2. Profiter de la volonté de Taïwan d'être un centre régional
Les autorités de Taïwan se sont fixé
l'ambitieux objectif d'être un centre d'activités régional,
offrant des avantages matériels et fiscaux afin d'attirer des
opérateurs étrangers. Le but des autorités
taïwanaises est de
ravir à Hong Kong le rôle de centre
régional commercial du monde chinois
.
Dans ce but, outre des ajustements macroéconomiques, il est prévu
de créer six centres d'activités spécifiques, dont un
serait affecté à l'audiovisuel. Outre une amélioration et
une libéralisation de la législation sur les média,
Taïwan compte produire des programmes audiovisuels, en chinois, de
qualité, et d'investir dans la post-production, les images de
synthèse, le numérique, afin de créer une industrie de
l'image à destination du marché chinois.
Compte tenu des perspectives de ce marché, estimées à 14
milliards de dollars américains en l'an 2000, contre 2,8 milliards
actuellement, l'ambition paraît attractive.
Les opérateurs audiovisuels français devraient donc
prêter une particulière attention à ce
marché
, notamment dans la perspective où
l'établissement ou le développement des activités à
Hong Kong devenaient plus difficiles. Toutefois, vouloir prendre pied dans le
monde chinois à partir de Taïwan demeure une entreprise
risquée. Si le pays possêde des atouts, notamment une bonne
maîtrise des technologies audiovisuelles et un début d'appareil de
production tout à fait satisfaisant, il demeure un marché
difficile, notamment pour établir des relations contractuelles solides
et durables.
3. Conforter l'implantation française à Hong Kong
Nonobstant la perspective du retour à la Chine et des
incertitudes sur l'exacte application au secteur audiovisuel et de la presse du
principe "
un pays, deux systèmes
", Hong Kong
demeure
une plaque tournante pour le marché de l'audiovisuel dans cette partie
de l'Asie, à laquelle Singapour aspire à succéder.
Hong Kong jouit d'avantages indéniables. La cité
bénéficie d'infrastrucures technologiques de bonne qualité
; elle abrite le siège de la plus importante production audiovisuelle en
langue chinoise. Les principaux opérateurs de chaînes satellites
panasiatiques opèrent à partir de cette ville. De nombreux
correspondants permanents, et les directions régionales des grandes
organisations de presse internationales, agences, publications ou
télévisions y sont établis, car tout ce qui se dit
à Pékin s'entendrait à Hong Kong...
Notre implantation audiovisuelle est ancienne et dynamique. Hong Kong constitue
une excellente base d'observation et d'action, notamment à destination
de la Chine du sud et des régions côtières, les plus
dynamiques. La France doit
consolider les atouts qu'elle a su y
développer
, notamment avec le MIP-Asia, marché
régional des programmes de télévision.