B. LA FRANCE EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZÉLANDE : UNE IMAGE MODERNE ACCOMPAGNÉE DE LÉGERS EXCÉDENTS
Très largement comparable dans sa nature, la situation de notre commerce extérieur avec ces deux pays se distingue en effet très nettement de celle relevée au Japon.
1. Des excédents récents
Après avoir longtemps été pour la France
à l'origine de déficits commerciaux structurels, l'Australie et
la Nouvelle-Zélande sont devenus des marchés où notre
commerce extérieur dégage des excédents depuis le
début de la décennie avec l'Australie, et depuis 1995 avec la
Nouvelle-Zélande.
Cette inflexion de la situation de nos échanges s'est traduite pour la
France, en 1995, par l'enregistrement d'un excédent s'élevant
à 1,85 milliard de francs avec l'Australie et à
193 millions de francs avec la Nouvelle-Zélande.
Avec l'Australie, il convient de noter que l'augmentation progressive de notre
excédent commercial résulte très largement de la
progression de nos exportations, ce qui traduit le renforcement de nos parts de
marché.
Bien qu'il s'agisse d'une évolution modeste en valeur
absolue, l'obtention en 1995 d'un excédent commercial avec la
Nouvelle-Zélande traduit une progression de notre solde de près
de 600 millions de francs par rapport aux résultats obtenus en 1991.
2. Une structure d'échange typée
L'analyse de la structure de nos échanges commerciaux
avec ces deux pays fait ressortir des
caractéristiques
qui sont
traditionnellement celles d'un commerce entre pays industrialisés et
"pays en voie de développement"
. Dans les deux cas, en effet, la
réalité de la présence commerciale française est
celle d'une nation industrielle et technologique, tandis que nos importations
en provenance de ces pays se concentrent largement sur des matières
premières et les produits agro-alimentaires.
- En ce qui concerne l'
Australie
, en effet, près de
70 % de nos importations proviennent, en 1995, des grands produits de
base
: la laine (23,8 % des importations), la houille
(20,3 %) le minerai de fer(15,6 %), les autres matières
premières minérales, les cuirs et les peaux brute.
- Pour la
Nouvelle-Zélande
, la situation est encore plus
nette puisque
les produits agro-alimentaires représentent plus de
87 % de l'ensemble de nos importations
, au sein desquelles les viandes
fraîches, essentiellement ovines, constituent à elles seules
42,6 % du total de nos achats à la Nouvelle-Zélande.
Représentant près de 6,3 milliards de francs en 1995,
nos
exportations en Australie
reposent largement sur le secteur des
biens
d'équipement professionnel
, dont les ventes s'établissent
à près de 2,7 milliards de francs, constituant ainsi
42,8 % de nos exportations totales
. Ce résultat très
positif trouve son origine au sein de plusieurs postes parmi lesquels il
convient de citer les turbines, les matériels professionnels
électroniques, les matériels de traitement de l'information, ou
encore les matériels de travaux publics.
Les
produits chimiques et demi produits
représentent pour leur
part 1,36 milliard de francs de ventes, soit
21,7 % de nos
exportations.
Nos
secteurs "traditionnels"
, constitués par les biens de
consommation destinés aux particuliers, dont les ventes
s'élèvent à 1,13 milliard de francs, ne forment sur
ce marché que
1,8 %
du total des exportations
françaises.
L'analyse de la structure sectorielle de nos
exportations en
Nouvelle-Zélande
présente d'importantes similitudes avec
celle effectuée pour l'Australie.
Nos ventes en Nouvelle-Zélande se concentrent en effet fortement sur le
secteur des biens d'équipement professionnel, qui atteignent en 1995 un
montant de 687 millions de francs, soit 55,2 % du total de nos
exportations.
Les produits et demi produits d'une part, et les biens de consommation courante
d'autre part, représentent respectivement 15,8 % et 14,3 % de
nos ventes en Nouvelle-Zélande.
Notre pays a donc progressivement conquis dans ces deux pays des
positions
fortes sur des secteurs caractéristiques d'une grande nation
industrielle.
Ce constat doit cependant être relativisé en raison
de la part
de marché relativement modeste de la France dans le commerce
extérieur de ces pays.