PREMIÈRE PARTIE : UNE NOUVELLE FRONTIÈRE
CHAPITRE PREMIER :
DU NOUVEAU DANS LE MONDE DE L'INFORMATION
On peut regretter la mondialisation ou l'espérer. Mais
on ne saurait ignorer cette réalité économique et sociale,
même s'il faut lutter pour maintenir une autonomie dans le mode de vie et
la culture.
Le développement foudroyant des nouvelles technologies de l'information
et de la communication (NTIC) est une composante majeure de la mondialisation.
La formidable expansion des NTIC est un élément central
d'unification de la planète, qui se trouve ainsi parfois
qualifiée de " village global ".
Le téléphone, la radio, la télévision certes ont
réduit les barrières de communication, mais
l'accélération des dernières décennies en ont
changé la nature, notamment par les techniques dites numériques.
I. LE NUMÉRIQUE : UN "LANGAGE" UNIVERSEL AUX POUVOIRS DEMULTIPLICATEURS
Le numérique est assimilable à un langage dans la mesure où il constitue un " système structuré de signes remplissant une fonction de communication ", car, bien plus qu'un simple vecteur, le numérique permet d'exprimer au moyen d'une norme unique l'ensemble des formes d'expression, qu'il s'agisse de textes, de sons ou d'images.
A. LE CODE BINAIRE, ÉTALON DE RÉFÉRENCE
1. Définition
Les nombres que nous utilisons sont dans un système
à base 10.
L'unité d'information élémentaire est appelée bit
et correspond à la valeur 0 ou 1 ouvert ou fermé. Une
succession six 0 et de 1 permet de représenter 64 combinaisons
différentes. Douze bits 1096 etc.
Une information est dite numérique ou numérisée
1(
*
)
lorsqu'elle est
" traduite "
sous forme d'unités élémentaires d'information (bit)
n'ayant que deux valeurs, 0 ou 1, qui correspondent au passage ou à la
coupure du courant électrique, formant ainsi un langage lisible par un
ordinateur. Le débit de cette information numérique est
mesuré par la quantité de ces unités
élémentaires d'information (bit) transmis à la seconde.
Ainsi, il est question de kilobits (kbits) pour les milliers de bits par
seconde de mégabits (Mbits) pour les millions de bits par seconde et de
gigabits (Gbits) pour les milliards de bits par seconde. La puissance de la
fonction exponentielle montre que l'on peut aisément
" numériser " des informations les plus complexes, textes,
images ou sons.
2. La mesure de toute chose
Programmer un ordinateur, c'est lui donner un logiciel qui
explicite le processus de numérisation puis les données
numérisées.
Numériser, c'est décrire en bit une information. L'ordinateur
peut, soit afficher le contenu (texte ou images - fixes ou animées) sur
son écran et diffuser ses éléments sonores sur un
haut-parleur, soit stocker ces informations sur son disque dur, soit les
transmettre vers d'autres ordinateurs au moyen d'un réseau informatique
ou d'un réseau téléphonique par le truchement d'un
" modem "
2(
*
)
.
Ce volume d'information est une fonction croissante de la complexité de
la donnée qui doit être codée.
Coder un texte est facile (une suite de 12 bits permettant 4096 combinaisons,
ceci permet facilement avec 12.000 bits d'avoir
1.000 caractères même si l'on veut mélanger alphabet
latin, cyrillique, arabe, grec, majuscules et accents.
Coder une image colorée nécessite un beaucoup plus grand nombre
de bits puisqu'il faut découper en unités de surface très
petites (par exemple 600 lignes et 600 colonnes) et donner à
chaque petit carré une intensité de gris ou de couleur.
LES BAS DEBITS
(EN KBITS/S OU MILLIERS DE BITS PAR
SECONDE)
1,2 kbits/s
Minitel
. Ce débit sera
porté à 9,6 kbits/s avec le Minitel à vitesse rapide.
13 kbits/s
Radiotéléphone
mobile
avec
compression numérique de la voix (GSM).
28,8 kbits/s
Téléphone classique
. Débit
maximum actuel d'une transmission numérique sur le réseau
téléphonique analogique.
64 kbits/s
Téléphone classique
. Il est
numérisé sans compression numérique de la voix à
l'intérieur du réseau. La commutation du téléphone
et les liaisons entre centraux sont effectuées sous cette forme.
Numéris
. Il permet à la fois d'établir des
liaisons téléphoniques numériques de bout en bout, et de
transmettre une image fixe en couleur de la qualité de la
télévision en environ 10 secondes*, ou encore un ouvrage
comme
A la recherche du temps perdu
en environ une heure. Ce
débit ne permet pas de transmettre des émissions de
télévision, mais seulement des images animées en couleur
de petit format et de qualité médiocre. L'image est sautillante
dès qu'il y a des mouvements et rappelle les premiers films noir et
blanc.
128 kbits/s
Visiophone numérique
d'entrée de
gamme utilisant deux canaux Numéris. L'image est de qualité
médiocre.
(*) En utilisant un algorithme de compression numérique des images
fixes (JPEG).
LES HAUTS DEBITS (EN MBITS/S OU MILLIONS DE BITS PAR SECONDE)
1,4 Mbits/s
Disque compact
pour un son Hi-Fi
stéréo, sans compression numérique.
1,5 Mbits/s
Visiophone
avec une image de qualité*.
Consultation multimédia ou jeux vidéo
avec une image
animée sur un terminal dérivé d'un micro-ordinateur.
Image de télévision
de qualité équivalente
à celle d'un magnétoscope, à condition d'utiliser une
compression numérique à la norme MPEG 1.
4 à 5 Mbits/s
Image de télévision
de
qualité habituelle**, en utilisant une compression numérique
à la norme MPEG 2.
20 à 30 Mbits/s
Image de télévision haute
définition
, en utilisant une compression numérique à
la norme MPEG 2.
216 Mbits/s
Image de télévision
de
qualité habituelle,
numérisée
, mais sans
compression numérique. Ce débit, très important, n'est
jamais utilisé pour des transmissions.
155, 622
et Débits des nouveaux systèmes de transmissions
numériques
2.488 Mbits/s
pour les
liaisons à
haut débit sur fibre optique entre centraux
.
80.000 Mbits/s
Capacité maximale d'un
commutateur ATM.
(*) Un débit compris entre 384 kbits/s et 1,5 Mbits/s peut
être suffisant suivant l'algorithme de compression numérique et la
taille de l'écran.
(**) A la norme SECAM, norme utilisée pour la diffusion hertzienne en
France.
Source : rapport Théry "Les autoroutes de l'information".