c) La fin du monopole public de la diffusion directe par satellite
(1) Un monopole public depuis 1987
L'opérateur public NHK a conservé longtemps le
quasi-monopole de la diffusion directe par satellite, en offrant depuis juillet
1987 et après trois années d'expérimentation deux
chaînes :
BS1
(information internationale - dont le
journal télévisé de 20 heures de France 2 -
et sport),
BS2
(divertissement, musique et cinéma).
Au 1er novembre 1996, près de 7,9 millions de foyers
s'étaient abonnés (plus de 60 000 en un mois), dont
720 000 à Tokyo. NHK-BS a bénéficié durant
l'été 1996 de la retransmission 24 heures sur 24 des Jeux
Olympiques d'Atlanta.
Le secteur privé a accès à la diffusion directe par
satellite depuis avril 1991, grâce à la société JSB,
opérateur de la première chaîne cryptée japonaise
Wowow
construite sur le modèle de Canal + (sports et films).
L'opérateur JSB, conglomérat créé par les pouvoirs
publics, réunit 264 sociétés représentant des
opérateurs hertziens, des studios et des industriels de
l'électronique (Sony, Matsushita). Cependant, avec deux millions
d'abonnés, l'opérateur n'a toujours pas réussi à
rentabiliser son activité.
Depuis novembre 1994, une quatrième chaîne est venue
compléter ce bouquet :
BS9
. Il s'agit d'une chaîne en
haute définition (1 125 lignes) dont la programmation est
partagée par la NHK (47 heures hebdomadaires) et
7 chaînes terrestres privées (30 heures par semaine).
Elle répond à la nécessité de soutenir le
marché des téléviseurs construits selon la norme MUSE, qui
équipait 550 000 récepteurs en décembre 1996.
Ces quatre programmes de télévision sont complétés
par la diffusion de chaînes de radio thématiques en
numérique (PCM-Pulse Code Modulation) produites par la
société St GIGA (Satellite Digital Audio Broadcasting Co). Ce
mode de diffusion est aussi utilisé par deux autres satellites de
communication et proposé par abonnement en réception directe ou
sur certains réseaux câblés.
Ces programmes sont installés sur le satellite BS-3N qui, depuis 1994, a
remplacé le satellite BS-3B.
Une nouvelle génération de
satellites est programmée à partir de 1997
. Un premier
satellite BS 4 sera alors lancé, suivi entre 1998 et l'an 2000 par
un second. Il est prévu que la NHK et JSB transfèrent, dès
1997, leurs programmes satellite sur BS 4. Alors, BS 3 accueillerait
le signal de plusieurs chaînes commerciales terrestres, pendant une
période de transition. A terme, l'ensemble de ces opérateurs
devrait se retrouver sur les satellites BS 4. La gestion des satellites
est assurée par la société BSS (Broadcasting Satellite
Systems Corp.), filiale commune de la NHK et de JSB.
Le plan de développement de la télévision directe par
satellite pourrait être modifié en raison d'une évolution
rapide du marché des chaînes diffusées par satellite de
communication. C'est ainsi que, programmé à l'origine pour une
diffusion en analogique, le second satellite de la nouvelle
génération BS 4 retransmettrait les programmes en
numérique.
En septembre 1996, 2,202 millions de foyers disposaient d'un
décodeur pour regarder Wowow, soit 5 % de la population.
L'exclusivité des droits de retransmission de l'Euro 96,durant
l'été 1996, a permis à la chaîne d'enregistrer une
hausse importante du nombre de ses abonnés. Wowow espère attirer
2,34 millions d'abonnés en mars 1997, malgré la nouvelle
concurrence du bouquet numérique PerfecTV ! JSB a annoncé en
décembre 1996 son souhait de proposer, dès 1997, le
programme sur une des nouvelles plates-formes numériques, en
plaçant le signal sur un satellite de communication.
(2) La législation sur la diffusion par satellite au Japon
Comme en Europe, les opérateurs intéressé
par ce marché sont des ensembliers de programmes. Ils offrent des
capacités satellitaires à différentes chaînes et
assurent une cohérence commerciale et technique pour leur diffusion
auprès des téléspectateurs. Ils sont
rémunérés en percevant en moyenne 30 % du prix de
l'abonnement aux différents services, ce qui constitue une redevance
très élevée. La société J-SAT loue les
transpondeurs et négocie directement avec les opérateurs.
Une même société ne peut contrôler plus de 12
chaînes d'un bouquet. Cette limitation s'applique également
à toute société actionnaire de plus de 10 % des parts
d'un diffuseur. Chaque chaîne doit au préalable être
agréée par le Ministère des Postes et des
Télécommunications. Le capital de la société
opérateur de satellite doit être détenu à plus de 80
% par des ressortissants japonais.