2. L'Albanie et l'Union européenne : une aide financière conséquente
Dès 1992, l'Albanie concluait avec l'Union
européenne un accord de commerce et de coopération et, de 1991
à 1996, elle a reçu de l'Union 515 millions d'écus, soit
l'aide par habitant la plus forte de tous les pays en transition.
L'Albanie est éligible au
programme communautaire PHARE
qui a
permis le versement d'une importante aide humanitaire. Une aide de 210 millions
d'écus pour les années 1996-1999 a été
prévue au titre de ce programme avec notamment pour objectif des actions
dans le cadre du crédit agricole, du soutien aux PME, du tourisme et du
développement des collectivités locales.
Cette assistance, partiellement suspendue en avril, à l'exception des
programmes humanitaires, a été réorientée sur trois
actions d'urgence : l'assistance douanière, afin de rétablir
la perception des droits de douane, principale ressource du budget, la
reconstruction des écoles et la réfection des prisons. Des
crédits ont également été débloqués
pour la réhabilitation des bâtiments publics. Enfin, pour mieux
répondre aux besoins de l'Albanie après la sévère
crise de 1997, les priorités du programme PHARE ont été
redéfinies autour de quatre axes : le soutien aux administrations
publiques, aux infrastructures, à l'agriculture et au
développement local.
L'Albanie a également demandé l'ouverture de négociations
sur un accord d'association similaire à ceux conclus avec les autres
pays d'Europe centrale et orientale. La Commission européenne souhaite
plutôt réactiver l'actuel accord de commerce et de
coopération avant d'envisager la conclusion d'un accord transitoire
" renforcé ", l'association à l'Union européenne
demeurant cependant l'objectif à moyen terme.
3. L'Albanie et les organisations européennes de sécurité : la recherche d'appuis pour la reconstruction de l'armée albanaise
L'isolement qu'a connu l'Albanie durant plusieurs
décennies et l'existence de foyers de tension à ses
frontières, l'ont logiquement conduite, dès 1992, à
rechercher les moyens de renforcer sa sécurité en se rapprochant
des organisations de sécurité collective.
D'autre part, l'Albanie est apparue comme un point stratégique dans le
suivi du conflit bosniaque, et les Etats-Unis ont utilisé la base
aérienne de Gjader pour des missions effectuées par des drones de
reconnaissance en Bosnie. Toutefois, cette importance stratégique a
décliné après les accords de paix de Dayton.
L'Albanie figure parmi les premiers signataires du partenariat pour la paix de
l'OTAN et elle souhaite à terme intégrer l'Alliance atlantique.
L'armée albanaise avait participé à plusieurs exercices
militaires dans ce cadre et avait envoyé des stagiaires dans divers pays
de l'Alliance. Le programme individuel arrêté pour l'Albanie en
1996 a du être revu après les événements de 1997 qui
ont considérablement affaibli l'armée albanaise, qu'il faut
désormais entièrement reconstruire. Le nouveau programme est
orienté vers la formation et doit donner lieu à 12 missions
d'expertise de l'OTAN d'ici le début de l'année 1998 afin
d'évaluer les besoins les plus pressants.
La question du rapprochement de l'Albanie et de l'Union de l'Europe
occidentale, à laquelle dans un premier temps elle souhaitait être
associée, est liée à l'évolution des relations avec
l'Union européenne, et n'est pas à ce stade à l'ordre du
jour.