RAPPORT D'INFORMATION N° 44 - Les activités de la délégation :conclusions de la conférence intergouvernementale et traité d'Amsterdam, examen des propositions d'actes communautaires (juin-septembre 1997)
M. Jacques GENTON, Sénateur
Délégation du Sénat pour l'Union européenne - Rapport n° 44 - 1997/1998
Table des matières
-
INTRODUCTION
-
I. CONCLUSION DE LA CONFÉRENCE INTERGOUVERNEMENTALE ET TRAITÉ D'AMSTERDAM
- A. EXAMEN DU RAPPORT D'INFORMATION DE MM. JACQUES GENTON, CHRISTIAN DE LA MALÈNE ET MME DANIÈLE POURTAUD SUR LA XVIÈME CONFÉRENCE DES ORGANES SPÉCIALISÉS DANS LES AFFAIRES COMMUNAUTAIRES (COSAC) DES 9 ET 10 JUIN 1997
- B. AUDITION DE M. PIERRE MOSCOVICI
- C. EXAMEN DU RAPPORT D'INFORMATION DE M. CHRISTIAN DE LA MALÈNE SUR LE TRAITÉ D'AMSTERDAM
- II. LES QUESTIONS ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES
- III. LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE STUPÉFIANTS
- IV. L'EXAMEN DES PROPOSITIONS D'ACTES COMMUNAUTAIRES PAR LA DELEGATION
-
I. CONCLUSION DE LA CONFÉRENCE INTERGOUVERNEMENTALE ET TRAITÉ D'AMSTERDAM
- SOMMAIRE DÉTAILLÉ DES PROPOSITIONS D'ACTES COMMUNAUTAIRES EXAMINÉES
- ANNEXE : RECAPITULATIF DES RESOLUTIONS DU SENAT SUR LES PROPOSITIONS D'ACTES COMMUNAUTAIRES (SESSION 1996-1997)
N°44
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès-verbal de la séance du 21 octobre 1997
RAPPORT D'INFORMATION
FAIT
au nom de la délégation du Sénat pour l'Union
européenne (1)
sur
les activités de la délégation
: conclusion de la
Conférence intergouvernementale et traité d'Amsterdam, examen des
propositions d'actes communautaires (juin-septembre 1997),
Par M. Jacques GENTON,
Sénateur
(1) Cette délégation est composée de
: MM. Jacques Genton,
président
; James Bordas, Michel
Caldaguès, Claude Estier, Pierre Fauchon,
vice-présidents
; Nicolas About, Jacques Habert, Emmanuel Hamel, Paul Loridant,
secrétaires
; MM. Robert Badinter, Denis Badré,
Michel Barnier, Mme Danielle Bidard-Reydet, M. Gérard Delfau,
Mme Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Michel Dreyfus-Schmidt, Ambroise
Dupont, Jean-Paul Emorine, Philippe François, Jean
François-Poncet, Yann Gaillard, Pierre Lagourgue,
Christian de La Malène, Lucien Lanier, Paul Masson,
Daniel Millaud, Georges Othily, Jacques Oudin, Mme Danièle
Pourtaud, MM. Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Jacques Rocca Serra,
André Rouvière, René Trégouët, Marcel Vidal,
Robert-Paul Vigouroux, Xavier de Villepin.
INTRODUCTION
Au cours des mois de juin à septembre, la
délégation du Sénat pour l'Union européenne a tout
d'abord suivi les derniers travaux et examiné les résultats de la
Conférence intergouvernementale.
Elle a également abordé certaines questions économiques et
financières relatives à la situation d'Air France et au
régime définitif de TVA en Europe.
Elle s'est, par ailleurs, penchée sur l'évolution
apportée, par les Pays-Bas, à leur politique en matière de
stupéfiants.
Enfin, elle a poursuivi son examen systématique des propositions d'actes
communautaires soumises au Sénat en application de l'article 88-4 de la
Constitution.
I. CONCLUSION DE LA CONFÉRENCE INTERGOUVERNEMENTALE ET TRAITÉ D'AMSTERDAM
A. EXAMEN DU RAPPORT D'INFORMATION DE MM. JACQUES GENTON, CHRISTIAN DE LA MALÈNE ET MME DANIÈLE POURTAUD SUR LA XVIÈME CONFÉRENCE DES ORGANES SPÉCIALISÉS DANS LES AFFAIRES COMMUNAUTAIRES (COSAC) DES 9 ET 10 JUIN 1997
Le mardi 24 juin 1997, la délégation a
examiné le projet de rapport de MM. Jacques Genton, Christian
de La Malène et Mme Danièle Pourtaud sur les
travaux de la XVIème COSAC, qui s'est tenue à La Haye les 9 et
10 juin 1997.
M. Jacques Genton
estime que, après la COSAC de Dublin qui, pour
la première fois, est parvenue à adopter des conclusions
consistantes, la COSAC de La Haye a fait figure de COSAC de transition dans
l'attente des résultats de la CIG. Néanmoins, poursuit-il, le
texte qui est adopté n'est pas sans intérêt. Certes, le
premier thème abordé, à savoir le souhait d'une plus
grande transparence des travaux du Conseil des ministres, n'a rien de nouveau
et, comme certains délégués l'ont remarqué, peut
d'ailleurs s'appliquer également à certains travaux de la
Commission européenne et du Parlement européen ; mais, sur le
deuxième thème traité, à savoir le rôle des
Parlements nationaux, la déclaration a son importance, car la COSAC a
sur l'essentiel approuvé le contenu du protocole sur les parlements
nationaux figurant dans ce qui était alors le projet de traité
préparé par la présidence néerlandaise. Ce
protocole, bien qu'assez vague, marque une reconnaissance du rôle des
parlements nationaux et de la COSAC, et tend à garantir aux parlements
nationaux un délai minimum de six semaines pour examiner les
propositions législatives de la Commission européenne. Il
existait au départ des réticences sur ces thèmes : au nom
d'une conception très stricte de la souveraineté nationale, les
pays nordiques estimaient que rien dans le traité ne devait concerner
les parlements nationaux ; inversement, certains fédéralistes
craignaient que la COSAC n'exerce une sorte de concurrence vis-à-vis du
Parlement européen. La déclaration de La Haye, après la
déclaration de Dublin, montre que ces réticences sont peu
à peu en train de s'estomper. Au demeurant, la délégation
du Parlement européen a participé de manière très
constructive aux discussions.
M. Jacques Genton estime ensuite que bien des progrès restent à
faire, ne serait-ce que pour donner un minimum de rationalité au
fonctionnement de la COSAC. Une intervention judicieuse du président de
séance a été nécessaire, indique-t-il, pour que la
COSAC parvienne à adopter un texte, car le projet de déclaration
parait poser de réels problèmes aux délégations
nordiques. Or, après une concertation informelle provoquée par la
présidence, l'accord s'est fait sans difficulté sur un texte
finalement très peu différent du projet de déclaration
initial, ce qui montre qu'une bonne partie du débat relevait de
malentendus qu'une préparation de la réunion plus en amont aurait
permis d'éviter.
Puis, M. Jacques Genton déclare que la COSAC, regroupant
96 parlementaires de toutes tendances, ne peut valablement fonctionner
selon la règle du consensus. Cependant, poursuit-il, l'idée selon
laquelle des votes peuvent avoir lieu au sein de la COSAC semble encore
constituer un tabou. Il se demande pourquoi ce qui paraît normal dans
tous les organes interparlementaires du même type - assemblées
parlementaires du Conseil de l'Europe et de l'UEO, Assemblée de
l'Atlantique Nord, Assemblée parlementaire de l'OSCE - serait dangereux
dans le cas de la COSAC, organe de concertation purement consultatif. Il
souligne que la COSAC de La Haye a, à cet égard, fait un certain
progrès car, pour la première fois, les conclusions de la COSAC
ont été présentées comme adoptées
malgré l'opposition de la minorité d'une des
délégations et malgré une réserve
d'interprétation de la part d'une autre délégation.
M. Jacques Genton évoque ensuite le dialogue avec la présidence
en exercice du Conseil des Ministres. Il remarque qu'un grand nombre de
délégations ont demandé que des préoccupations
concrètes, comme la lutte contre le chômage et la lutte contre la
criminalité, soient davantage placées au coeur de la construction
européenne. Ainsi, souligne-t-il, le débat n'oppose plus
principalement des attitudes plus ou moins favorables ou plus ou moins
réticentes vis-à-vis de la construction européenne ; il
porte plutôt sur l'utilisation qui doit être faite d'institutions
européennes désormais dotées de larges compétences
et de pouvoirs étendus.
Puis il estime que le dialogue avec la présidence montre
également qu'il n'existe toujours pas, au sein des Quinze, une
réelle ambition commune de progresser sur les questions politiques
décisives que sont le renforcement de la PESC et la réforme du
processus de décision dans la perspective de l'élargissement.
L'échange de vues sur l'euro et le pacte de stabilité,
poursuit-il, montre quant à lui que l'idée, soutenue notamment
par la France, de faire preuve de plus de volontarisme dans le domaine de
l'emploi a un écho au sein d'un grand nombre de
délégations, y compris celle du Parlement européen.
Concluant son propos, M. Jacques Genton se félicite que la COSAC ait
appuyé le lancement d'une étude au sujet de la création
d'un site sur Internet afin d'améliorer la préparation de ses
réunions.
Mme Danièle Pourtaud
revient sur le débat concernant
l'euro et le pacte de stabilité, estimant qu'il a permis de constater
une opposition entre une Europe du Nord très attachée au pacte de
stabilité et jugeant son respect consubstantiel au processus
d'unification monétaire, et une Europe du Sud ayant une vision moins
rigide. Elle indique que, pour sa part, elle a rappelé dans le
débat les finalités économiques et sociales de la
construction européenne, au regard desquelles la monnaie unique est un
moyen et non une fin, et que cette approche a reçu un écho
favorable au sein de bon nombre de délégations.
Après une intervention en ce sens de
M. Christian de La
Malène, la délégation autorise alors la publication du
rapport d'information.
Le rapport d'information de MM. Jacques Genton,
Christian de La Malène et Mme Danièle
Pourtaud :
" La XVIème Conférence des Organes
Spécialisés dans les Affaires Communautaires (COSAC) qui s'est
tenue à La Haye les 9 et 10 juin 1997 "
a été publié sous le n° 375 (1996-1997)
B. AUDITION DE M. PIERRE MOSCOVICI
Le mercredi 2 juillet 1997, la délégation a
entendu, en commun avec la commission des Affaires étrangères, de
la Défense et des forces armées, M. Pierre Moscovici,
Ministre délégué chargé des Affaires
européennes, sur les résultats de la Conférence
intergouvernementale.
M. Pierre Moscovici
relève d'abord que le nouveau Gouvernement,
qui a été très rapidement confronté à
d'importantes échéances européennes, a dû assumer
l'ordre du jour du Conseil européen d'Amsterdam, dont il juge les
résultats contrastés, mitigés et à certains
égards frustrants.
Cependant, selon le ministre délégué chargé des
affaires européennes, le Gouvernement français a pu faire valoir
auprès de ses partenaires ses préoccupations en faveur d'une
Europe plus humaine, alors même que les approches exclusivement
techniques ou économiques avaient montré leurs limites. Les
acquis d'Amsterdam constituent, selon M. Pierre Moscovici, un point de
départ pour réconcilier l'Europe et ses peuples, processus dans
lequel la représentation nationale a un rôle décisif
à jouer.
Le ministre délégué aux affaires européennes,
détaillant ensuite le bilan du Conseil européen d'Amsterdam,
considère en premier lieu que les Quinze ont pu procéder à
un rééquilibrage de l'Union économique et
monétaire. Il rappelle que le Gouvernement français a obtenu que
l'emploi et la croissance soient placés sur le même plan que la
stabilité budgétaire, à travers l'adoption d'une
résolution sur la croissance et l'emploi, ainsi que diverses mesures en
faveur de l'emploi, reposant en particulier sur une intervention
renforcée de la Banque européenne d'investissements. Il souligne
toutefois que ces dispositions constituent un cadre d'une politique pour
l'emploi qu'il conviendrait de concrétiser dans les mois à venir.
M. Pierre Moscovici rappelle, à cet égard, la décision de
réunir un Conseil extraordinaire sur l'emploi à Luxembourg, sans
doute à la fin du mois de novembre, dont l'objet devrait être
d'aboutir à des mesures opérationnelles et à un ensemble
de moyens témoignant, dans ce domaine, d'une priorité comparable
à celle accordée à la stabilité budgétaire.
Par ailleurs, il indique qu'il a été demandé au Conseil et
à la Commission de renforcer la coordination des politiques
économiques en exploitant notamment les articles existants (102-A, 103
et 109) du traité sur l'Union européenne. Il souligne de nouveau
que ces différents acquis du sommet d'Amsterdam représentent un
point de départ et non pas un aboutissement.
Evoquant ensuite la conclusion de la Conférence intergouvernementale et
les résultats du Conseil européen dans le domaine institutionnel,
M. Pierre Moscovici fait état d'un bilan mitigé. Il indique
d'abord qu'aucun résultat n'a pu être obtenu ni sur la composition
de la Commission, ni sur une nouvelle pondération des voix. Pour le
ministre délégué, la question institutionnelle figure
désormais, avec les politiques structurelles et le budget communautaire,
parmi les problèmes prioritaires que les Quinze devraient régler
dans un proche avenir. Il ajoute que le Gouvernement français
établissait et défendrait, pour sa part, le lien de
connexité évident entre la réforme institutionnelle et le
futur élargissement de l'Union européenne.
M. Pierre Moscovici évoque toutefois les progrès accomplis en
faveur de l'approfondissement de l'Union européenne. Il cite la mise en
place d'outils plus efficaces, tels que les coopérations
renforcées et l'extension des votes à la majorité
qualifiée. Il souligne également le renforcement de la
capacité d'intervention à l'extérieur de l'Union
européenne, à travers notamment l'institution d'un Haut
représentant pour la politique étrangère et de
sécurité commune (PESC), la définition de
stratégies communes à la majorité qualifiée, et la
création d'un centre d'analyse et de prévision. Le ministre
délégué aux affaires européennes souligne
également les différents acquis obtenus à Amsterdam en
faveur d'une Europe des citoyens : renforcement de la clause de
non-discrimination entre hommes et femmes, l'intégration du protocole
social au nouveau traité, la mise en place progressive -et avec toutes
les garanties demandées par la France- d'un espace de liberté, de
sécurité et de justice.
Se félicitant d'abord que Strasbourg ait été
confirmé à l'occasion du sommet d'Amsterdam comme siège du
Parlement européen, le ministre délégué
relève également d'autres motifs de satisfaction pour la France :
une meilleure prise en compte de la situation des DOM-TOM, la reconnaissance du
rôle des services publics et, enfin, une meilleure association des
Parlements nationaux aux travaux de l'Union européenne. Sur ce dernier
chapitre, M. Pierre Moscovici note que la procédure de consultation des
Parlements nationaux a été améliorée, le nouveau
traité instaurant notamment un délai minimum entre le
dépôt des projets d'actes communautaires de la Commission et
l'inscription de ces textes à l'ordre du jour du Conseil. Il
précise que cette disposition devrait permettre d'améliorer
encore la collaboration instituée dans ce domaine entre le Gouvernement
et chacune des deux assemblées.
A cet égard, le ministre délégué souligne
l'importance que revêt la procédure prévue par l'article
88-4 de notre Constitution et observe, en particulier, que la
délégation du Sénat pour l'Union européenne a
poursuivi, pendant la période de campagne électorale, l'examen de
plusieurs textes dans le cadre de cette procédure. M. Pierre Moscovici
conclut que la collaboration du Parlement devait permettre d'éclairer
les choix du Gouvernement et présentait à ce titre un
caractère indispensable.
M. Jacques Genton
, président de la délégation du
Sénat pour l'Union européenne, considère que l'accord
d'Amsterdam contient un certain nombre de dispositions positives. Il souligne
la bonne préparation de cette négociation par les
autorités françaises et rend hommage au précédent
ministre chargé des affaires européennes, qui a permis une bonne
association du Parlement français au processus engagé depuis la
conférence de Turin en 1996. Il relève que, s'agissant du volet
social, bon nombre de points mis en exergue par le Gouvernement rejoignaient
les préoccupations des membres de la délégation du
Sénat pour l'Union européenne. Il déplore en revanche
l'absence d'accord sur de nouvelles règles de composition de la
Commission européenne et de pondération des voix, en constatant
que les textes adoptés sur ce point par le Conseil européen ne se
contentaient pas de laisser inchangée la pondération des voix,
mais qu'ils reconduisaient le compromis adopté à Ioaninna en mars
1994, après qu'une première tentative de réforme
institutionnelle au sein d'une Europe à douze avait
échoué. Il lui apparaît fortement improbable que l'accord,
qui n'a pu être obtenu à la veille du précédent
élargissement, puisse se réaliser, dans une Europe à
quinze, à la veille du prochain élargissement. Il souligne le
caractère extrêmement complexe de la formulation retenue à
Amsterdam pour la mise en oeuvre des coopérations renforcées, en
estimant que le texte revient à reconnaître un véritable
droit de veto à chaque Etat membre. M. Jacques Genton s'interroge sur
l'attitude qu'adopterait le Conseil européen à la veille du futur
élargissement si aucun accord sur la réforme institutionnelle
n'était intervenu d'ici là. Il souhaite que, dans cette
perspective, la France puisse compter sur des alliés sûrs et
fidèles.
M. Christian de La Malène
considère que, si elle
représentait une avancée, la résolution sur l'emploi et la
croissance n'avait pas pour autant la même force juridique que le pacte
de stabilité, ce dernier se fondant sur le traité de Maastricht
et sur des règlements communautaires. Il constate qu'une fois encore, la
dynamique de l'élargissement s'avère beaucoup plus forte que
celle de l'approfondissement et souhaite savoir si le Gouvernement a
l'intention de demander au Président de la République de
soumettre la ratification du nouveau traité à
référendum.
M. Denis Badré
estime qu'à l'issue du Conseil d'Amsterdam,
il est nécessaire de ressouder le couple franco-allemand et de
réaffirmer le caractère incontournable de la réforme
institutionnelle avant de s'engager sur la voie de l'élargissement.
Evoquant ensuite des propositions récentes de la Commission, transmises
au Parlement français, il indique qu'il ressort des travaux
menés, ces dernières semaines, au sein de la
délégation du Sénat pour l'Union européenne que
plusieurs de ces propositions n'étaient pas acceptables en
l'état. Il cite notamment l'avant-projet de budget des
Communautés pour 1998, dont il juge la progression excessive, alors que
l'Union devrait montrer l'exemple en stabilisant voire en réduisant son
budget, par exemple en réalisant des économies sur les
crédits affectés à la politique agricole et aux fonds
structurels. Il se déclare également défavorable aux
propositions relatives au régime uniforme de TVA et à la
limitation des "déficits excessifs". Enfin, il souhaite une
ratification
rapide du texte permettant l'adhésion de l'Autriche à la
convention de Schengen.
M. Daniel Millaud
déplore l'absence de prise en compte par le
Conseil européen d'Amsterdam des préoccupations
spécifiques des territoires d'outre-mer et, plus
particulièrement, de la Polynésie française. Estimant que
ceux-ci étaient victimes d'une véritable distorsion par rapport
au régime dont bénéficiaient les départements
d'outre-mer et aux dispositions obtenues par des pays comme les Pays-Bas, le
Danemark ou la Finlande pour certains de leurs territoires, il indique que
l'Assemblée territoriale de Polynésie française avait
fermement demandé, dans une récente délibération,
une modification du Traité de Rome afin de mieux respecter l'autonomie
du territoire, faute de quoi la Polynésie française ne
souhaiterait plus rester associée à l'Union européenne.
M. Michel Rocard
demande des précisions sur la date de la
nomination du Haut représentant du Conseil pour la politique
étrangère et de sécurité commune et sur la mise en
place d'un centre d'analyse stratégique. Il s'interroge sur la
position française à l'égard d'un éventuel blocage
de l'élargissement, envisagé par certains pays, en cas de
statu-quo sur la réforme institutionnelle. Constatant le peu
d'efficacité de la procédure de la Conférence
intergouvernementale, il avance l'idée de la constitution d'un Haut
Conseil ou d'un Comité des Sages, indépendant des Gouvernements
et investi d'une mission de proposition en matière institutionnelle.
Enfin, il considère que, loin d'être excessif, le montant des
crédits prévus par l'avant-projet de budget des
Communautés pour 1998 faisait apparaître certaines insuffisances
qui se traduiront par des restrictions, notamment sur le niveau de la politique
européenne de coopération.
Mme Danielle Bidard-Reydet
souhaite qu'une large consultation
précède le Conseil européen de Luxembourg sur l'emploi et
que les propositions que le Gouvernement français y présentera
fassent l'objet d'un débat préalable.
M. Pierre Mauroy
estime que l'absence de résultat en
matière institutionnelle compromettait le futur élargissement et
qu'il importait, pour la France, de trouver des alliés pour
débloquer la situation. Il considère que les changements
politiques récemment intervenus en Grande-Bretagne et en France
créaient un contexte nouveau et rendaient plus que jamais
nécessaire l'ouverture de perspectives nouvelles et fortes sur l'emploi
à l'occasion de la réunion de Luxembourg.
M. Pierre Fauchon
, commentant les résultats du Conseil
d'Amsterdam, relève que chaque avancée apparente s'accompagnait
de réserves qui constituaient en réalité de
véritables retours en arrière, ainsi qu'en témoignait le
texte relatif aux coopérations renforcées qui instaurait un droit
de veto exorbitant entravant la liberté d'action des Etats membres. Il
déplore le peu de progrès réalisés sur la question
de l'espace judiciaire européen et suggère que la
Conférence des Organes Spécialisés dans les Affaires
Communautaires (COSAC) conduise, en y impliquant les commissions
chargées des questions juridiques des différents Parlements
nationaux, une réflexion commune en vue de progrès rapides et
concrets dans ce domaine.
M. Xavier de Villepin
, président, souhaite obtenir des
précisions sur les modalités et le calendrier de la
négociation sur l'élargissement, ainsi que sur les pays qui y
participeront. Il se demande si l'Union de l'Europe Occidentale ne sortait pas
plus affaiblie encore des travaux de la Conférence intergouvernementale.
M. Pierre Moscovici
répond ensuite aux différents
intervenants.
Il se déclare tout d'abord disposé, comme l'avait fait son
prédécesseur, à associer aussi étroitement que
possible le Parlement à la conduite de la politique européenne de
la France. Il réaffirme que le Gouvernement entendait assumer les
résultats du Conseil d'Amsterdam bien qu'il ait dû prendre en fin
de parcours les négociations de la Conférence
intergouvernementale et qu'il ait dû en outre se consacrer à
l'adoption d'une résolution sur la croissance et l'emploi
destinée à contrebalancer le pacte de stabilité.
Convenant avec l'ensemble des intervenants que l'absence de réforme
institutionnelle préalable à l'élargissement constituait
une préoccupation majeure, il confirme que le Gouvernement
français continuerait à demander que cette question soit
résolue avant d'engager tout élargissement, dans le cadre d'une
négociation nécessairement limitée aux quinze Etats
membres actuels. Reconnaissant les faiblesses du texte adopté sur ce
point à Amsterdam, il souligne néanmoins que, pour la
première fois, la nécessité du lien entre
l'élargissement et la réforme institutionnelle avait
été formalisée. Il admet également que la clause
obtenue par les Britanniques pour pouvoir empêcher la mise en oeuvre des
coopérations renforcées s'apparentait au compromis de Luxembourg,
mais il juge peu probable que celle-ci soit systématiquement
invoquée et il rappelle qu'en tout état de cause, des
coopérations entre Etats pourraient être conduites en dehors du
traité, ainsi que l'avait illustré la Convention de Schengen.
M. Pierre Moscovici réaffirme la volonté du Gouvernement
français que la résolution sur la croissance et l'emploi
connaisse rapidement des prolongements pratiques.
En ce qui concerne la procédure de ratification du nouveau
traité, le ministre délégué rappelle que le
Président de la République avait déclaré que les
modifications qu'il contenait ne lui paraissaient pas suffisamment importantes
pour justifier le recours à un référendum. Il
évoque par ailleurs le danger qu'un texte de portée
limitée ne devienne le prétexte à des débats qui
conduiraient à remettre en cause l'ensemble de la construction
européenne.
A propos du projet de budget des Communautés pour 1998, il se
déclare sensible aux préoccupations de rigueur tout en estimant
que celles-ci ne devaient pas s'exercer au détriment des grands
équilibres de la politique agricole commune et de la politique
structurelle de l'Union.
Il précise que le texte relatif à l'adhésion de l'Autriche
et de la Grèce à la convention de Schengen n'avait pu être
soumis au Parlement en raison de la dissolution de l'Assemblée nationale
mais que les dispositions seraient prises pour que son examen par les deux
assemblées puisse intervenir avant le 31 octobre prochain.
M. Pierre Moscovici considère que la déclaration sur les
territoires d'outre-mer adoptée à Amsterdam n'était pas
sans incidence puisqu'elle prévoyait une révision avant l'an 2000
du dispositif actuel.
Il précise ensuite que la date de la désignation du
Haut-Représentant pour la politique étrangère et de
sécurité commune n'était pas encore arrêtée,
la France n'étant guère favorable à la solution consistant
à confier cette responsabilité au secrétaire
général du Conseil. Il souhaite par ailleurs une mise en place
rapide du Centre d'analyse stratégique.
Il indique que le Gouvernement pourrait conduire une réflexion sur des
formules alternatives à celle de la Conférence
intergouvernementale pour la mise au point des réformes
institutionnelles indispensables.
Il se déclare favorable à une consultation des forces sociales
avant la réunion de Luxembourg sur l'emploi et la croissance.
En ce qui concerne les pays appelés à participer à
l'élargissement, il souhaite que l'ensemble des candidats participent au
début des négociations et qu'un processus
différencié soit ensuite mis en oeuvre.
Enfin, tout en reconnaissant que l'Union de l'Europe Occidentale ne sortait pas
renforcée du Conseil d'Amsterdam, il souligne que la perspective d'une
intégration à terme de l'UEO dans l'Union européenne avait
néanmoins été évoquée.
C. EXAMEN DU RAPPORT D'INFORMATION DE M. CHRISTIAN DE LA MALÈNE SUR LE TRAITÉ D'AMSTERDAM
Le mercredi 1er octobre 1997, la délégation a
examiné le projet de rapport d'information de M. Christian de La
Malène sur le traité d'Amsterdam.
M. Christian de La Malène
présente tout
d'abord les principales dispositions du traité, abordant tour à
tour les questions institutionnelles et les modifications apportées
à chacun des trois piliers de l'Union européenne. Puis, dans un
second temps, il apporte des éléments d'appréciation sur
ce texte, en soulignant notamment les points suivants :
- le traité renvoie à plus tard la solution du principal
problème qu'il a à résoudre, l'adaptation des institutions
dans la perspective de l'élargissement ; le protocole mentionnant
la nécessité d'une réforme avant l'élargissement
n'offre aucune garantie véritable car il est rédigé en de
tels termes qu'il n'a pas par lui-même de force obligatoire ;
- le seul changement important est l'accroissement des pouvoirs du Parlement
européen ; en l'absence d'une réforme corrélative de
la Commission et du Conseil, il pourrait altérer l'équilibre des
institutions et porter atteinte à l'indépendance de la Commission
qui est un des éléments essentiels du système
institutionnel communautaire ;
- quelques avancées non négligeables ont été
accomplies dans le sens d'un renforcement de la PESC, mais elles ne
s'accompagnent d'aucun véritable progrès dans le domaine de la
défense, et la cohérence du dispositif est compromise par le
classement des crédits de la PESC en dépenses non
obligatoires ;
- la réforme du troisième pilier aboutit à un dispositif
complexe qui risque de ne pas apporter le surcroît d'efficacité
qui serait nécessaire dans la lutte contre la grande délinquance
internationale ;
- l'affirmation plus explicite de la dimension humaine et sociale de la
Communauté répond à une attente des opinions, mais les
orientations fondamentales de la construction européenne ne s'en
trouveront pas bouleversées ;
- sur un certain nombre de points particuliers, à la demande de tel ou
tel pays ou groupe de pays, le nouveau traité va combler des lacunes. La
France a ainsi obtenu au moins partiellement satisfaction pour certaines de ses
demandes ponctuelles : meilleure reconnaissance de la notion de service
public, statut particulier des DOM, confirmation du siège du Parlement
européen...
Concluant son propos, M. Christian de La Malène estime
que la réalisation de l'Union économique et monétaire
apparaît plus que jamais comme le ciment essentiel de la construction
européenne dans les années qui viennent, et que, dès lors,
la physionomie de l'Europe à venir semble celle d'une union
économique, certes fortement structurée par des politiques
communes et par une union monétaire, mais sans véritable
dimension politique au sens d'une volonté d'agir ensemble et d'affirmer
une identité commune sur la scène internationale.
Enfin, il ajoute que la jurisprudence du Conseil Constitutionnel donne à
penser qu'il serait nécessaire de réviser la Constitution
préalablement à la ratification du traité d'Amsterdam.
M. Jacques Genton
se félicite que le rapport donne une
vue d'ensemble des problèmes posés par le traité
d'Amsterdam.
M. Xavier de Villepin
demande des précisions sur
la date de ratification du traité et sur l'initiative conjointe de la
Belgique, de la France et de l'Italie pour une relance du processus de
réforme. Il s'interroge sur l'éventualité d'un
résultat négatif lors du référendum au Danemark.
M. Christian de La Malène
indique que, compte
tenu des risques d'interférence entre le débat sur le
traité et les décisions sur l'euro, il lui paraît probable
que le processus de ratification s'engagera plutôt dans la
deuxième moitié du premier semestre de 1998. Il précise
que l'initiative évoquée a pris la forme d'une déclaration
annexée au traité, sans portée contraignante, soulignant
la volonté des signataires d'établir un lien entre la
réforme des institutions et les premières négociations
d'élargissement, et mettant l'accent sur la nécessité
d'étendre le champ des décisions à la majorité
qualifiée.
M. Denis Badré
exprime sa perplexité devant le
dispositif prévu pour les coopérations renforcées,
craignant que ce nouveau dispositif ne décourage les coopérations
renforcées à l'extérieur de l'Union tout en les rendant
très difficiles à l'intérieur de celle-ci, même si
le nouveau texte ouvre malgré tout certaines possibilités. Il se
déclare déçu par l'absence de réforme
institutionnelle préalable à l'élargissement. Le
Gouvernement, estime-t-il, a commis une erreur en relançant inutilement
le débat sur le pacte de stabilité au moment même où
les négociations institutionnelles entraient dans leur phase finale. Le
protocole sur les institutions annexé au traité, ajoute-t-il,
n'offre aucune garantie, et la déclaration de la Belgique, de la France
et de l'Italie n'a en réalité qu'une portée
réduite. Concluant son propos, il s'interroge sur l'opportunité
de ralentir le processus d'élargissement, la réforme des
institutions devant être prioritaire.
M. Christian de La Malène
souligne que
l'élargissement à l'Est est un processus de portée
historique et de caractère irrésistible, tandis que le
déroulement de la Conférence intergouvernementale a montré
qu'il n'existe pas de véritable mouvement de fond pour une
réforme des institutions. Cet écart, ajoute-t-il, est d'autant
plus préoccupant qu'il sera plus difficile encore de réformer les
institutions quand l'Union aura entamé son élargissement.
M. Denis Badré
estime que, dans ces conditions, on ne
peut plus que compter sur le rôle intégrateur de l'euro.
Mme Danielle Bidard-Reydet
s'interroge sur les
modalités de ratification du traité.
M. Christian de La Malène
, approuvé par
M. Jacques Genton
, estime que ce texte ne donnera pas lieu à
un référendum, mais à une approbation parlementaire.
M. Pierre Fauchon
se préoccupe de voir l'Allemagne en dehors
de l'initiative italo-franco-belge. A Maastricht, observe-t-il, l'Allemagne
était prête à avancer vers l'intégration politique,
la France plus prudente : aujourd'hui les rôles sont
renversés. Puis, faisant référence à des propos de
M. Valéry Giscard d'Estaing, il estime que la réforme qui
s'était avérée impossible à quinze le serait
a fortiori avec de nouveaux membres, et que, dans ces conditions, l'Europe
pencherait vers une zone de libre échange améliorée,
même si le rôle intégrateur de l'euro pouvait contrebalancer
quelque peu cette tendance ; dès lors, conclut-il, une
véritable intégration politique suppose le regroupement des Etats
réellement décidés à avancer et la formation d'un
" noyau dur " de l'Union.
M. Christian de La Malène
souligne que les
dispositions relatives aux coopérations renforcées ne paraissent
pas de nature à favoriser la formation d'un " noyau dur ".
M. James Bordas
, après s'être félicité
que le rapport donne une présentation synthétique des principaux
aspects du traité, souhaite que la distinction des rôles
respectifs du Conseil européen et du Conseil de l'Union
européenne apparaisse plus nettement.
Puis la délégation décide à l'unanimité
d'autoriser la publication du rapport d'information.
Le rapport de M. Christian de La Malène :
"
Le traité d'Amsterdam
"
a été publié sous le n° 14 (1997-1998)
II. LES QUESTIONS ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES
A. COMMUNICATION DE M. JACQUES GENTON SUR LA SITUATION D'AIR FRANCE AU REGARD DES EXIGENCES COMMUNAUTAIRES
Le mardi 23 septembre 1997, la délégation a
entendu une communication de M. Jacques Genton sur la situation d'Air France au
regard des exigences communautaires.
M. Jacques Genton
, président, rappelle que la Commission
européenne s'est prononcée en juillet 1994 sur l'aide que le
Gouvernement français voulait octroyer à Air France durant la
période 1994-1996. La Commission européenne a alors estimé
que cette aide, qui se présentait sous forme d'une augmentation de
capital de 20 milliards de francs, était compatible avec le
marché commun à condition que les autorités
françaises respectent un certain nombre d'engagements. Parmi ceux-ci,
figurait l'engagement " que le processus de privatisation d'Air France
soit engagé lorsque la situation économique et financière
de l'entreprise sera rétablie, en conformité avec le plan, en
tenant également compte de la situation des marchés
financiers ". La question principale consiste dès lors à
déterminer si la situation économique et financière de
l'entreprise est aujourd'hui rétablie.
M. Jacques Genton, président, observe ensuite que
M. Jean-Claude Gayssot, Ministre des transports, a estimé,
lors de son audition par la Commission des affaires économiques et du
Plan, que la Commission européenne ne pouvait exiger une privatisation
d'Air France, l'article 222 du traité de Rome disposant que " le
présent Traité ne préjuge en rien le régime de la
propriété dans les Etats membres ".
Le président fait alors savoir que la Commission européenne n'a
effectivement pas exigé de son propre fait la privatisation d'Air
France, mais qu'elle a cependant pris en compte l'engagement du Gouvernement
français en 1994 d'engager cette privatisation et a fait figurer cet
engagement dans sa décision relative à l'augmentation de capital
d'Air France. Cette décision mentionne en outre l'engagement des
autorités françaises " à avoir, vis-à-vis
d'Air France, un comportement normal d'actionnaire ; à permettre
à la compagnie d'être gérée seulement selon les
principes commerciaux et à ne pas s'immiscer dans sa gestion pour des
raisons autres que celles liées à son statut d'actionnaire ".
Concluant son propos, M. Jacques Genton indique qu'il lui a paru
utile d'apporter ces quelques précisions historiques et juridiques afin
que chacun dispose d'une information complète sur ce sujet.
Mme Danièle Pourtaud
indique alors qu'un porte-parole de la
Commission européenne a déclaré le 5 septembre à
propos de cette affaire : " Nous ne demandons pas qu'une entreprise
soit
privée ou publique, mais qu'elle soit concurrentielle et qu'elle suive
les règles du marché (...). Si le Gouvernement d'aujourd'hui
estime (...) qu'il faut peut-être ne pas privatiser, ce n'est pas du
ressort de la Commission européenne. Tout ce que nous voulons, c'est que
les règles du marché soient respectées, peu nous importe
la forme de l'entreprise ".
Mme Danièle Pourtaud rappelle en outre qu'à l'initiative du
Gouvernement de M. Pierre Bérégovoy, les institutions
communautaires ont reconnu dans un règlement de 1992 la
possibilité pour les Etats d'imposer des obligations de service public
aux compagnies aériennes dans un souci d'aménagement du
territoire.
M. Emmanuel Hamel
se demande s'il est normal que la Commission
européenne puisse imposer à un Etat de laisser fonctionner une
entreprise publique conformément aux seules lois du marché. Il
souligne que la loi du marché tend à l'emporter dans tous les
domaines et observe que les forces du marché ne servent pas le
progrès social.
B. COMMUNICATION DE M. DENIS BADRÉ SUR LE RÉGIME DÉFINITIF DE TVA EN EUROPE
Le mardi 30 septembre 1997, la délégation a
entendu une communication de M. Denis Badré sur son entretien avec M.
Mario Monti, Commissaire européen chargé du marché
intérieur et de la fiscalité, sur le régime
définitif de TVA en Europe.
M. Denis Badré
explique que l'entretien qu'il a eu le
9 septembre 1997 avec le commissaire européen s'inscrit dans le
prolongement des précédents travaux de la
délégation du Sénat en matière de TVA. Il rappelle
que la délégation a ainsi entendu le 18 février 1997
M. Alain Lamassoure, ministre délégué au budget avant
l'adoption, le 19 mars 1997, d'un rapport d'information sur le
régime définitif de TVA en Europe ainsi que d'une proposition de
résolution concernant le régime de TVA applicable aux services de
télécommunications.
Puis il rappelle les conclusions auxquelles est alors parvenue la
délégation : si le régime actuel, dit
" transitoire ", n'affecte pas le fonctionnement du marché
commun, il n'en comporte pas moins de graves insuffisances. Le système a
modifié en effet sensiblement la manière d'exercer les
contrôles si bien que des mécanismes de fraudes se sont
développés qui peuvent expliquer - en partie - des pertes de TVA
dans les Etats-membres; le système européen d'information
statistique sur les échanges de marchandises (Intrastat) souffre par
ailleurs de graves déficiences ; c'est pourquoi des efforts doivent
être menés pour améliorer le système actuel dans
l'attente des conditions définitives pour la mise en place du
régime commun de TVA.
M. Denis Badré développe ensuite les raisons pour lesquelles la
Commission européenne a présenté, lors du Conseil Ecofin
de Vérone des 12 et 13 avril 1996, un document d'orientation sur la
fiscalité qui insiste, pour la première fois, sur les
problèmes de concurrence déloyale entre Etats membres. C'est dans
le prolongement du Conseil de Vérone que la Commission a alors
présenté, le 22 juillet 1996, un programme de travail pour la
mise en place d'un régime définitif de TVA, qui serait
susceptible, selon elle, de pouvoir remédier aux évasions de la
matière fiscale dans le domaine de la TVA intra-communautaire.
Abordant l'entretien avec le commissaire européen, M. Denis Badré
souligne le pragmatisme de la Commission qui penche en faveur de formules de
coordination souple entre les Etats membres. La proposition d'un code de bonne
conduite entre Etats répond à cette préoccupation ; il
porterait essentiellement sur l'impôt sur les sociétés et
sur certains aspects de la TVA. La Commission propose par ailleurs aux Etats
membres la transformation de l'actuel Comité de la TVA en comité
de réglementation, transformation qui offrirait l'opportunité de
régler les cas de non-taxation en raison de l'évolution de la
jurisprudence de la Cour de Justice des communautés européennes.
Le commissaire Mario Monti est cependant d'avis que la solution aux fraudes
relatives à la TVA intra-communautaire réside dans le
régime définitif qui permettrait, seul, de mettre fin aux
insuffisances de la coopération entre les administrations fiscales
nationales.
M. Denis Badré expose enfin les développements actuels de la
fiscalité en Europe après le Conseil des ministres Ecofin qui
s'est tenu à Mondorf les bains (Luxembourg), le 15 septembre 1997.
Le commissaire européen a obtenu un mandat renouvelé pour le
groupe de politique fiscale qui fera rapport au prochain Conseil des ministres
Ecofin du 13 octobre 1997 ; le Conseil européen du 21 novembre
sera également informé des progrès enregistrés en
matière de lutte contre la défiscalisation compétitive en
Europe.
M. Christian de La Malène
s'inquiète de savoir si
l'harmonisation de la fiscalité est envisageable sans harmonisation des
charges fiscales et des dépenses de protection sociale. Il fait
également valoir que les Etats-Unis d'Amérique ont maintenu une
fiscalité différente selon les Etats qui ne semble pas handicaper
le fonctionnement du marché nord-américain. Enfin, il s'interroge
sur le point de savoir si des systèmes fiscaux nationaux sont
transposables dans d'autres pays que ceux dans lesquels ils ont
été conçus, alors même que les administrations
fiscales sont très différentes.
M. Denis Badré
estime qu'une harmonisation de la fiscalité
en Europe ne peut s'envisager qu'en prenant en compte l'ensemble des charges
qui pèsent sur les entreprises. Par ailleurs, l'exemple américain
montre que tous les éléments de la fiscalité n'ont pas
nécessairement vocation à être harmonisés. Enfin, il
est évident que les systèmes nationaux ne peuvent être
simplement transposés dans les autres Etats membres.
Répondant à une question de
M. Lucien Lanier
sur la
concurrence fiscale entre Etats membres,
M. Denis Badré
estime
qu'il convient de faire une différence entre la concurrence, qui
s'exerce dans un cadre légal, et la fraude fiscale. Répondant
enfin à une question de
M. Emmanuel Hamel
,
M. Denis
Badré
estime que la Commission européenne est très
consciente de la nécessité de lutter contre la fraude fiscale.
III. LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE STUPÉFIANTS
RAPPORT D'INFORMATION DE M. NICOLAS ABOUT SUR L'ÉVOLUTION DE LA POLITIQUE NÉERLANDAISE EN MATIÈRE DE STUPÉFIANTS
Le mercredi 11 juin 1997, la délégation a
examiné le projet de rapport d'information de M. Nicolas About sur
l'évolution de la politique néerlandaise en matière de
stupéfiants.
M. Nicolas About
, rapporteur, souligne qu'il a souhaité faire le
point sur la politique néerlandaise en matière de
stupéfiants un an après que M. Paul Masson eut formulé des
observations fortes et justifiées à ce sujet dans son rapport au
Premier ministre sur les conditions d'application des accords de Schengen. Il
indique qu'il s'est rendu aux Pays-Bas où il a rencontré de
nombreuses personnalités et visité le port de Rotterdam et
l'aéroport d'Amsterdam Schipol.
Le rapporteur fait valoir que les Pays-Bas ont pris au sérieux les
remarques formulées par la France et qu'une directive du collège
des procureurs de la reine reconnait que la politique néerlandaise en
matière de stupéfiants doit évoluer, notamment en ce qui
concerne la production massive de cannabis. Il souligne que trois types
d'action démontrent une évolution dans la politique
néerlandaise : la mise en place du plan " Victor " à
Rotterdam, le vote par le Parlement d'une législation plus
répressive en matière de stupéfiants, l'adoption d'une
politique pénale plus sévère.
M. Nicolas About, rapporteur, indique alors que le plan
"Victor " a eu
pour objectif de réduire les nuisances provoquées par le
"tourisme de la drogue " dans la ville de Rotterdam et a permis
de
nombreuses interpellations en 1995 et 1996. Evoquant l'évolution de la
législation néerlandaise, il souligne qu'un projet de loi tend
à permettre aux maires de fermer les coffee-shops, même lorsqu'ils
ne provoquent pas de nuisances et qu'un autre projet vise à faciliter la
fermeture administrative des lieux de vente clandestins de drogues dures. Il
ajoute qu'un projet d'amendement à la loi sur l'opium tend à
interdire la culture sous serre de cannabis.
M. Nicolas About, rapporteur, fait valoir que la politique pénale
néerlandaise est désormais plus restrictive et que la directive
adoptée le 11 septembre 1996 par le collège des
procureurs généraux exige une plus grande fermeté des
procureurs et apporte des précisions importantes en ce qui concerne la
définition de la quantité destinée à l'usage
personnel, les critères de tolérance des coffee-shops,
l'échelle des peines préconisées en fonction des
quantités saisies. La directive appelle en outre les procureurs à
exercer une vigilance particulière dans la mise en oeuvre de
l'interdiction de la publicité pour la vente de cannabis, notamment
à l'égard des clients étrangers. Enfin, les condamnations
prononcées contre les trafiquants sont de plus en plus lourdes.
M. Nicolas About, rapporteur, souligne alors que ces évolutions ont
permis une amélioration des relations entre la France et les Pays-Bas.
La politique particulière de ce pays a des conséquences
fâcheuses pour la France. En effet, quelques dizaines de toxicomanes
français vivent aux Pays-Bas et posent un problème humanitaire ;
en outre, des centaines de français se rendent
régulièrement aux Pays-Bas pour consommer de la drogue et
effectuer en retour un trafic à destination en particulier du Nord et de
l'Est de la France ; enfin, les Pays-Bas sont devenus le premier
fournisseur de drogues dures de la France.
Le rapporteur observe qu'à la suite d'entretiens entre le
Président de la République française et le Premier
ministre des Pays-Bas, un groupe de travail a été
créé pour développer la coopération
bilatérale en matière de douanes, de justice et de police. En
matière douanière, une expérience d'échange de
douaniers a été conduite en 1996 ; elle devrait être
renouvelée en 1997. La coopération policière a
été renforcée par la mise en place dans chaque pays d'un
dispositif comprenant un attaché de police et deux officiers de liaison.
Cette coopération se heurte au problème de la grande
décentralisation de l'organisation de la police néerlandaise.
Certains progrès sont cependant perceptibles. Ainsi les demandes de
renseignements sont traitées avec plus de célérité
qu'auparavant et les opérations de fouille des véhicules
conduites avec la Belgique et les Pays-Bas sur les autoroutes ont
été réactivées. Enfin, en matière de
coopération judiciaire, un système de dénonciation
accélérée avec établissement de procès
verbaux en deux langues et transmission par fax des procédures a
été mis en place par les parquets de Rotterdam, de Breda et de
Dordrecht.
M. Nicolas About, rapporteur, indique que des zones d'ombre subsistent
néanmoins. Il estime que le discours de santé publique des
autorités néerlandaises demeure ambigu, la distinction entre
drogues douces et drogues dures ayant mené à une
dépénalisation de fait de la possession des drogues douces pour
consommation personnelle. Il existe actuellement environ 25.000 consommateurs
de drogues dures aux Pays-Bas et 675.000 consommateurs de drogues douces.
L'économie de la drogue représenterait un chiffre d'affaires de
60 milliards de florins. Par ailleurs, le climat de tolérance
traditionnel aux Pays-Bas contribue au développement de la production et
de l'exportation de nouveaux stupéfiants. Enfin, la production de
drogues de synthèse semble fortement se développer.
Concluant son propos, le rapporteur estime que les élus locaux et la
population néerlandaise sont désormais hostiles à la
politique de tolérance en matière de stupéfiants. Il
souligne que les Pays-Bas ont commencé à infléchir leur
politique, mais que le poids du passé ne peut être effacé
en quelques mois. Il souhaite que la France ne relâche pas sa pression au
moment où cette politique commence à porter ses fruits.
Au cours du débat,
M. Paul Masson
se déclare en complet
accord avec le rapporteur et se félicite de la continuité et de
la cohérence des travaux du Sénat sur ce sujet. Il souligne que
l'Europe tout entière est concernée par ce problème et
qu'il ne s'agit pas d'une question neutre ou technique, mais d'un danger
menaçant la jeunesse des pays européens. Il estime que le
contexte international en cette matière est très pernicieux, dans
la mesure où il est souvent difficile de coopérer avec certains
gouvernements d'Amérique latine, d'Asie du Sud-Ouest ou d'Europe de
l'Est qui subissent des influences mafieuses.
A propos des Pays-Bas, M. Paul Masson observe que les néerlandais sont
un peuple de commerçants, traditionnellement méfiant à
l'égard de toute intervention de l'Etat. Il rappelle qu'il existait
encore, il y a quelques années, deux cents régions de police aux
Pays-Bas et que les communes étaient très soucieuses de
préserver leur indépendance. Il fait valoir qu'il existe un
aspect financier non négligeable dans la politique conduite par les
Pays-Bas, les taxes prélevées sur les coffee-shops rapportant
environ six milliards de francs à la collectivité chaque
année.
M. Paul Masson rappelle que l'article 71 des accords de Schengen impose aux
Etats membres de lutter contre l'exportation des drogues (y compris le
cannabis) et que, si un Etat ne se conforme pas à cette obligation, les
autres peuvent prendre les mesures nécessaires pour que cela ne porte
pas atteinte à leurs intérêts.
M. Pierre Fauchon
souligne que les approches de coopération
policière ne peuvent avoir que des effets limités face à
un fléau tel que le trafic de stupéfiants. Observant que le
trafic et la consommation de drogues ne concernent plus seulement certaines
banlieues, mais touchent désormais les zones rurales, il se prononce
pour la mise en oeuvre d'un droit pénal européen et la
création d'un parquet au niveau européen.
Mme Danielle Bidard-Reydet
met l'accent sur les sommes
considérables que représente le trafic de drogue et souligne la
nécessité de s'attaquer au blanchiment de l'argent. Elle fait
valoir qu'on ne pourrait limiter le trafic de stupéfiants qu'en
s'attaquant aux bénéfices des trafiquants. Elle rappelle que de
nombreuses régions françaises, en particulier la région
Nord-Pas-de-Calais, doivent faire face à un afflux massif de drogue en
provenance des Pays-Bas.
M. Jacques Genton
, président, ajoute qu'on note également
un trafic sensible transitant par le canal latéral à la Loire.
M. Nicolas About
, rapporteur, indique qu'il a pu se rendre dans un
coffee-shop lors de sa mission aux Pays-Bas et que le responsable lui a
indiqué qu'il retire de son commerce un bénéfice mensuel
de 60.000 francs, mais a refusé de divulguer le prix auquel il
achète sa marchandise et l'identité de ses fournisseurs. Puis, le
rapporteur propose de modifier la conclusion de son rapport pour tenir compte
des remarques formulées au cours du débat.
La délégation décide alors la publication du rapport
d'information.
Le rapport de M. Nicolas About :
" L'évolution de la politique néerlandaise en
matière de stupéfiants "
a été publié sous le n° 357 (1996-1997)
IV. L'EXAMEN DES PROPOSITIONS D'ACTES COMMUNAUTAIRES PAR LA DELEGATION
SOMMAIRE DÉTAILLÉ DES PROPOSITIONS D'ACTES COMMUNAUTAIRES EXAMINÉES
Pages
1.
Relations extérieures 36
E 828 (Com (97) 129 final) 36
E 854 (Com (97) 193 final) 38
E 866 et E 875 (Com (97) 235 final et Com (97) 234 final) 40
E 868 (Com (97) 214 final) 45
E 897 (Sec (97) 1118) 46
E 909 (Com (97) 330 final) 48
E 924 49
2.
Politique commerciale extérieure 51
a) Accords de commerce
E 846 51
E 849 52
E 852 (Com (97) 173 final) 54
E 855 (Sec (97) 888 final) 56
E 877 (Sec (97) 860 final) 57
E 879 (Com (97) 263 final) 58
E 885 (Sec (97) 1077 final) 60
E 898 62
E 907 (Com (97) 323 final) 63
E 908 (Com (97) 324 final) 65
b) Décisions unilatérales
E 843 (Com (97) 198 final) 67
E 845 (Com (97) 254 final) 69
E 871 (Com (97) 262 final) 70
E 876 et E 884 71
E 892 (Com (97) 301 final) 74
E 895 (Com (97) 307 final) 75
E 896 (Com (97) 311 final) 76
E 899 à E 903 (Com (97) 317 final à Com (97) 319 final,
Com (97) 322 final et Com (97) 329 final) 78
3.
Politique agricole 79
E 881 (Com (97) 267 final) 79
4.
Fiscalité 81
E 835 81
E 839 82
E 841 (Com (97) 166 final) 83
E 842 (Com (97) 181 final) 84
E 850 (Com (97) 215 final) 85
E 853 (Com (97) 175 final) 86
E 888 88
E 889 (Com (97) 286 final) 89
5.
Budget 90
E 833 90
E 910 (Com (97) 343 final) 95
6.
Marché intérieur 98
E 872 (Com (97) 252 final) 98
E 887 (Com (97) 257 final) 101
E 893 (Com (97) 71 final) 106
E 904 (Com (97) 264 final) 108
E 905 (Com (97) 313 final) 111
E 911 (Com (97) 275 final) 114
7.
Environnement 117
E 816 (Com (97) 105 final) 117
E 823 (Com (96) 511 final) 122
E 869 (Com (97) 88 final) 128
E 894 (Com (97) 282 final) 131
8.
Transports 133
E 819 (Com (97) 707 final) 133
9.
Politique sanitaire 140
E 906 140
10.
Jeunesse 142
E 774 (Com (96) 610 final) 142
11.
Politique de développement, actions en faveur de la paix 148
E 840 (Com (97) 130 final) 148
E 891 (Com (97) 265 final) 152
1. Relations extérieures
Proposition E 828
Com (97) 129 final
(Procédure écrite du 20 juin 1997)
Ce texte s'inscrit dans le cadre
d'un programme global
institué par le fonds monétaire international (FMI) et la banque
mondiale afin de réduire la charge de la dette des pays pauvres
lourdement endettés (PPLE).
Il a, en effet, été constaté que les mesures mises en
oeuvre ces dernières années par les créanciers des PPLE
n'ont pas suffi à ramener la charge de la dette de ces pays à un
niveau soutenable. Afin d'éviter que les efforts d'ajustement et de
réforme des PPLE ne soient entravés par un endettement trop
élevé, le FMI et la banque mondiale proposent une action
coordonnée de tous les créanciers.
La Communauté est, bien entendu, concernée par cette initiative
en tant que partenaire des pays ACP ainsi qu'en tant que
créancière de ceux-ci au titre des accords de Lomé. La
créance communautaire totale à la charge des onze pays ACP
(1(
*
))
susceptibles de bénéficier de
cette initiative s'élève à 595 millions d'Ecus et
provient de trois instruments : les prêts spéciaux (69 %),
les capitaux à risque (30 %) et les prêts de la banque
européenne d'investissement-BEI-(1 %).
La proposition de décision E 828 tend à définir les
modalités de participation de la Communauté européenne
à cette initiative multilatérale en faveur des PPLE. Selon ce
document, la participation de la Communauté " devrait avoir pour
but de renforcer le processus d'ajustement dans les pays concernés en
les incitant, par des aides, à réaliser des réformes et de
rendre ce processus viable à long terme en soutenant de vastes
programmes de réformes macro-économiques, structurelles et
sociales ".
Cette initiative multilatérale laissant à chaque créancier
le soin de décider de la façon dont il y contribuera, la
Commission propose d'accorder des aides non remboursables aux pays ACP les plus
lourdement endettés afin d'alléger leur dette à
l'égard de la Communauté. Ces mesures d'allègement
seraient prioritairement concentrées sur les prêts spéciaux
(cet instrument ayant été abandonné depuis la convention
de Lomé IV) et, accessoirement, sur les capitaux à risque.
Ces aides non remboursables seraient financées par les remboursements
effectués par les pays ACP au titre des prêts consentis par
l'Union dans le cadre du fonds européen de développement (FED).
Le coût total de cette initiative est évalué par la
Commission à environ
150 millions d'Ecus, étalés sur
les six années à venir
.
La participation de la Communauté à cette initiative ne
paraît pas contestable. Elle fait suite, en effet, aux orientations
lancées au sommet du G7 de Lyon en 1996 à l'origine desquelles la
France a largement contribué.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 828.
Proposition E 854
Com (97) 193 final
(Procédure écrite du 9 juillet 1997)
Ce texte a pour objet
d'autoriser la signature au nom de
la
Communauté européenne de deux traités de l'Organisation
mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) portant
respectivement
sur le droit d'auteur et sur les droits voisins.
Des négociations ont été menées, sous
l'égide de l'OMPI, entre les 119 pays parties à la Convention de
Berne sur la protection des oeuvres artistiques et littéraires, afin de
réviser celle-ci pour tenir compte des développements techniques
liés à la société de l'information.
Les techniques de numérisation de l'image et du son rendent, en effet,
plus difficiles le contrôle par l'auteur de son oeuvre, qui ne peut
être assuré que celle-ci ne soit ni copiée ni
altérée.
Ces négociations ont abouti à l'adoption, le 20 décembre
1996, de deux traités relatifs, d'une part, aux droits d'auteurs et
d'autre part, aux droits voisins.
Le traité sur le droit d'auteur
complète la convention de
Berne et l'adapte à l'environnement numérique.
Il prévoit que les auteurs bénéficieront d'une protection
juridique dans le cas d'une distribution, d'une location commerciale, d'une
communication au public, mais aussi d'une mise à disposition du public
de leurs oeuvres sur réseaux. Une protection est assurée aux
logiciels et aux bases de données.
Le traité sur les interprétations et exécutions et sur
les phonogrammes, qui traite des droits voisins
, renforce la protection des
artistes et interprètes et des producteurs de phonogrammes. Ceux-ci
pourront bénéficier du droit exclusif de reproduction,
distribution, location commerciale ainsi que de mise à disposition du
public sur réseaux de leurs interprétations ou exécutions
et de leurs phonogrammes. Ils pourront également
bénéficier d'une rémunération pour la
radiodiffusion et toute autre forme de communication au public.
Ces deux traités prévoient, par ailleurs, des dispositions
concernant les dispositifs techniques de protection des oeuvres ainsi que les
systèmes d'information pour la gestion des droits.
Ils devraient ainsi contribuer à assurer un niveau élevé
de protection des oeuvres, à l'occasion de leur diffusion sur les
réseaux et satisfont de ce fait les professionnels concernés.
Les dispositions de ces traités vont dans le même sens que la
réflexion engagée par la Commission européenne sur ce
thème et qui a abouti, en juillet 1995, à la publication d'un
Livre vert sur les droits d'auteurs et les droits voisins dans la
société de l'information.
L'entrée en vigueur de ces traités est subordonnée
à leur ratification par un certain nombre d'Etats parties à la
convention de Berne.
La Communauté et ses Etats membres ont, lors des négociations
dans le cadre de l'OMPI, accepté par consensus le dispositif retenu.
Sept Etats membres de l'Union (Belgique, Allemagne, Espagne, Grèce,
Italie, Luxembourg, Royaume-Uni) ont d'ores et déjà signé
ces deux traités.
La proposition E 854 tend, d'une part, à autoriser la Communauté
à signer ceux-ci et, d'autre part, à recommander aux Etats
membres qui ne l'ont pas encore fait de signer les traités dans les
meilleurs délais et, en tout état de cause, avant la date de
forclusion fixée au 31 décembre 1997.
Ces deux traités, qui ne paraissent pas soulever de difficulté,
seront examinés prochainement par le Sénat en vue de leur
ratification par la France.
Compte tenu des éléments qui précèdent, la
délégation n'a pas jugé utile d'intervenir sur la
proposition E 854.
Propositions E 866 et E 875
Com (97) 235 final et Com (97) 234 final
(Procédure écrite du 9 juillet 1997)
·
Proposition E 866 :
Ce texte prévoit
l'octroi, par la Communauté
européenne, d'une aide macrofinancière de 40 millions d'Ecus
à l'ancienne république yougoslave de Macédoine.
Cette aide tendrait à faire droit à une demande formulée
par l'ancienne république yougoslave de Macédoine, à
l'appui du programme de stabilisation et de réforme à moyen terme
(1997-1999) soutenu par le Fonds monétaire international (FMI).
Après son indépendance, cet Etat a dû faire face à
une grave crise économique à laquelle il a tenté de
remédier en entreprenant des réformes dans tous les secteurs de
son économie. A partir de 1994, des progrès importants ont pu
être constatés notamment en matière de privatisation ou de
liquidation d'entreprises et de restructuration des grandes entreprises
déficitaires. Le Gouvernement de l'ancienne république yougoslave
de Macédoine entend poursuivre son effort de réforme dans le
domaine du commerce, de l'agriculture et dans les secteurs financier et social.
Depuis 1993, les relations de cet Etat avec ses créanciers se sont
normalisées, en dépit d'une balance des paiements qui demeure
critique.
Pour consolider ce processus et favoriser la croissance, le Gouvernement de
l'ancienne république yougoslave de Macédoine a
arrêté avec le FMI et la Banque mondiale une stratégie
économique cohérente pour les années 1997 à 1999
qui sera soutenue financièrement (prêt au titre de la
facilité d'ajustement structurel renforcée du FMI et prêt
et crédit à l'ajustement structurel).
Le déficit résiduel de financement pour la première
année de ce programme est estimé à 70 millions de dollars.
La réussite de celui-ci serait remise en question si ce déficit
ne pouvait être comblé.
La Commission propose donc d'accorder à l'ancienne république
yougoslave de Macédoine un prêt au titre de la balance des
paiements d'un montant maximum de 40 millions d'Ecus et d'une durée
maximum de 15 ans. Cette aide, qui complèterait celles accordées
par d'autres donateurs bilatéraux, serait décaissée en
deux tranches, sous réserve que des progrès satisfaisants aient
été accomplis dans la mise en oeuvre du programme de
réforme et dans le domaine des réformes structurelles, et pour
autant que l'ancienne république yougoslave de Macédoine honore
tous ses engagements vis-à-vis de ses créanciers.
La Communauté se procurerait les fonds en empruntant sur le
marché avec la garantie du budget général.
Le montant de l'aide qui serait consentie par l'Union européenne reste
raisonnable. Par ailleurs, les efforts accomplis par l'ancienne
république yougoslave de Macédoine sont incontestables.
·
Proposition E 875 :
Ce texte a pour objet
l'octroi, par la Communauté européenne,
d'une aide macrofinancière de 250 millions d'Ecus à la
Bulgarie.
Le passage de la Bulgarie à l'économie de marché s'est
révélé particulièrement difficile. Les
réformes structurelles ont été lentes et la
restructuration des entreprises publiques, qui avait bien
démarrée, s'est progressivement enlisée. Au début
de 1996, le pays a fait face à une grave crise économique avec
une forte dépréciation de la monnaie nationale et une
hyperinflation faisant tomber à un niveau catastrophique la valeur
réelle des salaires.
Pour faire face à cette situation critique, la Bulgarie a
arrêté un programme de réforme soutenu par le Fonds
monétaire international (FMI) lui imposant la mise en oeuvre de
nombreuses mesures en particulier dans le domaine de la politique
budgétaire.
Depuis la mise en place de ce programme, la Bulgarie honore ponctuellement ses
obligations vis-à-vis de ses créanciers. Ce programme est soutenu
tant par le FMI que par la Banque mondiale. Les privatisations prévues
par le programme de réforme devraient, par ailleurs, apporter une partie
du financement nécessaire. Néanmoins, ces moyens financiers sont
insuffisants pour assurer la réussite du programme et un déficit
résiduel demeure à hauteur de 550 millions de dollars.
La Commission propose donc d'accorder à la Bulgarie un prêt au
titre de la balance des paiements d'un montant maximum de 250 millions d'Ecus
et d'une durée maximum de dix ans. Cette aide, qui complèterait
celles accordées par d'autres donateurs bilatéraux, serait
décaissée en deux tranches, sous réserve que des
progrès satisfaisants aient été accomplis dans la mise en
oeuvre du programme des réformes structurelles, et pour autant que la
Bulgarie continue d'honorer tous ses engagements vis-à-vis de ses
créanciers.
La Communauté se procurerait les fonds en empruntant sur le
marché avec la garantie du budget général.
Cette aide viendrait s'ajouter à celles déjà consenties
par l'Union à la Bulgarie, à savoir :
- un prêt de 290 millions d'Ecus versé en deux tranches en 1991 et
1992 ;
- un prêt de 110 millions d'Ecus, dont les versements n'ont
été effectués qu'en 1994 et 1996 en raison des
dérapages constatés dans la mise en oeuvre par la Bulgarie de sa
politique économique.
Ce financement de l'Union paraît néanmoins nécessaire pour
permettre à la Bulgarie de mener à bien les réformes
entreprises. Cette aide ne paraît pas contestable compte tenu, d'une
part, des relations privilégiées que ce pays entretient avec
l'Union dans le cadre de l'accord d'association entré en vigueur le 1er
février 1995, et, d'autre part, de sa future adhésion à
l'Union européenne.
* *
*
Dans le cadre de la procédure écrite d'examen
des propositions d'actes communautaires,
M. Christian de La
Malène
a demandé que la délégation obtienne des
précisions sur les conditions dans lesquelles l'Union européenne
accordait des aides macrofinancières à des pays tiers.
Le Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie a donc
communiqué à la délégation les
éléments ci-après.
· Les conditions d'éligibilité des pays tiers à
l'assistance macrofinancière de l'Union européenne ont
été révisées, sous l'impulsion de la
présidence française, lors du Conseil ECOFIN du 20 mars 1995.
Des
aides macrofinancières ne peuvent désormais être
consenties que si elles satisfont aux critères suivants (dits
critères de " Genval ") :
- avoir un caractère exceptionnel,
- bénéficier à des pays tiers ayant des relations
politiques et économiques privilégiées avec l'Union,
- avoir un caractère complémentaire afin qu'il y ait partage du
fardeau de la dette entre les institutions financières internationales,
l'Union européenne et les autres donateurs bilatéraux,
- être conditionnées à l'accomplissement effectif par le
pays tiers concerné du programme macrofinancier et des réformes
structurelles définis dans un cadre multilatéral,
- être octroyées dans le respect des perspectives
financières de la communauté.
Il est prévu, par ailleurs, que l'engagement maximal communautaire par
rapport à l'ensemble de l'aide bilatérale ne pourra pas
excéder :
- 60 % pour les Etats ayant signé ou ayant vocation à signer un
accord européen, ou concerné par la prochaine phase de
l'élargissement de l'Union. La Bulgarie et l'ancienne république
yougoslave de Macédoine font partie de ces Etats ;
- 33 % pour la Biélorussie, la Moldavie, l'Ukraine, la Turquie et les
Etats du Maghreb.
Les montants engagés par l'Union européenne au titre de ces
aides ont connu un pic entre 1990 et 1992. Depuis 1992, ces montants ont
été sérieusement réduits.
D'autres donateurs bilatéraux ont pris des engagements pour la
période 1997-1998 au profit de l'ancienne république yougoslave
de Macédoine et de la Bulgarie. Pour celle-ci, ces engagements
s'élèvent à 526,5 millions d'Ecus répartis entre le
Japon (325), la Suisse (78), la Suède (52), le Canada (45,5) et la
Norvège (26).
M. Christian de La Malène a estimé que ces précisions
répondaient à ses interrogations. Il a néanmoins
souhaité que la délégation se penche prochainement, de
manière générale, sur la question de l'octroi par l'Union
européenne d'aides macrofinancières au profit d'Etats tiers.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de ne
pas intervenir sur les propositions E 866 et E 875.
Proposition E 868
Com (97) 214 final
(Procédure écrite du 9 juillet 1997)
Ce texte
tend à autoriser l'approbation, au nom de
la Communauté européenne, d'un amendement à la convention
de Bâle sur le
contrôle des mouvements transfrontaliers de
déchets dangereux et leur élimination
.
Cet amendement, adopté le 22 septembre 1995, vise :
- à interdire, dès son entrée en vigueur, les mouvements
transfrontaliers de déchets dangereux destinés à
être définitivement éliminés ;
- à prohiber, à compter du 1er janvier 1998, ces mouvements
lorsque les déchets sont destinés à être
valorisés, qu'ils sont produits par des pays membres de l'Organisation
de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) et qu'ils
sont exportés vers des Etats non membres de l'OCDE.
Cet amendement entrera en vigueur lorsqu'un certain nombre de pays parties
à la Convention de Bâle l'auront ratifié. Il répond
aux principes d'autosuffisance et de proximité appliqués, en
matière de gestion des déchets, par la réglementation
communautaire.
Un règlement du Conseil (Règlement (CEE) n° 120/97 du 20
janvier 1997) a d'ores et déjà modifié la
réglementation communautaire applicable pour tenir compte de cet
amendement à la Convention de Bâle.
La délégation a donc décidé de ne pas intervenir
sur la proposition E 868.
Proposition E 897
Sec (97) 1118
(Procédure écrite du 23 juillet 1997)
Ce texte concerne
l'adhésion de la Communauté
européenne de l'énergie atomique à l'Organisation pour le
développement énergétique de la péninsule
coréenne
(KEDO - Korean Peninsula energy development organization).
La KEDO est une organisation internationale créée en 1995 afin de
contribuer à trouver une solution globale au problème de la
prolifération nucléaire dans la péninsule coréenne.
Elle a pour but de fournir des réacteurs à eau pressurisée
ainsi que d'autres sources d'énergie de substitution à la
Corée du Nord, en échange du démantèlement par
celle-ci de ses réacteurs graphite-gaz proliférants et de la
régularisation de sa situation au regard des contrôles
internationaux.
A la suite du Conseil européen de Madrid en décembre 1995,
à l'occasion duquel l'Union européenne a exprimé son
soutien à la KEDO, le Conseil a adopté, le 5 mars 1996, dans
le cadre de la politique extérieure de sécurité commune
(PESC), une action commune relative à la participation de l'Union
à cette organisation internationale.
A l'issue des négociations, il est apparu qu'il revenait à la
Communauté européenne de l'énergie atomique
d'adhérer à la KEDO. C'est la raison pour laquelle la
procédure d'adhésion, entamée dans le cadre du
deuxième pilier de l'Union, relève finalement du premier pilier.
Cette adhésion de la Communauté européenne de
l'énergie atomique à la KEDO devrait permettre à l'Union
de participer à une importante initiative internationale en
matière de non-prolifération nucléaire. La
Communauté a obtenu les mêmes droits et obligations que les
membres originaires de la KEDO (Etats-Unis, Japon, République de
Corée) et, en particulier, de siéger dans les organes directeurs
de l'organisation, rôle que se partageront la Présidence et la
Commission en fonction de leurs compétences respectives.
La contribution financière de la Communauté
s'élèvera à 75 millions d'Ecus, à raison de
15 millions d'Ecus par an pendant cinq ans.
La France, qui est à l'origine de la participation de l'Union
européenne à cette organisation internationale en raison de
l'intérêt particulier qu'elle porte aux questions de
non-prolifération, se félicite de l'aboutissement des
négociations engagées en ce sens.
Il est prévu, parallèlement à l'adhésion de la
Communauté européenne de l'énergie atomique, que chaque
Etat membre adhère à la KEDO.
Compte tenu des éléments qui précèdent, la
délégation a décidé de ne pas intervenir sur la
proposition E 897.
Proposition E 909
Com(97) 330 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Ce texte tend à
la conclusion, par la
Communauté européenne, de la convention sur les effets
transfrontières des accidents industriels
.
Cette convention internationale, négociée et signée le 18
mars 1992 dans le cadre des Nations Unies, définit un ensemble de
dispositions visant à protéger les être humains et
l'environnement contre les effets des accidents industriels et à
promouvoir une coopération internationale active entre les pays
signataires, avant, pendant et après l'accident.
Vingt-six pays sont signataires de la convention dont la grande majorité
des Etats membres et en particulier la France.
Le dispositif mis en place par ce texte international est largement
inspiré de la législation communautaire relative à la
maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des
substances dangereuses. Il fait, par ailleurs, du principe
" pollueur-payeur " un principe général du droit
international de l'environnement. Cette convention devrait donc contribuer
à la réalisation des objectifs de la politique de l'environnement
dans la Communauté.
La proposition de décision du Conseil E 909 vise à la conclusion,
par la Communauté, de cette convention, étant
précisé qu'il appartiendra à chaque Etat membre signataire
de la ratifier.
Les quantités limites fixées par la convention pour certains
produits (brome, méthanol, oxygène notamment) étant plus
rigoureuses que celles imposées par la législation communautaire,
la conclusion de la Convention par la Communauté est assortie de la
formulation de réserves.
Ce texte, qui sera examiné par le Parlement à l'occasion de sa
ratification par la France, ne paraît pas soulever de difficulté.
La délégation n'a donc pas jugé utile d'intervenir
à son sujet.
Proposition E 924
(Réunion de la délégation du 23 septembre 1997)
Présentation du texte par M. Jacques Genton
La proposition d'acte communautaire E 924, qui n'a été soumise
par le Gouvernement à l'Assemblée nationale et au Sénat
que le 22 septembre dernier, a fait l'objet d'une demande d'examen en urgence
de la part du Gouvernement.
Ce texte vise à interrompre certaines relations économiques avec
l'Angola afin d'amener l'UNITA à remplir les obligations qui lui
incombent dans le processus de paix. Ce processus destiné à
régler un conflit vieux de plus de vingt ans traverse, en effet, une
nouvelle phase difficile.
En dépit de la constitution d'un Gouvernement d'unité et de
réconciliation nationale entre le MPLA et l'UNITA, l'UNITA refuse de
satisfaire aux obligations qui lui incombent en vertu du protocole de paix
qu'elle a signé à Lusaka en novembre 1994. En particulier,
l'UNITA bloque l'extension de l'administration centrale aux provinces qu'elle
contrôle et refuse de supprimer ses derniers éléments
armés.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a donc
décidé, dans résolution n° 1127, de prendre de
nouvelles sanctions à l'encontre de l'UNITA si celle-ci ne satisfaisait
pas à ses obligations avant le 30 septembre prochain.
Le projet de règlement qui est soumis à l'examen de notre
délégation vise à appliquer, au niveau de l'Union, les
sanctions décidées par le Conseil de sécurité des
Nations Unies.
Ces sanctions consistent, entre autres choses, à interdire de livrer
à l'UNITA des aéronefs ou éléments
d'aéronefs, d'entretenir ou d'assurer les aéronefs dont elle
dispose, ainsi que de délivrer des autorisations de décollage, de
survol et d'atterrissage aux appareils de l'UNITA. Ces sanctions s'ajouteront
à celles qui s'appliquent déjà à l'encontre de
l'UNITA depuis 1993 et qui consistent en l'interdiction de lui fournir certains
produits pétroliers. Elles seraient appliquées à compter
du 30 septembre 1997, ce qui explique que le Gouvernement ait demandé
à la délégation d'examiner la proposition E 924 en
urgence.
La délégation a décidé, à la suite de la
présentation du texte par
M. Jacques Genton
,
Président,
de ne pas intervenir à son sujet, dans la mesure
où il se limite à reprendre les sanctions décidées
par le Conseil de sécurité des Nations Unies à l'encontre
de l'Angola
.
2. Politique commerciale extérieure
a) Accords de commerce
Proposition E 846
(Procédure écrite du 20 juin 1997)
La proposition E 846 tend à
proroger l'accord conclu
entre la Communauté européenne du charbon et de l'acier et la
Fédération de Russie sur le commerce de certains produits
sidérurgiques
pour une période de trois mois allant du 1er
juillet au 30 septembre 1997. Signé le 7 décembre 1995,
cet accord fixait les limites quantitatives dans lesquelles les produits
sidérurgiques originaires de Russie pouvaient être importés
dans la Communauté pour les années 1995 et 1996.
Arrivant à échéance le 31 décembre 1996, il a
été prorogé une première fois jusqu'au 30 juin
1997, dans l'attente de la conclusion d'un nouvel accord devant définir
un cadre structuré pour une éventuelle libéralisation du
commerce des produits sidérurgiques et fixer, en sus, des limites
quantitatives d'importation.
Les parties ont conclu, le 5 avril dernier, les négociations concernant
ce nouvel accord couvrant la période 1997-2001. Toutefois, cet accord ne
pouvant pas entrer en vigueur d'ici le 1er juillet prochain, la proposition
E 846 prévoit de proroger l'accord actuel pour une période
supplémentaire de trois mois. Les limites quantitatives prévues
pour cette période sont calquées sur celles fixées, en
1996, pour une période équivalente.
Compte tenu de ces éléments, la délégation a
décidé de ne pas intervenir sur la proposition E 846.
Proposition E 849
(Procédure écrite du 20 juin 1997)
Ce texte concerne
la conclusion d'un accord sur le
commerce
de certains produits sidérurgiques entre la Communauté
européenne du charbon et de l'acier et l'Ukraine
.
Il remplacera l'accord antérieur fixant, pour les années 1995 et
1996, les limites quantitatives dans lesquelles les produits
sidérurgiques originaires d'Ukraine pouvaient être importés
dans la Communauté. Arrivant à échéance le 31
décembre 1996, cet accord avait été prorogé
jusqu'au 30 juin 1997, dans l'attente de la conclusion du nouvel
accord.
Celui-ci s'applique à la période allant de 1997 à 2001 et
fixe, pour chaque année, les limites quantitatives d'importation
s'appliquant aux produits sidérurgiques ukrainiens.
Il tend, par ailleurs, à définir un cadre structuré, d'une
part, pour la libération progressive des échanges de produits
sidérurgiques et, d'autre part, pour l'adaptation progressive du secteur
sidérurgique de l'Ukraine à des conditions de concurrence
normales.
Il prévoit, à cet effet, que les parties contrôleront les
progrès réalisés par l'Ukraine dans le domaine de la
concurrence et de la libéralisation des échanges. Elles se
rencontreront au plus tard six mois avant l'expiration de l'accord dans le but
d'examiner les progrès réalisés et de déterminer
si, compte tenu de ceux-ci, les restrictions quantitatives peuvent être,
à l'avenir, supprimées.
Un système de " double contrôle " (licences
d'exportation établies par l'Ukraine et autorisations d'importation
délivrées par les autorités compétentes de la
Communauté) devrait permettre de veiller au respect des limites
quantitatives fixées.
Cet accord ne concernant que certains produits sidérurgiques, les
parties ont décidé, lors des négociations,
d'étendre le système de " double contrôle " aux
produits sidérurgiques ne relevant pas de l'accord, pour la
période 1997-1999. Les produits concernés sont ceux qui sont
sensibles pour la production d'origine communautaire.
Cet accord paraît satisfaisant pour plusieurs raisons. D'une part, les
limites quantitatives annuelles sont, d'après les informations obtenues
du Gouvernement, acceptables. D'autre part, l'accord est très prudent
quant à une libéralisation éventuelle des échanges
sidérurgiques entre les parties à partir de 2002, ce qui
permettra d'éviter que les produits sidérurgiques originaires de
la Communauté ne soient confrontés à une concurrence
sauvage de la part des produits ukrainiens.
Enfin, l'extension du système de " double contrôle " aux
produits sensibles pour la production communautaire devrait permettre de lutter
plus efficacement contre certaines importations illicites dans la
Communauté, via le territoire d'autres Etats.
Compte tenu de ces éléments, la délégation a
décidé de ne pas intervenir sur la proposition E 849.
Proposition E 852
Com (97) 173 final
(Procédure écrite du 20 juin 1997)
Ce texte concerne la
conclusion d'un protocole
additionnel à l'accord européen
entre les Communautés
européennes et les Etats membres, d'une part, et la République
tchèque, d'autre part, concernant les mesures sanitaires et
phytosanitaires applicables au commerce d'animaux vivants, de produits animaux,
de végétaux et de produits végétaux
.
Il s'agit des résultats des négociations menées par la
Commission avec la République tchèque, sur mandat du Conseil du
20 février 1995. Des négociations similaires ont
été entreprises avec douze autres Etats, mais seules celles
menées avec la Nouvelle-Zélande ont d'ores et déjà
abouti à un accord.
La proposition E 852 a pour objet d'harmoniser progressivement les mesures
sanitaires et phytosanitaires afin de faciliter les échanges entre les
parties. Pour la République tchèque, cet accord devrait
constituer une étape vers sa future adhésion à l'Union. Il
répond à plusieurs objectifs :
·
la reconnaissance de l'équivalence des mesures sanitaires
appliquées par les deux parties :
Cette reconnaissance, qui tend à lever toutes barrières aux
échanges, sera réalisée selon des modalités
définies à l'accord. Toutefois, chaque partie pourra
procéder à des audits et des contrôles sur place ainsi
qu'à des contrôles aux frontières des produits
importés, afin de veiller au respect des dispositions de l'accord.
·
Le principe de régionalisation
Les échanges entre les parties ne seront autorisés qu'à la
condition qu'aucune des maladies énumérées en annexe de
l'accord ne soit présente sur leur territoire. Toutefois, elles
pourront, dans certains cas, demander la reconnaissance d'un statut
spécial concernant une maladie spécifique.
De surcroît, l'accord repose sur le principe de régionalisation en
vertu duquel les exportations seront autorisées dès lors qu'elles
proviendront d'une zone indemne d'un pays au demeurant affecté par une
ou plusieurs maladies énumérées à l'accord.
Ces zones indemnes seront déterminées par les instances
chargées de veiller à l'application de l'accord et selon des
critères énumérés en annexe.
Ce principe de régionalisation devrait permettre d'éviter des
restrictions des exportations de l'ensemble du territoire de l'une des parties.
Le ministère de l'agriculture est très favorable à la
conclusion de cet accord. Il considère tout d'abord que celui-ci
répond aux intérêts des producteurs communautaires puisque
les flux commerciaux avec la République tchèque leur sont
favorables. Il voit ensuite dans cet accord le moyen d'initier la
République tchèque à la philosophie générale
de la législation communautaire en matière
vétérinaire et phytosanitaire, préalablement à son
adhésion à l'Union. Il estime enfin que la conclusion de cet
accord fondé sur le principe de la régionalisation des maladies
animales devrait faciliter les difficiles négociations entreprises dans
ce domaine avec d'autres pays tiers et, en particulier, les Etats-Unis.
La seule difficulté réside, selon ce ministère, dans le
refus de la Commission d'associer les Etats membres au suivi de l'application
de l'accord et dans le fait qu'elle s'octroie le droit d'en modifier seule les
annexes.
L'accord prévoit actuellement que les instances instituées par
l'accord européen d'association conclu avec la République
tchèque (Conseil et Comité d'association) seront chargés
de veiller à l'application de ses dispositions.
Les quinze Etats membres souhaitent
unanimement
l'instauration d'un
groupe spécifique pour les questions vétérinaires auquel
des représentants des Etats membres participeraient. Ils
désirent, par ailleurs, que soit instituée une procédure
de concertation entre la Commission et les Etats membres, préalablement
à la tenue des réunions du groupe spécifique. Compte tenu
de l'accord unanime des Etats membres, une modification de l'accord sur ce
point devrait être obtenue lors d'un prochain examen du texte par le
Conseil.
Dans ces conditions et compte tenu des éléments qui
précèdent, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 852.
Proposition E 855
Sec (97) 888 final
(Procédure écrite du 9 juillet 1997)
Ce texte tend à
la conclusion formelle d'un accord
signé entre la Communauté européenne et les Emirats arabes
unis sur le commerce de produits textiles.
Cet accord est appliqué, à titre provisoire, depuis le 1er
janvier 1996 et fait l'objet d'un consensus au sein de l'Union dans la mesure
où il vise à mettre un terme aux détournements de trafic
imputables aux Emirats arabes unis en matière de produits textiles. En
effet, les importations dans l'Union de produits textiles provenant des Emirats
sont, pour partie, originaires d'autres pays tiers et contournent ainsi les
restrictions quantitatives convenues avec ces pays tiers.
Sous la menace de la mise en place d'un contrôle statistique a
posteriori, les Emirats se sont résolus à conclure un accord avec
la Communauté. Cet accord n'introduit pas de restrictions quantitatives,
mais organise un système d'autorisation pour certains produits textiles
qui permet à la Communauté de contrôler les importations en
provenance des Emirats et d'empêcher que celles-ci contournent des
restrictions quantitatives convenues avec d'autres Etats.
Un contrôle statistique très rigoureux est mis en place par la
Communauté. En cas de constatation de détournement de trafic, les
parties se doivent de coopérer pour y mettre un terme.
Les résultats obtenus depuis l'application, à titre provisoire,
de cet accord sont satisfaisants.
Cet accord, sur lequel la délégation n'avait pas souhaité
intervenir lors de son examen à l'occasion de sa mise en application
provisoire, ne paraît pas soulever de problèmes.
La délégation a donc décidé de ne pas intervenir
sur la proposition E 855.
Proposition E 877
Sec (97) 860 final
(Procédure écrite du 9 juillet 1997)
Ce texte tend à la
conclusion formelle d'accords
bilatéraux signés
entre la Communauté européenne
et le Vietnam sur le commerce de produits textiles
.
Ces accords visent à assouplir certaines dispositions très
restrictives de l'accord général sur l'importation dans l'Union
des produits textiles en provenance du Vietnam et ont fait suite à la
négociation d'un accord d'association entre l'Union européenne et
le Vietnam.
Les modifications introduites par ces accords ont pour but de supprimer les
limites de groupes (qui s'appliquaient en plus des restrictions quantitatives
par catégories et n'existaient dans aucun autre accord), d'augmenter les
quantités autorisées pour certaines catégories de
produits, de modifier quelques taux de croissance et de flexibilité et
de prévoir des quantités accrues pour le trafic de
perfectionnement passif.
En contrepartie, le Vietnam a fait des propositions pour l'ouverture de son
marché aux produits de l'Union européenne et s'est engagé
à renforcer la lutte contre la fraude aux dispositions de l'accord. Les
autorités vietnamiennes ont pris l'engagement de ne pas imposer de
restrictions ou d'obstacles non tarifaires pour l'importation, sur leur
territoire, de tissus, fils, fibres et matières premières pour
l'industrie vietnamienne. Elles ont, par ailleurs, décidé que des
licences automatiques seraient délivrées à partir du 1er
janvier 1996 pour une liste de produits établie par l'industrie
européenne. Enfin, les réductions tarifaires ont fait l'objet
d'une loi.
Ces accords, appliqués à titre provisoire depuis le 1er janvier
1995, consistent en des concessions réciproques de la part des parties
signataires. Ils ne soulèvent pas de problème depuis leur mise en
application à titre provisoire.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 877.
Proposition E 879
Com(97) 263 final
(Procédure écrite du 23 juillet 1997)
Ce texte concerne la
conclusion d'un accord sous forme
d'échange de lettres tendant à modifier l'accord de
coopération en matière de pêches maritimes conclu entre la
Communauté européenne et la République islamique de
Mauritanie.
Il convient de rappeler que, depuis le 1
er
août 1996, les
navires des Etats membres sont, en vertu de l'accord de coopération en
matière de pêches maritimes, autorisés à exercer,
sous certaines conditions, des activités de pêche dans les eaux
mauritaniennes. Les possibilités de pêche sont principalement
attribuées aux navires espagnols, mais les flottes française,
portugaise et italienne en bénéficient également dans une
moindre mesure.
En contrepartie des possibilités de pêche qui lui sont
accordées, la Communauté s'est engagée à verser
à la Mauritanie, pour les cinq années de la durée de
l'accord, une compensation financière d'un montant global de
266,8 millions d'Ecus.
Les parties ont constaté que certaines des dispositions de cet accord,
appliqué depuis le 1
er
août 1996,
mériteraient d'être éclaircies.
La proposition E 879 répond à cet objectif et tend donc
à modifier les dispositions concernées de l'accord, à
savoir notamment :
- la fiche technique définissant les possibilités de pêche
pour les céphalopodes : celle-ci modifie légèrement les
tonnages autorisés pour la période 1997-1998, sans les
diminuer ;
- la fiche technique relative à la pêche pélagique : la
modification tend à élargir le type d'engins
autorisés ;
- les dispositions relatives aux thoniers canneurs et aux palangriers de
surface qui pourront obtenir des licences trimestrielles.
Ces modifications, de portée réduite, devraient permettre une
meilleure application de l'accord.
La délégation a donc décidé de ne pas intervenir
sur la proposition E 879.
Proposition E 885
Sec (97) 1077 final
(Procédure écrite du 23 juillet 1997)
La proposition E 885 concerne la
conclusion d'un accord
sur
le commerce de certains produits sidérurgiques entre la
Communauté européenne du charbon et de l'acier et la
Fédération russe.
Il remplacera l'accord antérieur fixant, pour les années 1995 et
1996, les limites quantitatives dans lesquelles les produits
sidérurgiques originaires de Russie pouvaient être importés
dans la Communauté. Arrivant à échéance le
31 décembre 1996, cet accord avait été
prorogé, une première fois, jusqu'au 30 juin 1997 et, une
deuxième fois, jusqu'au 30 septembre 1997, dans l'attente de la
conclusion d'un nouvel accord.
Celui-ci s'applique pour la période allant de 1997 à 2001 et
fixe, pour chaque année, les limites quantitatives d'importation
s'appliquant aux produits sidérurgiques russes.
Il tend, par ailleurs, à définir un cadre structuré, d'une
part, pour la libéralisation progressive des échanges de produits
sidérurgiques et, d'autre part, pour l'adaptation progressive du secteur
sidérurgique de la Russie à des conditions de concurrence
normales.
Il prévoit, à cet effet, que les parties contrôleront les
progrès réalisés par la Russie dans le domaine de la
concurrence et de la libéralisation des échanges. Elles se
rencontreront au plus tard six mois avant l'expiration de l'accord dans le but
d'examiner les progrès réalisés et de déterminer
si, compte tenu de ceux-ci, les restrictions quantitatives peuvent être,
à l'avenir, supprimées.
Un système de " double contrôle " (licences
d'exportation établies par la Russie et autorisations d'importation
délivrées par les autorités compétentes de la
Communauté) devrait permettre de veiller au respect des limites
quantitatives fixées.
Cet accord ne concernant que certains produits sidérurgiques, les
parties ont décidé, lors des négociations,
d'étendre, pour la période 1997-1999, le système de
" double contrôle " aux produits sidérurgiques ne
relevant pas de l'accord. Les produits concernés sont ceux qui sont
sensibles pour la production d'origine communautaire.
Cet accord paraît satisfaisant pour plusieurs raisons. D'une part, les
limites quantitatives annuelles sont, d'après les informations obtenues
du Gouvernement, acceptables. D'autre part, l'accord est très prudent
quant à une libéralisation éventuelle des échanges
sidérurgiques entre les parties à partir de 2002, ce qui
permettra d'éviter que les produits sidérurgiques originaires de
la communauté ne soient confrontés à une concurrence
sauvage de la part des produits russes.
Enfin, l'extension du système de " double contrôle " aux
produits sensibles pour la production communautaire devrait permettre de lutter
plus efficacement contre certaines importations illicites dans la
Communauté, via le territoire d'autres Etats.
La délégation a donc décidé de ne pas intervenir
sur la proposition E 885.
Proposition E 898
(Examen en urgence du 16 juillet 1997)
Ce texte a pour objet la mise en application, à titre
provisoire, dans l'attente de sa conclusion formelle par les parties, d'un
accord sur le commerce de produits textiles entre la Communauté
européenne et l'ancienne République yougoslave de
Macédoine (ARYM).
Cet accord, négocié à la suite de l'accord de
coopération UE-ARYM paraphé le 20 juin 1996, concerne les
conditions d'accès dans l'Union des produits textiles originaires de
l'ARYM. Il ne prévoit pas, compte tenu du faible volume de production de
ce pays, de restrictions quantitatives à l'importation. Toutefois, des
limites quantitatives pourraient être introduites ultérieurement,
dans le cas où la Communauté constaterait que le niveau des
importations dépasse certains seuils définis à l'accord.
Par ailleurs, dans le but de se prémunir contre certains
détournements de trafic, cet accord prévoit la mise en place d'un
système de double contrôle (licences d'exportation
délivrées par l'ARYM et autorisations d'importation
accordées par les autorités compétentes de la
Communauté) pour certains produits sensibles pour la production
communautaire. Un mécanisme de coopération administrative a
également été défini pour assurer le bon
fonctionnement de l'accord.
Le Gouvernement ayant fait savoir, par lettre en date du 11 juillet 1997,
qu'il souhaitait que la délégation se prononce en urgence sur ce
texte, le Président de la délégation a lui-même
procédé à son examen, conformément à la
procédure prévue en de tels cas.
Ayant constaté que cet accord ne paraissait pas soulever de
difficulté,
le Président de la délégation a
informé le Gouvernement que la proposition E 898 pourrait
être adoptée sans que le délai d'un mois après sa
transmission au Parlement soit écoulé.
Proposition E 907
Com(97) 323 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Ce texte tend à
la conclusion d'un protocole
à l'accord signé
le 19 décembre 1996
entre la
Communauté européenne et la République de Lettonie
concernant leurs relations en matière de pêche.
Cet accord, motivé par le dernier élargissement de l'Union
européenne, fusionne en un seul texte les accords en matière de
pêche conclus par la Lettonie avec respectivement la Communauté,
la Finlande et la Suède. Il fixe les conditions dans lesquelles les
navires de l'une des parties peuvent pêcher dans les eaux territoriales
de l'autre partie (échange de quotas de captures, détermination
des totaux admissibles de captures). Il prévoit également la
possibilité, pour la Communauté, d'obtenir des droits de
pêche supplémentaires dans les eaux territoriales lettonnes
moyennant une compensation financière à déterminer.
Cet accord pose, par ailleurs, les bases d'une coopération pour
établir des sociétés mixtes dans le secteur de la
pêche. Il se contente néanmoins de poser le principe de cette
nouvelle forme de coopération, en renvoyant à un protocole
ultérieur les conditions de mise en oeuvre de celle-ci.
La proposition E 907 tend à la conclusion de ce protocole fixant les
conditions applicables aux sociétés mixtes.
Par sociétés mixtes, on entend celles qui, régies par le
droit letton, sont constituées par des armateurs communautaires et
lettons en vue de la pêche et, le cas échéant, de
l'exploitation des quotas de pêche lettons au moyen de navires battant
pavillon letton, dans l'optique d'un approvisionnement prioritaire du
marché de la Communauté.
Les entreprises ainsi créées et les armateurs communautaires
contribuant à la constitution de celles-ci pourront
bénéficier d'un concours financier versé par la
Communauté. Pour ce faire, le protocole prévoit que
2 500 000 Ecus seront alloués, par la Communauté, pour
les trois ans de la durée du protocole, à la constitution de ces
sociétés.
Le texte de ce protocole est très proche de celui signé entre la
Communauté européenne et la Lituanie. Il concerne au premier chef
les Etats membres du Nord (Allemagne, Danemark, Finlande et Suède). La
France ne détient, pour sa part, aucune possibilité de
pêche dans les eaux lettonnes.
Compte tenu des éléments qui précèdent et de la
portée limitée de ce texte, la délégation a
décidé de ne pas intervenir sur la proposition E 907.
Proposition E 908
Com(97) 324 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Ce texte concerne la
conclusion et l'application à
titre provisoire du protocole
à l'accord de pêche conclu
entre la Communauté européenne et la République du
Sénégal
. Il vise à renouveler le
précédent protocole qui est arrivé à
échéance le 1
er
novembre 1996 après avoir
été prorogé d'un mois et tend à fixer les
conditions dans lesquelles les navires communautaires pourront exercer des
activités de pêche dans les eaux sénégalaises pour
une période de quatre ans à compter du 1
er
mai 1997.
Le renouvellement de ce protocole a fait l'objet de difficiles
négociations, le Sénégal souhaitant obtenir une nette
augmentation de la contrepartie financière versée par la
Communauté en vertu du protocole antérieur et une diminution des
possibilités de pêche offerts aux navires communautaires.
Après plusieurs mois de négociations et l'obligation pour les
navires communautaires de suspendre leurs activités de pêche dans
les eaux territoriales du Sénégal pendant plusieurs mois, les
parties sont parvenues à un accord sur le contenu du protocole qui a
été paraphé le 26 mars 1997.
Ce protocole arrête les conditions d'exercice, par les navires des Etats
membres d'activités de pêche dans les eaux
sénégalaises. Les possibilités de pêche ouvertes
concernent en priorité, comme auparavant, la flotte espagnole.
Toutefois, les flottes grecque, italienne, portugaise et française en
profitent également dans une moindre mesure. Ces possibilités
sont en diminution puisque le nombre de chalutiers européens
autorisés au large du Sénégal baisse de 26 % et que les
quotas de pêche passent, toutes espèces confondues, de 13 500
à 10 000 tonneaux de jauge brute.
La Communauté s'engage à verser au Sénégal, pendant
la durée du protocole, une
compensation annuelle de 12 millions
d'Ecus
, en augmentation d'un tiers par rapport au protocole
antérieur.
Le protocole prévoit, par ailleurs, l'obligation, pour certains types de
navires, d'embarquer des marins sénégalais.
De surcroît, il met à la charge des armateurs communautaires
l'obligation de débarquer dans les ports du Sénégal, afin
d'approvisionner son marché local, une partie de leurs captures au prix
soit du marché local, soit du marché international, selon le type
de prises concernées. Seront concernés par cette obligation les
thoniers canneurs et les thoniers senneurs congélateurs français,
seuls navires de notre flotte autorisés à pêcher dans les
eaux sénégalaises.
En dépit de l'augmentation de la compensation financière et de la
réduction des possibilités de pêche offertes, la
Communauté est satisfaite d'être parvenue à un accord avec
le Sénégal qui permet ainsi le maintien des activités de
pêche de la flotte communautaire dans les eaux de cet Etat.
Compte tenu des éléments qui précèdent et de
l'intérêt que présente cet accord pour les navires
français, la délégation a décidé de ne pas
intervenir à son sujet.
b) Décisions unilatérales
Proposition E 843
Com (97) 198 final
(Procédure écrite du 20 juin 1997)
Ce texte
tend à modifier l'annexe du
règlement
n° 1255/96 du Conseil
portant suspension
temporaire des droits autonomes du tarif douanier commun sur certains produits
industriels et agricoles.
Les préférences tarifaires mises en place par le règlement
précité constituent des concessions unilatérales de la
Communauté basées sur l'article 28 du traité de Rome.
De telles mesures sont prises lorsqu'il est constaté, sur le
marché communautaire, des difficultés d'approvisionnement pour
certains produits semi-transformés, nécessaires aux industries
utilisatrices de la Communauté. Elles sont arrêtées par la
Commission, après consultation des entreprises communautaires et en
concertation avec le groupe " Economie tarifaire " composé
des
représentants des Etats membres, lorsque la production communautaire est
estimée insuffisante pour certains produits.
Arrêtées pendant longtemps pour des périodes annuelles, ces
préférences tarifaires sont, depuis le règlement n°
1255/96, fixées pour une période indéterminée,
l'ajout ou le retrait de certaines de ces préférences pouvant
être effectué, en cas de besoin, par un règlement du
Conseil.
La proposition de règlement du Conseil E 843 tend, justement, à
ajouter certaines suspensions tarifaires et à en supprimer d'autres au
motif que ces dernières ne sont plus justifiées.
Ces modifications concernent presque exclusivement des produits industriels et,
en particulier, des processeurs de micro-ordinateurs. Elles ne posent, selon le
ministère de l'industrie, aucune difficulté.
Un seul ajout à la liste des suspensions tarifaires concerne les
produits agricoles. Il s'agit de l'huile de soja modifiée avec de
l'acide maléique, destinée à la fabrication de produits
cosmétiques.
Le taux du droit actuel sur ce produit est de 10,6 % et passera à
compter du 1er juillet prochain à 9,8 % pour satisfaire aux engagements
souscrits par la Communauté dans le cadre du GATT.
La proposition E 843, qui tend à suspendre totalement les droits sur ce
produit, à compter du 1er juillet 1997, est contestée par le
Ministère de l'agriculture qui l'estime injustifiée, notamment au
regard de la campagne 95/96 de soja dans l'Union européenne.
Compte tenu de la volonté du Gouvernement d'obtenir le retrait de
cette proposition d'exemption, la délégation a
décidé de ne pas intervenir sur ce texte.
Proposition E 845
Com (97) 254 final
(Procédure écrite du 20 juin 1997)
Ce texte vise à
modifier le règlement
n° 2505/96 du Conseil
portant ouverture et mode de gestion de
contingents tarifaires communautaires autonomes pour certains produits
agricoles et industriels.
Il se justifie par le fait que la production, dans la Communauté, en
1997, de certains de ces produits s'annonce insuffisante pour répondre
aux besoins des industries transformatrices des Etats membres. Son objectif est
donc de faire en sorte que ces industries puissent s'approvisionner, dans les
meilleures conditions, en produits concernés, auprès de pays
tiers.
Pour ce faire, il tend à augmenter le volume de certains contingents
prévus pour 1997 et à en instituer de nouveaux pour le second
semestre 1997. L'ensemble des produits concernés consistent en des
produits industriels semi-transformés.
Ce texte, de portée assez réduite, ne paraît pas soulever
de difficulté.
La délégation a donc décidé de ne pas intervenir
à son sujet.
Proposition E 871
Com (97) 262 final
(Procédure écrite du 9 juillet 1997)
Ce texte a pour objet
de proroger,
pour la
période allant du 1er juillet au 31 décembre 1997,
certains des contingents tarifaires
autonomes transitoires
ouverts
pour des produits agricoles transformés originaires des pays baltes.
Ces concessions accordées par la Communauté aux Etats baltes
tendent à préserver les possibilités d'accès au
marché communautaire à titre préférentiel des
produits agricoles transformés provenant de ces Etats. Ces
possibilités d'accès avaient, en effet, été
réduites à la suite tant du dernier élargissement de
l'Union que de la conclusion des négociations du cycle de l'Uruguay.
Les protocoles aux accords de libre-échange conclus avec les Etats
baltes visant à adapter les concessions agricoles accordées par
la Communauté sont déjà ou seront bientôt
paraphés. Toutefois, ils ne pourront matériellement pas entrer en
vigueur avant le 30 juin 1997, date à laquelle les mesures autonomes
transitoires prennent fin. C'est pourquoi, la proposition E 871 prévoit
de proroger ces contingents tarifaires autonomes jusqu'au 31 décembre
1997.
Ce texte, dont les enjeux pour la France sont réduits, ne paraît
pas soulever de difficulté.
La délégation n'a donc pas jugé utile d'intervenir sur
la proposition E 871.
Proposition E 876 et E 884
(Procédure écrite du 23 juillet 1997)
Ces textes concernent
les concessions accordées par
la Communauté en matière de produits agricoles et de produits
agricoles transformés, aux pays associés d'Europe centrale et
orientale
(Bulgarie, Hongrie, Pologne, République tchèque,
Roumanie et Slovaquie).
A la suite tant du dernier élargissement de la Communauté
européenne que de la conclusion des négociations du cycle de
l'Uruguay, les possibilités d'accès au marché
communautaire à titre préférentiel des produits agricoles
et des produits agricoles transformés provenant des PAECO avaient
été réduites.
Dans l'attente de l'aboutissement des négociations engagées avec
les PAECO pour adapter les concessions agricoles prévues par les accords
européens d'association, des mesures autonomes et transitoires avaient
été adoptées, puis reconduites, pour maintenir les flux
traditionnels de produits concernés.
Les protocoles modifiant le volet agricole des accords européens avec
ces pays ont été paraphés ou le seront prochainement. Ils
ne pourront toutefois entrer en vigueur qu'après leur conclusion
formelle par les parties.
Les propositions E 876 et E 884 prévoient la mise en
application anticipée, à titre autonome, des protocoles
additionnels aux accords européens en ce qui concerne le secteur
agricole.
1. Produits agricoles (Proposition E 876)
La proposition E 876 prévoit la mise en application anticipée,
à partir du 1er juillet 1997, des résultats des
négociations menées en vue de la conclusion des protocoles
additionnels aux accords européens en ce qui concerne les produits
agricoles.
Les grandes lignes des concessions accordées par la Communauté
aux PAECO, dans le cadre de ces négociations, avaient été
arrêtées par le Conseil des ministres de l'Union européenne
en 1995.
Il avait alors été prévu d'améliorer les
concessions dont bénéficiaient ces Etats afin de favoriser leur
intégration dans le commerce européen, dans la perspective de
leur adhésion future à l'Union. Une augmentation de 5 % par
an pendant cinq ans des contingents ouverts avait été
décidée, sauf pour les produits jugés sensibles pour la
Communauté.
Au nombre des concessions accordées figure un contingent tarifaire pour
les bovins sur pieds en provenance des PAECO. Lors de la reconduction, en
décembre 1996, des contingents tarifaires autonomes consentis aux PAECO
pour certains produits agricoles, la France s'était fermement
opposée au maintien de ce contingent, en invoquant les clauses de
sauvegarde spéciales pour l'agriculture, au motif qu'il ne tenait pas
compte des conséquences de la crise de la " vache folle ".
En
dépit de l'opposition de la France, le contingent avait
été reconduit à la majorité qualifiée des
Etats membres.
La proposition E 876 pérennise ce contingent (qui ne
bénéficie pas de l'augmentation générale des
contingents de 5 % par an) qui s'élève à
331 000 têtes par an. Il s'agit en fait de la reconduction d'un
engagement de principe pris par la Communauté, en décembre
dernier, à l'égard des PAECO. Il paraît donc difficile de
revenir sur celui-ci sans risquer de détériorer les relations de
l'Union avec les PAECO. Le Gouvernement français a, de nouveau, fait
connaître son opposition à ce contingent, mais reste isolé
sur ce point et ne pourra donc pas obtenir satisfaction.
Pour les autres produits agricoles, les protocoles additionnels aux accords
d'association reprennent les concessions antérieures.
Il convient de noter, à cet égard, que les contingents tarifaires
consentis aux PAECO sont actuellement sous-utilisés. Il s'est, en effet,
produit l'inverse de ce qui était prévu en matière de flux
de produits agricoles entre la Communauté et les PAECO puisque ces
derniers importent nettement plus de ces produits en provenance de l'Union
qu'ils n'en exportent à destination de celle-ci. Cette inversion de flux
s'explique par la déstructuration de l'économie des PAECO ainsi
que par une demande accrue, de la part des consommateurs de ces pays, de
produits de meilleure qualité.
2. Produits agricoles transformés (Proposition E 884)
Ce texte est, pour les produits agricoles transformés, le pendant de la
proposition E 876 sur les produits agricoles. Il prévoit, pour les
produits agricoles transformés, la mise en oeuvre, dès le
1
er
juillet 1997, des résultats des négociations
relatives aux protocoles additionnels aux accords d'association conclus avec
les PAECO.
Toutefois, la proposition E 884 ne prévoit cette mise en oeuvre
anticipée qu'à la condition que les PAECO prennent des mesures
réciproques en faveur de la Communauté.
Les protocoles additionnels reprennent les concessions qui avaient
été accordées aux PAECO en 1995 pour prendre en compte le
dernier élargissement de l'Union européenne et les
résultats des négociations du cycle de l'Uruguay. A cette
occasion, les concessions offertes aux PAECO avaient été
améliorées au cas par cas selon des modalités variables
selon les pays et les conditions qu'ils offraient en retour à l'Union
européenne. Ainsi, pour les produits contingentés, l'augmentation
a été consentie sur la base de 10 % par an pour la Hongrie
et de 5 % par an pour la Bulgarie et la Pologne. Pour la République
tchèque et la Slovaquie, un contingent global en valeur augmentant de
10 % par an avait été décidé. Pour la
Roumanie, une renégociation spécifique a eu lieu pour tenir
compte des fortes baisses de droits consenties par ce pays dans le cadre de la
modification générale de son tarif douanier.
L'entrée en vigueur autonome des dispositions des protocoles
additionnels relatives aux produits agricoles transformés ne
paraît pas soulever de difficultés.
Il convient de noter que, pour ces produits, l'Union européenne
présente également un solde très excédentaire sur
la zone PAECO. Pour la France, il est estimé à
1,04 milliards de francs en 1996 résultant de 1,16 milliards
de francs d'exportation pour seulement 122 millions de francs
d'importation. Ce solde est en augmentation de 5 % par rapport à
celui de 1995.
Compte tenu des éléments qui précèdent, la
délégation, tout en soutenant la position du Gouvernement
français au sujet du contingent de bovins sur pieds, a
décidé de ne pas intervenir sur les propositions E 876 et
E 884.
Proposition E 892
Com(97) 301 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Ce texte concerne les
taux des droits de douane
applicables
par la Communauté aux fibres de sisal
. Il s'inscrit dans le cadre de
négociations menées entre la Communauté et le
Brésil à la suite de l'imposition par ce pays, en 1989, d'une
taxe de 13 %, relevée en 1991 à 25 %, sur le prix des fibres de
sisal exportées, les exportateurs brésiliens de produits de sisal
transformés en étant exemptés.
La Communauté avait réagi à ce régime d'imposition
discriminatoire en instaurant, en 1991, un droit autonome de 25 % sur
l'importation de sisal transformé dans la Communauté, tout en
maintenant l'exonération de droits de douane communautaires pour les
produits de base de la fibre de sisal importée par l'industrie de
transformation communautaire.
A la suite de la décision prise par le Brésil d'exempter de taxes
les exportations de fibres de sisal, la Commission propose que les droits
autonomes de 25 % appliqués sur le sisal transformé soient
consolidés à 12 % à l'égard de tous les pays tiers
exportateurs, dont le Brésil.
La France, qui, avec le Portugal, compte les principaux transformateurs de
sisal de l'Union, a été particulièrement touchée
par le régime de taxation discriminatoire pratiqué par le
Brésil.
La proposition de la Commission paraît acceptable sous réserve que
la Commission veille à l'application effective par le Brésil du
régime d'exonération de droits et à la non
réintroduction à l'avenir de taxes sur les fibres de sisal.
Compte tenu des éléments qui précèdent, la
délégation a décidé de ne pas intervenir sur la
proposition E 892.
Proposition E 895
Com(97) 307 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Ce texte concerne le
régime
préférentiel applicable aux importations, dans la
Communauté, de produits agricoles transformés originaires de
Suisse.
Ce régime résulte d'un protocole à l'accord de libre
échange conclu par la Communauté européenne avec la Suisse
et a été institué sur la base de la
réciprocité des concessions que les parties s'accordent.
Conformément aux engagements souscrits lors de la conclusion des
négociations du cycle de l'Uruguay, la Communauté a
remplacé, à partir du 1
er
juillet 1995, les
éléments mobiles applicables à certains produits agricoles
et produits agricoles transformés par des montants spécifiques.
Cette modification a entraîné une réduction des concessions
accordées à la Suisse en matière de produits agricoles
transformés. Des négociations ont donc été
engagées entre les parties afin d'adapter l'accord précité
pour maintenir le niveau des concessions accordées.
Dans l'attente de l'aboutissement de ces négociations, des mesures
transitoires ont été adoptées pour maintenir le niveau des
préférences. Ces mesures ont pris fin le 30 juin 1997 alors
que les négociations n'ont pas encore abouti.
La proposition de règlement E 895 vise donc à adopter de
nouvelles mesures autonomes préservant le niveau des
préférences réciproques existantes. Ces mesures seront
applicables jusqu'au 30 juin 1998.
Cette mesure, de portée réduite, ne semble pas soulever de
difficulté.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 895.
Proposition E 896
Com (97) 311 final
(Procédure écrite du 23 juillet 1997)
Ce texte tend à la conclusion d'un accord sous forme
d'échange de lettres entre la Communauté et la Turquie sur
l'adaptation du régime à l'importation, dans la
Communauté, de concentrés de tomates originaires de Turquie
.
En vertu d'un accord d'autolimitation conclu en 1981, la Turquie était
autorisée à importer, dans la Communauté, du
concentré de tomates dans la limite de 8 500 tonnes par an. En
pratique, la Turquie n'a jamais respecté son engagement d'autolimitation
et exportait vers la Communauté une quantité bien
supérieure à cette limite.
Lors de la renégociation globale des concessions agricoles consenties
à la Turquie à la suite notamment de l'élargissement de
l'Union, il a été décidé de remplacer ce
régime d'autolimitation par un contingent tarifaire à droit nul.
De difficiles négociations ont eu lieu entre les parties qui ont abouti
à un accord sur la création d'un contingent tarifaire de
15 000 tonnes à droit nul pour chaque semestre de l'année,
en remplacement du régime préférentiel antérieur.
Il convient de constater que ces contingents entérinent le
dépassement considérable par la Turquie de l'accord
d'autolimitation et que la France s'y est longtemps opposée.
Toutefois, il est apparu que la fixation du volume du contingent sur la base
des flux traditionnels était la seule façon de parvenir à
un accord avec la Turquie, et de mettre ainsi fin au régime
d'autolimitation sur lequel la Communauté ne pouvait exercer aucun
contrôle.
La proposition E 896 prévoit la mise en application, à titre
anticipé, des résultats de cette négociation, dans
l'attente de la conclusion formelle de l'accord par les parties.
Compte tenu de ces éléments, la délégation a
décidé de ne pas intervenir sur la proposition E 896.
Propositions E 899 à E 903
Com (97) 317 final à Com (97) 319 final, Com (97) 322 final et Com (97)
329 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Ces cinq propositions d'actes communautaires concernent le
régime préférentiel applicable aux importations, dans
la Communauté européenne, d'huile d'olive originaire du Liban, du
Maroc, de la Tunisie, de la Turquie et de l'Algérie.
Ce régime préférentiel est appliqué en vertu des
accords de coopération conclus par la Communauté avec chacun des
pays précités.
Dans le cadre des négociations du cycle de l'Uruguay, il a
été prévu de remplacer les prélèvements
variables appliqués aux importations de produits agricoles par des
droits de douane fixes. Cette modification a entraîné une
adaptation du régime préférentiel applicable à
l'huile d'olive originaire du Liban, du Maroc, de la Tunisie, de la Turquie et
de l'Algérie, afin de préserver les concessions accordées.
Un régime transitoire a été mis en place pour la
période allant jusqu'au 30 juin 1997.
Les propositions E 899 à E 903 tendent à
pérenniser ce régime transitoire à compter du
1
er
juillet 1997.
Ce régime consiste en l'application :
- d'un abattement forfaitaire du prélèvement applicable de
0,7245 Ecu pour 100 kg d'huile d'olive importée ;
- et, si le pays tiers concerné applique une taxe spéciale
à l'exportation sur l'huile d'olive, une diminution de ce même
prélèvement correspondant au montant de la taxe spéciale,
jusqu'à concurrence d'un plafond défini pour chacun des pays
concernés.
Ces textes, de portée assez réduite, ne paraissent pas soulever
de difficulté et recueillent l'accord des Etats membres.
La délégation a donc décidé de ne pas intervenir
sur ces textes.
3. Politique agricole
Proposition E 881
Com(97) 267 final
(Procédure écrite du 23 juillet 1997)
Ce texte tend à
modifier le règlement (CEE)
n° 822/87 portant organisation commune du marché
viti-vinicole
.
On ne peut que se féliciter de la transmission, par le Gouvernement,
dans le cadre de l'article 88-4 de la Constitution, de cette proposition
d'acte communautaire. Il convient, en effet, de rappeler qu'en 1994 la
proposition de règlement portant réforme de l'organisation
commune du marché viti-vinicole n'avait pas, dans un premier temps,
été transmise au Parlement, le Gouvernement ayant
considéré, conformément à l'avis du Conseil d'Etat,
que le texte n'était pas de nature législative. Ce n'est
qu'à la demande expresse des assemblées que le Gouvernement avait
finalement transmis ce texte (proposition E 401) sur lequel le
Sénat a adopté, en séance publique, une résolution
(TA n° 89 (1994-1995)). Le Conseil d'Etat a heureusement
modifié sa jurisprudence sur le sujet en retenant, cette fois, le
caractère législatif du texte.
La proposition E 881 a pour objet d'apporter des
modifications
mineures
à la réglementation communautaire viticole.
Ces modifications sont au nombre de quatre et deux d'entre elles portent sur
les techniques de vinification :
- la première vise à supprimer la possibilité offerte par
le règlement 822/87 d'employer de l'acide malique pour remédier
à une faible acidité naturelle. Personne n'ayant jamais eu
recours à cette possibilité, la proposition E 881
prévoit de la faire disparaître ;
- la seconde concerne une pratique de désacidification utilisée
en Allemagne et qui consiste à utiliser de l'acide tartrique. Cette
pratique est autorisée par le règlement 822/87 à titre
transitoire et est reconduite chaque année. La proposition E 881
vise à la pérenniser.
Les deux autres modifications envisagées par la proposition E 881
concernent :
- d'une part, le régime d'aide institué au profit des moûts
concentrés destinés à enrichir les vins. Certaines
exploitations bénéficient, à titre dérogatoire,
d'un taux majoré pour cette aide. Ce taux majoré ne paraissant
plus justifié, la Commission envisage de le supprimer ;
- d'autre part, les mesures relatives au contrôle des prix
d'entrée pour les jus et les moûts de raisins. Le régime
des prix d'entrée pour ces produits est calqué sur celui
applicable aux fruits et légumes, à savoir que la Commission
fixe, pour chacun d'eux, une valeur forfaitaire sur la base de laquelle sont
appliqués les droits de douane qui sont essentiellement des droits
ad
valorem
. Ces valeurs sont fixées sur la base des prix
représentatifs des produits concernés. En l'absence de flux
réguliers, il est apparu difficile de fixer des prix
représentatifs. Un régime dérogatoire a été
introduit à titre transitoire, permettant d'appliquer les droits de
douane sur la base de la valeur déclarée des marchandises. La
proposition E 881 prévoit la pérennisation de ce mode de
calcul, parallèlement à celui basé sur des valeurs
forfaitaires.
L'ensemble de ces modifications, assez mineur au demeurant, ne paraît pas
soulever de difficulté.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 881.
4. Fiscalité
Proposition E 835
(Procédure écrite du 20 juin 1997)
La proposition E 835 consiste en
une demande
formulée par les Pays-Bas de proroger une mesure dérogatoire
à la 6ème directive
du 17 mai 1977
en matière
d'harmonisation des législations des Etats membres relatives aux taxes
sur le chiffre d'affaires.
Depuis le 23 novembre 1992, les Pays-Bas sont autorisés à
appliquer, dans le secteur de la confection, un système de report de
l'obligation du sous-traitant d'acquitter la TVA sur l'entrepreneur principal.
Cette autorisation, accordée sur le fondement de l'article 27,
paragraphe 1, de la directive précitée, était
destinée à lutter contre la fraude en matière de TVA.
L'autorisation ayant pris fin le 1er janvier 1997, les Pays-Bas
souhaitent obtenir sa prorogation au motif qu'elle leur a permis de lutter
très efficacement contre la fraude. Ce texte, qui ne soulève pas
de difficulté, n'aura d'incidence fiscale qu'aux Pays-Bas.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 835.
Proposition E 839
(Procédure écrite du 20 juin 1997)
Il s'agit de
deux demandes formulées par le
Royaume-Uni
visant à obtenir
la prorogation de mesures
dérogatoires à la 6ème directive
du
17 mai 1977
en matière d'harmonisation des
législations des Etats membres relatives aux taxes sur le chiffre
d'affaires.
Ces mesures dérogatoires concernent les modalités
d'assujettissement à la TVA, d'une part, de biens provenant d'un autre
Etat membre lorsque le fournisseur et l'acquéreur de ceux-ci sont
liés (sociétés associées) et, d'autre part, de
certains biens d'équipement lorsqu'ils sont acquis par un groupe
à assujettissement unique.
Instituées afin de lutter contre certaines évasions fiscales, ces
dérogations aux dispositions de la 6ème directive TVA ont pris
fin le 31 décembre 1996. Ayant constaté
l'efficacité de ces mesures, le Royaume-Uni souhaite obtenir leur
prorogation jusqu'au 31 décembre 2000 ou jusqu'à la date
d'entrée en vigueur du régime commun définitif de TVA si
cette dernière est postérieure.
La demande britannique ne paraît pas soulever de difficulté et
n'aura, en tout état de cause, d'incidence fiscale qu'au Royaume-Uni.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 839.
Proposition E 841
Com (97) 166 final
(Procédure écrite du 20 juin 1997)
Ce texte tend à
autoriser la France à
proroger l'application d'une mesure dérogatoire
à certaines
dispositions de
la 6ème directive
du 17 mai 1977
en
matière d'harmonisation des législations des Etats membres
relatives aux taxes sur le chiffre d'affaires.
Cette mesure dérogatoire instituée en 1989 permet la
mise en
oeuvre d'un régime de TVA particulier au titre des opérations
imposables portant sur les déchets neufs d'industrie et les
matières de récupération.
Ce régime spécifique prévoit l'exonération des
livraisons des déchets et matières de récupération
effectuées par de petites entreprises (ne disposant pas d'installation
permanente et réalisant un chiffre d'affaires annuel hors taxes sur ces
livraisons inférieur à 6 millions de francs). Il suspend, par
ailleurs, la TVA pour les livraisons de déchets de métaux non
ferreux.
L'autorisation d'appliquer ce régime dérogatoire est
arrivée à échéance le 31 décembre 1996.
A la demande de la France, la proposition E 841 prévoit de proroger
cette autorisation jusqu'au 31 décembre 1999. La Commission constate, en
effet, que l'exonération des livraisons effectuées par des
petites entreprises constitue une mesure de simplification et de lutte contre
la fraude, car elle permet d'exclure du système une catégorie
d'assujettis où les efforts de contrôle et de recouvrement de la
taxe sont disproportionnés par rapport aux recettes.
Dans la mesure où la proposition E 841 tend à faire droit
à une demande du Gouvernement français, la
délégation a décidé de ne pas intervenir à
son sujet.
Proposition E 842
Com (97) 181 final
(Procédure écrite du 20 juin 1997)
Ce texte tend à
autoriser l'Allemagne à
conclure avec la République tchèque un accord qui contient des
dispositions dérogeant à la réglementation communautaire
en matière de TVA.
Cet accord a pour objet de simplifier les procédures fiscales
applicables à la construction d'un pont frontalier entre ces deux Etats,
à hauteur de Spitzberg. Pour ce faire, il prévoit
d'écarter l'application du principe de territorialité
institué en matière de TVA, en vertu duquel les opérations
imposables liées à la construction et à la
rénovation du pont devraient être soumis à la TVA dans le
pays où elles ont eu lieu. L'application de ce principe obligerait, en
effet, les entrepreneurs à déterminer, pour chaque livraison de
biens ou prestations de services, le territoire sur lequel les travaux ont
été réalisés.
L'accord conclu entre l'Allemagne et la République tchèque
prévoit que l'ensemble des travaux sera considéré comme
étant réalisé sur le territoire tchèque.
De telles dérogations ont déjà été
accordées pour la construction de plusieurs autres ponts
transfrontaliers. Si un tel accord aura pour effet de réduire - de
façon très marginale - les ressources propres de la
Communauté provenant de la TVA, il paraît fondé au regard
de la nécessaire simplification des procédures fiscales
applicables.
La délégation a donc décidé de ne pas intervenir
sur la proposition E 842.
Proposition E 850
Com (97) 215 final
(Procédure écrite du 20 juin 1997)
Ce texte tend à
autoriser la France à
proroger l'application d'une mesure dérogatoire
à certaines
dispositions de
la 6ème directive
du 17 mai 1977
en
matière d'harmonisation des législations des Etats membres
relatives aux taxes sur le chiffre d'affaires.
Depuis 1992, la France est autorisée à appliquer un régime
particulier en matière de droits d'auteur pour les oeuvres de l'esprit.
Celui-ci consiste, d'une part, à percevoir la TVA due par l'auteur d'une
oeuvre de l'esprit par voie de retenue à la source, lorsque les droits
sont versés par un éditeur, une société de
répartition de droits ou encore un producteur. Il permet, d'autre part,
d'appliquer aux droits d'auteur un taux forfaitaire de 0,8 % au titre des
droits à déduction auxquels les auteurs peuvent prétendre.
Cette déduction forfaitaire est exclusive de toute autre
déduction.
Ce régime dérogatoire n'est pas obligatoire et tout auteur peut y
renoncer en optant pour l'application de la TVA selon les règles
habituelles.
Institué dans le but de simplifier la perception de la taxe dans un
secteur d'activité très spécifique, ce régime
dérogatoire a pris fin le 31 décembre 1996.
La proposition E 850 prévoit, à la demande de la France, de le
proroger jusqu'au 31 décembre 1999, date à laquelle la Commission
estime que le système commun définitif de TVA devrait être
mis en place.
Ce texte faisant droit à une demande du Gouvernement français,
la délégation a décidé de ne pas intervenir
à son sujet.
Proposition E 853
Com (97) 175 final
(Procédure écrite du 9 juillet 1997)
Ce texte vise à instituer un
programme d'action
intitulé
" FISCALIS " destiné à
améliorer le fonctionnement des systèmes de fiscalité
indirecte du marché intérieur
.
Ce programme, prévu pour la période 1998-2002, s'inscrit dans la
démarche du programme Matthaeus-Tax relatif à la formation
professionnelle des fonctionnaires en charge de la fiscalité indirecte.
Il tend principalement
à préparer la mise en place du futur
système commun de TVA,
mais devrait, néanmoins, avoir un
effet bénéfique sur le fonctionnement du régime
transitoire actuel. Il vise, par ailleurs, à préparer
l'adhésion prochaine à l'Union des pays associés de
l'Europe centrale et orientale et de Chypre, en leur ouvrant l'accès aux
programmes existants dans le domaine de la fiscalité indirecte.
Le programme FISCALIS se fixe pour objectif de soutenir, au travers d'une
action communautaire, les efforts déployés par les Etats membres
dans les domaines suivants :
- l'acquisition, par les fonctionnaires chargés de la fiscalité
indirecte, d'un haut niveau de connaissance du droit communautaire ;
- la coopération réelle et efficace entre Etats membres et entre
ceux-ci et la Commission ;
- l'amélioration des procédures administratives afin de
répondre aux besoins des administrations et des contribuables.
Ces objectifs pourront être atteints grâce à des actions de
formation technique et linguistique, des échanges de fonctionnaires,
l'organisation de séminaires, ainsi qu'avec la mise en place d'une
infrastructure de communication et d'échange d'informations entre
administrations, tant au niveau communautaire (avec notamment le VIES qui est
un système d'échange informatique de données entre
administrations) qu'au niveau des Etats membres.
Les coûts relatifs à la mise en oeuvre de ce programme seront
partagés entre la Communauté et les Etats membres. L'enveloppe
financière prévue pour l'exécution de ce programme
quinquennal s'élève à 45 millions d'Ecus.
L'objectif principal poursuivi par ce programme FISCALIS est
l'établissement du futur régime commun de TVA en Europe. Notre
délégation a déjà exprimé, lors de sa
réunion du 18 mars 1997, de sérieuses réserves sur le
régime commun de TVA à l'occasion de l'examen du rapport
d'information de notre collègue Denis BADRÉ sur le sujet ainsi
que de sa proposition de résolution sur la proposition d'acte
communautaire E 785.
Sa proposition de résolution est actuellement en cours d'examen par la
Commission des Finances, M. Denis BADRÉ en ayant été
nommé rapporteur. Il reviendra à notre collègue de prendre
en compte cette proposition d'acte communautaire E 853 à l'occasion de
ses travaux en cours sur le régime définitif de TVA.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 853.
Proposition E 888
(Procédure écrite du 23 juillet 1997)
Ce texte vise à
modifier le règlement
n° 260/68 portant fixation des conditions et de la procédure
d'application de l'impôt établi au profit des Communautés
européennes
.
Il s'agit de l'impôt sur les traitements, salaires et émoluments
versés par les Communautés à leurs fonctionnaires et
à leurs agents.
La proposition E 888 tend à ajouter à la liste des personnes
assujetties à cet impôt les bénéficiaires de
certaines indemnités prévues en cas de cessation
définitive des fonctions.
Ce texte, de portée réduite, ne paraît pas de nature
à soulever d'objection.
La délégation a donc décidé de ne pas intervenir
à son sujet.
Proposition E 889
Com (97) 286 final
(Procédure écrite du 23 juillet 1997)
La proposition de décision E 889 tend à
autoriser les Pays-Bas à proroger une mesure dérogatoire
à la sixième directive
du 17 mai 1977
en
matière d'harmonisation des législations des Etats membres
relatives aux taxes sur le chiffre d'affaires
.
Cette mesure dérogatoire consiste à appliquer, dans le secteur de
la confection, un système de report de l'obligation du sous-traitant
d'acquitter la TVA sur l'entrepreneur principal. Appliquée depuis 1992,
cette mesure permet de lutter contre la fraude en matière de TVA dans un
secteur d'activité particulièrement sensible aux pratiques
frauduleuses.
La proposition E 889 vise à proroger cette mesure
dérogatoire jusqu'au 31 décembre 1999.
Ce texte, qui ne soulève pas de difficulté, n'aura d'incidence
fiscale qu'aux Pays-Bas. Il convient, par ailleurs, de rappeler que la
délégation a eu l'occasion d'examiner la demande formulée
par les Pays-Bas, tendant à proroger cette mesure (proposition
E 835) et qu'elle n'a pas souhaité intervenir à ce sujet.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 889.
5. Budget
Proposition E 833
(*(
*
) )
(Réunion de la délégation du 24 juin 1997)
Présentation du texte par M. Denis
BADRÉ :
M. Denis Badré
rappelle tout d'abord les conditions dans
lesquelles la délégation s'est penchée, dans le cadre de
l'article 88-4 de la Constitution, depuis trois ans, sur le budget
européen.
En 1995, l'avant-projet de budget général des Communautés
européennes n'a pas été transmis au Parlement et la
délégation s'en est émue.
En 1996, le projet a bien été transmis, mais avec un retard trop
important pour que le Parlement puisse en débattre. La
délégation s'est alors prononcée sur la base d'une autre
proposition communautaire portant sur la révision des perspectives
financières communautaires. La délégation, suivie par la
commission des finances, a pris position contre le projet
présenté par la Commission européenne qui, à ses
yeux, ne reflète pas un souci suffisant de rigueur budgétaire et
le Sénat a adopté une résolution insistant sur la
nécessité de procéder au niveau européen avec la
même exigence d'économie qu'au niveau national, à un moment
où les Etats devront faire des économies budgétaires
drastiques pour répondre aux exigences de la monnaie unique.
Cet avis a été entendu par le Gouvernement qui s'est
prononcé dans ce sens au " Conseil Budget " de l'Union
européenne ; et le projet définitif pour 1997 a finalement
répondu à l'exigence de rigueur souhaitée par le
Sénat.
M. Denis Badré indique que l'avant projet de budget
général des Communautés européennes pour 1998 fera
l'objet d'une première lecture par le " Conseil Budget " le
24 juillet 1997 ; s'il est à présent difficile d'adopter une
résolution, en revanche le Sénat pourra encore donner son avis
lors de la prochaine discussion budgétaire à l'occasion de
l'examen de la contribution française au budget communautaire pour 1998,
telle qu'elle résultera des décisions du Conseil et du Parlement
européen.
M. Denis Badré, rapporteur, indique que l'avant-projet s'insère
très en deçà du plafond des perspectives
financières pluriannuelles valables jusqu'en 1999 et s'inscrit dans le
prolongement du budget pour 1997. Les crédits de paiement atteignent un
montant de 84,727 milliards d'écus contre 82,365 milliards
d'écus en 1997, soit une progression de près de 3 %. En
crédits d'engagement, le projet de budget progresse de 2,43 %
atteignant 94,744 milliards d'écus. Le rapporteur trouve cette
progression excessive et estime qu'un budget en croissance nulle est possible.
M. Denis Badré explique que la bonne référence est non pas
le budget proposé l'année précédente, mais le
budget réellement réalisé, qui est de 3 à
4 milliards d'écus inférieur aux prévisions. Or, on
peut être d'autant plus exigeant à l'égard du budget
communautaire que les contraintes qui pèsent sur lui sont plus faibles
que celles qui pèsent sur les budgets nationaux. D'abord parce que son
équilibre est automatiquement assuré par les contributions des
Etats ; ensuite parce qu'il n'est pas soumis à la charge de la dette et
que les dépenses de personnel y occupent une plus faible place.
L'augmentation des crédits du budget européen, alors même
que l'on constate et déplore des gaspillages, ne peut que renforcer les
critiques des adversaires de la construction européenne. Si on veut
faire plus d'Europe, il faut aussi faire moins de budget, ce qui permettra
d'éviter que les pays contributeurs nets comme l'Allemagne, la France,
l'Italie ou les Pays-Bas ne soient conduits, un jour ou l'autre, à se
révolter contre les pays qui profitent de ces gaspillages.
M. Denis Badré indique que, sur les 84,727 milliards d'écus
envisagés par la Commission, 40,937 milliards seront
consacrés à la politique agricole commune (PAC), en progression
de 0,45 % par rapport à 1997. Ces crédits pourront
être réduits car il existe des marges importantes du fait de la
diminuation de la différence entre les prix agricoles européens
et les prix mondiaux. Le rapporteur indique, à titre d'exemple, que les
conséquences budgétaires (environ 2,5 milliards
d'écus) de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ont pu
être entièrement financées dans le cadre de la PAC.
Les actions structurelles progressent de 6,30 % par rapport à 1997
et atteignent 33,461 milliards d'écus. Sur ce poste, M. Denis
Badré, rapporteur, exprime de vives réserves alors que se
prépare le prochain élargissement de l'Union européenne.
Il s'étonne notamment du fait que, dans ce domaine, l'Europe prône
le principe d'additionnalité. Les crédits qui devront être
préservés en priorité sont ceux qui, fortement
créateurs d'emplois, sont consacrés aux grands travaux
d'investissement (comme les ports, les aéroports ou les grandes voies de
communication). Ces investissements renforcent en outre l'unité
géographique de l'Europe.
La progression de 0,5 % des crédits des politiques internes (de
5,6 milliards d'écus en 1997 à 5,629 milliards
d'écus) est tellement symbolique qu'elle pourra être
limitée à 0 %, d'autant que l'examen détaillé
des politiques concernées (comme l'environnement ou la recherche) laisse
à penser que des économies importantes pourront être
réalisées sur la plupart des postes budgétaires.
Au regard des dépenses de fonctionnement, qui ne progressent que de
1,12 %, le rapporteur estime qu'il est inutile d'entrer dans une
polémique à ce sujet, malgré l'ampleur des crédits
en cause qui atteindront la somme de 4,331 milliards d'écus pour
les seuls services de la Commission européenne.
M. Michel Caldaguès
, rejoignant l'analyse du rapporteur, a
estimé qu'il serait en effet paradoxal que le budget communautaire
augmente plus vite que l'inflation alors que les critères de
convergence, qui sont imposés par le traité, obligent les Etats
à une politique de restriction budgétaire très rigoureuse
et que la contribution des Etats membres constitue un poste budgétaire
pour chacun d'entre eux.
M. Pierre Fauchon
a estimé, comme le rapporteur, que l'Europe se
fourvoyait trop souvent dans un saupoudrage des crédits des fonds
structurels, finançant des projets qui ne sont pas à
l'échelon d'une politique européenne, ni même parfois d'une
politique nationale, mais devraient relever d'actions locales ; il a
également interrogé le rapporteur sur le bien-fondé du
maintien du versement de compensations en matière de politique agricole
commune alors que les cours mondiaux se sont rapprochés des prix
européens.
Mme Marie-Madeleine Dieulangard
s'est interrogée, comme le
rapporteur et M. Pierre Fauchon, sur la dispersion des crédits des
fonds structurels, notamment au titre de l'objectif 2, ainsi que sur les
conditions de leur progression en cours de programmation pluriannuelle ; elle a
également souhaité que la délégation se penche sur
les conditions de répartition des crédits du fonds social
européen (FSE).
Mme Danièle Pourtaud
, partageant les préoccupations du
rapporteur au regard de la nécessaire maîtrise du budget
communautaire et de l'intérêt des crédits affectés
aux grands travaux européens, a interrogé M. Denis Badré
sur la possibilité, pour l'Union européenne, d'emprunter sur les
marchés financiers afin de financer de grands projets européens
d'investissement. Par ailleurs, Mme Danièle Pourtaud s'est
étonnée que l'on critique le principe d'additionnalité qui
s'applique constamment en France pour la coopération entre l'Etat et les
collectivités territoriales.
M. Christian de La Malène
a de son côté
approuvé le souci du rapporteur de réduire le budget
communautaire ; l'augmentation du budget ne pourrait être acceptable que
si la Commission proposait de mener des actions nouvelles et
supplémentaires par rapport à ce qu'elle fait actuellement ; il
n'est par conséquent pas satisfaisant de répondre à ses
demandes permanentes de saturation des marges budgétaires.
Répondant aux différents intervenants,
M. Denis
Badré
a insisté sur la nécessité d'imposer
à la Commission européenne une réduction des marges
budgétaires qu'elle demande, ce qui permettrait de diminuer d'autant le
déficit des budgets nationaux à un moment où les finances
publiques sont soumises à de fortes pressions pour rester dans les
limites des critères du traité.
Sur la question des fonds structurels, M. Denis Badré a insisté
sur l'importance du principe de subsidiarité et du choix entre
l'additionnalité et la subsidiarité. Il a souligné
l'importance des crédits inscrits au budget communautaire et non
dépensés dans le domaine des grands projets ; il a enfin
évoqué la nécessité de réfléchir
à la responsabilité qu'a chaque Etat en matière de
cohésion économique et sociale. Et, évoquant les
conséquences du prochain élargissement, il s'est demandé
si la France ne serait pas amenée reprendre à sa charge une
partie des actions budgétaires qui sont actuellement menées dans
le cadre européen.
Un débat s'est alors engagé sur les risques d'une
éventuelle remise en cause de l'attribution de fonds provenant de
l'Union européenne aux départements et territoires d'outre-mer
dans la perspective de l'élargissement de l'Union européenne.
M. Daniel Millaud
a rappelé que, pour le territoire de la
Polynésie française, les pertes de recettes douanières sur
les Etats de l'Union européenne correspondaient à près de
cinq fois les ressources reçues du fonds européen de
développement (FED).
M. Pierre Lagourgue
, quoique comprenant la réflexion d'ensemble
du rapporteur, a manifesté la crainte que les départements
d'outre-mer ne perdent le bénéfice des aides structurelles sans
que l'Etat français ne vienne compenser ces pertes de ressources. Il a
notamment donné l'exemple du fonds d'intervention pour les
départements d'outre-mer (FIDOM), dont la dotation a été
presque totalement supprimée en cinq ans. Il a ajouté que, l'Etat
n'ayant pas respecté son engagement de financement de sa part dans les
dépenses d'intervention, les collectivités locales et la
Communauté avaient été obligées de compenser cette
défection ; on peut ainsi craindre qu'un désengagement
européen ne soit pas réellement compensé par un
réengagement de l'Etat, auquel cas les départements d'outre-mer
seraient perdants.
M. Denis Badré
a souhaité que l'on engage, dès
à présent, une réflexion sérieuse sur cette
question afin que le Gouvernement et les départements d'outre-mer ne
soient pas pris de court par des évolutions qui sont loin d'être
hypothétiques.
Proposition E 910
Com(97) 343 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Ce texte tend à
modifier le règlement
n° 1552/89 du Conseil
portant application de la décision 94/728
du Conseil relative au système des ressources propres des
Communautés.
Ces ressources propres, au moyen desquelles le budget communautaire est
financé, sont prélevées par les Etats membres, puis
rétrocédées ou transférées à la
Communauté. En conséquence, chaque Etat membre est tenu de
prendre toute mesure pour que la constatation, la comptabilisation, le
recouvrement et la mise à disposition de ces ressources soient
assurés dans les meilleures conditions.
La gestion du mécanisme de perception des ressources propres
présentant certaines faiblesses, la proposition E 910 tend à y
remédier sur deux points concernant, d'une part, les conditions de
constatation des ressources propres et, d'autre part, la procédure de
mise en non-valeur de celles-ci.
1 - Conditions de constatation des ressources propres
Les dispositions actuelles ne prévoient rien pour le cas où la
constatation des ressources propres est rendue impossible du fait d'une erreur
des autorités douanières de l'Etat membre chargé de les
constater. Il en est ainsi, par exemple, lorsque, à cause d'une erreur
de l'administration, la communication du montant des droits au redevable n'est
pas effectuée dans le délai de trois ans prévu à
cet effet par le Code des douanes communautaires.
La proposition E 910 tend à instaurer un nouveau dispositif
destiné à responsabiliser financièrement les Etats membres
à l'occasion de la mission de recouvrement des ressources propres qui
leur incombe.
Il consiste, pour les Etats membres, à procéder à une
inscription ad hoc dans la comptabilité des ressources propres, avec
dispense de communication au redevable des droits dont le montant ne peut
être recouvré du fait d'une erreur de l'autorité
douanière. L'Etat membre supporterait la responsabilité
financière des erreurs administratives portant sur un montant
supérieur à 2 000 Ecus en mettant à disposition de la
Communauté, au titre des ressources propres recouvrées, un
montant équivalent.
2 - Procédure de mise en non-valeur des ressources propres
La procédure de mise en non-valeur dispense les Etats membres de mettre
à disposition de la Commission les montants qui s'avèrent
irrécouvrables, soit pour des raisons de force majeure, soit pour des
raisons qui ne leur sont pas imputables.
Toutefois, dans un souci d'équité, la Commission est
informée des motifs du non-recouvrement afin d'apprécier la
diligence des Etats membres dans le recouvrement des créances.
La proposition E 910 propose d'apporter plusieurs modifications aux
dispositions en vigueur.
En particulier, il est envisagé d'ajouter une date butoir, pour
l'examen, par la Commission, des créances dont le recouvrement est
douteux, mais qui n'ont pas encore été formellement reconnues
comme irrécouvrables.
Par ailleurs, lorsque le montant des ressources propres en jeu
dépasserait 50 000 Ecus (au lieu de 10 000 Ecus actuellement), les Etats
membres devraient communiquer à la Commission les cas admis en
non-valeur ou non recouvrés dans les délais impartis, ainsi que
les motifs du non-recouvrement. Il appartiendrait alors à la Commission
d'apprécier si l'Etat a fait preuve d'une diligence suffisante pour
protéger les intérêts financiers de la Communauté.
Dans la négative, la Commission demanderait à l'Etat de mettre
à sa disposition le montant en cause.
*
* *
Ce texte devrait conduire les Etats membres à faire
preuve d'une plus grande rigueur dans le recouvrement des ressources propres
des Communautés puisqu'il introduit le principe d'une responsabilisation
financière.
Le Gouvernement y est favorable, même s'il souhaite que certains
aménagements rédactionnels lui soient apportés afin de
lever toute ambiguïté. Il souligne que les douanes
françaises font preuve de beaucoup de diligence dans le recouvrement des
ressources propres ce qui n'est pas toujours le cas de leurs homologues
européens.
La délégation a donc décidé de ne pas intervenir
sur la proposition E 910.
6. Marché intérieur
Proposition E 872
Com(97) 252 final
(Procédure écrite du 23 juillet 1997)
Ce texte tend à modifier le règlement (CEE)
n° 3330/91 du Conseil relatif
aux statistiques des échanges
de biens entre Etats membres
.
Depuis 1993, la plupart des formalités préalables aux mouvements
de marchandises ont été supprimées au sein de l'Union
européenne. Un nouveau système de suivi des échanges
intra-communautaires a donc été mis en place au niveau
européen. Ce système, baptisé INTRASTAT, fixe les
règles pour la collecte et l'établissement des statistiques des
échanges de biens entre Etats membres.
Les entreprises doivent adresser, chaque mois, à l'administration une
déclaration statistique pour permettre d'établir la balance
commerciale et, chaque trimestre, un état récapitulatif de leurs
livraisons intra-communautaires par client pour alimenter une base fiscale de
recoupement permettant de détecter la fraude à l'acquittement de
la TVA.
La France a opté pour une déclaration unique dite
déclaration d'échanges de biens qui a permis de maintenir, du
fait de sa nature fiscale, des données statistiques de qualité et
de réduire les formalités pour les entreprises.
En France, ce nouveau système fonctionne d'une façon jugée
satisfaisante, ce qui n'est pas le cas pour certains autres Etats membres dont
le système pêche tant en termes de délais de mise à
disposition des résultats que de qualité des données
recueillies. Toutefois, des progrès ont été
constatés dans tous les pays et il est encore trop tôt, compte
tenu du changement important qu'il a introduit, pour dresser, quatre ans
après sa mise en place, un bilan du système INTRASTAT.
En février 1996, le Conseil des ministres de l'Union Européenne a
décidé de lancer une action de simplification de la
législation relative au marché intérieur baptisée
SLIM (Simpler legislation for internal market). Quatre secteurs pilotes ont
été retenus pour mener cette action, le système INTRASTAT
en faisant partie.
La Commission a remis, à la fin de l'année 1996, ses propositions
de simplification concernant INTRASTAT. Celles-ci consistent en :
- la suppression de certaines informations actuellement recensées dans
le cadre d'INTRASTAT,
- la création d'une nomenclature spécifique aux échanges
intra-communautaires, différente de celle utilisée dans le cadre
des échanges avec les pays tiers. Celle-ci serait bâtie sur le
système harmonisé de l'Organisation mondiale des douanes et
pourrait comprendre des subdivisions pour tenir compte de besoins particuliers
(ce texte n'ayant pas, selon le Conseil d'Etat, un caractère
législatif, il n'a pas été transmis au Parlement dans le
cadre de l'article 88-4 de la Constitution) ;
- enfin, le rapport SLIM préconise des études destinées
à apprécier la faisabilité de réformes profondes
d'INTRASTAT, tendant à introduire dans le système des techniques
de sondage ou à ne collecter que les informations relatives à un
seul flux - les expéditions - les introductions d'un pays étant
alors reconstituées à partir des expéditions
recensées dans les autres Etats membres.
La proposition E 872 tend à réduire le nombre d'informations
collectées dans le
cadre d'INTRASTAT
. Ce texte
prévoit, en effet, de supprimer la possibilité, pour les Etats
membres, de mentionner dans INTRASTAT, les données concernant notamment
la région d'origine et celle de destination des marchandises, le
régime statistique et fiscal et, à compter de l'an 2000, le mode
de transport et les conditions de livraison.
Ces données, et en particulier celles relatives au mode de transport et
aux conditions de livraison, sont indispensables pour la balance commerciale,
la comptabilité nationale et la balance des paiements. Ce sont
également les seules avec celles qui retracent les régions
d'origine et de destination qui peuvent être actuellement
utilisées pour les statistiques de transport au sein de l'Union
européenne. L'abandon du recensement, par INTRASTAT, de ces
données, conduirait donc inévitablement à mettre en place
d'autres systèmes de collecte, qui pourraient être plus
contraignants pour les entreprises que le système actuel.
Enfin, les données relatives au régime statistique sont
indispensables pour rapprocher les informations statistiques (INTRASTAT) des
informations fiscales (déclarations de perception de TVA). Ces
données permettent à la France, qui a opté pour une
déclaration unique, d'isoler les livraisons devant être
intégrées dans la base fiscale de recoupement afin de
détecter la fraude à l'acquittement de la TVA.
Le Gouvernement français est donc très défavorable
à ce texte et entend s'opposer à son adoption lors de son examen
par le Conseil. Il est d'ailleurs opposé aux autres propositions
formulées par la Commission au sujet d'INTRASTAT, dans le cadre de
l'action de simplification SLIM.
Compte tenu de la détermination du Gouvernement français
à s'opposer à la proposition E 872, la
délégation a décidé de ne pas intervenir sur ce
texte.
Proposition E 887
Com(97) 257 final
(Réunion de la délégation du 30 septembre 1997)
Présentation du texte par M. René
Trégouët
La proposition de directive E 887 s'inscrit dans le cadre de l'ouverture
totale à la concurrence du secteur des télécommunications,
qui devrait être prochainement achevée. Ce texte tend
principalement à remplacer une directive adoptée par les
institutions communautaires en 1991.
La proposition concerne les équipements terminaux de
télécommunications et contient des dispositions relatives
à l'évaluation de la conformité de ces équipements,
aux exigences essentielles qu'ils doivent respecter et à la
réciprocité avec les pays tiers.
Cette proposition était réclamée par de nombreux Etats
membres. En effet, les procédures mises en oeuvre lors de l'adoption de
la précédente directive sur les équipements terminaux de
télécommunications paraissent désormais
dépassées, compte tenu de l'évolution très rapide
du secteur des télécommunications. L'élaboration de normes
se fait actuellement selon des procédures complexes et longues, alors
même que la durée de vie des terminaux de
télécommunications se réduit et que de nouveaux types de
réseaux et d'équipements de télécommunications
apparaissent.
Il est donc devenu évident pour la Commission européenne que les
délais d'établissement des mesures juridiques prévues par
les précédentes directives " entravaient
considérablement l'essor rapide du marché unique des
équipements terminaux de télécommunication ".
La Commission propose tout d'abord de simplifier les procédures
d'évaluation de la conformité des équipements. Le principe
de base serait la confiance dans les déclarations des fabricants et
l'introduction d'un système de responsabilité similaire à
celui prévu par une directive relative à la responsabilité
du fait des produits défectueux. Les produits de
télécommunications non conformes aux exigences essentielles en
vigueur seront ainsi considérés comme défectueux.
La Commission propose par ailleurs de définir de manière plus
souple les exigences essentielles applicables aux différentes
catégories d'équipement. Certaines exigences essentielles ont
vocation à s'appliquer à tous les équipements terminaux de
télécommunications ; il s'agit des exigences relatives à
la sécurité et à la compatibilité
électromagnétique. D'autres exigences peuvent être
appliquées à chaque type d'équipement terminal, notamment
pour tenir compte des éléments suivants : la protection de la
santé ; les caractéristiques spéciales pour les
personnes handicapées ; les caractéristiques spéciales
pour les services d'urgence et de sécurité ; enfin la protection
de la vie privée.
Selon la proposition de la Commission, les exigences essentielles
spécifiques à chaque type d'équipement seront
déterminées par la Commission assistée d'un comité
consultatif composé de représentants des Etats membres, dont les
avis ne lieront pas la Commission.
Enfin, dans l'exposé des motifs de la proposition de directive, la
Commission européenne évoque le problème de la
réciprocité avec les pays tiers. La simplification des
procédures européennes réduira de manière
importante les obstacles à l'entrée sur le marché
communautaire. En l'absence d'un système équivalent chez les
principaux partenaires commerciaux de l'Union, les fabricants européens
seront désavantagés par rapport à leurs homologues de ces
pays. La Commission européenne indique donc qu'elle " devra
examiner le degré de maturité des négociations sur les
accords de reconnaissance mutuelle ou l'équivalence de la
déréglementation appliquée pour les principaux partenaires
commerciaux de l'Union au moment où la directive sera
arrêtée. Un système d'agrément devrait être
maintenu si la portée de ces arrangements réciproques est
jugée insuffisante. L'adéquation de ceux-ci devra être
évaluée en tenant dûment compte de l'opinion des
fabricants, prestataires de services et utilisateurs européens ".
Les Etats membres sont aujourd'hui d'accord pour reconnaître la
nécessité d'une nouvelle directive sur les équipements
terminaux de télécommunications. Néanmoins, le texte
proposé par la Commission européenne pose des difficultés
sérieuses :
En premier lieu, l'assouplissement des exigences essentielles applicables aux
équipements que propose la Commission européenne pourrait
s'avérer lourd de conséquences. Ainsi, la directive actuellement
en vigueur mentionne l'exigence d'interfonctionnement du terminal avec le
réseau. Or, cette exigence n'est plus mentionnée dans la
proposition de directive qui nous est soumise. En l'absence du respect de cette
exigence, la communication pourrait être coupée ou de mauvaise
qualité.
Par ailleurs, la suppression de cette exigence pose un problème
spécifique pour la France. En effet, les échanges d'informations
entre un terminal et le réseau public nécessitent un courant de
ligne. Ce courant doit être régulé pour que le
système fonctionne convenablement. Or, en France, contrairement à
la situation qui prévaut dans les autres Etats européens, la
régulation de ce courant dépend du terminal et non du
réseau. Ainsi, si l'exigence essentielle d'interfonctionnement avec le
réseau disparaissait, la mise sur le marché d'équipements
non équipés de la fonction de régulation du courant
pourrait provoquer des interruptions de communications et des perturbations
diverses. Il faudrait alors modifier brutalement les caractéristiques du
réseau lui-même et cette évolution représenterait un
coût de plusieurs milliards de francs. France Telecom a entrepris une
adaptation de son réseau, mais celle-ci ne peut être que
très progressive.
Au stade actuel, il est difficile de dire si l'omission de l'exigence
d'interfonctionnement avec le réseau dans la proposition résulte
d'une rédaction trop rapide que les négociations permettront de
corriger, ou si la Commission européenne a
délibérément exclu cette exigence de la liste des
exigences qui peuvent être imposées aux équipements de
télécommunications. Quoi qu'il en soit, la réduction des
exigences essentielles applicables n'a fait l'objet d'aucune étude
préalable et n'est justifiée à aucun moment par la
Commission européenne dans l'exposé des motifs de sa proposition.
Elle ne peut donc être acceptée en l'état.
Par ailleurs, le texte prévoit que la Commission serait chargée
de définir les exigences essentielles applicables à chaque type
d'équipement et ne serait entourée, pour ce faire, que d'un
comité consultatif. Or, dans la directive actuelle, le comité qui
assiste la Commission a un rôle plus important dans la prise de certaines
décisions, puisqu'en cas de désaccord entre la Commission et le
comité, le dossier peut être soumis au Conseil des ministres. Il
paraît souhaitable que les représentants des Etats membres
puissent être associés étroitement aux décisions les
plus importantes dans cette matière. Un comité consultatif
paraît donc insuffisant ; il devrait être remplacé par un
comité réglementaire.
Enfin, la question de la réciprocité avec les pays tiers est
traitée de manière beaucoup trop désinvolte.
L'exposé des motifs ne contient que quelques lignes sur ce sujet et
aucun dispositif n'est prévu dans le corps de la directive pour
s'assurer du respect de cette réciprocité. Déjà, il
y a deux ans, lorsque j'ai déposé une proposition de
résolution sur plusieurs propositions communautaires relatives aux
télécommunications, j'avais insisté sur l'importance de la
réciprocité. Et le Sénat avait adopté une
résolution dans laquelle il s'inquiétait " de l'insuffisance
des propositions d'actes communautaires susvisées quant à
l'exigence que l'ouverture du marché européen à des
opérateurs de pays tiers soit compensée par un accès
comparable et effectif aux marchés de ces pays ". Le même
problème se pose à nouveau et il me semble indispensable
d'attirer l'attention du Gouvernement sur ce point. Dans l'avis qu'il a
adopté sur la proposition que nous examinons aujourd'hui, le CNPF s'est
déclaré préoccupé de l'absence de disposition
relative à la réciprocité dans le texte de la directive.
D'après les informations que j'ai reçues, la Commission
européenne devrait prochainement rédiger une nouvelle version de
sa proposition pour tenir compte des multiples critiques qui ont
été formulées par les Etats membres.
Dans ces conditions, mes chers collègues, je vous propose que notre
délégation adopte des conclusions qui seront transmises au
Gouvernement afin que les préoccupations que j'ai évoquées
devant vous soient pleinement prises en considération. Il me
paraît important que, par la suite, nous suivions le déroulement
des négociations afin de pouvoir intervenir par une proposition de
résolution si cela s'avérait nécessaire.
La délégation a alors adopté les conclusions
proposées par M. René Trégouët
(voir texte
ci-après).
CONCLUSIONS ADOPTEES PAR LA DELEGATION
La délégation du Sénat pour l'Union
européenne,
Vu la proposition d'acte communautaire E 887,
Considérant que la Commission européenne propose de faciliter la
mise sur le marché des équipements terminaux de
télécommunications en simplifiant les procédures
d'évaluation de conformité et en définissant de
manière plus souple les exigences essentielles applicables à ces
équipements,
Considérant que l'absence dans la proposition de directive de l'exigence
d'interfonctionnement du terminal avec le réseau public pourrait
être lourde de conséquences, alors même qu'elle ne fait
l'objet d'aucune justification dans l'exposé des motifs de la
proposition,
Considérant que la détermination des exigences essentielles
applicables aux équipements terminaux ne saurait être
laissée à l'appréciation de la seule Commission
européenne,
Considérant enfin que la simplification des procédures
applicables pour la mise sur le marché des équipements terminaux
de télécommunications facilitera l'accès au marché
communautaire des producteurs des pays tiers,
Demande au Gouvernement
:
·
de veiller à ce que les exigences essentielles applicables
aux équipements terminaux de télécommunications soient
définies de façon suffisamment exigeante pour éviter toute
possibilité de dysfonctionnement pour les usagers ;
· d'obtenir la mise en place d'un comité réglementaire
chargé d'assister la Commission européenne dans la
détermination des exigences essentielles applicables aux
équipements terminaux de télécommunications ;
· de veiller à ce qu'une clause de réciprocité
à l'égard des pays tiers soit introduite dans le texte de la
directive ;
· de transmettre à la délégation toute nouvelle
proposition de rédaction que pourrait formuler la Commission
européenne au cours des prochains mois.
Proposition E 893
Com(97) 71 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Ce texte tend à
modifier la directive 93/6/CEE du
Conseil sur l'adéquation des fonds propres des entreprises
d'investissement et des établissements de crédit.
La directive précitée établit, pour les entreprises qui
fournissent des services d'investissement, une méthode
standardisée pour le calcul des exigences de capital afférentes
aux risques de marché.
La proposition E 893 vise à amender cette directive en vue, d'une part,
d'autoriser les entreprises concernées à utiliser, pour le calcul
des risques de marché, leurs modèles internes de gestion et,
d'autre part, de prévoir une couverture en capital adéquate pour
les risques inhérents aux activités sur les matières
premières et les instruments dérivés sur ces
matières premières.
1. Méthode de calcul des exigences de capital afférentes aux
risques de marché
La proposition E 893 prévoit d'introduire, à côté de
la méthode standardisée pour le calcul des exigences de capital
afférentes aux risques du marché, l'utilisation de modèles
internes élaborés par les établissements de crédit
et les entreprises d'investissement. Ces modèles internes de gestion
sont, en effet, considérés comme des instruments plus fins et
mieux adaptés à chaque type de risque.
Les entreprises et établissements concernés pourront y avoir
recours après en avoir été autorisés par les
autorités nationales compétentes pour exercer le contrôle
prudentiel (la Commission bancaire pour la France), cette autorisation pouvant
leur être retirée dès lors que leur modèle de
gestion ne satisferait plus aux critères qualitatifs fixés, ne
reposerait pas sur des principes sains ou encore ne serait pas appliqué
de façon intègre.
Les banques françaises sont très favorables à la
reconnaissance des modèles internes de gestion au motif qu'ils
permettent un calcul de risque plus précis. Cette nouveauté
devrait, par ailleurs, entraîner des économies de fonctionnement,
les banques utilisant actuellement en parallèle la méthode
standardisée et leurs modèles internes.
2. Prise en compte des risques liés aux transactions sur les
matières premières et les instruments qui en sont
dérivés
La proposition E 893 tend à instaurer une couverture en capital
adéquate pour les risques inhérents aux activités sur les
matières premières et les instruments dérivés sur
les matières premières. Ces transactions comportant des risques
importants, une couverture en capital adaptée s'impose pour
protéger les intérêts des déposants et des
investisseurs.
Il est donc proposé d'introduire dans la directive 93/6/CEE une nouvelle
annexe fixant les méthodes à appliquer pour le calcul du risque
de marché sur les positions sur les matières premières et
les instruments dérivés. Cette nouvelle exigence n'aura que peu
de conséquences pour les établissements français qui ont
une activité très réduite sur le marché des
matières premières.
*
* *
Compte tenu des éléments qui
précèdent, la proposition E 893 recueille le soutien des
établissements bancaires français et le Gouvernement
français y est favorable.
Il convient, par ailleurs, de souligner que les modifications prévues
par ce texte s'inspirent largement des travaux menés par le
Comité de Bâle sur les risques de marché, travaux qui ont
abouti à une proposition qui entrera en vigueur le
1
er
janvier 1998. La proposition E 893 permettra ainsi
d'instituer, dans l'Union, un cadre réglementaire équivalent
à celui mis en place, dans un contexte international plus large, par le
Comité de Bâle.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 893.
Proposition E 904
Com(97) 264 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Il s'agit d'une proposition de directive portant sur
l'harmonisation des principales dispositions applicables à
l'assurance-crédit à l'exportation pour les opérations
bénéficiant d'une couverture à moyen et à long
terme
.
L'assurance-crédit fait partie des instruments les plus utilisés
par les Etats membres pour promouvoir les exportations. En garantissant leurs
entreprises nationales contre les risques de non-paiement de leurs
débiteurs, les Etats incitent ainsi leurs exportateurs à
participer à des opérations commerciales ou industrielles qui
présentent pour eux de forts aléas. L'assurance-crédit est
ainsi utilisée par les Gouvernements comme un instrument de politique
étrangère guidant la politique d'exportation de leurs
opérateurs économiques. Il constitue, néanmoins, un
instrument très coûteux pour les budgets nationaux.
A défaut d'harmonisation des législations, chaque Etat membre
possède actuellement un système d'assurance-crédit
à l'exportation qui lui est propre, les modalités de la garantie,
les primes facturées et les politiques de couverture présentant,
d'un pays à l'autre, des différences sensibles.
Un accord vient d'intervenir, dans le cadre de l'OCDE, en vue de faire
converger les taux de primes applicables aux différents systèmes
d'assurance-crédit à l'exportation. Toutefois, une harmonisation
communautaire n'en reste pas moins nécessaire pour réduire les
distorsions de concurrence entre entreprises de la Communauté
lorsqu'elles concourent à l'obtention de marchés
extra-communautaires.
Une première tentative d'harmonisation des législations des Etats
membres a échoué en 1994, le Conseil ayant jugé que la
proposition de directive de la Commission n'offrait pas assez de souplesse,
notamment dans la prise en compte de la concurrence extra-communautaire.
La proposition de directive E 904 n'est présentée par la
Commission que comme une première étape dans l'harmonisation des
systèmes d'assurance-crédit à l'exportation tendant
à limiter les distorsions de concurrence et à introduire une
certaine transparence dans ce domaine.
Ce texte
vise à fixer des principes communs concernant les
éléments constitutifs des garanties
, tels que, notamment, la
portée de la garantie (risques couverts, quotité garantie, etc.),
les faits générateurs de sinistre, les cas d'exclusion de la
garantie, les modalités d'indemnisation des sinistres ainsi que les
facteurs intervenant dans le calcul de la prime (durée du risque,
assiette de la garantie, statut du débiteur, etc.) et les
modalités du paiement de celle-ci.
La proposition de directive E 904 introduit une certaine
souplesse dans son
dispositif afin de permettre en particulier aux assureurs-crédit de la
Communauté de s'aligner sur la concurrence internationale.
Pour ce faire, le texte offre aux assureurs la faculté de déroger
à ses dispositions, pourvu qu'ils en informent la Commission et les
autres assureurs et que les modifications apportées à la
qualité de la garantie octroyée soient reflétées
dans les primes facturées.
Dans un souci de transparence, tout assureur devra, par ailleurs adresser
chaque année à la Commission et à ses confrères un
rapport rétrospectif de l'activité qu'il a exercée au
cours de l'année écoulée ainsi qu'un rapport exposant la
politique de couverture qu'il compte pratiquer au cours de l'année
à venir.
Ce dispositif est destiné à être complété par
les lignes directrices arrêtées dans le cadre de l'OCDE en vue, en
particulier, de faire converger les taux de primes applicables aux
différents systèmes d'assurance.
Le Gouvernement français n'a pas encore arrêté sa position
sur ce texte, mais paraît le considérer comme acceptable. Il
craint, toutefois, que les obligations de notification imposées aux
assureurs pour des motifs de transparence ne soient trop lourdes à
gérer et placent ces derniers dans des situations moins favorables que
leurs concurrents extra-communautaires. Il souligne, par ailleurs, que
l'obligation pour chaque assureur, de communiquer annuellement la politique de
couverture qu'il entend mener à l'égard de chaque pays tiers
expose les Etats membres à des situations diplomatiques inconfortables.
Cette obligation irait, au demeurant, au-delà de celles qui devraient
être imposées aux assureurs dans le cadre de l'OCDE.
Le Gouvernement entend donc obtenir un allégement des obligations
prévues par le texte au titre de la transparence, en raison, en
particulier, du risque de non-respect de la confidentialité des
informations transmises alors que les mécanismes de soutien à
l'exportation opèrent dans un milieu très concurrentiel.
Compte tenu des éléments qui précèdent, la
délégation a décidé de ne pas intervenir sur la
proposition E 904.
Proposition E 905
Com(97) 313 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Cette proposition de règlement a pour objectif de
rendre disponibles, au niveau de l'Union européenne, des statistiques
harmonisées sur l'évolution à court terme des entreprises
européennes.
Elle devrait se substituer aux directives de 1972 et 1978 qui organisent
actuellement la transmission de données pour l'établissement de
statistiques conjoncturelles par les Etats membres à EUROSTAT,
l'organisme responsable au niveau européen de l'établissement des
statistiques.
L'objet de ce texte est l'organisation de statistiques communautaires
concernant l'évolution conjoncturelle à court terme du cycle
économique. Il prévoit le suivi de l'évolution à
court terme de la production et de la demande, des facteurs de production et
des prix à la production. Son champ d'application s'étend aux
industries extractives et manufacturières, à
l'électricité, gaz et eau, à la construction, au commerce,
aux hôtels et restaurants, aux transports et aux communications, aux
activités financières, à l'immobilier, aux services aux
entreprises, à l'éducation, à la santé et à
l'action sociale, aux services collectifs et personnels.
La proposition de règlement fixe les normes, règles et
définitions indispensables à l'établissement de
statistiques comparables pour l'Union, sans imposer de méthode de
collecte spécifique. Il appartiendra donc à chaque Etat membre de
choisir le mode de collecte (enquêtes statistiques, données
administratives) pourvu qu'il réponde au principe de la plus grande
simplification administrative possible et que les statistiques ainsi
élaborées satisfassent à certaines normes de
qualité.
Ces données supplémentaires seront fournies à une
fréquence mensuelle ou trimestrielle par les Etats qui devront, par
ailleurs, apporter plusieurs changements de normes et de définitions
concernant les variables nécessaires à l'établissement des
statistiques.
Des périodes transitoires et des dérogations aux dispositions de
la proposition de règlement sont prévues pour le cas où
elles imposeraient d'apporter aux systèmes statistiques nationaux des
adaptations majeures.
Si ce texte tend à renforcer les obligations incombant
déjà aux Etats membres et aux entreprises de l'Union en
matière de communication de données statistiques,
l'établissement d'indicateurs à court terme devrait aider
à la définition et au suivi des politiques communautaires dans
tous les domaines et, en particulier, dans celui de la politique
monétaire à la veille de l'introduction de la monnaie unique. Il
devrait améliorer de façon significative la qualité de
l'information statistique de tous les utilisateurs : Etats, Commission,
Institut monétaire européen, mais aussi les entreprises qui
disposeront d'éléments plus fiables sur leurs activités et
performances par rapport à leurs concurrents sur le marché tant
national qu'international.
En France, les sources qui seront mobilisées pour satisfaire aux futures
obligations existent déjà pour la plupart. Les principales sont :
les enquêtes de production, les enquêtes sur les prix à la
production, l'enquête sur l'activité et les conditions d'emploi de
la main-d'oeuvre (ACEMO), l'exploitation statistique des déclarations
mensuelles et trimestrielles de chiffres d'affaires faites par les entreprises
à la Direction générale des impôts, l'exploitation
statistique des déclarations des employeurs aux URSSAF.
Par rapport au dispositif actuel de statistiques conjoncturelles, le nouveau
règlement prévoit un certain nombre d'améliorations du
point de vue des délais de production et de la finesse des observations.
Le contenu du règlement en termes de variables est assez proche de
l'information fournie habituellement par le système statistique
français. Les seules variables nouvelles sont le chiffre d'affaires
à l'exportation, les entrées de commandes, les prix à la
production pour les exportations.
Les projets en cours destinés à refondre l'enquête ACEMO et
le traitement des déclarations de chiffres d'affaires devraient
permettre de satisfaire à la plupart des demandes d'amélioration
des délais et de la finesse des observations d'ici la fin de la
période pendant laquelle des dérogations pourront être
obtenues.
Toutefois, un effort particulier devrait être fait pour la production de
deux nouvelles variables : les entrées de commandes et les prix à
la production des produits exportés. Les fédérations
industrielles consultées sont très favorables à
l'observation des commandes et leur coopération à cette
innovation devrait être obtenue sans difficulté. L'observation des
prix à la production des produits exportés pourrait être
obtenue par un enrichissement de l'enquête " prix de vente à
la production " qui ne concerne actuellement que les produits
destinés au marché intérieur. Sur ce point, la
coopération des entreprises paraît plus incertaine.
*
* *
Ce projet de règlement est inspiré des
meilleures pratiques au niveau international pour chacun des indicateurs. Il
devrait donc améliorer considérablement la qualité des
statistiques conjoncturelles disponibles pour l'Union et permettre ainsi un
suivi de la conjoncture rapide et assez complet, au niveau de chaque Etat
membre comme au niveau européen.
Le Gouvernement français est donc favorable à ce texte qui ne
devrait pas entraîner de modifications substantielles du système
statistique national. Le Gouvernement a d'ailleurs l'intention de demander
à ce que ce texte prévoie l'introduction de variables
obligatoires supplémentaires pour le secteur du commerce de gros et des
services étant donné leur importance dans le cycle conjoncturel.
La délégation a donc décidé de ne pas intervenir
sur la proposition E 905.
Proposition E 911
Com(97) 275 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Ce texte vise à modifier le règlement (CEE)
n° 3330/91 du Conseil relatif aux
statistiques des échanges de
biens entre Etats membres, en ce qui concerne la nomenclature des produits
.
Depuis la suppression en 1993 de la plupart des formalités
préalables aux mouvements de marchandises au sein de l'Union
européenne, un nouveau système de suivi des échanges
intra-communautaires baptisé INTRASTAT a été mis en place
au niveau européen. Ce système fixe les règles pour la
collecte et l'établissement des statistiques des échanges de
biens entre Etats membres.
Les entreprises doivent adresser à l'administration une
déclaration statistique mensuelle destinée à
établir la balance commerciale ainsi qu'un état
récapitulatif trimestriel de leurs livraisons intra-communautaires par
client pour alimenter une base fiscale de recoupement permettant de
détecter la fraude à l'acquittement de la TVA.
La France a opté pour une déclaration unique dite
déclaration d'échanges de biens qui a permis de maintenir, du
fait de sa nature fiscale, des données statistiques de qualité et
de réduire les formalités pour les entreprises.
En février 1996, le Conseil des ministres a décidé de
lancer une action de simplification de la législation relative au
marché intérieur baptisée SLIM (Simpler legislation for
internal market) dans quatre secteurs pilotes, dont le système INTRASTAT.
La Commission a proposé, en particulier, au titre de ces
simplifications :
- d'une part de supprimer certaines informations actuellement recensées
dans le cadre d'INTRASTAT. Ce fut l'objet de la proposition de règlement
qui a été examinée par la délégation en
juillet dernier (proposition E 872). Notre délégation, tout en
soulignant les dangers et inconvénients de ce texte, a alors
décidé de ne pas intervenir compte tenu de la
détermination du Gouvernement français à s'opposer
à son adoption ;
- d'autre part,
de créer une nomenclature spécifique aux
échanges intra-communautaires, différente de celle
utilisée dans le cadre des échanges avec les pays-tiers
.
C'est l'objet de la proposition de règlement E 911 qui prévoit
que cette nomenclature serait constituée par :
- l'ensemble des positions et sous-positions du système harmonisé
de l'Organisation mondiale des douanes ;
- certaines sous-positions de la nomenclature combinée (jugées
essentielles en matière d'information statistique).
Elle serait par conséquent moins détaillée que l'actuelle
nomenclature combinée.
L'initiative communautaire SLIM-INTRASTAT a été lancée
dans le souci d'alléger la charge des entreprises en simplifiant leur
tâche en matière d'information statistique. Or, les milieux
professionnels sont opposés pour deux raisons à la proposition de
règlement E 911 :
- d'une part, ils estiment être de l'intérêt des
différentes parties prenantes de maintenir une nomenclature unique pour
l'intra et l'extra-communautaire, pour des aspects de rationalisation
évidents. Deux nomenclatures distinctes engendreraient, paradoxalement,
un alourdissement de la charge des entreprises ;
- d'autre part, l'utilisation d'une nouvelle nomenclature trop
agrégée dans les déclarations statistiques INTRASTAT
serait source pour les entreprises d'une baisse de qualité dans la
connaissance de leurs marchés. Ceci est notamment vrai pour les PME qui,
contrairement aux grandes entreprises, ne possèdent pas les mêmes
facilités d'accès aux informations économiques, et ont par
ailleurs le marché européen comme premier marché
d'exportation. En outre, afin de pallier cette baisse de qualité de
l'information statistique issue du système INTRASTAT, de nombreuses
entreprises se verraient dans l'obligation de faire appel à des
études de marché privées aux coûts substantiels, ce
qui engendrerait également un alourdissement de leurs charges.
Il convient de souligner, de surcroît, que la proposition de
règlement E 911 prévoit que cette nouvelle nomenclature serait
arrêtée par la Commission après consultation d'un groupe de
représentants des professionnels et des administrations. Ce dispositif
dessaisirait le " comité de la nomenclature combinée "
composé des représentants des quinze Etats membres, d'une
attribution qui devrait lui revenir.
Pour l'ensemble de ces raisons, le Gouvernement français est fortement
opposé à ce texte et l'a fait savoir, le 15 juillet 1997, lors de
la réunion du groupe des questions économiques du Conseil. Tous
les autres Etats, à l'exception de la Belgique et du Royaume-Uni,
soutiennent la même position. Les treize Etats ont souligné la
nécessité de conserver le principe d'une nomenclature unique pour
les échanges intra et extra-communautaires, d'autant qu'un groupe de
travail sur la simplification de la nomenclature combinée (tant à
l'intra qu'à l'extra-communautaire), créé dans le cadre de
l'initiative SLIM, doit prochainement rendre ses conclusions.
Le texte devrait être de nouveau examiné en groupe du Conseil le
mois prochain, la Commission n'ayant pas, pour le moment, amendé sa
proposition.
Compte tenu de la détermination du Gouvernement français
à s'opposer à ce texte très contestable, et de la position
quasi unanime des Etats membres sur ce point, la délégation n'a
pas jugé utile d'intervenir à son sujet.
7. Environnement
Proposition E 816
Com (97) 105 final
(Réunion de la délégation du 23 septembre 1997)
Présentation du texte par M. Lucien Lanier
La proposition d'acte communautaire E 816 concerne
la mise en
décharge des déchets
.
Il apparaît impératif d'élaborer une véritable
politique communautaire de gestion des déchets pour faire face à
l'augmentation continue du volume des déchets produits au sein de
l'Union et pour harmoniser des législations nationales encore trop
différentes. Progressivement élaborée depuis 1975, la
stratégie européenne a pour priorité absolue de
prévenir la production de déchets, en intégrant cette
préoccupation dès la conception et la fabrication des produits.
Elle a pour deuxième objectif celui de favoriser la valorisation des
déchets, par réutilisation des produits, recyclage des
matériaux et incinération avec récupération
d'énergie. Elle fixe enfin comme solution ultime l'élimination
finale du déchet par incinération pure et simple ou mise en
décharge, lorsque les étapes précédentes n'ont pas
été suffisantes.
Bien que couramment employée par les Etats membres en raison de son
faible coût, la mise en décharge est considérée
comme la plus mauvaise des solutions du point de vue écologique. Elle
doit donc être effectuée dans les meilleures conditions possibles,
lorsqu'elle est inévitable, compte tenu des atteintes à
l'environnement qu'elle provoque (émissions de gaz, pollution des sols
et des eaux, risques d'explosion...).
Une première proposition de directive organisant la mise en
décharge des déchets a été présentée
en 1995, mais n'a pas abouti à son adoption en raison de l'opposition du
Parlement européen à ce texte jugé encore trop permissif.
Prenant en compte ces critiques, la présente proposition organise la
mise en décharge autour de deux axes : d'une part, la définition
de normes strictes pour la mise en décharge, d'autre part, sa
facturation au coût réel en vertu de l'application du principe
pollueur-payeur.
S'agissant de la définition de normes sévères pour la mise
en décharge
,
je vous indique que sont visées une
diminution progressive du volume des déchets biodégradables
accueillis sur les sites de décharges jusqu'en 2010, l'obligation d'un
traitement préalable des déchets avant dépôt, et
l'interdiction absolue d'accueillir en décharge les produits les plus
dangereux -déchets liquides, explosifs, hospitaliers, ainsi que les
pneumatiques-. Je précise que ces différentes dispositions sont
compatibles avec les exigences de la législation française.
Il convient ensuite d'exposer les nouvelles règles imposées pour
la création de sites de décharges, désormais
spécialisées pour chaque catégorie de déchets
-dangereux, non dangereux et inertes-. Ces obligations portent notamment sur
les distances d'isolement des installations d'avec les zones
résidentielles ou agricoles, sur l'étanchéité du
site et sa clôture, et sur la récupération des gaz produits.
S'agissant des décharges déjà existantes, la poursuite de
leur exploitation sera subordonnée à la mise en oeuvre d'un plan
d'aménagement et de mise en conformité dans les cinq ans de
l'entrée en vigueur du présent texte, délai ramené
à deux ans pour les décharges destinées aux produits
dangereux.
Concernant la facturation de la mise en décharge, il sera demandé
aux Etats membres de veiller au strict respect d'une facturation au coût
réel, incluant, outre les frais d'aménagement et d'exploitation
du site, ceux relatifs à sa désaffection et sa remise en ordre
écologique.
En conclusion, j'insiste sur l'importance de ce texte qui sera soumis au
prochain Conseil des ministres de l'environnement le 16 octobre prochain en vue
de son adoption. Je précise que sa transposition au droit interne ne
semble pas poser de difficultés notables, la France disposant
déjà d'une législation, adoptée en 1992, parmi les
plus sévères d'Europe.
Toutefois, je souhaite que deux points particuliers soient
évoqués : d'une part, la définition des déchets
municipaux telle que proposée par la directive, d'autre part, la
détermination des distances d'isolement entre les sites de
décharges et les zones résidentielles ou agricoles.
S'agissant de la définition des déchets municipaux, une lecture
stricte du texte pourrait mettre à la charge des collectivités
locales le traitement des déchets provenant d'activités
industrielles, commerciales ou administratives. Or, la gestion des
déchets représente déjà une charge importante dans
le budget des collectivités locales et on évalue de 50 à
100 milliards de francs le coût de la mise en oeuvre de notre seule
législation nationale d'ici à l'an 2002. Il ne faudrait pas
qu'une interprétation trop restrictive du texte communautaire puisse
alourdir encore cette charge.
Le second point concerne les distances d'isolement des décharges que la
directive propose de porter à 500 mètres pour les
décharges ordinaires et 2 km pour les produits dangereux. Ces distances
sont non seulement importantes, notamment au regard du droit français
qui les fixe à 200 mètres, mais encore excessivement rigides car
elles ne permettent pas aux Etats membres de tenir compte des
spécificités géographiques, géologiques ou
climatiques, pour déterminer l'emplacement le plus adéquat pour
chaque décharge. En vertu du principe de subsidiarité, il serait
plus juste de se borner à l'exigence d'une distance raisonnable entre
les décharges et les zones résidentielles ou agricoles.
Je propose donc d'approuver globalement la proposition de directive mais
d'assortir son accord de conclusions visant à remédier à
ces deux inconvénients.
* *
*
A l'issue de cette présentation, un large débat
s'est ouvert auquel ont pris part
MM. Denis Badré, André
Rouvière, Christian de La Malène et Pierre Fauchon
.
A
MM. Denis Badré et Christian de La Malène
, qui
considéraient que ce texte, bien qu'essentiel, semblait excessivement
directif et laissait peu de place à l'application du principe de
subsidiarité,
M. Lucien Lanier
a fait valoir qu'en cette
matière, il était nécessaire d'imposer des règles
suffisamment strictes pour que l'ensemble des Etats membres s'y conforment. Il
a toutefois proposé que, pour attirer l'attention du Gouvernement sur
cet aspect des choses, il soit ajouté au texte proposé pour les
conclusions de la délégation un paragraphe mentionnant
expressément la reconnaissance du droit à la subsidiarité.
M. André Rouvière
, dans une perspective plus large de la
gestion globale des déchets, a souhaité connaître les
mesures communautaires prises en faveur de la politique de prévention de
la production de déchets et la limitation des mouvements de
déchets à travers l'Europe.
Le rapporteur a rappelé la création de
" l'éco-label " et la promotion des technologies propres,
ainsi que la règle européenne suivant laquelle les Etats membres
doivent organiser le traitement des déchets au plus près de leur
lieu de production. Il s'est par ailleurs déclaré très
favorable à la mise en oeuvre d'une politique communautaire de recherche
consacrée à la prévention et aux techniques de recyclage,
afin d'appréhender le problème le plus en amont possible,
suggestion approuvée par
M. Pierre Fauchon.
La délégation a ensuite approuvé les conclusions
proposées par son rapporteur, assorties d'une mention
particulière de l'affirmation du principe de subsidiarité en la
matière
(voir texte ci-après).
CONCLUSIONS ADOPTEES PAR LA DELEGATION
La délégation du Sénat pour l'Union
européenne :
Approuve la philosophie générale de la proposition
E 816 qui, rejoignant les objectifs de la loi n° 92-646 du 13 juillet
1992 relative à l'élimination des déchets, lui semble de
nature à assurer un haut niveau de protection de l'environnement sans
compromettre le fonctionnement du marché intérieur, en vue de
promouvoir un développement durable.
Considérant toutefois que la définition des " déchets
municipaux ", telle que proposée par le texte, inclut les
déchets produits par " les activités commerciales,
industrielles et administratives " ; qu'une telle définition risque
de faire porter aux collectivités locales des obligations
financières relatives à l'élimination de certains
déchets qui n'entrent pas dans leur domaine de compétence ; que
la charge financière du traitement des déchets et de la mise aux
normes des installations représente une part croissante des budgets des
collectivités locales ;
Demande au Gouvernement que lui soit substituée la définition
figurant dans la précédente position commune du Conseil, en date
du 6 octobre 1995, et portant sur les seuls " déchets
ménagers ainsi que d'autres déchets qui, de par leur nature ou
leur composition, sont assimilés aux déchets
ménagers ".
Considérant, en outre, que, dans son annexe 1, la présente
proposition impose le respect de distances minimales entre les sites de
décharges à créer et les zones résidentielles ou
agricoles, distances fixées à 500 mètres pour les
décharges municipales et 2 kilomètres pour les décharge de
déchets dangereux ;
Considérant que si le bien-fondé d'un éloignement minimal
est incontestable, les distances proposées sont élevées,
notamment pour l'implantation des décharges municipales ;
Rappelant qu'en application du principe de subsidiarité, il convient de
laisser aux Etats membres le choix des mesures nationales à mettre en
oeuvre pour atteindre l'objectif commun défini par les institutions
européennes ;
Souhaite que, tout en soulignant l'importance de l'isolement des sites de
décharge, il soit accordé aux Etats membres une marge de
manoeuvre plus large pour déterminer les distances qui répondent
le mieux aux caractéristiques locales des implantations.
Proposition E 823
Com (96) 511 final
(Réunions de la délégation des 23 et 30 septembre
1997)
Présentation du texte par M. Lucien Lanier, le 23
septembre 1997
La proposition d'acte communautaire E 823 (évaluation des incidences
de certains plans et programmes sur l'environnement)
porte sur l'adoption
d'une directive-cadre destinée à compléter la
législation communautaire sur les études d'impact
environnemental
.
Actuellement, une directive de février 1985, complétée en
mars 1997, prévoit qu'une évaluation des incidences sur
l'environnement doit être établie avant l'octroi d'une
autorisation pour les projets publics ou privés, qui par leur nature,
leur dimension ou leur localisation peuvent affecter les milieux naturels.
Cette évaluation est obligatoire pour les projets les plus polluants
-installation de raffineries, de centrales nucléaires, implantation
d'autoroutes, d'aéroports...- et facultative pour des projets moins
sensibles, par exemple dans le domaine agricole, industriel ou pour des travaux
d'infrastructure.
Pour l'heure, une telle évaluation n'est pas requise au cours de la
procédure d'adoption des plans et programmes d'aménagement du
territoire qui serviront, par la suite, de cadre pour les décisions
d'autorisation des différents projets. Le texte propose donc de
compléter la procédure existante en l'étendant à
ces plans et programmes qui prédéterminent les conditions dans
lesquelles les autorisations seront ultérieurement accordées.
A titre d'exemple, on peut citer l'implantation d'un lotissement qui est
effectivement préfixée par le POS alors que ce document de
planification ne doit pas, au regard du droit européen, faire l'objet
d'une évaluation environnementale.
Si le bien-fondé des principes ne semble pas contestable, le dispositif
proposé présente de nombreuses imperfections. Ainsi, le champ
d'application du texte n'est pas facile à cerner : sont visés,
globalement, les documents de planification locaux, ainsi que les plans
d'aménagement sectoriels dans les domaines des transports, de la gestion
des déchets ou des ressources hydriques, de l'industrie, des
télécommunications, du tourisme ou de l'énergie.
Il appartient librement à chaque Etat membre de répertorier les
documents nationaux concernés et de décider éventuellement
de s'exonérer de l'obligation d'évaluation lorsque l'impact
attendu sur l'environnement lui semble mineur.
Le même flou peut être observé dans l'exposé des
modalités pratiques de l'étude d'impact, qui doit aborder toutes
les incidences attendues du plan ou programme sur l'environnement dans des
termes " raisonnablement détaillés ", après
consultation des " organismes assumant des responsabilités
pertinentes en matière d'environnement ".
Si le choix d'une directive-cadre en la matière s'explique par les
grandes disparités existant entre les Etats membres, on ne peut se
féliciter qu'une aussi large place soit ici laissée à
l'application du principe de subsidiarité, car l'absence quasi-totale
d'obligation clairement impératives laisse à penser que cette
directive ne sera pas appliquée dans l'ensemble de l'Union. Il en
résultera une complexité accrue des procédures, sans le
bénéfice d'une situation harmonisée entre les Etats
membres. Aussi, pour un résultat similaire de sensibilisation des Etats
membres aux considérations environnementales, une simple recommandation
de la Commission serait préférable.
Par ailleurs, il convient de souligner l'un des seuls aspects contraignants du
texte qui impose des consultations transfrontières lorsqu'un document
d'aménagement risque de produire des effets sur les milieux naturels
d'un autre Etat membre que celui qui l'élabore. Cette disposition a pour
effet d'alourdir encore des procédures très complexes, alors que
le principe de la consultation transfrontière existe déjà
au niveau des projets publics et privés, en vertu de la directive de
1985, révisée en 1997. D'après la proposition soumise au
Sénat, la consultation peut être éventuellement
lancée à l'initiative de l'Etat membre riverain, ce qui risque de
bloquer considérablement l'élaboration de nombreux documents
d'aménagement.
En raison de tous ces éléments, je vous propose que, si le
principe de l'adoption d'une directive-cadre est maintenu, il convient à
tout le moins de remplacer ce dispositif de consultations
transfrontières par une simple obligation d'information entre les Etats
membres.
A l'issue de cette présentation,
MM. Denis Badré et James
Bordas
ont considéré, avec le rapporteur, que la proposition
aurait pour conséquence de compliquer à l'excès des
procédures d'urbanisme déjà complexes, entravant encore
davantage l'action des collectivités locales.
A
M. Christian de La Malène
, qui contestait le principe
même de l'intervention des institutions européennes dans
l'élaboration de documents d'aménagement du territoire national,
le rapporteur a indiqué que ce texte était fondé sur
l'article 130 R.2 du traité.
A
MM. Pierre Fauchon, Robert Badinter et Michel Caldaguès
qui
s'interrogeaient sur le point de savoir si ce texte avait pour objectif
d'établir des normes environnementales dans la perspective d'un
élargissement de l'Union aux Pays d'Europe Centrale et Orientale (PECO),
M. Lucien Lanier
a répondu qu'à son sens, ces
considérations n'avaient nullement présidé à la
présentation de cette proposition mais que la présentation, par
la Commission, d'une recommandation en cette matière pourrait être
utile à l'information des pays de l'Europe de l'Est.
La délégation a alors décidé de
reporter
l'adoption des conclusions à une séance ultérieure
.
*
* *
Adoption de conclusions sur le texte, le 30 septembre
1997
Je rappelle que, s'il convient d'approuver le principe d'une prise en compte
des considérations d'environnement dès le stade de
l'élaboration des documents d'aménagement du territoire, le
dispositif proposé par le texte n'est pas satisfaisant et qu'il aura
pour effet d'accroître la complexité des procédures
nationales sans qu'il en résulte une situation harmonisée entre
les Etats membres.
Considérant toutefois qu'un rejet pur et simple du projet de
directive-cadre pourrait laisser penser à l'indifférence du
Sénat aux préoccupations environnementales, je suggère que
la délégation adopte une proposition de résolution
refusant le texte E 823 en raison de ses imperfections, mais demandant
qu'une recommandation du Conseil puisse sensibiliser les Etats membres à
cette question et orienter leurs législations.
A l'issue de cette présentation, un large débat s'est ouvert sur
le point de savoir s'il était indispensable qu'une directive-cadre soit
adoptée en la matière, pour fixer des objectifs environnementaux
élevés, notamment en prévision de l'adhésion future
des PECO.
Comprenant les critiques avancées par le rapporteur à l'encontre
du texte soumis au Sénat, mais craignant qu'une simple recommandation ne
soit suivie d'aucun effet,
M. Pierre Fauchon
a souhaité que
la proposition de résolution demande l'intervention rapide d'une
directive contraignante imposant une discipline sérieuse à
l'ensemble des Etats membres, actuels et futurs, de l'Union.
A l'inverse,
M. Emmanuel Hamel
a considéré qu'une
recommandation lui semblait tout à fait suffisante et s'est
opposé à l'adoption d'une directive en cette matière.
M. Lucien Lanier
, approuvé par
M. Christian
de La Malène
, a souligné que sa proposition se
situait à mi-chemin de ces deux analyses extrêmes et qu'il
appartiendrait à la Commission de présenter ultérieurement
un autre texte, mieux préparé, si cela paraissait opportun.
M. Robert Badinter
a suivi l'opinion du rapporteur, mais a
souhaité qu'il apparaisse clairement que la proposition de
résolution en faveur d'une recommandation n'excluait pas qu'une autre
proposition de directive soit ultérieurement présentée.
Le président James Bordas a alors soumis la proposition de
résolution à la délégation.
Celle-ci en a
approuvé les termes et a chargé M. Lucien Lanier de la
déposer sur le bureau du Sénat
(voir texte ci-après).
PROPOSITION DE RESOLUTION
Le Sénat,
Vu la proposition de directive du Conseil relative à l'évaluation
des incidences de certains plans et programmes sur l'environnement,
Vu la directive 85/337/CEE relative à l'évaluation de certains
projets publics et privés sur l'environnement,
Considérant que la proposition d'acte communautaire E 823 a pour
but d'instituer une procédure d'évaluation des effets sur
l'environnement de certains plans et programmes, préalablement à
leur adoption ; que le champ d'application de ce texte est insuffisamment
précis pour que l'on puisse fixer avec exactitude la liste des documents
qui seraient concernés lors de son entrée en vigueur ; que
les études menées sur le plan national ne permettent pas encore
d'apprécier les conséquences pratiques de cette
proposition ;
Considérant que l'articulation de cette proposition avec d'autres textes
connexes, notamment les directives " EIE " 85/337/CEE
et
" Habitats " 92/43/CEE, n'est pas claire et que la présente
proposition risque, en l'état, d'accroître la complexité du
dispositif consacré à la préservation de
l'environnement ;
Considérant que les procédures d'évaluation sont trop peu
précisées pour permettre d'atteindre l'objectif d'unification
annoncé par le texte ;
Considérant que le principe d'une consultation transfrontière
lors de l'élaboration des plans et programmes d'aménagement du
territoire est d'une mise en oeuvre difficile ; que cette consultation qui
existe déjà au niveau des projets publics et privés, est
suffisante pour assurer l'association des Etats membres concernés ; que
la simple information des Etats riverains par l'Etat membre qui élabore
le document d'aménagement paraît préférable.
Demande au Gouvernement qu'il s'oppose à l'adoption, dans leur
rédaction actuelle, des propositions de la Commission, notamment en ce
qui concerne l'instauration de consultations transfrontières.
Considérant toutefois la pertinence d'une prise en compte des effets sur
l'environnement dès la conception des plans et programmes
d'aménagement du territoire,
Estime que, en l'état, l'adoption d'une recommandation par le Conseil
serait mieux en mesure de sensibiliser les Etats membres aux
préoccupations d'environnement ayant présidé au
dépôt de ce texte.
Cette proposition de résolution a été
publiée sous le n° 10
(1997-1998)
Elle a été renvoyée à la Commission des Affaires
économiques
et du plan
Proposition E 869
Com (97) 88 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Ce texte comporte trois volets distincts relatifs au
problème de l'
acidification des milieux naturels par
dépôts de polluants atmosphériques
imputable :
- au dioxyde de soufre, issu essentiellement de la combustion du charbon et du
pétrole ;
- aux oxydes d'azote, émis par les véhicules à
moteur ;
- à l'ammoniac, provenant principalement des activités agricoles.
Le premier volet présente une
communication de la Commission
au
Conseil et au Parlement
portant sur la stratégie communautaire de
lutte contre l'acidification
. Cette stratégie,
élaborée à partir d'analyses scientifiques, est
censée conduire, d'ici à 2010, à une réduction de
50 % de la surface des régions de l'Union européenne ayant
dépassé le seuil à compter duquel l'exposition à la
pollution leur fait subir un dommage important.
En 1990, le dépassement du seuil critique a concerné
32 millions d'hectares du territoire européen, les zones les plus
sensibles étant généralement situées dans le nord
de l'Europe : Suède, Finlande, Royaume-Uni, Pays-Bas et Allemagne.
Cette réduction de 50 % des zones sensibles à terme 2010
nécessitera le respect de plafonds nationaux d'émission pour un
certain nombre de polluants importants.
Le deuxième volet consiste en une
proposition de directive tendant
à réduire la teneur en soufre de certains combustibles
liquides
: le fioul lourd, le gazole, et éventuellement
à terme le fioul de soute.
S'agissant du fioul lourd, la Commission propose une valeur limite
générale de 1 % en poids pour la teneur en soufre dans la
Communauté , ce qui devrait, selon elle, permettre une
réduction importante des émissions d'anhydride sulfureux. Il est
souligné que, dans de nombreux Etats membres, la teneur en soufre des
fiouls lourds atteint déjà, ou presque, cette limite de 1 %.
Les effets économiques seront donc plus sensibles dans les Etats membres
où le fioul lourd a une importante teneur en soufre et qui en font une
forte consommation comme la France, la Grèce, l'Irlande, l'Italie, le
Portugal, l'Espagne et le Royaume-Uni.
Toutefois, ces pays pourront bénéficier de dérogations
leur permettant l'usage de fiouls à teneur plus élevée
dans les régions exemptes de problèmes de qualité de l'air
et qui ne contribuent pas à l'acidification de manière
significative.
S'agissant du gazole, la proposition de directive maintient la teneur maximale
de 0,2 % fixée par la directive 93/12/CEE mais à titre de
norme minimale. Les Etats membres seront autorisés à maintenir ou
à introduire des mesures plus rigoureuses à condition que
celles-ci soient compatibles avec le Traité et notifiées à
la Commission.
Enfin, le troisième volet a pour objet
d'autoriser l'approbation, au
nom de la Communauté, du protocole
à la convention de 1979
sur la pollution atmosphérique transfrontalière à longue
distance, signé le 14 juin 1994 à Oslo, et
relatif
à la réduction des émissions de soufre
. Ce protocole
contribuera à la réalisation des objectifs de la politique
communautaire de l'environnement, dans la mesure où il établit
des plafonds pour les émissions de soufre.
*
* *
Les objectifs fixés par la Commission sont très
ambitieux et vont au-delà des seuils en vigueur au niveau international.
Les ministères concernés, dont celui de l'environnement ainsi que
celui de l'industrie, font valoir que les plafonds d'émission qui sont
fixés par la Commission pour la France ne sont pas réalistes. Ils
rappellent que la France a d'ores et déjà fortement
participé à la réduction de l'acidification et que sa
marge de manoeuvre pour des réductions supplémentaires est
réduite. En particulier, les plafonds d'émission ainsi
fixés ne permettraient plus à la France de disposer d'un libre
choix énergétique, en imposant notamment un recours massif
à l'énergie nucléaire et au gaz. Ils regrettent
également que le texte ne concerne que les combustibles liquides alors
qu'ils ne sont pas les seuls à être à l'origine des
problèmes d'acidification.
Par ailleurs, ces ministères soulignent que si une grande part des
émissions de polluants acidifiants en Europe provient des pays d'Europe
centrale et orientale, la proposition de la Commission ne tient pas compte des
réductions des émissions qui pourraient être obtenues de la
part de ces pays et en particulier de ceux qui sont candidats à
l'adhésion.
Le Gouvernement français, s'il souscrit totalement à une
politique de lutte contre l'acidification des milieux naturels, souhaite donc
que la Commission adopte une démarche différente. Il propose une
démarche plus globale qui s'intéresserait à tous les
combustibles susceptibles d'émettre des polluants acidifiants (
combustibles liquides, charbon, lignite, etc.) utilisés dans les
installations de combustion. Il souscrit, par ailleurs, à une
stratégie de lutte contre les émissions des navires, mais estime
qu'elle doit s'inscrire dans un cadre international.
De surcroît, compte tenu de l'importance des émissions produites
par les pays de l'Europe centrale et orientale, il souligne la
nécessité d'obtenir de la part de ceux de ces pays qui sont
candidats à l'adhésion des efforts en terme de réduction
des émissions polluantes.
Enfin, le Gouvernement français est favorable à l'approbation,
par la Communauté, du protocole à la convention d'Oslo sur les
réductions d'émissions de soufre.
Compte tenu de ces éléments, le Gouvernement a fait savoir qu'il
s'opposerait à l'adoption de la proposition de directive de la
Commission. L'ensemble des pays du Sud de l'Union soutient cette position,
seuls l'Allemagne et les pays scandinaves étant favorables à la
proposition de directive.
En raison du désaccord des Etats membres sur ce sujet, la
Présidence luxembourgeoise a renoncé à maintenir ce texte
au titre des priorités de sa Présidence.
La délégation, après avoir souligné la
nécessité de lutter contre l'acidification des milieux naturels,
a considéré que le texte proposé n'était pas
acceptable en l'état. Toutefois, en raison de la forte
détermination du Gouvernement à s'y opposer et du soutien que lui
apporte sur ce point nombre d'Etats membres, la délégation a
considéré qu'il n'était pas utile qu'elle intervienne
à ce sujet.
Proposition E 894
Com(97) 282 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Ce texte vise à
modifier le règlement
n° 1210/90 du 7 mai 1990
relatif à la création de
l'agence européenne pour l'environnement et du réseau
européen d'information et d'observation pour l'environnement.
Cette agence, mise en place en 1993, a pour objet de fournir à la
Communauté et aux Etats membres des informations objectives, fiables et
comparables au niveau européen, afin de leur permettre de prendre les
mesures nécessaires pour protéger l'environnement,
d'évaluer leur mise en oeuvre et d'assurer la bonne information du
public sur l'état de l'environnement.
Le domaine d'action de l'agence englobe la qualité de l'environnement,
les pressions subies par celui-ci, la sensibilité de l'environnement.
Une priorité est accordée à la qualité de l'air, de
l'eau, à l'état des sols, de la faune et de la flore, à
l'utilisation du sol et des ressources naturelles, à la gestion des
déchets, aux émissions sonores, aux substances chimiques
dangereuses pour l'environnement, ainsi qu'à la protection du littoral.
L'article 20 du règlement instituant l'agence prévoit que le
Conseil pourra étendre les compétences de celle-ci deux ans
après l'entrée en vigueur du règlement, en particulier
dans les domaines de l'association de l'agence au contrôle de
l'application de la législation communautaire environnementale, des
labels " environnement ", de la promotion de technologies
respectueuses de l'environnement et de la fixation de critères
d'évaluation des incidences sur l'environnement.
Le règlement étant entré en vigueur en 1993, le Conseil
eut à se prononcer, en 1995, sur une extension éventuelle des
compétences de l'agence. Il décida de différer de deux ans
cette décision afin de permettre à l'agence d'atteindre sa pleine
capacité opérationnelle. Cette période
supplémentaire de deux ans étant arrivée à son
terme, la Commission propose désormais d'élargir le champ des
attributions revenant à l'agence européenne pour l'environnement.
La Commission a élaboré sa proposition à partir du bilan
des tâches accomplies par l'agence depuis sa création. A
l'occasion de ce bilan, la Commission rappelle que la tâche principale de
l'agence est la fourniture d'informations sur l'environnement et que, si
l'agence a déjà bien progressé dans ce domaine, des
efforts supplémentaires doivent être fournis par elle pour obtenir
une meilleure mobilisation des réseaux nationaux en vue de la fourniture
de données sur les différents domaines environnementaux.
La Commission en conclut qu'il ne serait pas judicieux, à ce stade,
d'assigner de nouvelles tâches à l'agence, mais propose
plutôt d'ajuster ses compétences actuelles. Ses propositions sont
les suivantes :
- en matière d'association au contrôle de l'application de la
législation communautaire environnementale : l'agence est d'ores et
déjà associée à cette tâche en ce que les
informations qu'elle fournit à la Commission permettent à cette
dernière d'assurer l'application des dispositions communautaires. La
proposition E 894 prévoit, cependant, de renforcer le soutien
apporté par l'agence à la Commission, au moyen de rapports
périodiques établis par l'agence contenant des examens critiques
et des conseils en matière de surveillance des mesures environnementales
prises dans certains Etats membres ;
- en matière de promotion de technologies respectueuses de
l'environnement, la proposition E 894 prévoit de renforcer le rôle
de diffusion de l'information qui incombe déjà à l'agence.
Il lui reviendrait, en particulier, de promouvoir, pour ce faire, l'utilisation
des nouvelles technologies télématiques.
La proposition E 894 prévoit, par ailleurs, d'introduire une disposition
imposant aux Etats membres de coopérer avec l'agence afin d'assurer, au
niveau national, la collecte, le traitement et l'analyse des données
nécessaires à l'accomplissement par l'agence de ses travaux.
Enfin, ce texte propose d'apporter au règlement de 1990 quelques
modifications concernant la composition et le processus d'adoption des
décisions au sein du Conseil d'administration de l'agence.
Les modifications envisagées par la proposition E 894 tendent à
améliorer le fonctionnement de l'agence. Les nouvelles tâches qui
incomberaient à cette dernière seraient limitées et
n'entraîneraient, en conséquence, aucune augmentation de son
budget.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 894.
8. Transports
Proposition E 819
Com (97) 707 final
(Réunion de la délégation du 24 juin 1997)
Présentation du texte par M. Jacques Genton
Mes chers collègues,
Nous devons évoquer maintenant la proposition d'acte communautaire E 819
qui m'a paru justifier que nous l'examinions au cours d'une réunion de
la délégation.
Cette proposition vise à modifier la procédure de consultation
en ce qui concerne les relations entre Etats membres et pays tiers dans le
domaine des transports maritimes et à instituer une procédure
d'autorisation pour les accords entre Etats membres et pays tiers portant sur
les transports maritimes.
Le texte, en apparence anodin, se compose d'une communication sur les relations
extérieures dans le domaine des transports maritimes et d'une
proposition de décision du Conseil. Dans sa communication, la Commission
européenne indique que " l'objectif fondamental de la politique
extérieure communautaire dans le domaine des transports maritimes est de
servir avec efficacité les intérêts du secteur
concerné et les intérêts commerciaux de la
Communauté européenne en garantissant sa liberté
d'accès et des conditions de concurrence équitables sur le
marché mondial ".
Elle estime que, pour l'avenir, la politique communautaire en cette
matière devrait avoir pour objectifs :
·
de consolider l'évolution vers la libération du
transport maritime et l'abolition des restrictions existantes dans les pays
tiers ;
· de remédier aux problèmes spécifiques qui se
présentent avec les pays tiers, en particulier en ce qui concerne
l'accès au marché ;
· de remédier au problème de la concurrence déloyale.
La Commission fait en outre valoir que la politique communautaire devrait
également oeuvrer pour la mise en place d'un système
européen de transports intégré et efficace, tout en
soutenant les pays d'Europe centrale et orientale dans leur processus de
transition vers une économie de marché.
Quatre règlements relatifs aux transports maritimes internationaux ont
été adoptés en 1986, portant notamment sur les pratiques
tarifaires déloyales et l'application de la libre prestation des
services aux transports maritimes entre Etats membres d'une part, entre Etats
membres et pays tiers d'autre part.
Pour l'avenir, la Commission estime que le cadre législatif
communautaire doit être complété. Elle fait en effet valoir
que " pour que la Communauté européenne puisse conduire une
politique extérieure globale dans le domaine des transports maritimes,
il est nécessaire d'établir des règles relatives à
la reconduction des accords existants sur les transports maritimes et à
la faculté des Etats membres de conduire des négociations
bilatérales ".
Elle propose donc d'améliorer la procédure de consultation - en
vigueur depuis 1997 - entre la Communauté et les Etats membres en
matière de transports maritimes. Les Etats membres et Communauté
seraient en particulier tenus de se consulter sur la négociation, la
conclusion et le fonctionnement des accords bilatéraux ou
multilatéraux conclus dans ce domaine.
Toutefois, la proposition va beaucoup plus loin, puisqu'elle tend à
mettre en oeuvre un mécanisme d'autorisation, par la Commission
européenne, de la négociation et de la conclusion d'accords
bilatéraux entre les Etats membres de l'Union et les Etats tiers.
Ainsi l'article 3-3 de la proposition de décision dispose que
" tout Etat membre qui souhaite conduire des négociations avec un
pays tiers ou procéder à la conclusion d'un accord qu'il a
négocié et qu'il a paraphé ou signé, mais qui,
à la date d'entrée en vigueur de la présente
décision, n'a pas mené à leur terme les procédures
destinées à assurer l'entrée en vigueur dudit accord,
adresse une demande à la Communauté et informe les autres Etats
membres. Dans sa demande, l'Etat membre expose les raisons qui justifient
l'accord envisagé, en indique les objectifs et joint à la demande
un projet de l'accord envisagé ".
A la fin des négociations d'un accord, l'Etat membre concerné
devrait communiquer à la Commission le résultat des
négociations. Si cette dernière soulevait une objection, l'Etat
membre concerné devrait reprendre les négociations en tenant
compte de cette objection ou sur la base des conditions imposées par la
Commission.
Cette proposition de décision appelle deux remarques :
·
En premier lieu, la Communauté européenne ne dispose
pas d'une compétence exclusive en matière de transport maritime ;
il s'agit d'un domaine de compétences partagées entre la
Communauté et les Etats membres. Les accords bilatéraux que les
Etats membres concluent avec des pays tiers contiennent en
général de nombreuses dispositions qui ne relèvent
aucunement de la compétence communautaire. Ces accords contiennent
très souvent des dispositions consulaires, des dispositions relatives
aux services portuaires, des dispositions fiscales pour éviter les
doubles impositions... Il serait singulier que la Commission européenne
exerce un véritable droit de veto sur ces accords. Certains Etats, dont
la France, ont d'ores et déjà demandé au service juridique
du Conseil de rappeler et de clarifier l'état des compétences
respectives de la Communauté et des Etats membres en matière de
transport maritime ;
· en second lieu, la Commission fait valoir, à propos de l'action
communautaire dans le transport maritime international, que " les
résultats obtenus montrent clairement que la Communauté est
capable d'assurer une défense efficace des intérêts de
l'ensemble des Etats membres. Il est certain que l'influence que la
Communauté exerce sur les pays tiers peut être utilisée
pour les convaincre de faire des concessions que les Etats membres, en agissant
isolément, ne pourraient pas obtenir ".
On peut s'interroger sur la réalité de ces considérations
optimistes. Dans ce secteur, l'application des règles communautaires de
la concurrence a obligé les Etats membres de l'Union à limiter
fortement les aides qu'ils accordaient à leurs chantiers navals. Il
semble en revanche que certains pays tiers, et particulièrement les
Etats-Unis, continuent à mettre en oeuvre une politique
extrêmement protectionniste. La signature des accords OCDE en
matière de construction navale, que les Etats-Unis refusent aujourd'hui
encore de ratifier, peut difficilement être considérée
comme un succès pour l'Union européenne.
La Commission européenne indique d'ailleurs dans sa communication que
les " causes principales du recul sensible de la flotte sous pavillon
communautaire par rapport au tonnage mondial ont été
l'érosion des avantages comparatifs des transports maritimes de la
Communauté, la concurrence déloyale et les pratiques de plus en
plus protectionnistes auxquelles se sont livrés des pays tiers au cours
des années 70 et 80, et les opérations à bas prix
réalisées par certains armateurs des pays tiers ".
Dans ces conditions, il est difficile de percevoir en quoi le fait de
reconnaître à la Communauté le droit de contrôler
tous les accords bilatéraux que pourraient être amenés
à conclure des Etats membres avec des pays tiers pourrait à lui
seul améliorer la situation du transport maritime en Europe.
Lors du premier examen de ce texte auquel a procédé le Conseil de
l'Union européenne, la plupart des Etats ont fait valoir que la
décision de 1977 instaurant une procédure de consultation en
matière de relations extérieures dans le domaine du transport
maritime pouvait être mieux appliquée, mais qu'il ne paraissait
pas indispensable d'adopter une nouvelle décision sur ce sujet.
Alors que la session va s'arrêter dans moins d'une semaine, il me semble
que le dépôt d'une proposition de résolution est une
procédure trop lourde pour un tel sujet.
En revanche, il nous serait possible d'attirer l'attention du ministre des
affaires européennes sur ce texte, afin d'exprimer nos plus vives
réserves sur cette proposition.
*
Mme Marie-Madeleine Dieulangard
s'est
déclarée en accord avec la proposition du président. Elle
a toutefois estimé qu'un droit de regard de la Commission
européenne sur les accords bilatéraux pourrait être
justifié s'il s'expliquait par des considérations liées au
respect de normes de sécurité. Elle a souligné que le
non-respect des normes de sécurité était l'un des moyens
permettant d'exercer une concurrence déloyale en matière de
transport maritime.
M. Jacques Genton
,
président,
a alors proposé
d'évoquer cette question dans sa lettre au ministre afin que la
délégation puisse être pleinement informée des
motivations de cette proposition et de l'évolution des
négociations.
La délégation a alors décidé d'attirer par
courrier l'attention du ministre des affaires européennes sur la
proposition d'acte communautaire E 819 et a reçu, en retour,
l'assurance du ministre que le Gouvernement partageait ses craintes sur ce
texte et qu'elle serait tenue informée de l'évolution des travaux
sur le sujet
(voir lettres ci-jointes).
|
|
DELEGATION
PARLEMENTAIRE
|
Paris, le 26 juin 1997
|
LE PRESIDENT |
Monsieur le Ministre,
Au cours de sa réunion du 24 juin 1997, la délégation du
Sénat pour l'Union européenne a examiné la proposition
d'acte communautaire E 819. Il s'agit d'une proposition de décision du
Conseil
" instituant une procédure de consultation en ce qui
concerne les relations entre Etats membres et pays tiers dans le domaine des
transports maritimes ainsi que les actions relatives à ce domaine au
sein des organisations internationales et une procédure d'autorisation
pour des accords portant sur les transports maritimes ".
Ce texte se compose en fait d'une longue communication présentant les
objectifs de la Communauté en matière de relations
extérieures dans le domaine des transports maritimes et d'une
proposition de décision en apparence anodine qui tend à modifier
la procédure de consultation entre la Commission européenne et
les Etats membres instituée en 1977.
Toutefois, la Commission européenne propose également que tous
les accords bilatéraux que pourraient conclure les Etats membres avec
des pays tiers soient soumis à son autorisation. Un Etat membre
souhaitant conclure un accord bilatéral avec un pays tiers devrait
obtenir l'autorisation de la Commission avant l'ouverture des
négociations ; à l'issue de ces négociations, l'accord
devrait être soumis pour approbation à la Commission. Or, les
accords bilatéraux en matière maritime comportent en règle
générale de multiples stipulations qui ne relèvent en rien
de la compétence communautaire (par exemple des stipulations consulaires
ou fiscales...). Dans ces conditions, il serait singulier que la Commission
européenne puisse exercer un véritable droit de veto sur
l'ensemble des accords bilatéraux conclus par les Etats membres. Il
s'agirait en fait d'une communautarisation subreptice de matières
relevant à l'évidence de la compétence nationale.
Monsieur Pierre MOSCOVICI
Ministre délégué aux affaires européennes
37, quai d'Orsay
75007 PARIS
C'est pourquoi la délégation m'a chargé de vous faire part
de ses plus vives réserves à l'égard de cette proposition
d'acte communautaire. Au cours des débats qu'a tenus la
délégation, il est apparu qu'un droit de regard de la Commission
européenne sur les accords bilatéraux passés par les Etats
membres pourrait se justifier s'il était motivé par des
considérations liées au respect des normes de
sécurité des navires. Tel ne semble cependant pas être le
cas si l'on s'en tient à la lecture de la communication de la Commission
européenne. Je vous serais très reconnaissant s'il vous
était possible de me faire part des informations dont vous disposez
à ce sujet ainsi que de l'évolution des négociations sur
ce texte afin que la délégation puisse, le cas
échéant, approfondir sa réflexion sur ce dossier.
En vous remerciant, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à
l'assurance de ma vive considération.
Jacques GENTON
9. Politique sanitaire
Proposition E 906
(Examen en urgence du 21 juillet 1997)
Cette proposition de décision du Conseil
tend
à interdire l'utilisation de matériels présentant des
risques au regard des encéphalopathies spongiformes transmissibles
.
Ce texte fait suite à une proposition de la Commission qui a
été examinée par le Comité
vétérinaire permanent le 16 juillet 1997. Cette proposition
n'ayant pas recueilli la majorité qualifiée nécessaire
pour que le Comité émette un avis conforme, il appartient au
Conseil, conformément aux règles de comitologie applicables, de
se prononcer sur ce texte dans les quinze jours suivant sa saisine par la
Commission. A défaut, les mesures envisagées seraient
arrêtées par la Commission.
En application de cette procédure, l'examen de ce texte par le Conseil
est inscrit à l'ordre du jour de sa réunion du 22 juillet 1997.
La France est à l'origine de ce texte qui tend à harmoniser, au
niveau communautaire, les mesures relatives à l'interdiction d'utiliser
un certain nombre de tissus animaux considérés comme à
risques au regard de l'ESB.
La France a adopté, en juin 1996, à la suite du rapport Dormont,
des mesures visant à interdire la commercialisation et l'utilisation,
dans l'alimentation humaine et animale, de certains matériaux à
risques (cadavres, saisies d'abattoirs, système nerveux central, etc.).
La proposition de décision E 906 tend à faire appliquer, dans
l'ensemble des Etats membres, des mesures allant dans le même sens. Ce
texte prévoit, en particulier, l'interdiction de toute utilisation de
matériels à risques (crânes, amygdales et moelle
épinière de bovins, ovins et caprins de plus de 12 mois, rate
d'ovins et de caprins), ainsi que l'utilisation de la colonne vertébrale
des animaux des espèces bovine, ovine et caprine pour la production de
viande séparée mécaniquement, et précise les
modalités de destruction ou d'élimination des matériels
à risques.
Le texte prévoit, par ailleurs, l'obligation, pour les Etats membres,
d'effectuer des contrôles en particulier dans les abattoirs, les ateliers
de découpe et d'équarrissage. Enfin, il interdit les
importations, dans la Communauté, de matériels à risques.
Toutefois, une dérogation pourrait être accordée,
après consultation du Comité vétérinaire permanent,
dans le cas où un pays tiers produirait des données scientifiques
appropriées établissant son statut indemne au regard des
encéphalopathies spongiformes transmissibles.
Ce texte devant être examiné par le Conseil le 22 juillet 1997, le
Gouvernement a informé la délégation qu'il souhaitait
qu'elle se prononce en urgence à ce sujet. Le Président de la
délégation a donc procédé lui-même à
son examen, conformément à la procédure prévue en
de tels cas.
Il a constaté que les mesures prévues, bien que
légèrement moins contraignantes que les dispositions
françaises correspondantes, pouvaient être
considérées comme satisfaisantes au regard du principe de
précaution applicable en matière de santé publique.
Par ailleurs, elles présentent un aspect économique non
négligeable pour les producteurs et industriels français. En
effet, en l'absence d'harmonisation, les expéditions françaises
de bovins et de petits ruminants vivants, ainsi que leurs viandes et produits
dérivés, sont soumises, dans certains Etats membres, à des
mesures sanitaires très contraignantes auxquelles les autres
expéditions communautaires ne sont pas assujetties.
Compte tenu de l'ensemble de ces éléments, le Président de
la délégation a jugé indispensable que la France
soutienne, lors du Conseil " Agriculture " du
22 juillet 1997,
cette proposition de décision. Il a donc
informé le
Gouvernement que ce texte pourrait être adopté sans que le
délai d'un mois après sa transmission au Parlement soit
écoulé.
10. Jeunesse
Proposition E 774
Com (96) 610 final
(Réunion de la délégation du 11 juin 1997)
Présentation du texte par M. Nicolas ABOUT :
Le 23 décembre 1996, la Commission européenne a
présenté un programme d'action communautaire visant à
instituer un " Service volontaire européen pour les
jeunes ".
Cette proposition fait suite aux conclusions des Conseils européens
d'Essen (1994) et de Cannes (1995) qui avaient souligné la
nécessité d'entreprendre de nouvelles actions afin de favoriser
l'intégration sociale et professionnelle des jeunes en Europe. C'est le
Conseil européen de Florence, en juin 1996, qui a retenu l'idée
du service volontaire européen.
Quel est l'objet de ce programme ?
Il a pour objectif de soutenir des activités de service volontaire
européen à l'intérieur de la Communauté et dans les
pays tiers, des projets de suivi de ces activités ainsi que des actions
de coopération européenne visant à développer leur
qualité et leur dimension européenne. Parmi les domaines dans
lesquels interviendront les activités concernées, la Commission
européenne cite l'aide aux personnes, les services sociaux, la
protection de l'environnement, la conservation et la mise en valeur du
patrimoine, la lutte contre la drogue, la lutte contre le racisme et la
xénophobie, les activités artistiques, sportives ou culturelles.
Ce programme comporte cinq volets, les deux plus importants étant :
- d'une part, le soutien de projets transnationaux de longue durée (6
mois à un an) et de courte durée (3 semaines à 3 mois)
à l'intérieur de la Communauté ;
- d'autre part, le soutien de projets transnationaux dans des pays tiers pour
des jeunes résidant dans un Etat membre de l'Union européenne.
Les autres actions prévues dans ce programme devraient permettre de
valoriser l'expérience acquise par les jeunes dans le cadre du service
volontaire européen et de favoriser leur intégration dans la vie
active. Par ailleurs, des mesures complémentaires comportant des actions
de préparation et d'encadrement des intervenants pédagogiques
seront mises en oeuvre.
Pour la gestion du programme, chaque Etat membre devra désigner des
structures décentralisées qui travailleront en étroite
coopération avec les autorités nationales responsables en
matière de jeunesse.
La Commission européenne propose que ce programme se déroule sur
une période de cinq ans et qu'il soit doté de 60 millions
d'écus pour les deux premières années de sa mise en oeuvre
(1998-1999). L'enveloppe financière pour les années suivantes
sera fixée à partir de l'évaluation continue du programme.
Le principe de base proposé en matière de financement est celui
d'un cofinancement communautaire ne pouvant, en principe, excéder 50% du
coût total du projet. Le coût total pour un jeune, exécutant
un service volontaire dans un Etat de l'Union pour une période de longue
durée est évalué à 10 400 Ecus, ce montant prenant
en compte l'indemnité du volontaire estimée à 2 200 Ecus.
Le texte prévoit l'ouverture du programme aux pays associés
d'Europe centrale et orientale ainsi qu'à Chypre et Malte. Par ailleurs,
des activités de service volontaire européen pourront être
effectuées par des jeunes de la Communauté dans des pays tiers.
La Commission suggère de valoriser le service volontaire européen
en remettant aux jeunes ayant réalisé un tel service une
attestation précisant les expériences et compétences
qu'ils ont acquises durant cette période.
Enfin, un projet de résolution du Conseil est annexé au
programme. Il tend à inciter les Etats membres à prendre les
mesures nécessaires pour faciliter la réalisation effective du
programme, en particulier en matière de droit de séjour, de
protection sociale et de fiscalité.
Que penser de ce programme ?
Le principe de ce programme me paraît tout à fait positif, dans la
mesure où il devrait favoriser utilement la mobilité des jeunes
européens au sein de l'Union. Face à ce genre de programme, nous
nous interrogeons souvent sur le respect du principe de subsidiarité. En
l'occurrence, il me semble que la Communauté est la mieux placée
pour mettre en oeuvre ce programme, qui a un caractère transnational
évident. Toutefois, il est clair aussi qu'un tel programme ne peut
réussir qu'avec le concours des Etats et des autorités locales de
chacun d'entre eux.
En fait, le principal problème que pourrait poser le programme
" Service volontaire européen " est un problème de
coordination. Il existe en effet plusieurs autres programmes communautaires
susceptibles de favoriser des actions recoupant celles prévues par le
programme " Service volontaire européen ".
C'est le cas par exemple du programme Jeunesse pour l'Europe III. Il existe
également un programme consacré aux échanges
d'étudiants, le programme SOCRATES, et il conviendra de veiller à
ce que le service volontaire exclue ce type d'actions. Il existe en outre des
interventions communautaires en faveur de la formation et de l'accès
à l'emploi des jeunes soutenues par le Fonds social européen. La
Commission européenne évoque d'ailleurs explicitement dans le
projet de programme " Service volontaire européen " la
nécessité de renforcer les liens entre les deux programmes.
Dans son rapport sur la proposition de la Commission, le Parlement
européen a insisté sur cet aspect en estimant que " la
création d'un service volontaire européen doit être
conduite en cohérence avec les autres actions communautaires en faveur
de la jeunesse développées notamment dans le cadre du programme
Jeunesse pour l'Europe ".
De son côté, la Délégation de l'Assemblée
nationale pour l'Union européenne, dans son appréciation sur le
service volontaire européen, a insisté sur la
nécessité d'une bonne articulation des financements des divers
programmes visant la jeunesse.
Par ailleurs, on peut se demander s'il est opportun de prévoir la
réalisation d'actions de service civil européen dans des pays
n'appartenant pas à la Communauté. La participation au programme
des pays associés d'Europe centrale et orientale est tout à fait
compréhensible, dans la mesure où ces pays ont vocation à
devenir membres de l'Union. En revanche, la réalisation d'actions dans
les pays tiers paraît déborder l'objet du programme.
Dans ces conditions, je vous propose que notre délégation adopte
des conclusions demandant au Gouvernement de veiller à la coordination
entre les différents programmes communautaires relatifs à la
jeunesse et exprimant le souhait que les actions de service civil à
l'extérieur de l'Union soient limitées aux pays associés
d'Europe centrale et orientale. "
*
* *
M. Christian de La Malène
s'est
déclaré très réservé à l'égard
de ce programme. Il a souligné la multiplicité et la
diversité des domaines dans lesquels interviendraient les actions de
service civil et a exprimé la crainte que ce programme n'ait aucune
cohérence. Il s'est en outre inquiété de l'importance de
l'enveloppe financière proposée par la Commission
européenne, observant que les Etats membres de l'Union connaissaient des
difficultés financières importantes. Il a enfin fait valoir
qu'une telle initiative paraissait inopportune au moment où la France
est en train de mettre en place un service volontaire au niveau national.
M. Nicolas About
s'est déclaré en accord avec M. de La
Malène pour estimer que les domaines concernés par les actions de
service civil paraissaient beaucoup trop nombreux. Il a estimé que ces
actions devraient se limiter aux services sociaux, à la protection de
l'environnement et aux activités artistiques, sportives et culturelles.
Il a en revanche souligné qu'un tel programme offrirait
l'opportunité aux jeunes européens de découvrir d'autres
réalités et d'acquérir une expérience
précieuse.
Mme Danielle Bidart-Reydet
a observé que les lignes de force de
ce programme n'apparaissaient pas clairement du fait de la multiplicité
des domaines dans lesquels pouvaient intervenir les actions de service civil.
Elle a exprimé la crainte que ce programme soit trop ambitieux et a
estimé qu'il serait préférable de mobiliser les jeunes
français pour résoudre les problèmes de notre pays.
M. Paul Masson
a rappelé que l'opinion publique s'interrogeait
sur le bien-fondé d'un système communautaire jugé trop
complexe et qu'elle critiquait désormais la prolifération
dramatique d'une administration lointaine. Il a exprimé la crainte qu'un
programme de ce type soit inefficace et coûteux et s'est interrogé
sur l'opportunité d'une telle initiative.
M. Pierre Fauchon
a estimé qu'on ne pouvait à la fois
reprocher à la construction européenne d'être
technocratique et refuser toute initiative visant à lui donner une
dimension humaine. Il a souligné que la nécessité de
développer cette dimension humaine impliquait la mise en oeuvre
d'actions destinées aux jeunes européens. Il a observé
qu'il paraissait difficile de faire fonctionner un tel programme sans
structures administratives et que, si le risque d'inefficacité
était réel, il était inhérent à toute action
administrative et non seulement à celle de la Commission
européenne.
M. Pierre Fauchon a ensuite estimé que les actions de service civil
conduites en dehors de l'Union devraient être limitées aux pays
Associés d'Europe centrale et orientale et a souligné la
nécessité de réduire le nombre de domaines dans lesquels
pourraient se dérouler les actions de service civil.
M. James Bordas
a tout d'abord observé que le dialogue national
sur l'Europe avait récemment permis à de nombreux jeunes de
découvrir la réalité de la construction communautaire. Il
a approuvé le principe du programme relatif au service civil, soulignant
qu'il était indispensable d'associer la jeunesse à l'aventure
européenne. Il a en revanche estimé que ce programme ne devait
pas perturber la mise en place du service volontaire français et s'est
prononcé pour une réduction du champ d'application du programme.
M. Nicolas About
a souligné l'intérêt que pourraient
présenter les échanges de jeunes effectués dans le cadre
de ce programme. Il a rappelé que les communes s'efforçaient
d'ores et déjà, à travers le jumelage, de
développer ce type d'échanges et qu'une aide communautaire
pourrait faciliter ces actions. Il a rappelé que le programme avait
été proposé par la Commission européenne à
la demande du Conseil européen réuni à Florence en 1996 et
qu'une action pilote était actuellement en cours. Il a enfin
proposé de compléter son projet de conclusions pour prendre en
considération les remarques formulées au cours du débat.
Sous réserve de ces modifications, la délégation a
alors adopté les conclusions proposées par M. Nicolas About, Mme
Danielle Bidard-Reydet s'abstenant
(voir texte ci-après).
CONCLUSIONS ADOPTEES PAR LA DELEGATION
La délégation du Sénat pour l'Union
européenne :
- approuve la mise en oeuvre du programme d'action communautaire
" Service
volontaire européen " ;
- souhaite, compte tenu de la situation financière difficile que
connaissent les Etats membres de l'Union européenne, que l'enveloppe
financière allouée à ce programme soit substantiellement
inférieure à la somme proposée par la Commission
européenne ;
- demande au Gouvernement de veiller à la nécessaire coordination
entre les différents programmes communautaires relatifs à la
jeunesse ;
- estime indispensable, pour des raisons d'efficacité, d'éviter
la dispersion des actions conduites dans le cadre du programme
" service
volontaire " et considère que le champ du programme devrait
être limité aux activités artistiques, sportives et
culturelles, à la protection de l'environnement et aux services sociaux
;
- souhaite qu'une priorité soit donnée aux actions de service
civil à l'intérieur de l'Union européenne et que les
actions conduites à l'extérieur de l'Union soient limitées
aux pays associés d'Europe centrale et orientale.
11. Politique de développement, actions en faveur de la paix
Proposition E 840
Com (97) 130 final
(Réunion de la délégation du 24 juin 1997)
Présentation du texte par M. Jacques Genton
" Nous devons évoquer maintenant
la proposition d'acte
communautaire E 840 relative au fonds international pour l'Irlande (F.I.I.)
.
Ce fonds, créé en 1987 par les Gouvernements britannique et
irlandais, tend à promouvoir le développement économique
et social et à encourager les contacts, le dialogue et la
réconciliation entre les nationalistes et les unionistes dans toute
l'Irlande. L'Union européenne contribue à ce fonds depuis 1989,
à hauteur, ces dernières années, de 20 millions d'Ecus par
an. Cette aide financière de l'Union prend fin au
31 décembre 1997. La Commission propose de la renouveler pour
deux années supplémentaires, à hauteur de 17 millions
d'Ecus par an.
Ce fonds accorde son soutien à des programmes associant
développement économique et social à
réconciliation, contact et dialogue entre les deux communautés
irlandaises. Le champ d'action de ce fonds est très vaste et touche aux
secteurs industriel, commercial, rural, des sciences et techniques ou encore du
tourisme.
Le document E 840 présente un rapport d'évaluation de l'action du
F.I.I. selon lequel le fonds aurait largement contribué à
modifier la situation en Irlande en facilitant le développement de
réseaux de relations de travail entre les deux communautés, ainsi
qu'entre les fonctionnaires d'organismes et d'administrations publics des deux
parties de l'île. Il aurait ainsi favorisé le dialogue et la
réconciliation entre les communautés d'Irlande du Nord et entre
l'Irlande du Nord et celle du Sud, tout en permettant la création
d'emplois.
C'est sur la base des conclusions de ce rapport d'évaluation que la
Commission propose de maintenir l'aide que l'Union européenne apporte au
F.I.I.
La Commission suggère de renouveler pour deux ans le soutien
de l'Union au fonds, à hauteur de 17 millions d'Ecus par an.
On peut constater que le rapport d'évaluation présenté par
la Commission ne dresse que de façon très succincte le bilan de
l'action menée par le F.I.I. et ne précise pas, de façon
détaillée, le type de programmes financés par ce biais. On
peut s'interroger, notamment, sur la contribution réelle qu'apportent
les programmes financés au processus de paix alors qu'ils paraissent
parfois motivés par des considérations d'ordre économique
ou social.
Il apparaît, par ailleurs, que certains des programmes soutenus par le
F.I.I. ont bénéficié, en parallèle, d'un
financement au titre des fonds structurels.
A cet égard, il convient de rappeler que l'Irlande est classée,
pour les fonds structurels, parmi les régions en retard de
développement (objectif 1) et reçoit, à ce titre, une aide
importante de l'Union qui représente, pour la période 1994-1999,
5,6 milliards d'Ecus.
L'Irlande reçoit, en particulier, dans le cadre des fonds structurels,
une aide financière destinée à soutenir le processus de
paix. Ces fonds sont versés au titre des initiatives communautaires qui
constituent l'un des instruments de l'action structurelle. Pour 1997, les
crédits d'engagements prévus pour ce programme
s'élèvent à près de 160 millions d'Ecus et
s'ajoutent aux 20 millions d'Ecus versés par l'Union au F.I.I.
Le maintien de ces deux lignes budgétaires parallèles peut
paraître injustifié alors que l'Union européenne fait face
à une période de restriction budgétaire et alors que les
résultats obtenus par l'Irlande depuis quelques années sont
très satisfaisants. Ainsi, entre 1991 et 1994, et bien que le
chômage y demeure important, le taux de croissance annuel de l'Irlande
s'est élevé à 4 %, ce qui en fait un des Etats
membres les mieux placés pour adhérer à l'Union
économique et monétaire. Par ailleurs, pour la période
1994-1999, la Commission estime que l'Irlande devrait connaître une
croissance supérieure à la moyenne communautaire.
Il me semble que l'importance limitée de ce texte ne justifie pas une
proposition de résolution ou un rapport d'information. Mais nous
pourrions peut-être - si vous en étiez d'accord - adopter des
conclusions faisant part de notre perplexité devant l'utilité de
reconduire des crédits pour ce fonds.
*
M. Denis Badré
a estimé que le fonds
international pour l'Irlande n'avait pas à être
indéfiniment reconduit, dix ans après sa création. Ou bien
il a été efficace et n'a plus de raison d'être, ou bien il
a été inefficace et doit être supprimé. En outre, ce
fonds fait double emploi avec les fonds structurels.
Après les interventions dans le même sens
de Mme
Marie-Madeleine Dieulangard
, de
M. Christian de La Malène
et
de M. Pierre Fauchon, la délégation a adopté des
conclusions au sujet de la proposition d'acte communautaire E 840
(voir
texte ci-après).
CONCLUSIONS DE LA DÉLÉGATION
SUR LA PROPOSITION D'ACTE COMMUNAUTAIRE E 840
La Délégation du Sénat pour l'Union
européenne :
- s'interroge sur la contribution réelle qu'apportent les programmes
financés par le Fonds international pour l'Irlande (F.I.I.) au processus
de paix, alors qu'ils paraissent souvent motivés par des
considérations d'ordre économique et financier ;
- constate que l'Irlande reçoit déjà une aide
financière importante de l'Union européenne dans le cadre des
fonds structurels, dont une partie est destinée à favoriser la
réconciliation des communautés irlandaises ; qu'ainsi, en 1997,
les crédits d'engagements prévus par les fonds structurels pour
favoriser le processus de paix s'élèvent à 160 millions
d'Ecus et s'ajoutent aux 20 millions d'Ecus versés par l'Union au F.I.I.
;
- s'interroge sur le bien-fondé du maintien de ces deux lignes
budgétaires parallèles alors que l'Union européenne fait
face à une période de restriction budgétaire et alors que
les résultats économiques obtenus par l'Irlande depuis quelques
années en font un des Etats membres les mieux placés pour
adhérer à l'Union économique et monétaire ;
- s'oppose, en conséquence, à ce que le soutien de l'Union au
F.I.I. soit renouvelé pour une période supplémentaire de
deux ans.
Proposition E 891
Com(97) 265 final
(Procédure écrite du 24 septembre 1997)
Cette proposition de règlement relative à
l'intégration des questions de genre dans la coopération au
développement tend à
renforcer l'efficacité des actions
de développement entreprises par la Communauté en
réduisant les inégalités entre hommes et femmes qui
persistent dans les pays où ces actions sont engagées.
Ce texte part du constat que les inégalités qui perdurent au
détriment des femmes dans les domaines de la nutrition, de
l'alphabétisation, de l'éducation et de l'accès aux
activités économiques constituent un obstacle au
développement de nombreux pays. La suppression progressive de ces
inégalités et la promotion de la participation de la femme dans
la société est jugée indispensable tant du point de vue de
l'efficacité de l'aide que de celui du respect des droits de l'homme.
Pour ce faire, la proposition de règlement élaborée par la
Commission prévoit d'aider les organisations gouvernementales et les
institutions communautaires à intégrer la problématique
hommes-femmes dans leur processus de décision.
Cette approche est novatrice en ce qu'elle privilégie les actions
destinées à sensibiliser au problème les personnes qui
sont à l'origine des politiques et programmes de développement,
plutôt que d'opter pour une participation financière à des
projets concrets de développement en faveur des femmes dont la
multiplication à petite échelle est perçue comme moins
efficace.
Les actions entreprises dans ce cadre consisteraient en l'élaboration
d'orientations stratégiques, de méthodologies et d'outils de
travail, en fourniture d'assistance technique, en actions de formation et de
sensibilisation. Un budget de 5 millions d'Écus par an leur serait
réservé.
L'objectif poursuivi par la proposition E 891 paraît fondé et est
conforme aux engagements pris par la Communauté lors de la
quatrième conférence mondiale sur les femmes tenue par les
Nations Unies à Pékin en 1995. Ce texte s'inscrit, par ailleurs,
dans la lignée de la résolution adoptée par le Conseil le
20 décembre 1995 relative à l'intégration des questions de
genre dans la coopération au développement.
Toutefois, si la démarche tendant à privilégier la
sensibilisation au problème des personnes se trouvant à l'origine
des politiques de développement est intéressante, il est à
craindre qu'elle se traduise par un recours systématique à des
consultants extérieurs auxquels une grande partie de l'action serait
subdéléguée.
Lors des premières réunions de groupes du Conseil, le
Gouvernement français a fait savoir que, s'il souscrivait à la
démarche, il souhaitait que les conditions dans lesquelles elle serait
menée soient mieux précisées afin d'éviter un
recours trop fréquent aux experts extérieurs.
Dans ces conditions, la délégation a décidé de
ne pas intervenir sur la proposition E 891.
ANNEXE : RECAPITULATIF DES RESOLUTIONS DU SENAT SUR LES PROPOSITIONS D'ACTES COMMUNAUTAIRES (SESSION 1996-1997)
-
n° 21 (1996-1997)
du 29 octobre 1996 : Droits de
douane sur l'importation de bovins vivants
(E 676)
.
-
n° 94 (1996-1997)
du 25 avril 1997 : Règles communes pour
le marché intérieur du gaz naturel
(E 211)
.
(1) Burundi, Ethiopie, Guinée-Bissau, Madagascar,
Mozambique, Niger, Rwanda, Saô Jose et Principe, Ouganda,
République démocratique du Congo (ex-Zaïre), Zambie.
(*)L'intervention de M. Denis Badré porte sur l'ensemble des
propositions d'actes communautaires relatives à l'avant-projet de budget
pour 1998, à savoir : E 833, E 844, E 848, E 851, E 856 à
E 864, E 873, E 874, E 878, E 882, E 883, E 890 et E 919.