources peuvent
en être multiples.
Comme le note l'observateur de l'OCDE dans son numéro
d'août-septembre 1997, les interactions entre institutions, entreprises
et autres intervenants concernés sont désormais aussi importantes
que l'investissement direct dans la R & D.
" Le progrès technique résulte, dans une large mesure, d'un
ensemble de relations entre institutions et personnes générant,
distribuant et exploitant des connaissances qu'elles transforment en production
à plus forte valeur ajoutée ".
Et plus loin : " Les performances d'un pays en matière d'innovation
sont directement fonction de l'efficacité avec laquelle ces
éléments diffus sont rassemblés pour déboucher sur
un système collectif de création et d'utilisation de
connaissances ".
Ainsi les NTIC sont-elles essentielles aux activités de recherche et
d'innovation qui s'effectuent de plus en plus sous la forme d'une
coopération en réseau entre de multiples acteurs.
L'observateur de l'OCDE confirme, en outre, le point de vue déjà
exprimé dans ce rapport sur la nécessité de ne pas se
contenter d'utiliser les TIC mais d'en être d'abord des
créateurs
. Il affirme, en effet, que " les politiques
technologiques devraient non seulement encourager la
diffusion
aux
entreprises des équipements et des technologies mais aussi renforcer
leur capacité de générer et d'adapter
elles-mêmes
des technologies ".
Les NTIC sont à la fois objets et instruments, dans tous les secteurs,
d'innovation et de recherche.
Le rôle croissant des coopérations et des partenariats rend
obsolète le modèle linéaire de la valorisation, par
quelques transferts, du stock de connaissances de la recherche publique,
même si l'essaimage, à partir de certains établissements
publics de recherche, conserve son importance.
Concernant l'utilisation des technologies nouvelles dans les activités
courantes des entreprises, le problème, on l'a vu, réside moins
dans le taux d'équipement de nos entreprises que dans l'utilisation
qu'elles en font (trop souvent encore comme des instruments seulement de
gestion et non pas d'échange d'informations).
Il apparaît souhaitable, comme le souligne M. Laffitte dans son avis sur
le budget de la recherche pour 1998, de mieux coordonner l'offre très
hétérogène de services de transferts de technologie aux
PME. Outre l'ANVAR, interviennent en effet, dans ce domaine, les ARIST (Agences
Régionales d'Information Scientifique et Technique), les CRITT (Centres
Régionaux d'Innovation et de Transfert de Technologie) et bien d'autres
organisations.
Les pouvoirs publics ont ajouté à cet ensemble des centres de
ressources technologiques (CRT), labellisés par une commission
nationale, qui ont pour vocation d'effectuer de réelles prestations
technologiques sur mesure (distinctes de simples conseils) au profit des PME.