II. L'EVOLUTION DU CONTEXTE REGIONAL : OUVERTURE DIPLOMATIQUE ET PERSISTANCE DE FOYERS DE TENSION
Ayant accédé difficilement au rang de nation
souveraine au début du siècle, l'Albanie a toujours
évolué dans un contexte régional difficile, marqué
par les tensions qui l'opposaient à ses voisins. Après la longue
période d'isolement sous le régime d'Enver Hoxha, on peut
considérer que l'Albanie est parvenue, dans une certaine mesure à
desserrer l'étau qui entravait ses relations avec l'extérieur.
L'Albanie a su développer des relations privilégiées avec
les plus proches pays méditerranéens : l'Italie, la
Grèce et la Turquie. Elle fait de " l'intégration
euro-atlantique " sa première priorité. En revanche, la
permanence de la question albanaise au Kosovo et en Macédoine demeure,
malgré la volonté d'apaisement des autorités de Tirana, un
facteur de risque et d'inquiétude pour l'avenir.
A. DES RELATIONS PRIVILEGIÉES AVEC LES VOISINS MÉDITERRANÉENS
L'Italie, ancienne puissance occupante, la Grèce, pays rival jusqu'à une date récente, et la Turquie sont aujourd'hui des partenaires privilégiés de l'Albanie.
1. L'Italie, principal partenaire de l'Albanie
L'Italie, qui avait envahi l'Albanie en avril 1939 pour en
faire une véritable colonie et l'occuper jusqu'en 1943, fait figure de
premier et de principal partenaire et son influence domine dans tous les
domaines.
L'Italie compte sur son sol plusieurs dizaines de milliers d'albanais, dont une
proportion importante de clandestins. Elle reste, dans les périodes de
crise comme en temps ordinaire , une destination privilégiée pour
les albanais désireux de quitter leur pays.
La situation de la communauté albanaise en Italie et notamment le
rôle que l'on prête parfois à certains de ses membres dans
l'organisation d'activités illicites, constitue un sujet de friction
périodique entre les deux pays, mais globalement, les relations
politiques sont bonnes, comme en témoigne la fréquence des
contacts politiques de haut niveau entre les dirigeants italiens et leurs
homologues albanais. Il est significatif que l'opération ALBA ait
été dirigée par un officier italien et que l'armée
italienne ait fourni pratiquement la moitié des effectifs de la force.
Un accord militaire permet par ailleurs le maintien de certaines unités
italiennes à Tirana et dans le port de Durrës.
L'Italie constitue le premier partenaire économique et commercial de
l'Albanie. Elle s'est placée au premier rang des donateurs lors de la
conférence de Bruxelles en octobre dernier.
Enfin, l'influence italienne s'exerce par le biais des nombreuses chaînes
de télévision captées en Albanie.