e) Les programmes étrangers diffusés par satellite au Japon
Diffusés depuis octobre 1994 sur l'Asie, grâce au
satellite Apstar 1, les films et dessins animés du catalogue Turner
(
Turner Broadcasting System
) bénéficient d'emblée
d'une popularité importante auprès des Japonais, après une
diffusion régulière sur des chaînes nationales.
Déjà présent avec CNN, en diffusion directe ou en reprise
sur des réseaux hertziens, le groupe Turner compte utiliser ce capital
pour promouvoir TNT/Cartoon Network auprès des réseaux
câblés et du satellite. Cette implantation s'effectue au moment
où Time Warner investit dans de nouveaux réseaux
câblés avec le concours de sociétés japonaises.
Un
bouquet européen
est, par ailleurs, diffusé au Japon.
La double stratégie de reprise directe du signal depuis le satellite
asiatique (par les particuliers, les hôtels et les réseaux
câblés) et indirecte (rebond sur un bouquet japonais) s'offre
aussi aux cinq chaînes d'origine européenne, disponibles en
compression numérique depuis mai 1996 sur le satellite
Asiasat 2 : MCM, Deutsche Welle, TPE, RAI et TV5.
f) Le numérique, occasion d'une alliance entre la télévision et la presse écrite ?
Lors de sa visite dans les locaux de Fuji TV, votre
rapporteur a été vivement intéressé par
l'expérience du journal électronique de poche du quotidien
Sankei Shimbun
, qui lui a été présenté en
avant-première.
Depuis octobre 1996, les habitants de Tokyo et de sa grande banlieue peuvent
lire ce quotidien, l'un des grands journaux du Japon, dont le tirage
s'élève à 1,9 million d'exemplaires, sur un petit
récepteur électronique de poche de 180 g,
équipé d'un écran à cristaux liquides.
Les adeptes de ce " journal électronique " pourront le
consulter dans la rue, dans le train et où bon leur semble, le
récepteur offrant l'avantage de pouvoir être utilisé sans
passer chez son marchand de journaux et dans des endroits bondés
où déplier les pages d'un journal conventionnel sans
déranger son voisin tient d'une performance impossible.
Les nouvelles du jour sont automatiquement transmises au terminal de poche
chaque matin à 6 heures par l'intermédiaire d'un
décodeur relié à une chaîne de
télévision. L'utilisateur y trouvera également des
informations sur les spectacles, films, concerts, événements
sportifs et autres loisirs distribuées par le magazine
spécialisé Pia qui commercialise les billets.
La mise à jour quotidienne est effectuée par un opérateur,
Electronic News Service, par l'intermédiaire d'un décodeur au
domicile des abonnés qui reçoit les signaux nécessaires
sur la chaîne Fuji TV, elle-même filiale du groupe de presse Sankei
qui diffuse ces informations à Tokyo et dans six préfectures
voisines. Le décodeur les transmet alors au récepteur.
Tous les textes du journal
, soit quelque 500 000 caractères
chaque jour,
peuvent être consultés
sur le
mini-écran, mais pas les photos, lesgraphiques et la publicité.
Le récepteur mesure 18,5 cm de large et 16 cm de long. Il
coûte avec le décodeur 38 800 yens (350 dollars). Il
faut y ajouter 5 000 yens de frais de connexion au réseau et un
abonnement de 4 050 yens par trimestre. L'opérateur espère
vendre 50 000 récepteurs d'ici au printemps 1997 puis 50 000
autres au cours de l'année suivante.
Un service comparable a été lancé par le journal Mainichi
Shimbun. Il fait appel à la technologie des " organiseurs "
de
poche japonais dits " Zaurus " fabriqués par Sharp, dont les
fonctions de base sont de stocker des informations telles qu'adresses et
numéros de téléphone, mais dont les modèles les
plus récents sont équipés d'un écran couleur et
d'un modem intégré et qui peuvent même être
reliés sur Internet. La consultation quotidienne des nouvelles du
Mainichi est possible en reliant ces " organiseurs " par
téléphone à un serveur, mais la démarche est plus
complexe car il faut chaque jour procéder manuellement au transfert.