d) Ouvrir vers des partenariats entrepreneuriaux : multiplier les canaux de contact avec la clientèle
Faut-il, si on choisit la première option de la
question qui vient d'être formulée, considérer pour autant
que la présence immobilière est inutile ? Non, bien au
contraire ! Quand elle est efficace -c'est-à-dire quand elle profite aux
territoires et à La Poste- elle constitue un atout qui doit être
développé.
On oublie trop souvent
qu'en France
, en dépit des
17.000 points du réseau,
il y a plus de communes qui n'ont pas
d'antenne postale que de communes qui en ont
.
Les produits de La Poste
ne sont pas aussi accessibles qu'on pourrait le supposer et ceci peut
être un frein à leur pénétration commerciale.
La Poste l'a bien compris et le concept de " réseau
associé " qu'elle a mis au point lui offre aujourd'hui une solution
adaptée aux intérêts d'une entreprise publique soucieuse de
multiplier les contacts commerciaux avec sa clientèle. Dans ce cadre,
elle confie en effet la vente de produits postaux à des entreprises. Le
contenu de l'offre, l'organisation de sa diffusion, ainsi que les conditions de
rémunération, font l'objet d'une convention entre La Poste et ses
partenaires.
Des conventions ont ainsi été signées avec des
débitants de tabac pour la vente de produits prêts à
poster, ou des petits commerces ruraux pour certaines prestations postales
liées au dépôt du courrier. D'autre partenariats ont
été recherchés, tels que, par exemple, les Relais
" H " implantés dans les gares SNCF ou certains réseaux
de distribution d'essence (Mobil, Shell, Total).
A titre d'exemple, en application d'une convention signée le
27 octobre 1994 entre le président de la
Confédération des débitants de tabac de France et le
directeur général de La Poste, 1.300 débitants de
tabac ont élargi leur offre commerciale à la distribution d'une
gamme de " prêt à poster " : enveloppes timbrée,
Distingo, Diligo...
De telles initiatives qui soulignent l'esprit créatif dont sait faire
preuve l'opérateur public vont dans le bon sens. Elles doivent
être élargies.
Ne pourrait-on pas par exemple, étudier également la
possibilité d'une utilisation du réseau des agents
généraux d'assurance pour apaiser l'émotion que suscitent
certains projets de La Poste dans cette profession ?
Surtout, il ne convient pas de
limiter ces accords commerciaux aux seuls
réseaux nationaux
. Il faut les
décliner localement
en
fonction des réalités du terrain. Pourquoi ne pas élire
comme distributeur des produits postaux -du courrier tout au moins- le multiple
rural, la boulangerie du village, l'épicerie du bourg qui ont du mal
à dégager les recettes nécessaires au maintien de leurs
activités ? Les bénéfices qu'ils tireraient de cette
extension de leurs compétences seraient sans doute modestes, mais ils
pourraient contribuer de manière décisive à ce qu'ils
restent ouverts et à ce que, dans leur commune, la vie économique
ne se rétracte pas davantage.
Tous y gagneraient
:
le commerce
ainsi maintenu ;
les
habitants
qui pourraient trouver à quelques pas de leurs maisons les
objets et les services qu'ils ne peuvent aujourd'hui acquérir qu'en se
déplaçant dans la commune voisine ;
La Poste qui
étendrait ainsi encore plus avant ses ramifications sur le territoire ;
le maire et les élus municipaux
qui n'auraient plus à se
résigner à la perspective de devoir gérer un désert
économique.
En ouvrant davantage la vente de produits postaux à d'autres qu'à
ses " succursales ", La Poste réduirait toutefois pour
partie
les recettes encaissées sur lesdits produits par son propre
réseau
176(
*
)
.
Ceci
peut donc avoir des incidences en retour sur certains de ses points d'animation
territoriale.
Cet élément et beaucoup de ceux évoqués dans le
cadre des réflexions qui viennent d'être conduites sur la
dynamisation du réseau postal expliquent qu'il soit nécessaire
d'inscrire la stratégie d'ensemble de La Poste dans une politique de
revitalisation des territoires.
Dans d'autres pays tels l'Allemagne, n'est-il pas démontré que
ces relations entrepreneuriales sont positives pour le territoire et pour La
Poste ?